petits trésors
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L'album merveilleux de Gabrielle
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 13/10/2022
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On le sait je suis collectionneuse, et notamment de cahiers ou exercices de broderie et couture. J'en possède un certain nombre, cahiers d'écolières , mais aussi d'apprentissage professionnel . J'en ai montré , ici ,plusieurs . J'ai trouvé récemment sur un site de vente aux enchères ce trésor .
C'est un album relié comportant une vingtaine de pages, chacune présentant un travail de broderie ou couture, quelques pages vierges à la fin qui ne sont pas des manques (rien n'a été décollé) réalisés par une certaine Gabrielle Gruson en 1888 au pensionnat des dames de Saint Maur d'Armentières. Pourtant on ne dirait pas un cahier scolaire (pas de notes, pas d'appréciations) et c'est présenté comme un album de collection comme si la jeune fille avait voulu rassembler les réussites d'un impeccable apprentissage .
Car la qualité d'exécution est d'une perfection à couper le souffle surtout sur des formats si petits (de l'ordre de 10 cm de haut). Les photos de détails agrandis trahissent un peu cette impression d'extrême finesse . A l'oeil nu, en grandeur réelle, c'est époustouflant ! Les toiles utilisées comme support sont extrêment fines (du linon probablement ) et même la broderie d'or qui clôt le travail textile est faite avec des cannetilles minuscules .
C'est surtout ce don pour la miniaturisation qui ici est remarquable. Qui s'est essayé à coudre une robe de mannequin pour une poupée Barbie sait combien il est difficile d'être précis et minutieux dans du si petit. De plus tout est monté avec un soin extrême les échantillons sont encadrés de dentelle (parfois frebrodée) , collés sur du satin uni lui-même tendu sur un carton . C'est impeccable ! Une majorité d'échantillons est consacrée à la broderie blanche ou au travail sur tissu blanc (plis notamment avec jours et broderies) . J'ai craqué pour ce joli motif de toile d'araignée ( 1cm et demi en taille réelle) .
Mais toutes les pages sont intéressantes de ce travail au blanc . J'en montre ci dessous quelques-unes en leur ensemble :
Parfois les broderies blanches et insertions de dentelles sont rehaussées de broderies de couleur :
Il ya plusieurs samplers aux points de croix tous très harmonieux au niveau du choix des motifs et des couleurs restées très fraîches pour un ouvrage de cette ancenneté :
Quelques détails (agrandis) :
Et v ce merveilleus mini alphabet, 10 cm environ de hauteur totale les lettres sont minuscules et le tissu très très fin
Quelques exercices de pose de pièces en couture dont une sur motifs avec des raccords qui doivent coïncider de manière à rendre la réparation moins visible.
Des échantillons de crochet, certains sont restés libres dont le petit bonnet qui fait 3 cm de haut !
Des "découpis" ces motifs découpés cans un carton perforé qui imitent les motifs brodés :
Et merveille des merveilles quatre petits vêtements (hauteur moyenne 12 cm) faits main avec un soin qui défie toute concurrence , les points sont minuscules les finitions impeccables C'est fait main naturellement avec coutures anglaises et rabattues) on imagine la dextérité nécessaire pour poser une patte de moins de 2 cm sur un si petit vêtement . La broderie anglaise du petit corsage est elle aussi faite main (sur une largeur d'un centimètre et demi j'ai agrandi pour voir !) .
Quelques détails des finitions :
Vous imaginez mon extase et mon émeveillement . Et je n'ai pas tout montré !
. J'ai cherché sur es sites de généalogie qui pouvait être cette Gabrielle aux doigts de fée , ce pourrait être celle née en 1872 à Armentières elle aurait eu 16 ans au moment de la réalisation de ces travaux et décédée hélas l'année de ses noces à Reims en 1905 . Ou une autre du même patronyme née en 1875 ce qui fait 13 ans pour ces travaux et dont la trace s'arrête là.(cela me semble un peu jeune pour une telle maîtrise de la couture,mais tout dépend de l''âge où on a commencé) .
