Des tissus et de l'art textile : géométrie et variété 2 ce qu'on nomme bloc

Les quilts en "blocs" -block en anglais  c'est une très grande partie de notre art  toujours assimilés à une étiquette "traditionnel" ou pire "resucée de traditionnel( comme disaient mes relations branchées, avec un mépris à couper au..cutter ! ) pendant toute une période faire du "contemporain" c'était y renoncer ...

J'ai toujours récusé cette scission dans l'art textile. Pour moi c'était un "genre" à l'intérieur d'un art d'assemblage  comme le crazy quilt  est un autre... ou le patchwork figuratif... c'est pourquoi lorsque j'ai abordé 'autres façons d'assembler ou de texturer  j'ai maintenu celle-ci au coeur même de mon  parcours.Inutile de vous dire que ce n'est pas ce qu'il faut faire pour  briller dans dans les expositions d'art textile "contemporain".

Est venue ensuite une vogue qui dure depuis un peu plus de dix ans les Modern quilts qui ont remis ces blocs parfois à la mode, mais de manière disons souvent minimaliste -puisque le mimalisme tient le dessus du panier!- où les unis dominent et le blanc pur notamment ..et l'uni Les imprimés sont tous  de notre époque  et"spécial pour patchwork -il faut vendre!  - " au pire ça ressemble à une couette  vendue chez un machand de meubles en kit .. célèbre ..Au mieux on a des oeuvres comme celle de Victoria Finfley Wolfe. Et là encore il y a une raison commerciale à cette vogue ; ce sont des surfaces idéales pour le matelassage sur machine long arm, la vente de celles-ci s'étant démocratisée ... Elles peuvent donc  donner lieu à des oeuvres singulières ou à du suvisme comme toute source d'inspiration ou "mouvement" esthétique. Je m'intéresse aux modes et tendances, mais je suis mes voies propres et j'en intègre ce qui me correspond.

Mon quilt Simplicité c'était déjà  (presque!) du Modern quilt vingt ans avant que le mouvement naisse :

Simpliciteg
Actuellement -et j'en souris- on trouve des livres  qui expliquent que le slow stitch réservé jusqu'ici à une sorte de "scrap booking" en étoffes, pouvait bien  être appliqué aux quilts en blocs et il sort des livres pour expliquer comment "coudre à la main" . Une fois de plus j'étais avant --gardiste en étant ringarde puisque la plupart des livres techniques reposent sur un montage machine....vite vite .. on coud des  bandes  à la machine,on coupe au cutter,  on mixe on recoupe ..vite .vite, quilts en un week-end, voire un jour  (moi qui mets parfois 25 ans pour finir avec des métamorphoses, on voit bien à quel point je suis inadaptée au us et coutumes de l'art même que j'exerce, justement peut-être parce je l'exerce comme un art, à l'écart des  diktats  des modes... ni comme un loisir ni comme un travail à la chaîne.

Quand j'ai débuté le patchwork en 1982 j'ignorais l'existence de ces blocs que l'artiste Barbara Brackman a répertoriés dans une Encyclopédie que la firme Electric quiilt a transormé en logiciel Block Base  et si vous ne deviez en avoir qu'un celui-là peut vous inspirer pour une cinquantaine de vies, au moins ) . Il peut remplacer des milliers de livres et de revues  à condition de savoir composer avec ces blocs, et de savoir les monter, ce qui n'est pas toujours évident,  non plus. Ci-dessous une de pages de la  catégorie Wheels(roues)   . Chaque bloc est déformable, modifiable ... encastrable dans un autre.etc.  C'est le choix des étoffes qui est la création de l'assembleuse et qui est SON art  particulier.Le bloc,  c'est ce que je nomme une "source graphique". Pas un "modèle" Un modèle c'est le quilt entier expliqué en " pas à pas ". Le quilt reste à bâtir et c'est autant de travail de création avec les étoffes ... pour proposer la vision de quelque chose . Mais naturellement ce n'est pas considéré comme un "grand art . Du moins si c'est en tissus et surtout en tissus imprimés différents.

