POEMES A LIRE OU A ILLUSTRER
ANALOGIE
Le paradis perdus
Sous la lune qui saigne
D’un excès de lumière
Les pas des amants affolés par la fièvre
Ressemblent au jeu divin
Au jeu des jours qui souffrent
Pour retomber mourants
Sous les coups du soleil
Qui les perce en fuyant
Les paradis trouvés
Les amants rassasiés
Ressemblent au jeu cruel
Du temps qui s ‘amoncelle
Pour ne laisser rien.
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LA MUSE PRODIGUE
La muse prodigue
Elle a connu, je crois son déluge inconscient
Et gaspillé sa part de vent
Elle a laissé tomber ses larmes en pluie
Plus encore en tempête
Elle a dénoué ses cheveux
Quand elle a eu trop froid
Pour ne plus y penser
Et pour un moment elle s'est tue
Parce que sa voix était vaincue
Elle a repris son cours pour pousser ses navires
Recommencé ses cris et ses délires gratuits
Les mains agenouillées
Sous son menton pointu, inquiet.
Réitérant sa fuite, voyageuse immobile,
Fixée inexorablement
A un but sans merci
Cernant trop ses désirs
Pour y trouver sa paix.
LES VIES PARALLELES
Mon amour est l'amour
Et je ne veux pas dormir
Dans ta prison
Depuis le temps pourtant
Que je vis loin de vous
Quand se tressent les fils de nos vies parallèles
L'herbe, l'herbe m'a donné mes plus pures extases
Je fus l'enfant que le vent pâmait
Où sont les ruisseaux
Où sont les fontaines ?
Le soir descend toujours
Sur toutes nos journées
Et tu peux t'endormir sans moi
Quand s'emmêlent les fils
De nos vies parallèles
Mon amour est l' amour
Et j'éventrerai le mur de ma passion.
LES VIES PARALLELES
II
Refus
L'eau
L'eau prend sa source dans tes mains
Je ne veux pas des lendemains
S'ils ne sont ceux qui nous assemblent
Ton pays est là-bas
Où brûlent les saisons
Où gèlent des rivières
Au senteurs de poison
Les fruits ont mûri dans tes mains
Ne me parlez pas des demains
Que nous ne vivrons pas ensemble
LES VIES PARALLELES -3
III
Préciosité
Aux jardins de l'amour
Les branches vénéneuses
Ont piqué à mes pieds
Les fleurs de la raison
Si je ne fus jamais
Languide et amoureuse
C'est que mon cœur jamais
Ne bat de sa passion
Les routes de l'amour
Ont des charmes pour guides
Et à suivre leurs pas
Je sais me fourvoyer
Mais le faux- brillant jour
M' a toujours ramenée
Jusqu'à une maison
Où je peux m'isoler
LES VIES PARALLELES
VI
Mélodieusement, mon printemps à moi se moque du vôtre,
Et pourtant le vôtre et le mien ont les mêmes mains et la même saveur.
Quand je cours, c'est toujours vers vous même si vous êtes très loin.
Harmonieusement les senteurs de ma terre s'échappent
Et de vous et de moi
La vie nous submerge, parce que nous ne savons pas...
Quand je prends mon élan c'est vers vous, même si vous n'êtes pas là.
Il y aura un jour où je ne vous reverrai peut être jamais...
Mon adieu je vous l'ai dit au départ
Et vos printemps respireront l'hiver des miens
L'ivre hiver dans son austère sérénité
Et sa glaciale plénitude.
Livre ouvert sur nos solitudes .
Plaines .
LES VIES PARALLELES
V
Sententieusement vôtre
La vie est un fil de fer barbelé
On peut la tordre
Mais il faut savoir
Où l'attraper
La vie est un panier à salade
Elle a tant secoué
Que je pourrais être
Malade
Je Vis
Et j'aime ton regard
Quand il part au delà
De moi.
LES VIES PARALLELES
VII
Parce qu'il fallait faire une fin
Au néant de notre amour
J'ai écrit ces vers châssieux et maladifs
Et plus mauvaise poésie
Ne se retrouvera plus guère
Elle était comme mes sentiments,
Ma Muse,
Un pied derrière et deux devant
Deux jours d'ombre et un ciel
Lumière
Parce qu'il fallait
Faire une fin
A un amour inexistant
A l'ombre de mon ombre
Je dédie le fantôme acéré
de ma plume errante
A l'ombre de mes arbres
Aux feuilles submergées
Je rendrai le soupir
De mes derniers regrets
Pleurant dans la candeur
L'incandescente buée
de mes amours ardentes
Evaporées
Parce qu'il fallait faire une fin
Il me suffisait de remplir
Ces pages
Avec la froide résolution
De vous oublier
Vous qui n'avez jamais
Existé
Mes amours flétries
Je vous balance en moi
Comme la maternité désespérée
D'une vieille fille folle.
