quilts-technique- usage des tissus
-
Art textile et tissus une expérience
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 16/07/2024
- Dans opinions
- 0 commentaire
Dans l'article source graphique et modèles j'avais montré déjà combien c'est aussi le choix des étoffes valeurs couleurs motif et textures tissés qui fait la création personnelle dans un quilt ou un patchwork .
J'ai voulu démontrer un peu plus loin ...
Soit ce plan de quilt que j'ai elaboré , et bloc répertorié sous le nom d'Attic Window est utilisé de manière à s'adapter à des échantillons de différentes tailles. Il repose sur un contraste de valeur mais également sur une gradation dans la taille des carrés au centre du bloc de 2 cm à 4 cm , le bloc lui restant à 6 cm de dimension totale. Les séquences se répètent de manière progressive deux carrés de 2cm, un de 2,5 un de 3 cm,un de 3,5 deux de 4 un de 3 et on repart en inversant la progression . Le bloc mesurant 6 cm les bordures evidemment varient en largeur pour s'adapter c'est à dire ce plan est tout sauf simpliste. En lui-même peint sur une toile je parierai qu'il aurait une chance de passer pour de l'art abstrait, pourvu qu'il soit signé d'un nom masculin et connu .. (sourire) .
Je voulais quelque chose de très coloré , et le titre Facettes est un clin d'oeil à l'artiste Käffe Fassett , bien que pour cet ouvrage je ne m'en sois pas inspirée. Le quilt a paru comme modèle dans un numéro de la revue Création patchwork il y a une quinzaine d'années . Le thème du magazine était "comme un tableau" et l'ouvrage fut rapproché du cubisme par la directrice de publication . Je ne pense pas qu'il le soit (sourire) et n'étant pas peintre, mon but restait une expression par la variété des étoffes , un souci aussi de valoriser le moindre petit morceau dans une composition structurée comme une architecture. Rigueur et variété restant mes phares.
Il y a six ou sept ans, l'envie m'a prise ede réutiliser exactement ce même plan pour une surface d'une tonalité totalement différente, sur le thème de l'hiver, cette fois. je disposais d'une collection d'échantillons des années 50 -60 issus de la maison Jean -Claude frères, tissus de luxe donc , dont j'avais déjà usé pour le quilt Noblesse oblige (cf index) .J'ai élu des tonalités bleues beiges et gris réparties en zones et pour les encadrements du noir ou blanc et du blanc et noir En variant au maximum les étoffes qui comportent aussi bien du coton que des soies des soies "givrées" -introuvables - ce que j'aime dans de telles surfaces c'est que les variations subtiles sans, gâcher l'effet d'ensemble, apportent vibrations et enlèvent la monotonie du "même tissu au même endroit"(tellement pls facile au demeurant !) . Au public de dire si j' ai réussi .ces "Hivernales " qui viennent aussi s'insérer dans une série 'images numériques
à noter que si Facettes est un quilt matelassé , Hivernales est un patchwork, j'ai préféré donner le pouvoir d'expression aux tissus "nus" sans ajout . Et je revendique ce droit , en vain depuis 40 ans. Ce choix qui devrait incomber à l'artiste si on travaillait en artiste et non en couturière "disciplinée" et soumise aux diktats. . Ce qui fait que cette surface est rigoureusement inexposable puisque les patchworks DOIVENT être des quilts matelassés. Ni en art généraliste puisque c'est hors champ, ni en milieu patchwork puisque il faudrait un ajout dont je ne veux absolument pas sur cette surface-là. Je laisse à réfléchir sur le degré d'intelligence des "regards sur" et des rejets et exclusions...
