LE TEMPS QU'IL FAIT DANS LE TEMPS QUI PASSE

Au départ un poème, écrit quand j'avais 21 ans  et que j'avais nommé Facétie (j'ai toujours senti l'écoulement du temps comme une facétie que nous fait la vie )

Land art textile et littéraire :

Facétie

 

A voir printemps

A voir automne

A voir hiver

Avoir été.

Il existe sur ce texte une première version brodée que j'ai offerte à une amie d'alors et dans laquelle j'avais travaillé les fleurs en ruban de soie dans une progression de couleurs  du rose au presque noir. L'amitié ayant été rompue, j'ignore ce qu'il est advenu de ce textile .

Et puis à la fin de l'année 2014 m'est venue l'idée de ce projet de plus grande envergure au moins au sens des dimensions de l'ouvrage.

 J'ai donc bâti une feuille textile avec un tissu brodé vert clair , doublé lui d'un tissu écru sur lequel j'ai transcrit le poème . Et j'ai accroché cette feuille en janvier 2015 à une branche du poirier de mon jardin (lequel arbre a une histoire, qui vous sera contée une autre fois!) .

 

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 Et puis chaque semaine sur presque un an j'ai pris trois photos :   une de la feuille, une de l'arbre, et une du ciel -le temps qu'il faisait ce jour-là.

 Nos cieux et nos lumières du Nord de la France sont magnifiques. La  feuille au fil des mois a pris de la patine ( plutôt  de la moisissure ! ) et le texte s'est partiellement  effacé bien sûr . Sur certaines photos elle est complètement occultée par les vraies feuilles sur d'autres elle apparaît, comme étant la seule d'une saison hors du temps.

 

 Je me suis arrêtée quand les quatre saisons ont été représentées soit au bout de 44 semaines (en excluant les périodes où j'étais absente de chez moi) et...les semaines où j'ai oublié  :-) .

La dernière photo de la feuille au terme du projet date du premier janvier 2016

 

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Il ya eu ensuite un très gros travail de tri et de  calibrage des photos . Je ne suis pas photographe d'art , et le but était de montrer le déroulement d'un "processus", pas de faire de chaque photo un chef-d'oeuvre .

J'ai envisagé à ce stade plusieurs manières de matérialiser les photos et l'idée d'en faire quelque chose qui ressemblerait à la pellicule d'un film m'est venue. je voulais evidemment que la matière soit essentellement textile. J'ai fait de multiples essais, pour début 2017 , imprimer les 135 photos en format  7 cm sur 11 cm , ce qui présageait d'une longueur de plus de 14 mètres pour le projet final.
Une f dentelle noire à tro-trou m'a semblé l'équivalent textile idéal des bords d'une pellicule argentique.

 

 Il fallait encore voir commen monter tout cela, le faire tenir ensemble ce qui reste pour une assembleuse l'essentiel .  Au départ je pensais coudre mais ayant gardé les photos imprimées sur tissu sur leur support de papier (lequel était parfois impossible à enlever !) , il m'aurait fallu aussi piquer des séparations entre les images. Au début j'ai opté pour la dentelle noire des bords remplacé ebsuite par un ruban de satin noir le tout placé sur un fond de feutrine adhésive. J'envisageais de surpiquer les bords mais la colle  d feutrine adhésive encrassant beaucoup les instruments de coupen je me suis dit que pour le mécanisme de ma machin ce ne serait pas idéal et comme c'est un outil précieux que je ne tiens pas à endommager, je consoliderai autrement .

En son stade quasi final et à l'état enroulé voilà la  création  :

 

Le temps qu il fait jacqueline fischer land art textile

 

 

Le temps qu il fait jacqueline fischer 3

 

 

Le temps qu il fait 2 jacqueline fischer land art textile

Et pour une image en déroulement dans le jardin , il faudra attendre que le temps qu'il fait se remette au plus sec  :-)

La feuille, elle, est restée accrochée dans l'arbre .