Âme en peine
Elle a marché elle a marché
Mais elle n'a pas vu le rocher
Son pied blanc a heurté la pierre
Et cent fleurs de sang ont jailli
Elle marché elle a marché
Mais elle n'a pas vu la barrière
Ses bras blancs heurtèrent la rivière
Et cent fleurs d'argent ont jailli
Elle marché elle marché
Elle a enfin vu la lumière
Ses yeux ont reconnu la terre
Mille fleurs d'amour ont jailli
Lignes Brisées
I
Ma vie est un renoncement
Je voulais donner
Et j'ai appris à refuser
Je voulais jouir
Et j'ai accepté d'être frustrée
J'ai connu sans raison le bonheur total
J'ai aimé, j'ai même réussi à haïr
Et j'ai connu ma part de silence
Quand je n'arrivais plus à jouer avec le sable des mots
Eternels et vivants
Je n'ai connu que des souffrances imaginaires
Qui se sont exaltées dans l'amour du beau
J'ai refusé ma médiocrité avec l'inconscience et l'orgueil
Des gens chez qui tout est moyen
Je continuerai à écrire ma poésie moyenne
J'ai aimé la vie en elle, pour elle et malgré elle
Et je l'aime toujours autant
Je suis ignorée des dieux et des mondes occultes
Mes racines vivent dans cette terre
Et ma mort n'a jamais été aussi présente qu'au moment où j'écris
Il ya eu bien des morts de moi
la dernière n'ensera qu'une parmi tant d'autres
La seule qui ne soit pas source de vie
Il me reste tout à construire.
UTOPIE
Je veux me reposer
Dans le cristal silence
De l'eau qui s'écartèle
Au cœur de chaque fleur
Et je veux le miroir
De la feuille qui danse
Sur la branche pliée
Expirant de bonheur
Je veux la pureté
De l'aurore nouvelle
Je veux la poussière d'or
Au pas du voyageur
Je veux le cercle dur
Et la tendre étincelle
Du bel astre railleur
Je veux l'au-delà morne
Et le dernier déluge
Je veux la terre qui tremble
Sous l'ardeur du soleil
Et la prime rosée
Et la dernière goutte
Du plus doux flot de miel
Je veux le premier jour
Où j'ai vu la lumière
Je veux le dernier jour de l'infélicité
Je veux le premier pas dans la voûte étoilée
Épanouie d'amour
Je veux l'ultime instant
D'une seconde enfance
Je veux le clair obscur
Et l'oiseau silencieux
Je veux les désirs purs
Et les bruits mélodieux
Je veux la lumière grise
Et les folles planètes
Je veux tous les poisons
Et toutes les recettes
Pour rejoindre l'ailleurs
Pour retrouver l'ailleurs
Appel
Tendre à nouveau
Au clair de rire
De mes maux
Dites
Si le silence doit aller
Aller si vite
Et si c'est une tombe
Où il faut s'enfermer
Au clair des pleurs
De ma raison
Dites
Si les cris d'amour
Sont des bêtes vives
Qu'on peut étouffer
Sans regret
Au clair de l'heure que je vis
Dites
Si les soupirs
Sont des désirs
Qu'un souffle habite
Et s'il faut endormir
Le trouble qui m'habite.
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Propriété privée
Mon jardin était plein
De tant de joies profondes
Comment as-tu pu te tromper ?
La porte était ouverte
Et on voyait les blés
Encore à peine mûrs
Qui cependant tremblaient
D'être un jour moissonnés
Mon jardin était près
De fontaines qui grondent
Pourquoi t'en es-tu éloigné ?
L'eau était transparente
Mes secrets s'y baignaient
Tout juste dévoilés
Sous la pluie de lumière
Qui t'avait révélé
Et mon jardin t'a su
Ivre des joies du monde
Que ne les as-tu oubliées ?
Sous ses murs écroulés
Dansaient des fleurs blondes
Et ton cœur eût été
Réchauffé à jamais.
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Sur la terre, il croyait aimer
Mais il ne savait pas partir
Et dans le cœur des souvenirs
Il n'y a plus rien de nouveau
Sur la terre il croyait savoir
Peut-être savait- il vraiment
Mais il n'aimait pas oublier
Et dans la mer des sentiments
Il s'est noyé sans dire mot.
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Elle
Il y avait des jours des mots
Et puis des songes
Des rires de marmots
Et puis de pieux mensonges
Elle courait toute droite
Sur des toits décharnés
Elle courait sans cesser
D'aimer se retourner
Dans chaque petit trou
Où elle faillit tomber
On percevait
Des chants des cris
Et des silences
Des heures de volupté
Et puis d'indifférence
Entre les quatre murs
Où elle se débattait
Je la buvais ma vie
Sans l'avoir méritée
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La muse prodigue
Elle a connu, je crois son déluge inconscient
Et gaspillé sa part de vent
Elle a laissé tomber ses larmes en pluie
Plus encore en tempête
Elle a dénoué ses cheveux
Quand elle a eu trop froid
Pour ne plus y penser
Et pour un moment elle s’est tue
Parce que sa voix était vaincue
Elle a repris son cours pour pousser ses navires
Recommencé ses cris et ses délires gratuits
Les mains agenouillées
Sous son menton pointu, inquiet.
Réitérant sa fuite, voyageuse immobile,
Fixée inexorablement
A un but sans merci
Cernant trop ses désirs
Pour y trouver sa paix.