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  • Marie Monnier-brodeuse

    • Le 15/01/2014

    Titre / Marie Monnier ou le fil à broder nos rêves

    Auteur : collectif - catalogue d'exposition

    Editeur Conseil régional de l'Oise

    Date 1992

    acheté d'occasion

    J'avais entendu parler de cette brodeuse dans mes recherches dans les années 2000, via l'excellent blog participatif Dentelles d'encre (cf l'onglet liens)   sous la forme d'un "post" d'une autre participante et lectrice  prénommée Marie, elle aussi .  Et puis comme il arrive souvent, passant à autre chose, c'était sorti de ma mémoire.

    Je l'ai redécouverte en cherchant des illustratrices de poèmes en art textile.

      Le livre se présente sous la forme d'un recueil et d'un port-folio , le tout sous jaquette ornée du tableau le Bateau ivre, illustration du poème de Rimbaud.

    Le recueil contient outre différents articles, des indications sur la vie , et les techniques utlisées par l'artiste, et fait la part belle à sa soeur Adrienne Monnier libraire- éditrice célèbre. La préface rédigée par Jean Tardieu souligne déjà l'écart entre la broderie telle qu'on se la représente (et il faut bien le dire telle qu'elle est souvent exercée) et ces oeuvres difficilement comparables. Il parle plaisamment,  à cet égard, de la différence entre les collines de Monmartre et l'Himalaya.

    Je crois pour ma part tout à fait inutile de comparer ce qui reste incomparable .

    Marie  Monnier 1894-1976, élève des Beaux-arts, aimait dès ses débuts s'exprimer par le truchement de l'aiguille et des fils - et c'est à souligner -  considérant ce moyen d'expression à l'égal des arts dits "majeurs" où elle aurait pu tout autant exceller . Elle exposa très tôt, dès 1913. Amie de Paul Valéry et de Léon-Paul Fargue , épouse du peintre  Paul -Emile Bécat ,elle nous laisse des tableaux symbolistes où l'onirisme l'emporte. Quand j'ai vu les détails des photos (et je compte bien aller admirer cela en vrai au musée de Beauvais) , je me demandais ce  que je devais le plus admirer : les couleurs et la manière dont les nuances assurent la profondeur de champ, le choix des points et leur orientation pour rendre le dessin où justement, l'art du dessin lui-même. Son portrait de la Brodeuse destiné à Paul Valéry est d'une beauté à couper le souffle, même sur une reproduction .

     Le catalogue montre également la très touchante carte de remerciement du grand poète à son amie et aussi l'article qu'il écrivit à  l' occasion de l'exposition de 1924.

    Le  port-folio   montre l'ensemble des tableaux de la donation Saillet au musée de Beauvais. Tableaux sur des poèmes, mais pas exclusivement et parfois l'inverse puisqu'il est dit que Fargues écrivit au moins un poème sur un des tableaux.

     Décrite comme discrète et modeste , il semble que l'artiste se soit effacée derrière son art et ses oeuvres ; on n'évite pas dans le recueil de documents l'éloge à la patience , et à la perfection technique, mais on sent bien qu'elles sont  non pas formelles mais au service de visions intérieures profondes, chatoyantes où le regard invinciblement s'enfonce et se perd. Même en reproduction, le charme (mot cher à Valéry!) joue.

    Marie, dit-on faisait teindre ses fils (elle le précise dans un très touchant brouillon de lettre écrit pour postuler   à un prix, nécessaire, dit-elle, pour acheter son matériel et auquel elle ne participa finalement pas. On la dit rétive aux concours et autres manifestations de la foire aux vanités et de fait, quand on regarde ses tableaux, on se dit qu'elle n'en avait pas besoin  et que là n'était certes pas sa visée.

