Oeuvre souterraine - les images numériques

Oeuvre souterraine- 4 Les images numériques

 

Les images numériques c'est un peu un hasard heureux de ma vie .... J'ai raconté comment , alors que j'étais abonnée à des fiches et CD censés m'initier à l'informatique, ma fille tombant sur une démo du logiciel Paint shop pro  me conseilla de l'acheter, pour elle. Résultat : c'est moi qui ai joué avec  :-)

Je parle ici d'images et non d'un art numérique avec toute une logistique assurée par des techniciens, des machines et des logiciels coûteux . Comme pour mes autres arts je reste dans le discret et l'intime ....

Je n'ai jamais été bonne dessinatrice, au sens de reproduire la réalité de manière convaincante ou inspirée, et c'est vrai j'ai souvent eu du mal même dans l'abstraction à représenter exactement par des moyens "classiques" toutes ces visions que j'avais en moi ...

 

Je sais composer (cela s'apprend ) et je pense aussi savoir le faire non de façon académique (selon des normes esthétiques figées) mais selon une expression qui m'est propre - qu'elle vaille ou non est un autre problème.

La découverte de ce logiciel, au bout de 15 ans et bien que ce soit un outil ancien , m'a ouvert des possibilités,  je n'ai pas fini d'en explorer les ressources pour la raison simple que les fonctions  se règlent,   d'une image à une autre elles  ne produisent pas le même rendu, qu'elles s'additionnent à ceux d'autres logiciels.

 

Le point de départ : un écran blanc des outils : de peinture, mais aussi et surtout d'effets, de filtres de paramètres (luminosité, contraste, couleur ) .Chaque outil mérite d'ête étudié  et je n'ai pas fini pas plus que je n'aurai jamais fini d'explorer les possibilités infinies des combinaisons d'étoffes et de fils et de mots . J'ai montré en broderie comment un simple schéma de feuille pouvait être interpété de manières différentes ...

C'est un travail mi intuitif mi technique (savoir ce qu'on peut faire, avec quoi, comment cela réagit sur tel ou tel point de départ . Travail par étapes reprises ... comme j'aime en tout, moi à qui il faut parfois trente ans pour finir un textile ou un texte .  Là évidemment ça va plus vite. Mais ce n'est jamais terminé ...

 On reproche souvent à cet art son absence de matière , mais justement je ne vois pas cela ainsi mais bien plutôt comme justement une sorte de liberté donnée par l'absence de matière (on peut d'ailleurs matérialiser le résultat par impression et cela m'arrive ) mais pour moi c'est sur écran que ces images rendent le mieux ...c'est pourquoi je les partage quotidiennement sur Facebook . Rappelant souvent que non je ne suis ni peintre, ni graveur, j'use d'autres outils. Je suis déjà écrivain-  et brodeuse et quilteuse et .. et .... je ne peux pas tout être !!

Justement cet art numérique propose de faire de la peinture sans peinture  :

 

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ou des matières sans matières :

Recap 2 1 687

 

 

 

 

par le jeu d'effet et de filtres seulement pour que le résultat me convienne il faut une base qui soit de moi  et un résultat qui pour moi signifie quelque chose. Donnez le même logiciel à deux personnes c'est comme un crayon en plus complexe : les résultats seront différents du moins si on ne se contente pas d'un effet unique utilisé sur une photo .  En ce domaine comme dans les autres je suis mes exigences, par rapport à ce que moi je voudrais que ce soit . Je dis ça parce qu'un fois, on m'a dit : " ah mais oui mais moi aussi je fais de l'art numérique avec l'effet bidule de Photochose sur la photo de mon cheval . Ben je le dis tout net non ce n'est pas ce que je fais . Du tout . Prenez les logiciels essayez d'obtenir la même image et on en reparle !! A noter que je  ne saurais rien refaire à l'identique, non plus (mais en écriture j'oublie mes textes je ne les sais pas par coeur  ça ne veut pas dire que ce n'est pas de moi , mais que la mémoire  sélectionne  , le rapport au temps de création est dfférent je parle du temps de matérialisation pas celui du travail intérieur préalable vous savez celui qu'on ne voit pas !

 J'ai bien essayé parfois de travailler de manière rationnelle et de  noter au fur et à mesure  le résultat de telle ou telle fonction, mais vite, je me suis  rendu compte que d'une part c'était vain (puisque ça dépendait aussi  ce à quoi on appliquait l'effet ou la fonction, comme dit précédemment) et que surtout ça bloquait l'élan vers l'essai, l'expérimentation quasi instinctive,  le "what if" cher aux anglosaxons.

Au départ ce que je voulais c'était des  patrons ou dessins plus faciles à reproduire qu'à la main pour des dessins plus complexes, et de tracé plus irréguliers que mes chères géométries (qui pourtant peuvent aussi servir de bases à des "dérives"ou suites  numériques, comme dans la série  "très  traits".)