J'ai voulu partager un peu de ce trésor (bien plus beau en réalité qu'en photographies) . Toutefois si une amie brodeuse voulait refaire un sampler ou une broderie qu'elle me le dise, je pourrai reprendre des clichés !
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cahier de couture professionnelle
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 15/12/2016
- Dans petits trésors
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Le cahier de couture
A côté des catalogues d'échantillons d'étoffes, je recueille aussi des cahiers "techniques" d'écolière ou d'apprentie .
Ici il s'agit d'un cahier d'enseignement professionnel à la couture, il n'est pas daté mais d'après les dessins de robes qui y sont esquissées, je dirai années 50... C'est très différent d'un cahier d'enseignement général, où on ne trouve pas des exercices spécialisés autres que ceux qui peuvent servir en couture domestique; là il s'agit d'apprendre les finitions "couture" des vêtements ,de manière impeccable.
Le cahier comporte des exercices techniques réalisés avec une perfection certaine, plusieurs en sont absents pour avoir été placés "au tableau d'honneur"
Parmi eux, j'en ai reconnu que j'ai appris -en autodidacte et avec certes moins de qualités de bonne finisseuse- l'art de la couture vestimentaire réside souvent dans ce fini ...
le col Claudine
Je rappelle au passage que la couture en patchwork, n'a pas forcément à obéir à ces exigences ... si on voulait bien la concevoir comme une expression où les tissus différents deviennent un langage ,et où l'assemblage peut devenir symbolique , et non comme une recherche un peu vaine et creuse de "bien cousu" .. ou plus exactement si perfection il y a , elle devrait être au service d'une expression personnelle, sinon de fait on reste dans la "confection" et non dans la création ... ..L'exactitude exigée de manière un peu trop rigide des assemblages mène souvent à réduire notre art à un exercice de couture et non à une expression par étoffes, ce qui ne veut pas dire que j'admire le salopé pour faire "contemporain" ; il me semble qu'entre les deux écueils réfléchir simplement à ce mot "assemblage" ....et à la différence qui existe entre un vêtement et une surface à visée autre qu'utilitaire ...
Même si autrefois confectionnant mes propres vêtements j'ai su faire -beaucoup moins parfaitement !- certaines de ces finitions, on comprendra ce que je veux dire quand je déclare que je ne suis pas une bonne "couturière" ...et que pour moi le patchwork n'est pas essentiellement de la couture .Ce qui ne m'empêche pas d'admirer béatement la maîtrise technique de tels exercices !
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cahier de technologie - publication début
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 07/08/2016
- Dans petits trésors
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Comme promis, j'ai commencé de retranscrire le cahier de technologie évoqué au billet précédent.
Les articles sont dans la rubrique Articles divers : (descendre l'ascenseur ...)
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Cahier d'élève en technologie textile (années 1929-1931)
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 02/08/2016
- Dans petits trésors
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Dans ma série Petits Trésors, je présente ici ma dernière trouvaille : deux cahiers datant des années 1929 à 1931, contenant un cours manuscrit pris par une élève de seconde industrielle,corrigé et noté par son professeur . Excellente élève si on en juge par les notes et le peu de fautes d'orthographe ! Sans compter l'élégance des écritures ...
Les deux cahiers ne se suivent pas , mais ce que je possède est suffisamment riche et complet pour se faire une idée de l'industrie textile à cette époque qui m'est chère car ce fut la jeunesse de mes parents, qui se sont mariés en 1929. J'ai retrouvé au passage des noms d'étoffes évoqués par ma mère, qui les connaissait très bien - cette science faisant partie alors de ce qu'on nommait "économie domestique" - et notamment le Tobralco.... et beaucoup d'autres.
L'intérêt de ce document, outre de donner une idée dont la technologie textile était enseignée à l'époque , est aussi d'en expliquer très clairement les matières et les modes de fabrication. On y apprend beaucoup si on lit attentivement. C'est très différent des autres catalogues d'échantillons commerciaux que je possède de la même époque, et quasiment complémentaire.