Ainsi l'expérience aimerait amener à une réflexion sur la manière dont on crée ; selon l'art qu'on pratique. Au fait que le bloc n'est qu'un point de départ pas un "modèle " que chacun peut à sa guise tranformer, comme un peintre qui peint un nu ou un paysage ne va pas avoir le même résultat qu'un autre. Revenir au point de départ d'un art qui est une expression par des tissus différents assemblés our composer quelque chose. Revenir toujours à ce que les tissus peuvent dire et donner tels qu'on les recueille . En faire des univers ... des harmonies, des dissonances. Réfléchir aussi sur le fait que le plan s'il est important n'est pas tout . ... penser que cet art surtout n'est ni du dessin , ni de la peinture, mais tout autre chose . Penser que tout ce travail : recueillir des étoffes les assortir , composer avec est un art quand on crée par soi-même sans copier ou suivre ...et qu'il mérite mieux que le mépris la rélégation ou l'assimilation à la copie de modèle auquel il est trop souvent condamné . Mieux aussi que le sempiternel "quelle patience" et "quelle dexterité". .. ce n'est pas cela du tout qu'il faut au départ mais un vision de ce qu'on veut obtenir avec ces étoffes-là.Bien sûr de la technique et de la patience et de l'exactitude, il en faut comme en toute activité humaine non salopée mais il en faudrait tout autant si tous ces morceaux étaient de la même étoffe ... C'est donc que l'essentiel n'est pas là. Plus de 40 ans que je me bats pour cela, et si je me répète c'est que j'ai le sentiment de n'y être point parvenue. Ce qu'on y loue n'est TOUJOURS pas ce que j'aimerais qu'on y voie. alors j'essaie toujours j'essaie encore...
-
40 ans d'art textile : L'oeuvre cachée, la part de rêves.
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 16/06/2022
- 0 commentaire
Il y a quarante ans quand j'ai commencé mon premier patchwork-qui n'était pas un quilt - je n'avais pas idée de la place que cette activité prendrait dans ma vie. comme beaucoup je l'ai pratiquée tout au début, comme un simple loisir et avec un but utilitaire. J'espérais pouvoir adopter mon premier enfant (ce qui fut fait en 1983 ) et la rencontre avec le coussin et ce fameux : "je veux assembler des tissus" si impérieux laissaient pourtant présager que ce deviendrait pour moi, très vite,tout autre chose. Pas de l'occupe doigts donc , mais un appel impérieux vers une activité qui me semblait passionnante et apte à "dire" ce que j'avais à exprimer avec cela. Un medium, des couleurs des motifs , des formes. Il est à noter que ces premières couvertures faites sans aucun modèle étaient donc stricto sensu des créations . De l'art sans doute pas encore il est un début à tout. Et très vite, j'ai senti que ce n'était plus seulement faire de jolies couvertures dans mes moments de loisir, mais quelque chose d'aussi important pour moi que l'écriture. Et même pendant une période de multiples occupations et préoccupations professionnelles et familiales, cet art, où la géométrie m'a d'emblée attirée dès que j'en ai eu connaissance , me permettait de créer par fragments (ce que du reste j'ai toujours fait aussi pour mes récits longs . écrivant sur des post it les phrases, pensées, idées qui me venaient à l'esprit .)
Dans ma vie d'être humain, née de sexe féminin , je ne me suis pas une fois sentie inférieure au seul fait d'être une femme, Je me sens inférieure en compétence, parfois- souvent ! quand je le suis, dans un domaine précis, mais en tant que femme , jamais.Ni supérieure ni destinée à tel art plutôt que tel autre . J'entends par là que j'ai choisi librement , même si j'ai le sentiment d'avoir plutôt été choisie (je crois à la vocation, à l'appel vers une activité) . Les images numériques ou la poésie ne sont pas non plus des arts connotés "féminins". Je n'ai jamais considéré non plus que l'acte de création quand il est surtout exercé majoritairement dans un domaine par des femmes était , donc, inférieur de ce fait . . D'exercer un art classé d'office féminin mais où le moindre artiste homme est forcément distingué(et avec l'aval d'une majorité féminine!) , ne m'a pas dès l'abord préoccupée. Pour moi c'était un moyen d'expression personnelle qui m'appelait , et j'y entrevoyais d'infinies possibilités . Je n'ai donc pas eu envie d'en faire quelque chose où je devrais "faire comme les hommes" pour avoir l'illusion d'exercer un vrai art . Et comme je ne savais pas grand chose de la hierarchie entre les arts avec les Beaux-arts au sommet, je l'ai abordé , d'entrée ou presque comme si c'était un art classé Beaux-arts mais sans le faire ressembler à ce que pour moi, il n'est pas. et je n'ai pas eu conscience tout e suite du préjugé dont il était victime .