 

 

Bb exemple

 

 

Ces blocs souvent carrés sont des dessins  lignes droites ou courbes symétriques  ou asymétriques simples ou très complexes ils sont si variés qu'ils défient le reproche souvent lu de "c'est sans surprise" ... des bandes décalées et des tableaux figuratifs n'en offrent guère non plus rapportés à l'histoire de l'art. D'autant que comme je l'ai montré un seul bloc peut donner des centaines  de quilts différents même  au niveau du  dessin noir et blanc. Mais ce sont les  variations  d'étoffes qui donnent à l'ouvrage ses caractéristiques  'textiles" donc qui signent la surface,  elles sont très différentes d'une personne à une autre, sans compter celles  déjà si nombreuses de la composition. Je dis bien d'étoffes, pas seulement  de couleurs et valeurs. Peu d'artistes pourtant analysent l'importance des différents imprimés,  ni des différents  modes de tissage, tout juste si on s'ouvre timidement à des quilts soie et coton .. alors que le fin du fin en contemporain est de mettre tout sauf des  tissus et surtout pas faits pour le patchwork.  Et même du tissu  tout court .  : souvent les quilts  en blocs actuels sont réalisés avec juste ce qu'on trouve dans les magasins, ce qui est donc "tendance"  dont tributaires d'un sorte de mode décorative. C'est toujours cet aspect-là que j'ai évité. Mes quilts   comportent  souvent des tissus de toutes matières  parfois d'époque différente de styles différents  voire de continents différents . Ainsi ce Noblesse oblige  qui est bâti autour d'un variation du bloc Simple Attic window (fenêtre de grenier)  contient-il des échantillons des années 50 à 60 (années de mon enfance) des pièces uniques donc et ..introuvables et un lamé intissé qui ne fut pas des plus faciles à travailler et des soies marron récupérées de la Collection Abraham.

 

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Ces tissus d'exception et anciens  évoquant pour moi une galerie d'ancêtres alignés dans l'escalier d'un imaginaire château, d'où le titre . Il faut être attentif aux titres des quilts ...Ils indiquent souvent la vision et la visée de la quilteuse  ou assembleuse .Il y a  eu toute une période où on créait vraiment , on trouvait des qults non recopiés de revues, où l'artiste voyait un paysage  à travers ce double prisme des formes géométriques régulières et répétives dt des tissus imprimés.

Telle explorera les tissus à rayures et à carreaux,     une autre préferera mêler unis et imprimés, beaucoup se sécuriseront en employant beaucoup d'unis ou de  blanc ou écru pour calmer le jeu . il ya quelques années, on a assisté  à un vogue des tissus "batik" teints artisanalement et parfois . Presque tous les livres et blogs alors montraient des quilts en batik  faux unis . Très beaux mais ... aucun travail alors d'assortissage du disparate, celui qui m'est cher entre tous.   Les tissus teints à la main rapprochaient notre art de la peinture. Moi je veux le contraire :  que surtout ce soit impossible à peindre et que la diversité des étoffes y soit signifiante. Que "ce que les tissus me donnent" s'y sente. Et pas juste formellement, sensuellement aussi. Et le fait d'utiliser des blocs permet de jouer sur la variété des possililités des textiles, justement.

 

Donc pas mettre tout ça au hasard et n'importe comment.  Dégager une harmonie d'un  chaos c'est à chaque fois un défi mais surtout un plaisir.   C'est facile avec quatre tissus assortis ou  unis, ça l'est moins avec mille imprimés issus de partout même si des langues perfides m'ont assuré que c'était une "facilité pour cacher mes erreurs ..." -sic.  Les femmes entre elles, c'est parfois délicieux de rosse mesquinerie.

J'ai travaillé parfois sur des  semi- monochromes comme dans ce rouge-passion, où quasiment tous les rouges sont issus de tissus imprimés différents. et où les carrés et petits rectangles sont aussi variés que possible  Aucun uni pour calmer le jeu... en ce cas j'use d'un  surlignage pour souligner un élément de structure qui pourrait se trouver noyé . On conseille souvent tout le contraire de ce que j'aime à faire ... Je prends le risque de cacophonie -il n'est pas mortel :

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  De un seul à des milliers de tissus des quasi monochromes à la polychromie débordante, tout est dans le choix des étoffes et pas seulement pour valeurs et couleurs  Nous ne sommes pas peintres,alors, nous sommes harmonisatrices de disparate.  Si on met ensemble la multiplicité desdits blocs, les possiblités de modification par ajout  ou suppression de lignes,  déformation , celles des  compositions d'un plan avec un seul de ces milliers de blocs, le tout combiné à des   milliers  de tissus,  neufs ou récupérés contemporains ou anciens,on voit bien  que chacune peut y trouver tout autant inspiration personnelle qu'avec des outils de peintres. Un seul bloc peut donner des milliers et ds milliers de surfaces toutes différentes, et créées véritablement par celui ou celle qui les élabore.  Et qui ne ne sont pas forcément faites pour perpétuer une tradition  mais pour exprimer des impressions, de émotions et il serait facile, du moins pour moi qui ai l'habitude des mots, d'accompagner ces surfaces d'un de ces discours qui suffiraient à les rendre conceptuelles un tantinet. Juste que je n'aime pas tricher et je trouverais cela très snob. Ou alors par ironie, pour dénoncer une mentalité que je ne prise pas, même s'il 'm'arrive d'aimer  certaines oeuvres conceptuelles ou contemporaines.  Priser l'ignorance  doublée de condescendance est quelque chose  à quoi je ne me soumettrai jamais. Que savent ces dames décideuses ès vrai art textile sur cette géométrie si variée et complexe ?-au bout de 40 ans d'études, de lectures de centaines de livres, j'apprends encore !

