Rions un peu

Ecrit hier sur Facebook dans une discussion pour expliquer une fois de plus que non je suis pas malheureuse dans ce que je crée, mais côté compréhension et  regard sur voilà ce que parfois, souvent , trop souvent  ça donne :

Petits sketchs :

- Ah vous écrivez ?

-Oui .

- Vous publiez chez qui ?

-Euh,  suis auto-éditée .

Gros silenc:-)

ou bien:

- T' as publié un livre ?

-Oui, même plusieurs .

- Tu en as as vendu combien ?

- Ben euh,  20 .

-Ah bon (sourire gêné, comme si on venait de déclarer une maladie grave !) ) .

Note pour plus tard toujours répondre : " quand on aime on ne compte pas " . Un truisme reste encore une bonne panade euh pardon parade !

  - Vous êtes artiste textile , comme c'est intéressant , vous faites quoi?

- Du patchwork

- Euh ?

- Des tapisseries en tissus assemblés .

- Ah oui c'est comme du tricot, quoi ... .

Tu es peintre ?

-Non, je peins sur écran c'est de l’art numérique .

(grimace garantie)

-Ah oui c'est le logiciel qui fait tout  , alors

 

 Toute une vie comme ça , ou tout au moins plusieurs décennies, à entendre les mêmes choses, c'est vrai, mieux vaut en rire n'est ce pas  ? .

Mais demander qu'on comprenne que ce n'est pas si facile à vvre n'est pas "se plaindre" , c'est juste rappeler une réalité . Qui ne le vit pas jour après jour sur tant d'années   ne saisit pas combien ça peut être lourd, usant (et ce, dans les trois domaines où je crée ) même si je ne me décourage jamais. 

MAIS le mais est de taille :

 Le corollaire c'est peu de lecteurs peu de public pour les oeuvres d'art textile et numérique  mais ..des personnes RARES rares à tous les sens du mot et que je voudrais une fois de plus remercier. Elles sont rares , mais je ne saurais les citer toutes. Elles se reconnaîtront avec mention spéciale à l'âme du philosophe Michel Henry dont les encouragements venus à mes débuts m'ont tant aidée .J'ai publié ici sa carte comme un viatique spirituel, et aussi,  car je sentais un doute quand j'en parlais. Avec hésitation, ce n'est pas trop dans ma façon d'être de faire cela, moi il me suffisait de le savoir. Mais publier quoi que ce soit implique un public et le public, lui, a besoin semble-t-il de caution pour se faire une idée  même de ce qu'il ne lira regardera jamais.  Dit sans amertume. Je me borne à constater des faits et un fait c'est têtu. Moi aussi !

 

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