    Elle nous laisse une bonne trentaine d'oeuvres . En 1940 elle s'arrêta de broder sans qu'on sache bien pourquoi mais on signale qu'elle continua l'art textile dans la confection de tapis et l'hypothèse est avancée -et me paraît plausible- que ses yeux fatigués en furent la cause. Qui a brodé quelque chose au fil à fil en peinture à l'aiguille, même avec infiniment moins de génie, sait combien c'est usant pour le regard .

    On note aussi que l'artiste ne travaillait que sur des dessins tout juste esquissés : le détail venait sous ses doigts en brodant et ce point me semble capital. les points employés sont "classiques" passé plat, passé empiétant, point de couchure , point de chaînette, point fendu, point de noeud. Dans le détail ce qui m'a le plus frappée c'est la maîtrise du choix de ces points pour rendre le dessin , et leur orientation , qui anime la surface. Quand on a brodé un peu sans le secours d'un  modèle , on sait que c'est le plus difficile , d'autant que le nez collé au métier, il faut prévoir l'effet que le tableau  produira de loin .

    Parmi les articles critiques, le premier sous la plume de Jean Prévost manifeste une compréhension profonde de l'art des brodeuses, tellement ignoré dans ses différences avec la peinture et notamment de la manière dont la lumière jouant sur les fils et les points propose forcément du même tableau plusieurs lectures  dont chacune, selon l'auteur, doit rester harmonieuse et cohérente avec l'ensemble ..J'en tire  aussi ce passage pour méditation (!)

      "Mieux que tous les autres arts, la broderie où les oeuvres sont faites d'une suite de bonheurs dont chacun fut accidentel , la broderie conserve l'image sensible de tout le travail accompli;  le labeur est laid et doit se cacher dans toutes les oeuvres imparfaites, parce qu'en le découvrant malgré lui le spectateur participe à l'effort. Il est beau dans les oeuvres accompies ; quand toutes les difficultés sont visiblement surmontées  l'esprit contemplateur ne participe plus qu'à des triomphes  en jouissant en un moment de milliers d'heures, il s'enrichit de la substance de l'auteur , s'il oublie la durée en contemplant le résultat il participe de la puissance du créateur sans rien abandonner de la facilité de son rôle"

    Pour  avoir une idée de ses"mondes" cliquez sur suite de l'article . Je ne pense pas avoir le droit de reproduire les photos  du catalogue je ne peux donc en donner qu'un aperçu . Pour compléter on peut lire cette réaction  à une exposition en 2009 où deux tableaux de  Marie étaient montrés.

    Lien vers le site Hans Ryner

     et cette réaction d'une autre brodeuse

    Lien vers le site  l'atelier des fées brodeuses

    Une mention  à Marie Monnier se trouve aussi dans le livre la peinture à l'aiguille de Jocelyne Kurc, mais je ne possède pas (encore) ce livre .

    J'ajoute que je suis preneuse de tout renseignement et photographies complémentaires notamment des oeuvres non incluses dans la donation Saillet-  pour mon plaisir personnel s'entend .

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  • Les petites mains-site

    • Le 22/12/2013

    Encore un site sur l'histoire des  vêtements d'enfant et  du tricots. Je l'ai trouvé très  bien fait, riche, renvoyant clairement sur des liens intéressants, plutôt que de pratiquer le couper-coller comme si souvent .

    Il  explore plus de domaines que le titre ne l'indique .

     Je ne suis pas spécialiste sur le sujet, mais tout ce qui tient au fil m'intéresse ... je sais que beaucoup d'entre nous tricotent  donc je signale , pour le pârtage.

    Lien vers  Les  petites mains, histoire de mode enfantine .

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  • QUILT INDEX

    • Le 06/12/2013

     Cette fois-ci un site et non un livre . Je ne doute pas que certaines d'entre vous le connaissent .

    mise à jour de fin 2016 : le lien vers le site ne fonctionne plus mais il ya une page FAcebook

    Un site qui recense nombre de quilts anciens ou contemporains avec pour chacun une fiche de renseignements.Le site possède aussi une page sur Facebook toujours en vigueur.

