La veste rapiécée

Quand mes enfants étaient petits, je leur avais offert un livre -parmi beaucoup d'autres - intitulé : La veste rapiécée de Adela Turin  (traduit de l'Italien) éditions Hatier.illustré par Anna Curti.

Un conte, mais un conte pas très classique ... où le textile tient une part prépondérante ; on y retrouve certains poncifs du genre littéraire, mais gauchis dans une optique inhabituelle   : les parents qui n'arrivant pas à avoir un enfant consultent une sorcière, laquelle perchée sur un arbre d'adonne à l'art textile sous diverses formes des plus humbles (la veste rapiécée) aux plus somptueuses un "merveilleux" collet brodé. Les deux pièces d'étoffe étant censées conférer à qui les porte des vertus  magiques.

On y trouve une jeune fille (l'enfant qui naît!) qui est charpentière douée et joyeuse (grâce à la veste rapiécée) , tandis que c'est un prince ... qui portera lui, le collet ...d'où,  on le devine il tient son don pour la musique. et on le devine aussi ces deux-là s'épouseront   mais ... pour vivre une vie de partage  "créatif" chacun admirant les dons de l'autre  -et on est là très  loin des poncifs ...

 

 Ce livre, mes enfants l'ont vendu un jour sur une petite brocante , à l'adolescence, et voilà que c'est à moi qu'il manquait (ainsi va la vie) . Je l'ai cherché longtemps, je viens de le retrouver.

 Et relisant ce merveilleux passage où la sorcière décrit le collet et ses vertius magiques et que je reproduis ,  ci- dessous (j'espère que l'auteur ne m'en voudra pas !) l'idée m'est venue d'essayer de le rendre en textile :

 "Ce collet dit la sorcière a un grand pouvoir. Regarde ces fils transparents : ce sont les soupirs d'une femme . Je les ai recueillis un soir qu'elle cousait et je les ai filés; Tu vois ces perles : Ce sont les chansons d'une très jeune fille , je les ai trouvées sous sa fenêtre un après-midi d'été. Et ces fils argentés ? Ce sont les rires des jeunes filles lorsqu'elles bavardent le matin autoiur de la fontaine. Par contre, ces brillants sont des larmes de femmes, je les ai recueillis un peu partout! Et ces pierres de toutes les couleurs ce sont des mots, des questions et des réponses. "

La veste rapiecee collet

L'idée  m'est venue aussi que si d'autres artistes textiles le faisaient aussi chacun(e) -ne soyons pas sexistes! -  à sa manière selon son tempérament ...ce serait intéressant de juxtaposer les résultats ...pour peu qu'on veuille bien me les montrer ! Sans idée de concours, de compétition ou de rivalité juste pour ilustrer , les variétés d'interprétations et d'inspiration du texte.

Mais on le sait même si je suis seule -j'en ai tellement l'habitude -  je crois que j'en ai tellement envie que je m'y essaierai, au moins dans les mois qui viennent ...

Et sinon ce sera pour le plaisir de partager un beau texte , pas si connu que cela ... féministe,  au sens du terme où je m'y reconnais! Car si la jeune héroÎne est charpentière (métier plutôt masculin) et que le prince-artiste hériote grâce au collet  brodé d'une sensibilité  qu'on dit féminine  (à tort tout autant), les activités de tissage couture et briderie n'en sont pas pour autant dévalorisées - bien au contraire ...

De plus Il se dégage de ce texte très simple et des illustrations qui l'accompagnent une poésie que j'apprécie.

Pour en savoir plus sur l'auteur .. on peut lire Adela Turin

à suivre donc peut-être ...

 

présentation ouvrages

Commentaires

  • René Thibaud
    C'est un beau billet et un beau projet ! Se vêtir est en effet un acte complexe et fondamental des humains que nous sommes (ou sommes devenus). Un acte de tous les jeux, de toutes les nécessités, de tous les désirs, de tous les risques aussi (voilà pourquoi, sans doute, la veste est rapiécée.) Je vous dédie volontiers mon dernier billet, "Nus".
  • Jacqueline Fischer
    • 2. Jacqueline Fischer Le 24/03/2017
    Merci beaucoup de votre réaction , et de votre article que je me suis permis de partager sur Facebook ...
  • berthon
    quelle belle histoire qui vit sa vie! Un conte vivant! merci!
  • Pipounette
    • 4. Pipounette Le 15/02/2019
    Jacqueline, ma maman (à moi) m'avait aussi offert (et lu, si souvent) ce livre jadis...j'ai en gardé un souvenir (d'enfance) intact et effectivement, si poétique, esthétique,plus exactement...merci pour ce petit fil d'ariane retrouvé en un jour où il y eut qques "diamants" de plus à glaner pour la sorcière brodeuse...
    • FISCHER JACQUELINE
      • FISCHER JACQUELINELe 20/02/2019
      Merci de votre témoignage qui me touche, c'est un très beau texte.

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