statut du patchwork en France- postérité des ouvrages textiles
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Etiqueter un quilt ou un ouvrage textile
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 04/09/2014
- Dans opinions
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Je vois souvent des demandes du style :
Comment étiqueter un quilt....
Souvent les réponses se bornent à des soucis d'esthétique, d'apparence, ou de techniques. Je conviens que c'est très utile pour réaliser, voire indispensable.Si on veut des "idées", il suffit de taper "label quilts"ou quilt tags" sur un moteur de recherche et là, on peut voir des dizaines d'étiquettes s'afficher... De même sur d'innombrables blogs et les logiciels de patchwork en proposent à imprimer.
Mon propos ne sera donc pas de vous indiquer des présentations possibles .
Pour moi l'esthétique de l'affaire, "la jolie étiquette", je n'en ai guère le temps vu la pile d'ouvrages à finir, les idées nouvelles qui pressent à la porte mais je sais et je comprends parfaitement que pour beaucoup l'étiquetage fasse partie de l'ouvrage et même s'y intègre par un effet de raffinement subtil ...
Une étiquette, c'est fait aussi et surtout, indépendamment du fait qu'elle soit jolie ou juste fonctionnelle, pour donner des renseignements sur la surface textile qu'on vient de terminer et ce, dans une perspective d'identification présente et future.
Pour "signer" .. mais je rappelle, une fois encore qu'un artiste ne signe que ce dont il est l'auteur , pas l’exécutant ...
Le terme "fait par" notamment reste à mon avis dans ce vague que je dénonce ... je sais bien que beaucoup de femmes qui cousent et brodent le font "sans se prendre la tête" -c'est ce" qu'on me dit- mais on peut essayer de comprendre aussi que cet amalgame entretient notre art dans un flou qui justement n'a rien d'artistique et donc de rigoureux, côté information. et que la personne qui s'est donné du mal pour concevoir et élaborer, ce "fait par" lui mord le cœur un peu à chaque fois puisqu'il assimile son travail personnel à un non-travail, sans réelle importance. Disons que celle qui en bénéficie et qui, sans cela, n'aurait pas "cousu" quoi que ce soit, mise sur un pied d'égalité avec celle qui a conçu , ça ne passe pas. Pas plus au niveau des étiquettes qu'ailleurs.
Donc ce que je fais, non comme exemple, mais comme suggestion !
Pour ma part je précise d'abord le titre et les dimensions et la date. Je choisis la date d'achèvement car écrire 1991-2015 au vu des abandons et des reprises n'a guère d'intérêt au sens du temps réel !
Puis je note création de... . Je précise aussi le nom du bloc que j'ai utilisé le cas échéant (rappel : un bloc en noir et blanc n'est pas un modèle..mais une source graphique ), et si le dessin est personnel je le note (idem pour les broderies, je distingue celles où j'ai utilisé un dessin -en noir et blanc- et pris au "domaine public" et celles où j'ai dessiné et composé moi-même. les personnes ignorant notre art ne le savent pas et il s'agit bien d'informer un public éventuel , non de l'induire en erreur à notre avantage.
Si ce n'en était pas une, de création, je préciserai : interprétation libre du modèle- je parle ici du plan et des explications empruntées - de (et le nom de la créatrice véritable) ,à utiliser si ,au moins, le choix des couleurs et des étoffes sont de vous. .
et si je faisais un "la manière de" j'entends par là quelque chose qui doit énormément au style de quelqu'un d'autre ou à ses techniquis d'assemblage, même si ça peut compter comme "création originale" je m'en sentirais tenue de le dire comme je l'ai fait sur ce site pour les quilts le Berceau du Monde et le Conservatoire
de même si on démarque un peintre et qu'on fait un à la façon de "Mondrian," Klee"; ou autre.
Je ne crois pas qu'on se dévalue en étant honnête , et si c'est le cas, cela voudrait dire alors que les personnes qui jugent de la valeur d'un quilt devraient revoir leurs critères !
Et s'il s'agit d'une reproduction intégrale , ou d'une démarque très proche , il convient aussi de le dire. Même si vous avez changé la bordure ...
Je précise aussi le nom de la personne qui a matelassé si ce n'est pas moi .
On peut noter cela rapidement sous la forme ; composé par : nom du designer, cousu par (nom de l'exécutante) , matelassé par (nom de la quilteuse). et si c'est vous qui faites les trois vous mettez composé, cousu et matelassé par ... .
On peut préciser les matières (soie- coton -synthétique ) et les techniques : main, machine.
Pourquoi : parce que si un jour le quilt est retrouvé, dans l'hypothèse où on voudra le conserver , on saura qui a fait quoi et si ce n'est pas important pour vous, c'est important au moins dans une perspective de l'histoire textile.
J'aime l'idée que nous pourrions toutes travailler à un juste regard sur ce que nous "faisons".
Les quilts d'autrefois qu'on retrouve sont souvent anonymes et il est vrai, on sait qu'il existé très tôt des patrons, voire des kits,mais il n'y avait pas des milliers de modèles comme aujourd'hui en couleurs et avec tutoriels détaillés... . Donc cette honnêteté des plus élémentaires (mais si peu observée!) permettrait pour le futur d'y voir clair, un peu plus.
Utile aussi en cas de publication ou d'exposition : il suffirait de reproduire les renseignements sur un bristol.
Dans l'idéal on peut joindre par exemple dans un sachet en tissu attaché au dos ,en cas de création et -c'est un bon moyen de l'authentifier, par rapport aux innombrables "inspirés de" une fiche indiquant tout ce qui a présidé à la conception de l'ouvrage : idée de départ, voire un schéma de votre main , ce qui vous a mise en route , comment cette surface s'est élaborée jusqu'à être ce qu'on voit . Pas besoin d'être écrivain , des notes suffisent .
Des indications sur l'entretien ne sont pas inutiles et également sur les étoffes utilisées , par exemple si elles sont anciennes et que vous en connaissez la date approximative enfin tout ce qui vous paraît utile à transmettre. Pour ma part je garde tous ces renseignements dans des dossiers , mais les joindre à l'ouvrage est envisageable.
Dessous et en sus (!) ce que je nomme mon étiquette supplémentaire "offensive" .....