    Je dirai évidemment c'est en anglais , c'est aux USA ..et j'ajouterai : à quand une telle initiative en France ? Pour ma part j'y ai souvent songé et j'aurais été toute prête à mettre la main à la pâte. Ce qui me retient , vous le savez : c'est bien souvent cette habitude  qu'ont les quilteuses de confondre réalisation d'après un ou plusieurs modèles et création d'après une source graphique (un bloc n'est pas un  modèle..un plan tout fait avec couleurs tissus et pas à pas oui ) et pour moi un tel projet vu l'investissement de temps que cela représente ne se concevrait que dans l'honnêteté et la transparence  la plus totale sur les sources d'inspiration et les personnes qui ont réellement conçu, assorti les tissus, cousu et matelassé. Bref un générique de l'ouvrage, ou l'oeuvre , y compris en contemporain les emprunts aux Beaux-arts ...même si là on parle d'"inspiration" légitimée par le fait que ce serait "innovant"ou totalement fortuit . On sait ce que j'en pense .

    Malheureusement ... je crains bien encore d'être seule ou presque à voir les choses ainsi. Et tant pis si je froisse des susceptibilités.

    Mais quand même ce lien pour le partage des quilts , aussi , et saluer l'initiative

  • l'art textile une nouveauté

    • Le 01/10/2013

    Exceptionnellement,     je mets ici en lien pour commentaires éventuels (l'espoir fait vivre!) mon dernier article de la rubrique Opinions.

    Lien vers l'article

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  • mon livre

    • Le 22/09/2013

     On n'est dit-on jamais si bien servi que par soi-même, dit-on surtout quand on est seule Sourire. Donc je me permets de signaler ..

    Lien vers la présentation de mon livre

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  • Mille manières de créer

    • Le 18/09/2013

     

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    TItre: Mille Manières de créer

    Auteur : Françoise-Tellier Loumagne

    éditions de La Martinière 2010

    Toutes celles qui ont approché l'art textile en ses mouvances actuelles ont entendu parler de l'auteur, professeur émérite et artiste reconnue. Je dirai même sans la connaître, rien qu'à l'avoir lue : artiste généreuse comme celle de l'article précédent  mais différemment . J'espère qu'il ne paraîtra pas outrecuidant que la petite  main que je suis se permette d'avoir une opinion sur le livre d'une grande , et grande à très juste titre. Les livres sont faits pour être lus et commentés et de plus la préface invite au débat.

    Ce qui frappe d'abord dans ce livre, ce sont les photographies, points de départ de l'inspiration , comme  dans Broderies du même auteur que je possède aussi. Le fil conducteur de ce livre est le thème des  cailloux et d'image en image, de réflexion en réflexion on parcourt, en petit poucet, tout un cheminement de création vivante, débouchant sur des ouvrages qu'on peut "refaire".
    Les photographies en elles-mêmes peuvent donner envie de prendre son appareil pour chercher des points de départ .. mais on explore aussi d'autres manières de se mettre en route. Il est  noter que les tissus que l'artiste pourtant "sait" en  experte , n'interviennent pas à ce niveau , mais ensuite. C'est pourquoi celles qui comme moi ont l'habitude de partir des étoffes pour ce faire auront du mal peut-être à entrer dans le mouvement inverse : de la réalité à la photo, de la photo à une réalisation qui vise au réalisme plastique ... mais se confronter à ce dont on n'a pas l'habitude fait partie des conseils judicieux de l'auteur.

     Il est impossible de recenser ici toutes les "ouvertures" . Je dirai qu'on propose des pîstes   sous la forme : un chemin a toujours deux sens  au moins.. et des bas côtés ! Mieux que de pistes donc des carrefours. Cela peut décontenancer les personnes qui ont l’habitude qu'on pense et décide pour elles et qui ont besoin d'une guidance qu'on dira autoritaire.

