Echouez-mieux...
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 20/02/2023
- 0 commentaire
"Être artiste veut dire ne pas calculer, ne pas compter, mûrir tel un arbre qui ne presse pas sa sève, et qui, confiant, se dresse dans les tempêtes printanières sans craindre que l'été puisse ne pas venir. Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke "
Il ya quelques années , j'ai reçu , dans les innombrables mails commerciaux tentant de me persuader de payer quelqu'un pour me promouvoir,ou des murs pour exposer mes chiffons d'art -ou les deux - cette liste de judicieux anti-conseils, qui du reste, si on veut "faire carrière" sont souvent parfaitement valables en prenant naturellement le contrepied de ces affirmations , ou tout simplement si on trouve nécessaire de vendre ses oeuvres, j'entends par là qu'on a vraiment besoin pour vivre ou que tout simplement on pense que tout travail mérite salaire. On dira que c'est une "chance" que ce ne soit pas mon cas . (je rappelle toutefois que ce devrait être un choix et non une obligation pour "compter" dans le monde de l'art ) .
Je ne VEUX PAS, je n'ai jamais voulu faire une CARRIERE mais une OEUVRE et je vous rassure, là, sur mon dessein essentiel j'ai parfaitement réussi en échouant, donc . C'est à dire que ces conseils ironiques je les ai suivis d'instinct quasi tous, à la lettre.
Mais si vous voulez, vous, faire carrière,ou tout au moins vous faire "reconnaître " (pour moi la reconnaissance a un autre sens) c'est tout différent. Il n'est pas indécent de vouloir exposer, avoir un CV de compétition ( mais l'art est-il du sport ?) ;vendre , ni même de rêver qu'on est le Picasso ou le Léonard de Vinci ddu XXI° siècle en sa discipline. . On a le droit de rêver à la gloire et on ne vit pas d'amour de l'art et d'eau fraîche, mais l'important c'est de savoir ce qu'on veut et de déjouer les pièges -ceux de la vanité ne sont pas les moindres. Je n'entends pas comme vanité la légitime fierté du travail accompli .
A vous de choisir! moi c'est fait et je peux chanter comme Edith Piaf : non, je ne regrette rien ...ce fut au prix du mépris et de l'indifférence des milieux "où ça compte" mais on ne peut tout avoir,non plus.
Je comprends parfaitement un parcours inverse et des opinions, à cet égard , diamétralement opposées aux miennes. La preuve : il m'arrive d'acheter aux artistes qui vendent; et je trouve normal de payer alors leur oeuvre au prix qu'ils en demandent et si ce n'est pas dans mes moyens il me reste la joie gratuite de les avoir admirées.
J'ajoute certes, je le peux mais pas parce que je suis une nantie, j'ai "acheté" ce droit en quelque sorte et ce n'est pas sans contrepartie ni renoncements.
NB Je ne rappelle plus le nom de l'auteur qu'il me pardonne, je reçois énormément de courriels tentant de me "commercialiser" et promouvoir contre rétribution, donc j'ai oublié de qui il émanait, mais s'il se reconnaît et veut que je cite son nom ou qu'offensé il préfère que j'enlève cet article, je le ferai volontiers.
Or donc, voici la chose :
Comment échouer en tant qu'artiste -
.
1-Croire que les artistes ne gagnent jamais leur vie.
Jeffs Koons, si très bien , merci . Soyons sérieux.
Je connais des dizaines d'artistes, beaucoup arrivent à exposer, se disent ou se présentent comme "pros" mais aucun à ma connaissance ne vit uniquement de son art, sauf à donner des cours, organiser des stages de "créativité", voire en art textile vendre du matériel, des kits etc. J'ai moi-même vendu des modèles, un moment, je ne juge donc pas cela comme un crime ! Certains m'ont avoué aussi faire des "petits trucs" qui se vendent , eux, bien, alors que par désir profond ils n'adhèrent pas à ce genre de "création", pour faire bouillir la marmite. Si c'est "vivre de son art" je veux bien . Pour moi ce n'est pas ça. .Soyons honnêtes et réalistes, une oeuvre d'art a une cote qui dépend de la notoriété. Or les vraiment cotés suffisamment pour en vivre sont rarissimes. Je rappellerai aussi que la valeur financière(en l'époque où l'artiste vit !) et la valeur artistique, non mille fois non, ça n'a rien à voir.
