500 Art Quilts
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 14/11/2011
- 2 commentaires
Titre : 500 Art Quilts
Auteur : Collectif
Editeur : Lark Craft
Date : 2010
Intoduction de Karey Patterson Bresenham
Si j'avais mauvais esprit (et chacun sait que j'ai mauvais esprit! ) je dirais que ce livre est exactement ce qu'il faut posséder dans sa bibliothèque si on veut créer dans les tendances actuelles, celles qui ont déjà traversé l'Atlantique et celles qui ne vont pas tarder à envahir les expositions.
Mais comme je n'ai pas que mauvais esprit, je dirai que dans ces tendances on peut aussi et surtout voir se dessiner l'évolution de notre art, avec des oeuvres parfois (souvent!) à tomber à la renverse...d'admiration.
La production est variée mais on peut discerner les courants, et par rapport à la précédente édition de ce livre que je possède aussi ce qui se poursuit (par exemple le goût pour les fameux carrés dans le carré irréguliers , on ne l'évite pas ,dès les pages de présentation , page 8 par exemple. Qu'on y voie plus d'originalité que dans certaines mosaïques dites traditionnelles me laisse toujours autant sceptique ! )
Le figuratif revient en masse et force et c'est normal, pour qui suit l'histoire des mouvements de peinture mais de même que les premiers art quilts étaient de l'op art un peu à retardement, on peut continuer à retrouver dans notre art un peu trop souvent à mon goût l'histoire de la peinture en différé.
Non que ces œuvres ne soient pas belles, émouvantes, artistiques, certes elles le sont, mais il est permis, par exemple, de préférer un portrait où le tissu est utilisé pour signifier quelque chose plutôt qu'une oeuvre peinte où il ne sert que de support. Les œuvres de Marylin Belford, de Tammie Browser sont à cet égard des réalisations où le tissu prend toute sa signification de medium pour rendre les visages et notamment les regards.
Lien vers le site de Marylin Belford
Dans le figuratif une tendance au gigantisme : de grandes fleurs, de grands visages , c'est souvent beau, parfois témoin d'une virtuosité technique remarquable, surtout spectaculaire et ce n'est pas forcément ce qui génère le plus d'émotion , laquelle vient parfois aussi de ce qui ne saute pas presque agressivement aux yeux. Je dirai que pour moi ça manque un peu de profondeur et surtout de mystère: c'est de l'art qui s'expose et qui veut tirer l'œil sur lui. C'est beau, mais il n'y a pas cette petite musique douce des surfaces où on entre sans savoir ce qu'on va y trouver.
Des paysages, des natures mortes , pas mal de détails traités de façon hyperréaliste soit en peinture à l'aiguille, soit teintes, parfois en photos altérées plus rarement réalisées en étoffes, ce qui me semble tout de même plus intéressant au point de vue textile de l'art que nous sommes censées pratiquer.
En fait on s'aperçoit que jouant sur les valences du mot quilt et du mot patchwork, pourvu qu'il y ait soit tissu, soit matelassage tout ou à peu près peut devenir un art quilt pourvu qu'il évite de ressembler à un patchwork mosaïque (et c'est bien dans cette exclusion que pour moi le bât blesse, pas dans le refus d'admirer des œuvres qui m'ont réellement fait rêver pour la plupart): une image digitale matelassée machine est un quilt. La sérigraphie imprimée et matelassée ou brodée, c'est un quilt, le tissu peint et quilté, c'est un quilt, et même comme la page 331 une image numérique imprimée sur un tissu en grand format et non quiltée et qui n'est donc ni un patchwork, ni un quilt est un art quilt ..(là je me suis dit que j'avais de quoi faire en tant qu'artiste en image numérique ...même si c'est immodeste de le penser je préfère cela à l'hypocrisie de convenance et de conformisme ).
A noter que le mot patchwork permet, lui,de glisser vers l'assemblage de tout autre chose que du tissu ainsi le très curieux quilt réalisé avec des cartes de crédit d'Amy Orr page 414.
La géométrie a pourtant encore la part belle et même la répétition, pourvu qu'on n'use pas des deux à la fois. Et encore on peut à condition d'user de tissus teints ou peints et surtout pas de nos petits imprimés dits classiques qui comme on le sait font beaucoup trop "patchwork" au sens péjoratif du terme... et sont, n'est ce pas, si faciles à assortir et impuissants à rendre nos émotions ...puisque les juges Outre Atlantique en ont décidé ainsi depuis plus de vingt ans.
Mais je ne bouderai pas mon plaisir : sur ces 500 "quilts" dont tous n'en sont pourtant pas, si je devais dire celui que je préfère, je serais bien en peine et il y en a beaucoup que j'aime et qui me parlent à des titres divers. .Alors je citerai un coup de coeur : un visage d'enfant fait en yoyos par l'artiste Shin-hee Chin et qui semble sortir du tableau, comme on dit (réaliser cela avec des yoyos, faut le faire !).
Commentaires
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- 1. Marie Claude Le 14/11/2011
Jacqueline, j'aimerai bien que tu ajoutes, par exemple quelques photos des quilts que tu préfères de ce livre, cela donnerait de la pertinence à ton texte, car je reste frustrée sans images !!! -
- 2. Jacqueline Le 15/11/2011
Voilà qui est fait, mais je ne peux pas en mettre autant que je voudrais !
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