Je n'ai donc pas percu le patchwork comme une sorte de sous-genre dont le nom, qui plus est, fait toujours ricaner, L'exercer ainsi ne me serait même pas venu à l'idée j'étais déjà très attirée par l'abstraction en peinture (j'étais aussi bien avant ma découverte des quilts , fascinée par l'op art ) mais je sentais dans les abstractions géométriques du patchwork quelque chose de tout différent qui me convenait, qui correspondait à quelque chpse de fort en moi . L'amour des tissus , particulièrement des imprimés, créés par d'autres humains et leur mise en relation , donc. Je suis partie directement des tissus et de ce que j'apprenais d'un art en ce qu'il me semblait justement différent des autres. Si j'avais voulu peindre sur les étoffes, Je serais devenue peintre,, pas assembleuse d'étoffes. Mais des tissus découpés et rassemblés qui donc mettaient en oeuvre une composition des formes et des couleurs. comme la peinture ? Non pas tout à fait . L'art n'est pas le même du tout, du moins, comme j'aime à l'exercer.
Mes carnets de travail ne ressemblent pas donc à ce qu'on voit dans les livres sites et revues "branchées"de magnifiques carnets d'esquisses aquarellées qui débouchent sur des oeuvres txtiles . J'ai toujours souri devant les conseils de découper du papier ou partir d'une photo qui serait plus "artistique" que de partir des tissus. J'ai aussi dessiné mes plans de quilts à la main , mais j'ai dit combien l'usage et la maîtrise (pas si facile à acquérir) des logiciels de patchwork m'avait libérée Cf l'article composer ou dessiner .
On peut y ajouter les cahiers d'élaboration dits "de la femme aiguille" qui eux sont élaborés après coup, quand l'ouvrage est terminé Mais eux concernent l'oeuvre achevée pas cette oeuvre secrète., intérieure, sous jacente ou en cours..... d'inachèvement !
Je travaille sur énormément d'ouvrages à la fois et souvent le même ouvrage m'occupe un temps très long avec des reprises et des abandons lesquels peuvent durer des années. Et pour ne pas m'y perdre je tiens des sortes de journaux où je note aussi les idées qui me viennent des réflexions sur l'art textile , des démarches , des recensions de livres .... mes humeurs et mes états d'âme aussi mes espoirs et mes crises d'à quoibonite !
Au début des années 2000 , j'ai commencé ce que j'appelais des "carnets de rêves" :
Je décalquais et/Ou redessinais nombre de moifs, l'idée était de m'en servir pour refaire ensuite quelque chose de textile que ce soit une broderie ou un patchwork ou un mélange des deux . .Les calques numérotés et amovibles sont ainsi rangés après utilisation éventuelle ) .Certains ont servi aussi pour des séries d'images numériques.
J'ai développé ensuite ces inspirations dans plusieurs autres recueils tissus collés motifs retracés suggestion d'interprétation et je continue sur ces grands cahiers en papier kraft où j'ai collé des fragments d'étoffes et des suggestions -qui à présent sont moins pour moi que pour une éventuelle descendance" qui aimerait à en user après moi . Et si ce travail reste oublié et inconnu (probable que celui qui est achevé aussi !) il nourrit tout de même mon inspiration présente: ce que je nomme mes "envidées."
Lesquelles peuvent jaillir de tout autre chose et le plus souvent en revenant au fondamental numero 1 : l'envie de mettre ensemble tels tissus dans une surface .Les mêmes cahiers craft servent à réunir les dessins dcoupés ans les cahiers " journaux" où je les ai récemment regroupés , j'y adjoins ce que je retrouve ça et là sur des bouts de papier , et j'y griffonne parfois pour le plaisir des motifs trouvés un peu partout. mais la plupart sont des gribouillages personnels . Parfois un dessin émerge et aboutit à une création , la plupart n'ont pas été réalisés, mais j'ai besoin de ce vivier-là où parfois je me promène.