Deuxième objection : on fait quoi si on exerce un art qui n'en est pas un ?Un dont les galeristes vous disent "ah non surtout pas de patchwork!" . On fait comment si on en exerce trois en les reliant ? Bref si on est un sujet artiste non identifiable d'un art relégué ?
2-Avoir un book de présentation mal préparer(sic) avec des photos de mauvaise qualité.
NB - Mettre la bonne orthographe est aussi un plus , pour un commercial. Bon il peut s'agir d'une étourderie .Mais j'ai publié un excellent livre à ce sujet (je ris!)
Objection : Là , si vous n'avez pas les moyens de vous payer les services d'un pro, vous êtes voué à l'échec. On me l'a faite celle-là quand j'ai voulu publier mes livres sur le patchwork. Cela revenait à dépenser des sommes très importantes pour un droit d'auteur des plus réduits et seulement en cas de vente. Bref si vous voulez être artiste, soyez riches d'abord (ou trouvez-vous un mécène ). Faut banquer, pour tout ça ! Sans garantie aucune de récupérer la mise. on dira c'est le sens du risque.. Voire ... on peut concevoir le risque autrement, aussi .
C'est vrai il vaut mieux que l'emballage soit "cadeau" et donc qu'une bonne présentation est indéniablement un plus, on le voit en matière d'accrochage, notamment.. Mais si la valeur de l'oeuvre se juge à la qualité de la photo, c'est le photographe qui est l'artiste !
D'autre part si votre photo met en valeur un peu trop une oeuvre qui décevra de visu ... il y a comme un hic ! on ne vend pas une apparence, mais l'oeuvre dans sa réalité ....
3- Rédiger une présentation vague, décousue, que personne ne comprend et dans laquelle on apparaît prétentieux.
Ben là, j'avoue, les bras m'en tombent ! Le vague et le décousu, OK , je veux bien. Quand je lis les "discours" qui accompagnent les oeuvres très cotées ou en vue de certains artistes conceptuels j'avoue que je ne suis pas du tout d'accord. Quand c'est clairement documenté, appuyé sur une connaissance des arts qu'on exerce , c'est là qu'on a toutes les chances d'échouer( c'est honnête et ennuyeux! ).
Un certain public adore ne pas comprendre, qu'on lui jette de la poudre aux yeux,, du moins celui des snobs des intelligentsias qui régentent le monde de l'art. Il faut un baratin et si possible bourré de mots abstraits et abscons auquel nos snobinards de service, n'y comprenant rien -vu que ça ne veut réellement rien dire!- s'exclameront : "Mon Dieu que c'est profond!" C'est même un des rares cas où on rencontre des humains se sentant intelligents plus que les autres parce qu'ils n'y comprennent rien. J'ajouterai qu' en art textile, quand c'est venu nous envahir on a atteint des sommets dans l'abscons prétentieux . Et qui plus est péremptoire. Voir notamment L'art textile : les mots confisqués.
4-Attendre la dernière minute pour répondre aux appels de candidatures ou envoyer vos demandes de stand.
Là rien à dire . Juste qu'en général ces demandes de stand sont payantes et qu'on dit aussi qu'un vrai artiste ne paie jamais des murs où quoi que ce soit pour exposer. Et même un amateur comme moi : quand j'ai exposé en galerie d'art, c'était gratuit. et pas d'appel de vendeurs de prestations mais ... l'heureux hasard des rencontres et affinités. Appel oui mais pas "commercial" Ce que je faisais plaisait on me l'a demandé. Tant pis si ça paraît "prétentieux" de le dire , c'est la vérité des faits.
5-Ne pas répondre aux appels téléphoniques ou aux messages.
Lesquels ? Les commerciaux ? Parce qu'un vrai galeriste ne va pas venir chez vous vous prier à genoux de bien vouloir condescendre à exposer chez lui ... après avoir vu une de vos oeuvres sur un réseau social. Ne rêvez pas: ce n'est pas leur façon de faire , et nous sommes des millions en lice . (pour moi la lice se borne aux fils du tissage, je ne m'inscris dans aucune course à l'échalote ou au yoyo en bois du Japon..).