     Ce livre est un livre qui se lit presque comme un traité de philosophie de la création et je crois qu'un artiste d'une autre discipline y trouverait tout autant son profit. Les conseils sont présentés à l'infinitif... c'est pédagogique, certes. un peu injonctif peut-être pour qui invite  à trouver ses propres voix .. Exercice difficile qui consiste à guider sans enfermer ... j'aime bien les passages où l'auteur s'exprime à la première personne,  ...même si nous sommes dans un pays où le  "moi est haïssable ".

     Pour les ouvrages proposés , il ne s'agit évidemment pas d'ouvrages conventionnels à reproduire ...quelques explications sont fournies , parfois détaillées, parfois plus succinctes, mais qu'on ne s'attende pas à des pas à pas" à l'américaine" où on vous tient la main à chaque étape et de ce fait, je crois sincèrement que si on veut vraiment refaire ce qui est proposé, il vaut mieux avoir des  bases sérieuses en art textile : et un certain  nombre de matériaux adéquats, surtout si on reste dans une perspective d'imitation ou d'adaptation.

    C'est un peu ce qui me gêne dans ce livre où , si   je suis éminemment d'accord avec presque toutes les phrases, les réflexions sur la création et les invites à s'y lancer , je trouve que ces exercices, si on les suit, mènent à l'exact contraire de ce qui est énoncé...puisqu'il s'agit de trouver ses propres voies.  Comment trouver ses propres voies en refaisant la même chose que l'auteur de la même façon sauf à titre d'entraînement pratique ? J'entends par là : on n'a pas forcément envie de partir de photos de minéraux.  Ce qui est fait sur les cailloux évidement peut s'appliquer à l'herbe ou au  à tout autre élément naturel ou non de notre environnement, mais les ouvrages eux, alors seront difficilement faisables avec les mêmes techniques et si on doit trouver les siennes propres, alors ces exercices me semblent moins utiles.

     C'est à ce niveau une façon de créer déclinée en mille facettes et variantes , plutôt que mille façons de créer puisque la source graphique est unique (la nature, les cailloux), ce qu'on peut observer réellement .. par exemple si on  a des visions intérieures et qu'on part de ses rêves colorés , de ses émotions  mises en abstractions, ou d'un texte poétique ...et non de la réalité  tangible et observable, ou tout simplement des tissus, et de leurs motifs, c'est plus difficilement applicable.

    Pourtant ,  dans ces mille facettes, il à peu près impossible de pas trouver une réflexion, une piste recoupant ses propres cheminements créatifs.

     Je signalerai les développements sur la perfection aussi qui est entendue autrement que comme les points toujours égaux et sagement alignés , plutôt  une sorte d'exigence par rapport à ce qu'on désire obtenir (sachant toutefois y renoncer ), ce qu'elle dit des erreurs qui sont des ouvertures , de la fantaisie , de la révolte contre les sempiternels thèmes des revues de loisirs créatifs,  je ne puis qu'y adhérer de toute mon âme, si j'ose dire.

    En résumé utile pour méditer, réfléchir sur ses propres pratiques , s'emplir les yeux de beauté,  certaines réalisations coupent littéralement le souffle .. mais pas un livre à démarquer et copier, ce qui pour moi reste une qualité  et non une critique et pas non plus un livre pour débutantes au niveau technique s'entend. En revanche j'en  recommanderai la lecture à toute personne qui a envie de se précipiter dans un  club de loisirs  dits créatifs pour apprendre  trop souvent (pas toujours !) ...à faire ce qui se fait parce qu'on a appris qu'il "fallait " faire comme ça.

    lien vers le site de l'auteur

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  • L'assemblage : Ruth mcDowell

    • Le 16/09/2013

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    Titre : l'Assemblage : élargir ses connaissances

    Auteur Ruth m c Dowell

    Editions de Saxe -2003 (pour la version en français)

    édition originale 1998.

    Enfin un livre en français, vont soupirer d'aise certaines de mes lectrices ! Un livre déjà un peu ancien,  mais nullement dépassé!

