Images numériques
Introduction
Le terme image numérique (ou digitale) recouvre de multiples manières de créer. Comme l'art textile mais quoique plus récent, évidemment... et avec au moins autant de valences, d'ambiguités sans attendre les querelles de chapelle qui ne manqueront pas de surgir .
Je ne parle pas ici de la photographie numérique, ni des images qui bougent ... mais de graphismes créés sur écran à partir de logiciels, souvent dits de "retouche d'images" .Savoir qu'on peut avec la plupart d'entre eux partir d'un écran blanc créer, par modifications diverses , une image personnelle.
La valeur artistique des images ainsi générées dépendra des mêmes paramètres que ceux appliqués aux autres arts, subjectivité comprise.
Les logiciels comportent tous des outils de dessin vectoriel , de peinture , de retouche photographique proprement dite, d'effets spéciaux . Ce sont surtout ceux-là qui m'intéressent, mais à condition que regardant ce que j'ai fait, on ne puisse pas dire, côté spécialistes, c'est "l'effet machin du logiciel Bidule."Si on ne voit que ça, c'est que c'est raté! A mes yeux , du moins ...
Je suis venue à cette expression à la suite d'un hasard . Pour l'anecdote, ma fille m'a mis entre les mains une démo de Paint Shop Pro , et j'ai exploré.. je continue et je ne cesse de trouver des pîstes nouvelles, comme en textile du reste et en mariant parfois mes trois valences -textes-textiles-images numériques. On peut voir sur ce lien déjà ce que ça peut donner .
Les petits logiciels gratuits ou bon marché offrent déjà beaucoup de possibilités. Photofiltre, Pixarra pour n'en citer que deux.
Il m'est très diffcile d'expliquer comment je fais, au vu que les images ci dessous résultent de dizaines voire de centaines de manipulations que je ne note pas au fur et à mesure -Cela couperait l'élan- mais je peux dire comment je ne fais pas. Je n'aime pas par exemple transformer une photo existante en peinture simulée et je ne me sers de ces effets que pour faire des patrons adaptables en étoffes encore bien sont-ils seulement des points de départ, ou des fonds à broder.
Je n'aime pas non plus user d'un seul effet spectaculaire pour déformer une image. Les images que je présente sont toutes l'aboutissement d'un travail, de multiples reprises , et ce qui me fascine c'est comme dans l'art textile non pas ce en quoi cet art ressemblerait à la peinture ou à la gravure -même si ce n'est pas interdit d'en user ainsi et qu'il existe en ce domaine de belles réussites- mais ce qu'il recèle de particulier.
Il y a estampe quand il y a impression, mais le procédé n'est ni de la gravure ni de la photo, et l'impression n'est pas obligatoire. Souvent on m'a demandé "comment se procurer l'oeuvre" et je réponds l'oeuvre vous l'avez telle qu'elle a été créée sur votre écran. Cette dématérialisation qui est le fait du numérique appelé aussi digital, déconcerte. Là encore souvent, les préférences inclinent vers ce qui simule des arts connus et majeurs.
Or on en revient toujours à la même chose : l'expression : ce qui peut jaillir de ces images et la composition quand on part d'un écran vierge, ce n'est pas l'ordinateur qui la crée c'est la personne qui agit sur les fonctions et les paramètres. Soyons honnêtes, il arrive, c'est vrai, que le hasard fasse bien les choses, mais je me suis laissée dire que dans les arts "manuels" , le hasard intervenait parfois aussi, surtout dans certaines formes d'art contemporain. Alors je dirai une fois encore : pourquoi reprocher aux uns ce qu'on admet des autres ?
Les personnes qui en sont sué pour apprendre à dessiner, peindre ou graver ne voient pas toujours d'un bon œil cette soi disant facilité qui permettrait à des nullités et dessin et en peinture -dont je suis- de s'exprimer ainsi. Reproche qu'on a aussi adressé aux photographes , en d'autres temps. Autre reproche celui de la reproduction illimitée quand on imprime. Pour ma part je fais comme les graveurs et les photographes : je garde une épreuve d'artiste, je numérote les autres impressions et je ne conserve la matrice que comme point de départ pour une autre création. Et l'authentifiction de la source car rien n'est plus "copiable" que le numérique .
Quand je commence une image, je ne sais pas où je vais ni ce que je veux faire : elle se bâtit, comme mes quilts et mes poèmes en accueillant ce qui me vient ... mais ça exige qu'on connaisse un peu les paramètres des effets qu'on utilise , qu'on ait passé des heures à essayer...contrairement à ce qu'on pense le travail peut être très spontané, instinctif , on essaie ça et puis ça encore ...une fièvre vous prend qui exactement la même pour moi que devant une masse d'étoffes de couleurs.
L'outil qu'on utilise : le logiciel est personnalisable : beaucoup permettent de peindre avec ses propres pointes de pinceaux, créés d'après ses propres dessins et ainsi se forme une sorte de chaîne ....
De plus une image peut engendrer une infinité d'avatars (au sens de transformations) sans qu'on la perde. On reproche souvent à ce type d'art, l'absence de matières, mais pour moi dont le travail textile remplit déjà la maison de matériaux divers, c'est un moyen de créer qui tient très peu d'espace et c'est aussi ce que j'aime . Et je songe aussi au moment où l'arthrose des mains ne me permettra plus de coudre et de broder, parce que vivre sans créer, je ne peux pas .
Le " défaut" c'est qu'on se retrouve surtout si on est mordu (e) - et je ne sais rien faire sans cette passion- là ) avec des milliers d'images ... Je les garde toutes, mais je ne publie que celles qui font écho en moi à quelque chose . Souvent tout se passe quand je leur trouve un titre et c’est parfois des années après leur création.
Beaucoup seront aussi des points de départ pour des ouvrages textiles des illustrations pour des textes.. c'est un point que j'ai abordé dans la dernière partie de mon livre Jeux D'étoffes et que je développerai peut-être dans un autre. Là aussi les pistes, quoique plus pratiques et techniques , sont infinies.
On peut voir aussi un débat à ce sujet sur ce lien.