6-Ne pas s’occuper des visiteurs lors d’expositions ou de salons – rester à l’écart et distant !
Là je suis d'accord. Et l'échange avec le public, répondre à ses questions est un moment émouvant, même pour l'amateur indécrottable que je reste farouchement ! Justement quand on n'est pas mû par le désir de se vendre on peut parler de ce qu'on fait si librement, sans peur de déplaire à un client éventuel . On doit, même amateur, avoir le respect de son public et le premier respect c'est d'être sincère, et authentique dans ce qu'on crée, pas de servir de l'esbrouffe et de la frime pour impressionner le chaland! Honnête aussi sur ses sources et filiations, le cas échéant.
4- Ne pas mettre à jour votre blog ou site et avoir les dernières infos qui datent d’un an ou plus !
Là d'accord aussi ; cependant vous comprenez nous sommes dans une conception de l'art où on veut des perdreaux de l'année , les oeuvres ayant comme les yaourts une date. de péremption, puisqu'elles suivent les modes tendances et goût du jour (consolez-vous si vous vivez assez lontemps, vous pourrez les vendre comme vieilleries vaguement patrimoniales d'ici 40 à 50 ans ) . De plus vous vous devez de tout le temps créer et si possible du nouveau -même si ce nouveau est une exploitation de votre "ancien" ad libitum comme ad nauseam si vous tenez un filon bon sang exploitez-le jusque ce que ça ne soit plus le bon(vérifiez de temps à autre si vous êtes toujours dans le 'ce qui se fait" c'est importantissime ! ) L'art conçu comme un produit ordinaire. C'est ça qu'il faut faire... Produit donc, pas créé.Est-ce encore de l'art, à ce compte ? c'est une question qu'il vaut mieux ne pas (se) poser.
6-Sous estimez (sic) le prix de ses œuvres.
7-Surévaluer le prix de ses œuvres.
Je commenterai ces deux dernières tout ensemble. pour les arts cotés et notamment la peinture , il existe des barêmes; mais s'évaluer justement demeure mission impossible sauf pour les cotés officiellement . Pour le reste ,le vulgum pecus qui ne l'est pas, coté, moi qui suis aussi - quand je le peux - acheteuse d'oeuvres- je vois bien que le prix c'est un peu au hasard Balthazar . Et j'achète selon mon budget et mes coups de coeur .Je me fous de la notoriété, la mienne comme celle des autres. Je l'ai dit mille fois : c'est une affaire d'amour pas de spéculation. On devrait TOUJOURS acheter une oeuvre parce qu'on l'aime la choisir comme on choisit un ami. C'est ce que je fais. Il est vrai je ne choisis pas non plus parce que ça va bien avec la couleur des murs de telle ou telle pièce de ma maison ..Tant d'artistes m'ont raconté le coup du "tu peux pas me faire le même en bleu ? parce qu'en vert, chez moi ça jurerait ..) .
La coutume veut que le temps de l'artiste ne compte pas (ce préjugé nobiliaire qui fait que l'artiste ne doit à aucun moment se donner l'allure d'un banal artisan pfft !!mais en même temps se comporter comme un commercial de ses productions , consumérisme oblige., débrouillez-vous avec ça. . Je passe sur l'impossibilité qui existe à évaluer des arts pas jugés Beaux-arts ... qui comme le mien ont le cul entre deux chaises . On créée des oeuvres uniques, jaillies d'une imagination, par les moyens d'un medium et de diverses techniques, mais le medium déjà les déclasse. . et les évaluer devient parfois kafkaïen comme expliqué ici . Lien vers pourquoi je reste amateur
8-Refuser de participer ou d’être volontaire lors de manifestations concernant l’art.
NB - Faut déjà qu'on y accepte votre art . Avec un des miens, c'est pas gagné ! Il ne figure dans quasi aucun appel à candidatures.
