Les Textes-iles en 2004
Présentation
Des textes aux textiles
Quand, après une longue interruption, je suis revenue à la littérature, j'ai décidé à titre d'expérience d'illustrer un de mes poèmes, écrit trente ans auparavant, comme un pont jeté entre mes deux activités préférées, entre présent et passé...
Je me suis prise au jeu et j'ai continué. Depuis, j'ai diversifié et approfondi un peu cette première expérience.
C'est à ce moment que j'ai rencontré Jean-Marc Riquier et qu'avec son accord j'ai tenté d'illustrer ses oeuvres, puis celles d'autres poètes de la Librairie Galerie Racine : Elodia Turki, Julie Bataille. Une exposition a eu lieu en mai 2004 à la Librairie Galerie Racine.
C'était un peu insolite, ces chiffons brodés au quartier latin.
J'avais trouvé une autre possibilité d'expression et depuis j'essaie toujours de relier ces deux langages en une création singulière dont les étoffes seraient le vocabulaire, les broderies la syntaxe à moins que ce ne soit le contraire.
Je poursuis cette voie, sans renoncer à mes chères mosaïques, c'est pour moi deux aspects complémentaires. Plus exactement deux langages qui parfois coincident, parfois s'éloignent l'un de l'autre. Je suis toujours heureuse quand un poète me permet de l'illustrer.
N.B Photographie de JMR pour ses propres poèmes, publiées avec autorisation de l'auteur.
Elément 1
Une porte s’ouvre, tissant d’inconnu l’échappée belle d’une page noire à écrire d’épigraphes régulières. Les filaments du livre gardent le vestibule de la folle et réitèrent la transmission du mode d’emploi. Œuvre tardive, cueillie aux franges du chaud dialogue. Oser, maintenant, humer les termes dangereux, mander le mauvais sens et revenir sur l’absolu du nom. Désormais ériger l’inventaire négatif en offrande à l’ultime bienheureux. Restent à inventer les sources immédiates, à questionner le ciel à l’échelle des simples, à retrouver en soi les broderies secrètes de l’éternité du jour. Jean-Marc Riquier (Faits-Contrefaits)