Cet attrait puissant pour tous les modes d'assemblages et aussi pour les motifs à la fois sur les étoffes mais aussi comme possibiltés d'interprétation en broderie, couplé à la recherche d'une variété toujours plus grande de textiles divers faisait que j'étais prise d'innombrables envies , et d'idées qui me traversaient . Influencées, certes aussi par la lecture des livres et les oeuvres des autres (j'ai aussi des carnets où je stocke des photos d'ouvrages qui m'ont attirée ), il ne s'agit pas là de les reproduire mais souvent tout cela s'infuse se mêle donne envie d'essayer ... Mon imagination se nourrit aussi de l'admiration que j'ai pour ce que créent d'autres artistes. et si j'emprunte quelque chose de particulier , je le signale. Mais je ne me sens pas tenue à signaler le moindre usage d'une forme simple ....
J'avais aussi cette particularité de mettre énormément de surfaces ou ouvrages en route , je devais (et dois encore davanatage aujourd'hui où le temps m'est furcément plus compté qu'à 32 ans) me freiner. J'ai bien essayé le système raisonnable qui consiste à ne mettre en route que deux ou trois ouvrages au plus, ou même un seul qu'on termine avant d'en entamer un autre. ça ne fonctionnait pas : j'étais à l'arrêt total.. Je mets douc en route à peu près tout ce qui me tente . Mais quand on est beaucoup tentée et rraversée de dix idées à la journée, ça finit par faire forcément un stock de "débuts" considérable. il fut un temps où j'en concevais comme un remords, une sorte de culpabilité (tout ça gâchait du tissu parfois de belles matières et ne servirait à rien, ni personne) . J'ai imaginé la série "les rogatons" et quelques livres comme "en vert et avec tout) pour tenter d'éponger le stock fou de sachets d'inachevés ou de restes de quilts finis (les blocs en surplus) .. périodiquement je retrie, parfois je défais, je note des suggestions de réutlisation , Il arrive aussi que j'en associe deux ou trois .. du patchwork d'ouvrages en quelque sorte. Composition en abyme.. Je me dis que somme toute ces inachèvements constituent une oeuvre parallèle certes plus encombrante que les carnets , mais qui sert de point de départ elle aussi à autre chose. Et ce qui ne sera pas utilisé de mon vivant, j'aimerais en faire don à quelque association qui saura en faire des objets à vendre. Pour l'heure ils dorment là en attente .J'en réveille un de temps à autre.
et que si tout ça fnit dans une déchetterie le monde n'en sera ni meilleur, ni pire même si cette pensée m serre forcément le coeur. . Chanceuse serai-je si un peu de ce qui est terminé échappe au retour aux chiffons . Reste la solution d'en faire des projets vagument "conceptuels" où j'expliquerai que l'inachevé c'est une manière innovante de finir ou autre subtilité de discours adéquate à justifier tout et n'importe quoi . La capacité ne m'en manque pas, la conviction, si . Si je m'y résous un jour ce sera par jeu, avec un brin de provocation et d'humour. Qui sait ?
-
Motifs
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 31/08/2016
- Dans présentation
- 0 commentaire
Motivations et motifs
Motivations est une série de petits formats fondés sur ce que m'inspirent les motifs sur les tissus en eux-mêmes et non en recomposition d'ensemble, comme en patchwork . C'est un autre abord , même s'il est lié.
Dans ma collection de textiles, il m'arrive d'isoler un fragment , et d'avoir envie d'utiliser son dessin et sa composition comme point de départ.
Le plus simple comme dans ce début de série intitulé "Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre", c'est le tissu métamorphosé. La tendance actuelle est plutôt de le faire avec force peinture et teinture, ce qui certes est intéressant, mais pour moi , l'art du peintre et du teinturier sont connexes à l'art des fils et du tissu qui constitue, lui; ma valence d'élection . Je ne m'interdis pas de le faire, mais j'essaie d'abord de transformer par la broderie et les méthodes "classiques" de mon art. Je cherche une réécriture de l'étoffe, en gardant tout de même les caractéristiques.transformation et non défiguration, donc.