Lesquelles ? L'art conçu comme une participation au "social" quoi .? L'artiste englué dans son temps ou l'artiste intemporel ? Moi j'ai choisi . De plus j'ajouterai que la récupération des malheurs de notre époque, des "causes" au profit de son oeuvre pour se montrer militan , généreux, compatissant, bien inclus dans les "problématiques" de son temps etc. dans la mêlée -apparemment- pas narcissique trop, quoi, je veux bien. J'aime mieux quand ça va jusqu'à vendre ses oeuvres au profit des grandes causes qu'on dit illustrer ou défendre ...Bref si les actes et les professions de foi coïncident. si on est sincère, ça passe, mais passera aussi la mode de ce sujet sociétal-là et dans dix ans voire moins on se demandera parfois pourquoi, le lien sera imperceptible.... .On peut aussi centrer son oeuvre sur des sujets moins connotés contemporains socio-politiques et tous les marronniers qui fleurissent à cet égard (c'est aussi une merveilleuse source d'inspiration pour qui est à court d'idées personnelles ) et aider à côté là où besoin est d'une autre manière. On peut être un artiste "art pour art" et un humain engagé .. aider ailleurs.et autrement; et même discrètement . Et si je ne l'avais pas fait je ne sentirais pas le droit de le dire.
NB : je ne refuse pas, en ce qui me concerne quand ..je me sens moi, concernée mais ma liberté d'abord. Du reste je sais pas créer sur injonction. La broderie de Philomèle qui illustre cet article notamment a été conçue pour illustrer un article de revue protestant contre les violences faites aux femmes. Mais je l'aurais faite un jour ou l'autre... ce mythe me tenant à coeur!
9-Eviter le monde du business et les évènements des réseaux artistiques.
Plongez-y à fond donc. Je vous observerai depuis le rivage; S'il vous reste ensuite assez de temps d'energie et de concentration pour, revenu de cette foire aux vanités, créer vraiment une vraie oeuvre (pas un produit !) vous me direz !! Il n'est pas sûr du tout que par ce moyen vous ayez plus que le quart d'heure de gloire dont parle Warhol, ce qui certain c'est que pris par le courant des inévitables mondanités et snobismes et' ce qui se vend et qui plaît, .vous risquez bien de passer à côté de votre oeuvre , la vraie, l'authentique celle qui vous correspond et émane de votre être profond pas des sirènes du monde du buisness qui, on le sait corrompt tout ce qu'il touche puisque c'est le profit , la rentabilité ses axes de vie; pas le diable ; certes, mais qu'on s'en serve pour vendre du papier toilette alors pas des oeuvres d'art. C'est mon avis net et là je ne fais pas dans la dentelle ! Pardon si je choque.
Cela posé oui il vous faut un réseau si vous voulez montrer et vendre , mais l'amical et celui par affinités dites électives et sélectives aussi parfois, s'il ne procure ni gloire, ni cote est, je peux en attester tellement plus enrichissant (y compris pour votre oeuvre . par les rencontres et partages desintéressés niveau fric mais intéressés et intéressants niveau démarche.. ).
10-Ne pas continuer à se former sur les techniques artistiques et sur la commercialisation de son art.-
Les techniques OK, et celles du passé aussi Il est bon de suivre ce qu'il est convenu d'appeler "innovation" -et qui en sont rarement, du reste- mais quel rapport entre les techniques et la commercialisation ? L'art conçu comme du high tech ? Seul ce qui serait commercalisable vaudrait ? c'est là que je m'écrie comme Philaminte : "Mon Dieu que cet esprit est d'un étage bas !"
Soyez plutôt comme Janus un oeil tourné vers le passé-on a créé dans votre art avant vous- et l'autre vers l'avenir en connaissance du présent mais pas forcément pour suivre. Ne suivez jamais les autres, mais vos instincts à vous, vos envies vos appels ! Sauf évidemment si ça coïncide ...Cela vous fera un joli prétexte !
11 -Négliger de mettre à jour son site web avec ses dernières créations.
Rien à dire voir réponse au 4
12-Trouver des excuses pour dire que son travail ne se vend pas et les mettre souvent en avant.
