Art textile (?) contemporain (suite)

 Je continue à observer ce qu'on affirme être de l'art textile contemporain.

 D'abord le  redire; je ne mets nullement en cause ces artistes dont je vais décrire lle travail. J'ai mon appréciation sur ces oeuvres, elle n'est pas forcément négative, mais ce n'est pas ce qui est en cause.  Faute d'avoir le droit d'en montrer les photos, je les décris. .( en privé je le peux à qui me le demandera).

Qu'elles soient de tel ou tel artiste ici ne m'intéresse pas, ici. C'est la manière dont on les classe textiles qui est l'objet  de mon questionnement.

Une première oeuvre qui s'intitule tapisserie  il s'agit de fibres optiques juxtaposées, sur lesquelles joue une lumière couleur arc-en- ciel. Bien sûr le mot "fibre" suffit à assurer la caution "textile" .Pourquoi n'est ce pas de l'art optique ;   valence sons et lumières? Pourquoi ce mot de tapisserie qui correspond à tout autre chose ? La tapisserie  présuppose qu'on tisse ou qu'on brode quelque chose sur un support. Là bien sûr on me dira c'est la lumière qui est déposée sur des fibres . Alors quand la lumière joue dans les brindilles ou des cheveux c'est aussi du textile via le fiber art ?

En élargissant cette notion de tapisserie au sens de n'importe quoi de déposé sur n'importe quel support qui , lui,  aura toujours une texture ou pourra se scinder en molécules , ou sera constitué de fibres  c'est du textile ?

Je peux peindre sur mes flocons d'avoine , c'es de la fibre ce  sera de la tapisserie ou de l'art textile ? c'est une question, pas seulement une ironie.

.A ce compte tatouage et maquillage  sont de l'art textile (support   plus quelque chose dessus !) . Somme la peau est un tissu  vivant, ce serait plus logique si cela n'a pas déjà été fait.
et la peinture, les toiles des peintres, pourquoi alors ce n'est pas de l'art textile, à ce compte? une toile c'est tissé que je sache ... ah me dit-on mais c'est la peinture le medium . certes  je l'entends bien, mais alors dans l'art textile le medium c'est le textile ! ce n'est pas un simple support !!

 Une deuxième oeuvre est constituée  une paire de chaussures vraisemblablement en cuir d'où émergent précisément des sortes de brindilles. Là je présuppose que la caution textile vient du fil nécessaire pour assembler la chaussure et qui ne l'a pas été par l'artiste (peu importe me dira-t-on) et que les branchages peuvent représenter la fibre.ou le fil (je le répète mon assiette de spaghettis au gruyère aussi)  et puis il est vrai là il y a du concept derrière (je n'ai pas cherché lequel , mais sûr il y en a !). 

Une troisième oeuvre montre  un plan blanc vraisemblablement en polystyrène  sur lequel des  épingles sont plantées, des épingles à tête de couleur noire et blanche  Entre certaines de ces épingles on a fait circuler un fil noir . Là c'est évident : nous sommes dans le minimalisme, j'avais bien saisi  C'est ce type de "broderie" oùon  pique quelque chose sur un support , ce qui va évidemment plus vite aussi que de broder vraiment , mais passons. c'est de l'art du fil, incontestablement et l'épingle ça fait couture, soit.

Je pourrais, dans cet "esprit" qu'on m'en permette un peu de mauvais au passage , exposer ma propre  pelote d'épingles car au fond elle retrace dans le temps les marques d'un travail qui lui restera occulté ... et on peut aussi y trouver un concept plus approfondi côté rapport au temps et au fil. le temps est un concept commode, comme le fil on peut tout lui faire dire !

Ma question est toujours la même : en quoi est-ce textile ?

En quoi est-ce aussi,  plus contemporain que ce qu'on fait côté vraies étoffes tissées, brodées?

Ah oui la nouveauté du matériau, le concept au kilomètre, en veux-tu en voilà. Je reste très sceptique sur la valeur de ces arguments. Très.


Pourquoi ces oeuvres ont le phare de la renommée braquées sur elles en tant que summum de l'art textile ? et contemporain ?
Pourquoi ont-elles  la faveur en tant que "textile" des musées et galeries d'art, alors qu'on nous dit à nous "surtout pas de tissu" ou "surtout pas de patchwork". Depuis quand un tissu n'est-il plus textile ? 

Les artistes non suiveurs de modes ou courants hors-école sont-ils donc moins contemporains que leurs contemporains ? Et là nous rejoignons un problème fondamental  de l'art de notre époque.
 

 Pourquoi s'octroyer une étiquette qui ne correspond pas ?   . Suis-je donc la seule à sentir ce courant ainsi ? Je ne le refuse pas en tant qu'art, je m'insurge contre une place "textile" qui est usurpée alors que,  pendant ce temps-là les mosaïques textiles , broderies sur étoffes sont ignorées ou déclassées comme "arts mineurs" . Une promotion au stade "grand art"  est incidentelle,  après on les remet côté patrimoine-folklore (et encore en France sur la conservation des oeuvres textiles et leur mise en valeur il y aurait à dire, beaucoup. Et  à faire encore davantage.
Pourquoi suis-je, semble-til devant le silence radio qui me répond la seule à poser la question en termes d'histoire de l'art, de la signification des mots auxquels on ne peut quand même pas faire tout dire et n'importe quoi ... même si on appelle cela" ouverture".Un peu de rigueur et d'honnêteté intellectuelle seraient très bien venues.

 

histoire textile

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