    On ne présente plus Ruth mcDowell qui a inspiré nombre de quilteuses contemporaines (il suffit de se promener sur les blogs pour y reconnaître parfois sa manière..) et qui avec Katie Pasquini Masopust fut une des pionnières du figuratif   à base géométrique en tissus .
    Le livre se décompose en trois grandes parties : les compétences techniques, dessiner son propre patchwork, dessiner et une infinité de sous-parties : la structure d'ensemble est comme les quilts, un peu complexe , mais les sous-chapitres répondent à beaucoup de questions et donnent des solutions qu'on trouve rarement ailleurs (du moins dans ce que j'ai lu !)

    Ce livre résout tous les problèmes d'assemblages compliqués devant lesquels on peut se trouver et sans lui, je ne serais pas venue à bout  du sampler délicat (cf la rubrique histoires d'ouvrage), ce qui prouve qu'il a son utilité aussi pour celles qui restent fidèles aux quilts en blocs  à structure géométrique.

    Les quilts de Ruth sont d'ailleurs  ce  que j'appellerai de la géométrie figurative .

    Mais il y a beaucoup plus dans ce livre : l'artiste nous apprend à reconvertir une image en morceaux assemblables et elle ne donne pas qu'une piste, mais toutes celles qui lui paraissent possibles ; sa décomposition d'une fleur de millepertuis en pas moins de 14 solutions, plus ou moins réalistes .. y compris une en blocs ...Et l'objectif  "comment coudre " n'est jamais perdu de vue.

    On y trouve aussi un chapitre sur les tessellations...

    C'est parfois diffcile, comme lorsqu'elle transforme une photo complexe de grizzly en s’aidant du principe du log cabin, mais le résultat est probant .Et peut donner tant de pistes pour autre chose !

    J'ajoute que pour dessiner à sa façon le logiciel  gratuit d'Arnout Cosman (voir la rubriques logiciels)  peut grandement aider.

    Ruth  sait composer par exemple, un paysage rien qu'avec des tissus écossais, marie très heureusemet les tissus de designers et la récupération , tout est pensé en fonction de l'effet pictural , et pour qui voudrait faire du figuratif en étoffes ce livre est à mon avis incontournable, mais utile aussi pour  toutes celles qui voudraient adapter leurs propres dessins qu'ils soient réalistes ou abstraits.

    On peut ne pas aimer l'abondance de lignes droites qui traversent les surfaces-j'avoue que ça m'arrête un peu disons que j'admire le résultat sans avoir envie d'imiter - mais in ne peut nier la force vivante de ces tableaux, la maîtrise totale des techniques (adaptables qui plus est à un montage à la main) et à  l'emploi judicieux et très personnel des étoffes.Ruth préfère éviter les tissus trop réalistes, c'est à dire prendre un tissu imprimé de nuages pour le ciel etc  et s'en explique . Son sens des étoffes est absolument prodigieux, il faut s'y être essayé pour en saisir la maîtrise ici déployée . c'est pourquoi on a pu la comparer sur ce point à Edrica Huwes (voir article de blog)

    On y sent aussi le respect des étudiants ,  des manières de procéder qui ne sont pas les siennes, évoqués dans quelques anecdotes. Ruth ne pose pas en maître qui détient une méthode , la seule , la bonne et c'est ce que j'apprécie infiniment .

    C'est un livre généreux  :  à tous les sens du terme.

    On peut lire aussi de Ruth Mc Dowell  Design workshop et piecing  workshop qui reprennent beaucoup de pages de ce premier livre et le complètent par des avancées plus récentes,. excellents pour ce que je nomme un stage-maison. En français on trouve aussi un livre intitulé Fleurs, que je ne possède pas.

    Au delà, cela reste de très beaux livres d'art à regarder , qu'on s'en inspire ou pas .  Il est bon, à mon avis, de savoir   regarder sans désir d'imiter ou de reproduire...