Là je ris dans les expos où je suis invitée, il arrive que je refuse de vendre . D'ailleurs ça vous rend désirable, si vous saviez ! Et j'ai vendu un tableau à ma première exposition à Paris en galerie d'art . Vous voyez je ne prêche pas "pour ma paroisse" tout à fait. et je parle ni en aigrie ni en amateur qui ne e serait jamais frottée au vrai monde de l'art. Mais je ne crée pas "pour vendre" .Je crée pour faire exister quelque chose sous cet aspect-là, et qui sans moi n'existerait pas, analogue certes à d'autres oeuvres, mais singulier par mes choix propres . . et c'est un droit absolu que je revendique. Je le paye et de la difficulté à montrer mes oeuvres, - du mépris de certaines "arrivées" , de l'indifférence, d'un certain nombre d'incompréhensions . qu'on a pour l'amateur quand on se dit "pro" etc pour la non contemporaine et la non conceptuelle que je suis aussi. . Je rappelle aussi que j'ai demandé qu'après moi tout ce que mes enfants ne voudraient pas garder soit vendu au bénéfice de personnes qui en ont plus besoin que moi . choix fait aussi ya lontemps étant donné qu'aucun lieu de conservation ne s'encombrera des chiffons d'une quasi inconue . . La seule raison qui me pousserait à me promouvoir pour donner valeur marchande à ce que je fais serait celle-là : avoir plus d'argent pour ceux qui manquent du nécessaire. . Naturellement, on n 'en croit rien quand je le dis, mais pourtant, c'est ainsi .
13-S’excuser pour son art – dire que vous n’êtes pas réellement un artiste.
Oui mais si vous dites que vous en êtes un ou une on vous dira "auto-déclaré" ou outrecuidant ; J'ai testé. Si vous être amateur, surtout suivez ce conseil : affectez une fausse modestie. Vous pouvez aussi expliquer que ce n'est pas un titre de noblesse ni une plus value et qu'il vaut mieux être bon artisan que mauvais artiste ! Vous pourrez aussi -et c 'est ce que j'ai fait- attendre que des personnes autorisées vous "adoubent" . Ces choses-là fonctionnent par cooptation interne!Vous ne ferez pas l'unanimité, mais ça garantira votre modestie officielle! Du moins le temps que les critères ayant présidé à votre adoubement sont en vigueur. C'est pas garanti à vie.
Soyons sérieux; c'est quoi un artiste ?
14-Qui a besoin de marketing ? Vous n’êtes pas commercial !
Non précisément, mais l'auteur de ces conseils, lui l'est. Le but est de vous persuader que vous avez besoin de lui pour vous vendre. et il a raison si vous voulez vous vendre hélas vous êtes dans la spirale du consumérisme. Peu ou prou !
15- Critiquer les personnes qui ne comprennent rien à votre travail.
Ne les critiquez pas;. Soupirez. Personne de toutes façons ne vous comprendra jamais, même vous-même ! Non sans blaguer le monsieur a raison là . Expliquez, montrez et acceptez d'entendre le contraire de ce que vous aimeriez qu'on vous dise. et même si on veut acheter un livre d'art textile brodé main en soie et tissus fragiles pour en faire un doudou pour un bébé -ça m'est arrivé- souriez, ne vous fâchez pas . ça part d'un bon sentiment (ceux dont l'enfer est parfois pavé mais c'est une autre histoire) . Du reste si vous créez surtout pour vendre, à quoi diable vous servirait d'être compris ? On ne peut pas tout avoir , non plus!
16-Avoir un atelier désorganisé et désordonné.
et Bacon alors ??
Là je suis morte de rire. On peut être artiste et aimer le bordel organisé. Moi dans l'ordre je ne crée rien je me sens dans un cimetière ou une clinique. . Vient-on voir un atelier en bonne ménagère ? Ou en respect des modes de créer de l'artiste ? J'en sais de très grands (quoique pas universellement connus) dont l'atelier est un géant foutoir organique sinon organisé ! Rangez au millimètre si c'est votre nature , laissez du bordel si ce n'est pas . le cas. Vous êtres maître chez vous et vraiment on juge votre oeuvre à cela, je dirai jugez , vous, les critères de ce jugement inadaptés voire mesquins et étriqués !
17-Accepter l’échec – vous convaincre que votre art est un échec.
C'est quoi l'échec ?
Il y faudrait une dissertation et relire Beckett , aussi.
Un échec parce que vous ne vendez-pas ? ce fut le lot de tant de grands ..on sait bien quand même que l'échec commercial n'est que ce qu'il est : commercial. Le succès quantitatif n'est une preuve de rien, des oeuvres plébiscitées à un moment tombent dans l'oubli le plus total le lendemain .