Mais le merveilleux de la chose c'est les échantillons -il y en a des centaines - certains en mauvais état , certes, que j'ai dépoussiérés délicatement et placés sous un tulle de protection , mais la plupart encore très frais. Taches de colle aussi , bref c'est comme on dit "dans son jus" .
Outre les tissus on trouve aussi ce qui les complète et est utilisé dans la couture ou la chapellerie et l'art de la fourrure. Ames sensibles s'abstenir, à l'époque personne ne se préoccupait de "sensibilité animale" , et encore moins de préservation des espèces . Il n'y a pas d'échantillons de fourrure naturelle, mais plusieurs pages consacrées aux différentes sortes de cuirs.
Dans les matières utilisées dans la décoration , on croise le celluloïd -que les anciennes ont connu -j'ai eu une poupée en cette matière- et la galalithe, issue de la caséine de lait, d'où son nom (gala signifie lait en grec ancien et lithos pierre ).On notera aussi que l'usage de l'ivoire ne semble pas un crime, non plus , mais que l'ivoire végétal existe déjà .
Des pages aussi très intéressantes sur les dentelles et le passage du manuel au mécanique (et la farouche concurrence, à cet égard , les modèles qu'on se "piquait" , déjà !) .
A ce point que, si j'ai le temps , je me propose de retranscrire ce qui est manuscrit et de publier l'essentiel de ce livre-ci -avec photos de l'original, bien sûr -, au moins ce qui concerne le textile à proprement parler, dans une série d'articles, parce que je trouve qu'il possède un intérêt réel pour toutes les personnes qui ont une passion pour le tissu qu'elle soit scientifique, historique ou artistique .Cela pourra se faire dans les mois suivants. pour la transmission, comme on dit .
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echantillons -1
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 21/10/2014
- Dans petits trésors
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Entre autres manies, j'ai celle d'adorer les échantillons d'étoffes, que j'ai souvent utilisés dans mes quilts; il m'arrive aussi de rechercher des catalogues anciens , que je garde à titre documentaire en quelque sorte. Certains comme celui-ci, ont servi de cahier de jeux et coloriage à des enfants d'alors. Bien que sans date apparente, d'après la mode et les motifs des étoffes, je le situerai volontiers à la fin des années 40 ou les early fifties. Il m'a été vendu à un prix très réduit en raison des gribouillages, mais comme "complet" c'est à dire sans manque.
De fait, complet, il l'est, mais la petite fille qui l'a "amélioré" d'une façon charmante a visiblement comblé les manques à sa façon avec des étoffes de coton plus ordinaire que les belles soies annoncées (dans les collections d'échantillons c'est souvent le plus grand morceau qui a été récupéré) mais il est à noter qu'elle l'a fait avec un sens des couleurs et de ce que je nomme l'assortissage remarquable. Visiblement elle avait l'oeil ! Témoin la photo ci-dessous où l'imprimé à carreaux ne jure pas avec les petits bouts de soie d'origine.
Comme pas mal de catalogues de l'époque, celui-ci comporte un certain nombre de modèles de robes et tenues , dessinées , par un ou une styliste anonyme. Là encore notre petit lutin transformeur a frappé ... la plupart des dames ont été adornées d'une moustache .
Parfois les silhouettes ont été habillées de tulle noir, comme celle-ci :
Ou celle-ci, qui, épargnée par la pilosité supplétive des autres figurines , est drapée avec beaucoup d'adresse et je sais des artistes textiles qui ne la renieraient pas dans leurs propres créations
Enfin sur les pages vierges de l'album , la petite fille prénommée Martine a dessiné .... ses rêves :
En résumé une acquisition qui m'a touchée et amusée plus qu'un catalogue intact et sans défauts....
Vous pouvez sur la suite du billet voir quelques images de plus .