    Lien vers le site de Ruth  mcDowell

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  • To inspired design

    • Le 05/07/2013

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    Titre :To  inspired design

    Auteur Elizabeth Barton

    éditeur: C& T Publishing

    date de parution : juillet 2013

    En anglais

    Encore un livre qui incite à créer ce  que les Américaines appellent des "arts qults". Celui-ci accorde une grande part au dessin, aux manières de composer et aux sources d'inspiration ... d'où le titre .

    L'auteur se propose de vous y amener en sept étapes.

    La première Inspirations et design sketches  (inspirations et esquisses de dessins) est consacrée à la recherche d'idées et aux manières d'obtenir un dessin personnel ; c'est de loin, pour moi, la plus intréressante , parce  que les manières d'y parvenir sont variées , incluent la musique et les poèmes (même si la manière de faire, en ce cas reste difficillement explicable).   On explique notamment comment isoler un détail dans un dessin d'ensemble et l'exploiter, ou comment à l'aide  de grilles régulières,  bâtir une composition. Quant aux sources d'inspiration on y cite tout sauf ... les blocs issus de la tradition qui semblent aux yeux de l'auteur ne pas pouvoir être un point de départ- ce qui me fait toujours sourire quand elle recense d'autre part les motifs réguliers autour de nous. Pourquoi des dessins seraient-il plus inspirants sur un objer réel que les mêmes exactement dans un recueil de poncifs ...et pour manipuler les formes un logiciel de patchwork va plus loin qu'un paire de ciseaux ). Rien non plus du dessin pouvant être généré par les logiciels , et  rien sur les impressions sur les tissus voire les tissus en eux-mêmes. J'y reviendrai. C'est néanmoins un chapitre très riche de pistes et très précieux pour se mettre en route si on manque d'idées et je partage formellement l'avis de l'auteur  qui incite vivement à ne pas copier, ni démarquer , il y a à cet égard une réflexion précieuse (et rare!) , applicable à tous les styles et nonuniquement  à celui développé par l'auteur .

    Le deuxième étape  Size, shapes and structures (taille, formes et structure) s'attache à la composition d'ensemble, et il s'appuie  entièrement sur l'analyse des  quilts de l'auteur , il est donc quasi impossible de le résumer; peut-être aurait-il été judicieux d'y adjoindre comme d'autres auteurs le font des compositions d'autres artistes pour "ouvrir" les manières de faire à cet égard, 

    L'étape 3 Deep and space (profondeur et espace) indique avec plusieurs moyens comment créer une impression de profondeur et consacre une partie à la perspective; une partie très intéressante sur ce qu'on appelle le point focal , que les qulteuses dites "traditionnelles" connaissent bien , notamment en crazy quilt. Ici , c'est un point de vue de peintre évidemment. J'en retire ce conseil précieux  de ne pas mettre à l'arrière plan d'un paysage un imprimé trop fort ou une texture trop chargée, mais je n'irai pas jusqu'à appeler cela comme l'auteur une "faute" , c'est tout simplement une profondeur de champ inversée qui appelle le regard vers le fond ...L'auteur m'a semblé un peu dogmatique sur ce point . Il est d'autres façons d'attirer l'oeil que le point focal, mais l'artiste est visiblement ennemie de la dispersion et du regard qui se perd ...Ses propres compositions sont du reste charpentées, très contrastées,  il s'en dégage de la force indéniablement, mais disons que pour ceux qui préférent un peu plus de rêverie, d'évasion ...de sens des nuances et de lectures différentes des mêmes formes,  les conseils ne s'appliquent pas . Il n'y a pas possibilité de voir autre chose que ce qui nous est  "imposé". L'art ne se réduit pas si aisément à une série d'exercices ou à une pratique intensive, et pour ma part j'ai regretté un peu tout au long du livre qu'on laisse si peu de place à l'instinct -qui n'est pas le hasard , aux accidents , qui ne sont pas des fautes, mais permettent d'échapper au formalisme et à un certain"académisme" modernisant .Disons que dans un livre destiné à déveloper une inspiration personnelle , on a parfois le sentiment que la seule bonne méthode à cet égard est celle de l'auteur , or s'il s'agit de trouver ses voies, elles sont infiniment plus variées.