Si l'échec en revanche veut dire : avoir le sentiment que ce que vous faites est médiocre, que vous n'arrivez jamais à ce que vous voulez ... le doute perpétuel a saisi les plus grands qui du reste n'étaient pas forcément des tiroirs-caisses (enfin , pas tous!!) . le sentiment qu'on peut toujours aller plus loin sinon faire "mieux" approcher de ce qu'on voudrait vraiment et qu'on n'atteint jamais -parce que c'est comme l'horizon ça recule au fur et à mesure ça peut être très stimulant aussi , acceptez et accueillez cet "échec-là".
La réussite d'une oeuvre par apport à votre visée, à vous, n'a rien à voir ni avec l'accueil qu'elle pourra avoir, ni avec le fait qu'elle se vende ou pas. Savoir ce qui vous conduit : avoir des compliments, voire des papiers de critiques , ête hypersollicité là où ça expose dru en ce moment , là où c'est prestigieux, ou encore approcher sinon atteindre votre "inaccessible étoile !" . Si vous étudiez par exemple l'art au XIX° siècle celui où les marchands d'art ont commencé à se manifester, vous verrez qu'il ya des carrières très réussies à l'époque d'artistes ayant pignon sur rue et qui aujourd'hui sont complètement oubliés dont on juge les oeuvres accessoires .. D'autres qui galéraient sont devenus célèbres après leur mort. On trouve tous les cas de figures possibles. Donc cette notion d'échec, il est important de réfléchir à ce qu'on entend par là et croyez-moi c'est une spécialiste de l'échec réussi qui vous parle et qui a eu le temps d'y réfléchir en 40 ans de pratique. Echec sociétalement et dans son siècle (et surtout dans a corporation!) mais épanouissement dans son oeuvre protéiforme. Et honnêtement je préfère mille fois cela à l'inverse. si on a les deux, tant mieux, j'applaudis bien volontiers. Mais pour moi ce n'était pas possible et je l'ai toujours su. Voyez si ça l'est pour vous.
18-Ignorer les délais.
Là d'accord, s vous avez pris un engagement tenez-le. Dans tous les métiers du reste et même dans la vie de tous les jours.
19-Laisser tomber trop vite.
Je suppose qu'on veut dire "à tenter de se vendre et de se faire une place sur le marché" , on peut aussi voir les choses autrement ...
D'accord, il ne faut jamais renoncer mais ..à créer par découragement justement de pas "se vendre" ., de ne pas "plaire" à suffisamment de monde . A l'à quoi bonite, quoi . C'est inutile de le dire à qui crée par amour de son art, c'est une vocation si impérieuse ,une nécessité si profonde quu'il le fera; mais il faut s'entendre sur ce qu'on "laisse tomber". Pour ne pas laisser tomber l'essentiel, il faut mettre à l'écart tout ce qui pour vous, ne l'est pas.
Ce que je vous dirai c'est que lorsque d'entrée on renonce à cela : se promouvoir, on a une liberté si précieuse et totale qu'elle vaut, si on se place hors optique commerciale, justement ,tous les prix, les ventes les évaluations et que de plus ça n'empêche pas d'être au moins un peu reconnu. Reconnu c'est à dire compris, senti, apprécié pas parce qu'on dit que ça vaudrait mais parce qu'on aime , tout simplement qu'on se sent en accord en harmonie avec votre oeuvre, et non d'être aimé pour votre renom, dans l'ignorance totale ou presque de votre travail de ses visées et démarches; songez que les très célèbres n'ont pas toujours cela qui pour moi compte tellement .que je ne l'échangeraisi au prix de nulle gloire ou gloriole fugitive. Quelqu'un qui est très riche ne saura jamais si c'est lui qu'on aime ou son argent, un artiste qui perce ignorera toujours ensuite pour peu que ça dure (ce qui n'est pas non plus certain) si on l'aime parce que ça fait bien d'en parler et de le connaître (de faire semblant de..) que d'approcher ses oeuvres pour elles-mêmes en oubliant tout le reste. Idée que j'ai bien du mal à partager, mais à laquelle je tiens même si elles est si contraire aux moeurs de notre temps, et très paradoxale .Et que même on croit que je triche quand je la dis. Mais moi je sais que je suis sincère. Pas naïve. Sincère.
Réflexion-débat-questionnement
Ajouter un commentaire