Tres traits 2

  Et sans gommer jamais cette fonction pratique que j'utilise encore, j'ai pris conscience que ces images pour  certaines, correspondaient à  ce que j'aurais voulu dire si j'avais été peintre par exemple, graveur ou dessinatrice . Mais tout à fait différemment. Avec un autre medium et surtout une démarche non vraiment comparable. Un peu comme si je créais à l'envers aussi par sélection des  créations où je me reconaissais . Si ce n'est pas le cas, je garde comme matrice car je travaille beaucoup à partir des métamorphoses d'images créées précédemment, par transformations ou combinaisons succcessives (parfois je garde toute la série des "avatars" parfois non . Il faut savoir qu'avec une image on peut en créer des milliers (et plus ....) c'est comme un itinéraire avec un point de départ et un point d'arrivée mais on peut toujours continuer le voyage . On pourrait même faire une oeuvre entière, une vie entière avec un seul point de départ . Certains sont toutefois plus porteurs que d'autres . 

Au départ  donc j'ai beaucoup testé et je me suis rendu compte qu'en reprenant certains dessins en les repassant d'une fonction à une autre, en les superposant, les mêlant , j'arrivais peu à peu à créer des images qui, si elles n'étaient pas produites par des moyens classiques (crayon, papier , gravure, appareil photo etc)  étaient bien comme une projection de cette imagerie intérieure. Si je  ne reconnais pas dans une image quelque chose dont j'ai envie que ça existe, sous cette forme ou  bien je modifie , ou bien  je ne publie pas .

Car l'avantage des images numériques c'est justement qu'on peut modifier tant qu'on le souhaite, sans gâcher de la matière. De plus, le résultat ne prend de place que sur le support électronique pas dans une maison déà bien encombrée par mes recherches textiles.

 J'ai travaillé quand même de nombreuses années avant de montre mes imagges en milieu artistique et en 2007 , j'ai eu la joie de voir s'ouvrir sur le site d'arts-up où j'étais inscrite une section art numérique , qu'on peut voir toujours  Modication  2020 : non car le site d'arts-up a été supprimé . Et me articles avec  ipso facto . 

Il  existe bien des manières d'exercer cet art et en général ce qui est reconnu use  de moyens technologiques bien supérieurs à mes petites expérimentations, avec les moyens du bord et des logiciels peu coûteux et qui ne nécessitent pas une équipe technique au complet pour se produire en public . Dans des performances, installations , toutes choses spectaculaires ... que notre époque prise énormément . C'est sûrement prodigieusement intéressant, mais là encore mon art reste  limité donc par la place dont je dispose pour la matérialisation . Laquelle se fait (pour le moment) sous forme d'impression classique . Ainsi dans les tiroirs de la salle des machines on trouve ceci parfois :

 

La salle des machines 7

 La seule chose dont je rêve parfois c'est d'une exposition comportant  certains de mes textiles, des images numériques diffusées sur écran et des poémes récités en voix off. Mais l'énergie qu'il faudrait pour convaincre quelqu'un du monde  de l'art de me proposer - des murs  et  une  aide technique, surtout que j'ai expliqué ailleurs que je crée pas pour vendre mes oeuvres, mais pour bâtir quelque chose . N'oublions pas qu'â être volontairement "amateur" c'est hélas se disqualifier. Cela ne prouve que l'a priori des  regards  sur, pas autre chose. Ceeux qui savent voir passent outre et il y en a.

La salle des machines sera peut-être plus modestement aménagée en ce sens .(après covid ajout 2020)

 

Ma petite fabrique à images comme je l'appelle correspond mieux à ce que je veux réaliser . J'aime le côté intime, confidentiel j'ai h orreur  des mondanités, du cirque de la comédie humaine et sociale autour. Songez que si je ne fournis pas l'effort de m'y plier, j'en paie aussi le prix. Ou bien j'accorde c'est sans doute aussi mon manque réel de talent, on a le droit de le penser , ça ne me dérange pas, j'ai l'habitude.

 En plus de dix ans, des milliers d'images donc il est impossible que je les mémorise toutes. Je les montre surtout sur Facebook  et quand j'use de la fonction  de rappel des "souvenirs" , il n'est pas rare que je me rappelle plus ce qui apparaît alors.

 C'est un art où je me sens beaucoup moins impliquée que par eemple dans l'art textile et l'écriture, même s'ilest pour moi paradoxalement , aussi important..Je pense que cela vient du fait que j'y ressens une sorte de facilité ..  même si j'y travaille tout de même beaucoup et qu'aucune image ne  naît dans ma productions de trois clics sur une photographie    et  l'abondance des  créations me déborde aussi un peu .

 

esquisse-signee-1-pastel.jpg

 Ps je signale que quelques-unes de mes  oeuvres numériques ont été éditées  par Vincent Rougier avec des textes de Josiane Hubert  cf Chambre d'échos  (il reste des exemplaires disponibles). 

 

art numérique

Commentaires

  • Erick gaussens
    Ce texte est très intéressant, vraiment (dans cadre de mes activités professionnelles je suis en contact avec l'ia et les techno de l'information depuis 1983)
    A ma très humble mesure je serais heureux de parler avec vous (email) de votre projet lié à l'exposition de vos travaux , en lien avec la partie galerie ou images&poèmes de mon site
    En tout cas merci beaucoup pour cet article et vos posts FB , très bonne journée
    Erick
    • FISCHER JACQUELINE
      • FISCHER JACQUELINELe 16/09/2022
      Merci de votre commentaire et intérêt

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