    L'étape 4 s'intitule Value (valeur), et l'étape 5 Couleur  et nous savons toutes,  quelle que soit notre pratique textile ou artistique, que c'est un point capital  C'est là qu'on note qu' E. Barton ne travaille qu'avec des presque unis teints par elle-même ou des marbrés . c'est à dire aux antipodes de ce que les amouureuses des tissus imprimés voire reliéfés, des tissus que je dis de caractère ..  aiment faire. Mon prochain compte-rendu  vous présentera un livre d'une amoureuse du tissu qui fait des arts quilts avec des imprimés pas faits pour aller ensemble. Barton est un peintre  abstrait excellent, reconnaissant d'ailleurs ses influences (Rothko notamment ), ses compositions sont fortes et énergiques mais .. ce n'est pas quelqu'un qui sait les tissus dans leur infinie variété.Elle s'inscrit dans le mouvement actuel  que j'ai maintes fois signalé des artistes qui éliminent d'office les imprimés. Ses conseils ne valent donc que pour celles qui aiment que ça ressemble le plus possible à une surface peinte.  Des oeuvres devant lesquelles une fois le livre refermé, j'ai tendance à me demander ce que le tissu, en tant que matériau singulier valant par  son tissage et/ou ses motifs imprimés , les deux caractéristiques qui le différencient le plus de la touche de peinture,  leur apporte. Peint sur une toile l'impact visuel serait quasiment le même et il n'y a pas vraiment d'appel tactile vu le choix des étoffes .Disons que ça ne déborde pas de sensualité ...même si beaucoup d'oeuvres restent très vivantes par un mouvement dynamique, dramatique même parfois .

    Pour le reste ce sont deux chapitres "classiques" qui n'apportent pas grand chose à ce qu'on peut trouver partout .

    L' étape 6 incite à regarder les esquisses de dessins d'un oeil critique. Pour l'auteur tout doit converger vers quelque chose d'unique que ce soit le point focal ou l'idée principale ou le schème de couleur .  De précieux conseils de simplification , mais elle envisage aussi le bon usage d'une certaine complexité. Elle cite à cet égard Edrica Hudws  à laquelle j'ai consacré un article et qui est à mes yeux bien davantage une artiste des tissus qui sait intégrer des imprimés à carreaux et à pois et leur faire dire autre chose que ce qu'ils disaient dans leur usage premier. Ce chapitre est  néanmoins précis et précieux .

    Le chapitre 7 Putting all together (mettre tout ensemble)  décompose la réalisation à partir d'un exemple et comporte les habituels conseils techniques. ce livre n'est toutefois pas un livre de technique "couturière" . l'auteur emploie  une technique d'appliqué très simple et l'intérêt du livre n'est pas là .Vous n'y troverez pas  -et c'est un bien de modèles à copier-  pour la raison simple que la composition doit venir de vous, de votre inspiration  et je souscris pleinement à cette approche.

    Tout au long du livre E. Barton propose des exercices ...qui ressemblent à ceux que j'ai pu pratiquer mutatis mutandis dans les ateliers d'écriture ... et procède beaucoup sous formes de questions à se poser,  ce que j'apprécie. C'est donc avec le bémol pour moi important de l'absence d'usage des tissus à caractère  (carreaux pois, imprimés  textures et épisseurs diverses ), un livre très riche et très intéressant,  utile pour toutes,  même celles qui s'adonnent aux géométries régulières jugées si "ennuyeuses" , il suffit de savoir interpréter et adapter ce qui l'est à sa propre pratique . 

    Si on veut se faire une idée des oeuvres d'Elizabeth Barton je renvoie sur ce lien : vers le blog de l'auteur

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