Un autre abord consiste à établir un dessin d'ensemble à partir du fragment d'un motif. Le tissu d'origine est alors, en grande partie "oublié " et le travail consiste à trouver un moyen de rendre chaque élément du dessin de départ en textile (application, broderies) etc.
D'autres fois, le motif lui même est découpé et réinterprété de diverses manières sur un fond avec présence d'un fragment du tissu d'origine, tel quel, intégré ( le petit rectangle en bas à gauche)
D'autre pistes seront développées dans d'autres articles ...à suivre donc.
-
Ce que les tissus me donnent
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 28/09/2015
- Dans opinions
- 0 commentaire
Un de mes plaisirs d'artiste en tissus assemblés , c'est justement de m'absorber en eux, de m'en imprégner . De voir ce qu'ils me donnent, tels qu'ils sont.
Ce que le tissu me donne c'est :
Des matières diverses : soie, coton , divers synthétiques . et comme je ne crée pas d'abord dans le but d'un lavage facile en machine à laver, je mélange allègrement, surtout dans les crazys qulits ou tableaux en "collage" qui, construits sur tissu de fond, permettent d'user même d'épaisseurs d'étoffes très différentes.
détail de la série Nous où les tissus sont employés pour leurs matères autant que pour leurs couleurs
Cela donc permet de jouer sur les reliefs, les touchers différents, chose qui reste plus difficile si on s'en tient aux petites cotonnades faciles à assembler, que j'aime aussi beaucoup-pour des raisons contraires .
Des types de tissage, qui permettent de jouer eux aussi sur les reliefs et en même temps ils sont motifs - ce qu'on nomme "texture"- .Mot que je n'aime pas trop quand il sert de justificatif au mépris des dites petites cotonnades ... parmi lesquelles on peut trouver piqué et gaufré voire plissé et froissé ...
Le tableau Text-ile Elément sur un poème de Jean-Marc Riquier où les épaisseurs d'étoffes et les tissages jouent leur rôle.(photo JMR)
Des motifs et des couleurs
Il existe des milliers de motifs créés par les designers spécialisés et je l'ai déjà dit souvent, j'ai toujours mélangé dans mes surfaces tissus anciens venus de vêtements , reproductions d'anciens et tissus contemporains et depuis quelquees années mes propres dessins textiles .Si on croise ceux-là avec les créations conçues pour un autre usage, on s'ouvre un champ.. Ces couleurs, ces motifs,depuis des années je les observe, parfois, je les redessine . ils m'inspirent evidemment en composition avec d'autres.
Le quilt Simplicité où unis et imprimés, soies synthétiques , tissus neufs et de récupération sont mêlés.
La matière pour moi est liée au toucher . toucher de la laine, toucher de la soie , toujours différent. Certaines soies sont dures et rèches,.le lisse, le rugueux et chacun avec ses variantes ..Si on se borne à deux ou trois types d'étoffes faciles à assembler ou à entretenir, on se prive forcément de cet aspect-là. Il est vrai, les soies et les cotonnades jugées généralement "adéquates" aux quilts offrent déjà un champ plus que suffisant de possibilités de combinaisons expressives . mais j'aime trop tout pour me cantonner à certains tissuis et pas d'autres. Souvent, devant une étoffe qui me résiste, je cherche des années durant comment l'intégrer à un "oeuvrage" .
Au toucher est liée l'épaisseur. j'ai du mal avec les étoffes très épaisses je l'avoue parce qu'elle me semblent trahir cet autre caractéristique du tissu : sa souplesse , c'est aussi pourquoi pour assembler je préfère coudre que coller et même coudre à la main qu'à la machine qui donne une sorte de raideur impeccable au montage . On peut aimer le contraire ..et y voir des avantages que je n'apprécie pas .
