Ecrits Filaires
Présentation
Quand on parle de fils de tissus c'est souvent l'abord technique ou historique qui prédomine.
Il y a en revanche des volumes entiers publiés sur les motivations, le ressenti, les démarches quand on écrit, quand on peint, quand on sculpte ou qu'on photographie, mais écrire sur tissus et fils avec un regard non utilitaire et pas forcément non plus métaphorique, cela n'a guère été tenté, toujours pour la même raison : on ne prête qu'aux arts nobles et une brodeuse , couseuse n'a pas à penser. Surtout si elle n'a pas "opinion sur rue".Et même si elle sait le faire, elle a intérêt à adopter un profil bas (normal quand on est penchée sur son ouvrage!)sous peine de se voir taxer de "grosse tête" de "trop intello" etc...
Je voudrais pourtant tenter de dire qui se passe non quand on coud quelque chose de conçu par quelqu'un d'autre (ce qui est le cas de tant de "pratiquantes des ouvrages d'aiguille") mais quand on crée avec fils aiguilles et tissus. C'est tout différent parce qu'on est comme dans un autre art au coeur d'une genèse. Différence qu'il faut inlassablement souligner sous la déferlante des loisirs dits créatifs pas grand chose ne se crée vraiment mais où beaucoup se vend même sous couvert de récupération.
Fonder l'acte de coudre ou de broder à l'égal de celui d'écrire, de peindre ou de sculpter parce que strictement rien, sauf les habituels préjugés et la "coutume", ne justifie qu'on l'écarte de ce qu'il peut être en dehors des recettes et modes d'emplois qui pullullent.
A lire comme une autopsie des gestes élémentaires et parfois comme une aventure dans le minuscule. Si on veut.