Il est  notable que les livres écrits sur le "contemporain" quiltique zappent les possiblités de deux sources : celles des logiciels  et celles motifs sur les étoffes pourtant eux-mêmes si inspirants. On se sert de photographies, de magazines découpés, on passe par des procédés d'imprimeuse, de graveuse ,de peintre et pourtant le reste existe aussi  ...un tel vivier, qui  n'était sans doute pas jugé assez"tendance" échappe  donc aux décideuses   des sources d'inspiration estampillées "novatrices.".

 

 

 Cet art qui a eu ses analystes  avec  Roberta Horton, Alex Anderson, Jinny Beyer,  Mary Mashuta, et Käffe Fassett , entre beaucoup d'autres sans oublier Deirdre Amsden (ces artistes ont des sites  on  peut voir ce qu'ils font !) . Si en notre art l'innovation et je caractère contemporain ne peuvent venir que des formes ,  ou d'arts différents (gravure, peinture sculpture) ou de matières non textiles (le mixed media domine l'art dit textile contemporain !) il y a quelque  chose 'absurde ...A- t-on honte de savoir assortir des étoffes et e construire des  créations véritables avec ces blocs si nombreux et si inspirants ? Accepte-t-on que ce soit  une sous-capacité, un  gentil occupe doigts ans importance  fait "pour se  faire plaisi sans se prend la tête," entre copinettes,   Ce  n'st pas se prendre la tête que de revendiquer  sa discipline d'assemblage  comme un art véritable, quand il en a les critères ?. Avec eux, les blocs,  et les tissus on peut dire la mer, la forêt,  la montagne, l'enfance, un voyage,   la joie ou la mélancolie, mais différemment  dans  ce langage particulier  qui joint la répétition et la variété, la rigueur extrême et la fantaisie totale, qui est à la fois abstrait par ses structures et concret par les motifs d'étoffes, qui est aussi profondément un art à toucher pas qu'à regarder ..voir l'article sur  le livre Why we quilt .

Pour moi c'est les tissus rien que les tissus dans leurs  infinies variétés et piossibilités d'expression . Les tissus, plus que le tissu travaillé juste parce qu'il est txtile , mais en occultant sa variété  , beaucoup de contemporaines le ravaillent comme si c'était pierre ou bois en oubliant notamment  les motifs ur les étoffes. C'est tissé ça suffit au symbole.Elles n'ont pas cet amour fou que j'ai poir les petits moceaux colorés à motifs...   .  Ce n'est pas la même visée que la mienne, mais hélas pour moi c'est celle qui prévaut. Je suis artiste txtile côté assemblages de tissus vadans leur variété infinie et mon travail c'est de truver une forme où enclore cela. 

Mais les tissus j'n ai aussi créé aec mes dessins numériques et je le rappelle à chaque fois, que  chacun  imprimé sur étoffe deviendrait de l'art-textile contemporain.  Si je  ne le fais pas c 'est que l'assemblage d'étoffes déjà faites par d'autres et souvent pour un autre usage, est pour moi plus important que ce qui  ne serait pas si différent imprimé sur papier!   Le tissu support et  caution textile m'attire moins que les tissus à accorder !  Mais  ce n'est pas par indigence à créer d'autres formes toute seule.

J'aime aussi à assembler les tissus autrement , mais je récuse être plus contemporaine pour autant.  C'est absurde, totalement et c'est malheureusement admis internationalement , conforté par clubs et guildes diverses, revues  t livres qui classent ainsi. J'appelle à une vraie réflexion  depuis des lustres...mais quand on me publie;  on illustre mes pensées par des oeuvres qui infirment ce que je démontre . ...Or ce que  j'écris repose sur ce que je crée, qu'on exclut, semble-t-il, du moins toute cette partie de mes quilts en blocs . J'en partage quelques-uns de plus sur la page suivante et non je ne fais pas  cela parce que  ce serait plus "facile" que tout le reste ! C'est même souvent l'exact contraire .  On peut voir aussi l'index, qui comporte plusieurs dizaines de quilts en blocs Intemporels et non traditionnels,  pas plus que contemporains .

quelques créations sur des blocs : le coffret rose, torsades, journal intime

Le coffret rose 001

Torsades j fischer
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le fau sacré, feuilles en folie, quand la ville dort

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