C'est aussi ce qui m'a éloignée de certaines pratiques de mixed media avec textile intégré , qui se revendique comme art textile, ne l'étant pas toujour: plastique , colles, agrafes durcissent les surfaces. On dira : les perles aussi et certaines broderies de fils de métal mais moins aujourd'hui qu'autrefois, où on travaille avec des perles plus légères et du fil souple . J'ai fait beaucoup d'essais de tissus "collés" y compris en mixed media ert ça m'arrivera encore , mais sensuellement j'y trouve moins de plaisir qu'à assembler de vrais tissus ou des tissus seulement .C'est pourquoi j'ai besoin de tout ce que j'élis pour m'exprimer, sans exclure au nom de la tradition ou de la tendance art textile du moment . Ce qui m'intéresse, c'est avant tout le langage des étoffes: ce qu'elle me disent, ce que je peux visionner et construire par tout ce qu'elles me donnent . à noter que ,pour les mots, c'est exactement la même chose .
Et c'est aussi la transparence, la possibilité de superposer -j'ai travaillé avec des tulles , des voiles, ou de froisser plier, voire feutrer ...
détail du tableau Coquelicot, voile feitré machine et rebrodé
Les motifs enex-mêmes m'ont inspirée la série Motivations que je présenterai bientôt ; il s'agit -là de partir d'un motif sur une étoffe retracé et retravaillé-y compris en images altérées numériquement et de voir ce qu'on peut en faire et qui et souvent tellement infini qu'un choix s'impose . Mais c'est une autre histoire , qui vous sera contée une autre fois comme dit Kipling .
Motuvations-1 d'après un motif de tissu ancien (circa1960)
Pour le travail sur les motifs et les couleurs voir l'article Les palettes d'une textilienne qui approfondit cette approche .
-
mon livre
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 22/09/2013
- 0 commentaire
On n'est dit-on jamais si bien servi que par soi-même, dit-on surtout quand on est seule . Donc je me permets de signaler ..
-
L'assemblage : Ruth mcDowell
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 16/09/2013
- 0 commentaire
Titre : l'Assemblage : élargir ses connaissances
Auteur Ruth m c Dowell
Editions de Saxe -2003 (pour la version en français)
édition originale 1998.
Enfin un livre en français, vont soupirer d'aise certaines de mes lectrices ! Un livre déjà un peu ancien, mais nullement dépassé!
On ne présente plus Ruth mcDowell qui a inspiré nombre de quilteuses contemporaines (il suffit de se promener sur les blogs pour y reconnaître parfois sa manière..) et qui avec Katie Pasquini Masopust fut une des pionnières du figuratif à base géométrique en tissus .
Le livre se décompose en trois grandes parties : les compétences techniques, dessiner son propre patchwork, dessiner et une infinité de sous-parties : la structure d'ensemble est comme les quilts, un peu complexe , mais les sous-chapitres répondent à beaucoup de questions et donnent des solutions qu'on trouve rarement ailleurs (du moins dans ce que j'ai lu !)Ce livre résout tous les problèmes d'assemblages compliqués devant lesquels on peut se trouver et sans lui, je ne serais pas venue à bout du sampler délicat (cf la rubrique histoires d'ouvrage), ce qui prouve qu'il a son utilité aussi pour celles qui restent fidèles aux quilts en blocs à structure géométrique.
Les quilts de Ruth sont d'ailleurs ce que j'appellerai de la géométrie figurative .
Mais il y a beaucoup plus dans ce livre : l'artiste nous apprend à reconvertir une image en morceaux assemblables et elle ne donne pas qu'une piste, mais toutes celles qui lui paraissent possibles ; sa décomposition d'une fleur de millepertuis en pas moins de 14 solutions, plus ou moins réalistes .. y compris une en blocs ...Et l'objectif "comment coudre " n'est jamais perdu de vue.
On y trouve aussi un chapitre sur les tessellations...
C'est parfois diffcile, comme lorsqu'elle transforme une photo complexe de grizzly en s’aidant du principe du log cabin, mais le résultat est probant .Et peut donner tant de pistes pour autre chose !
J'ajoute que pour dessiner à sa façon le logiciel gratuit d'Arnout Cosman (voir la rubriques logiciels) peut grandement aider.
Ruth sait composer par exemple, un paysage rien qu'avec des tissus écossais, marie très heureusemet les tissus de designers et la récupération , tout est pensé en fonction de l'effet pictural , et pour qui voudrait faire du figuratif en étoffes ce livre est à mon avis incontournable, mais utile aussi pour toutes celles qui voudraient adapter leurs propres dessins qu'ils soient réalistes ou abstraits.
On peut ne pas aimer l'abondance de lignes droites qui traversent les surfaces-j'avoue que ça m'arrête un peu disons que j'admire le résultat sans avoir envie d'imiter - mais in ne peut nier la force vivante de ces tableaux, la maîtrise totale des techniques (adaptables qui plus est à un montage à la main) et à l'emploi judicieux et très personnel des étoffes.Ruth préfère éviter les tissus trop réalistes, c'est à dire prendre un tissu imprimé de nuages pour le ciel etc et s'en explique . Son sens des étoffes est absolument prodigieux, il faut s'y être essayé pour en saisir la maîtrise ici déployée . c'est pourquoi on a pu la comparer sur ce point à Edrica Huwes (voir article de blog)
On y sent aussi le respect des étudiants , des manières de procéder qui ne sont pas les siennes, évoqués dans quelques anecdotes. Ruth ne pose pas en maître qui détient une méthode , la seule , la bonne et c'est ce que j'apprécie infiniment .
C'est un livre généreux : à tous les sens du terme.
On peut lire aussi de Ruth Mc Dowell Design workshop et piecing workshop qui reprennent beaucoup de pages de ce premier livre et le complètent par des avancées plus récentes,. excellents pour ce que je nomme un stage-maison. En français on trouve aussi un livre intitulé Fleurs, que je ne possède pas.
Au delà, cela reste de très beaux livres d'art à regarder , qu'on s'en inspire ou pas . Il est bon, à mon avis, de savoir regarder sans désir d'imiter ou de reproduire...
-
MAVERICK QUILTS
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 15/01/2012
- 0 commentaire
TITRE : MAVERICK QUILTS
Auteur : Alethea Ballard
Editeur C&T Publishing
2011
en anglais
J'avoue aimer beaucoup ce livre ne serait-ce qu'à cause du titre. Maverick signifie en effet "dissident", et l'auteur se définit elle-même comme une quilteuse dissidente. Dissidente, elle ne l'est pas comme souvent en éloignant l'art du quilt de ce qu'il est au départ : un assemblage d'étoffes, mais par la manière dont elle utlise des étoffes difficiles à assortir, atypiques, fantaisies. Le premier chapitre est d'ailleurs consacré au choix de ces étoffes. Nous avons toutes dans nos réserves ces grands tissus avec des motifs que nous n'osons pas couper, ou un peu clinquants ou encore au graphisme si fort qu'il défie l'association avec d'autres textiles.
Le second chapitre est consacré à l'assemblage et aux conseils pratiques, les suivants proposent des solutions pour caser ces tissus un peu hors du commun. On y trouve successivement : un quilt composé de rectangles de tissus à grands motifs floraux , un panneau présentant tout un ensemble d'imprimés qui a priori ne vont pas du tout entre eux et sont assez peu courants, des blocs "classiques" -enfin presque- insérés dans un grand imprimé qui tient la vedette,un carré dans le carré renouvelé par un choix d'étoffes aux tons acidulés et un savant mélange de faux unis et d'imprimés figuratifs, plusieurs quilts bâtis autour du tissu de bordure et parfois aussi de fond qui donne le rythme et la dominante l'ouvrage,et plusieurs idées pour utiliser les tissus en panneaux qui forment un tout ou un bel imprimé qui ne nécessite pas beaucoup d'ajouts. Pour chaque quilt l'auteur propose une deuxième version dans d'autres coloris, et avec d'autres styles d'étoffes, ce qui permet de constater à quel point le tissu fait le quilt.
Ce n'est évidemment pas le genre de livre dont on peut copier les modèles à la lettre, mais il donne envie de réfléchir sur son propre stock de tissus qu'on avait cru jusqu'alors inutilisables, et il offre des pistes pour se mettre en route .