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  • Etiqueter un quilt ou un ouvrage textile

    Je vois souvent des demandes du style :

     Comment étiqueter un quilt....
    Souvent les réponses se bornent à des soucis d'esthétique, d'apparence, ou de techniques.  Je conviens que c'est très utile pour réaliser, voire indispensable.

    Si on veut des "idées", il suffit de taper "label quilts"ou quilt tags" sur un moteur de recherche et là, on peut voir des dizaines d'étiquettes  s'afficher... De même sur d'innombrables blogs et  les logiciels de patchwork en proposent à imprimer.

    Mon propos ne sera donc pas de vous indiquer des présentations possibles .

    Pour moi l'esthétique de l'affaire, "la jolie étiquette",   je n'en ai guère le temps vu la pile d'ouvrages à finir, les idées nouvelles qui pressent à la porte mais je sais et je comprends parfaitement que pour beaucoup l'étiquetage fasse partie de l'ouvrage et même s'y intègre par un effet de raffinement subtil ...

    Une étiquette,  c'est fait aussi et surtout, indépendamment du fait qu'elle soit jolie ou juste fonctionnelle, pour donner des renseignements sur la surface textile qu'on vient de terminer et ce, dans une perspective d'identification présente et future.

    Pour "signer" .. mais je rappelle, une fois encore  qu'un artiste ne signe que ce dont il est l'auteur , pas l’exécutant ...

    Le terme "fait par" notamment reste à mon avis dans ce vague que je dénonce ... je sais bien que beaucoup de femmes qui cousent et brodent le font "sans se prendre la tête"  -c'est ce" qu'on me dit- mais on peut essayer de comprendre aussi que cet amalgame entretient notre art dans un flou qui justement n'a rien d'artistique et donc de rigoureux, côté information. et que la personne qui s'est donné du mal pour concevoir et élaborer, ce "fait par" lui mord le cœur un peu à chaque fois puisqu'il assimile son travail personnel à un non-travail, sans réelle importance. Disons que celle qui en bénéficie et qui, sans cela, n'aurait pas "cousu" quoi que ce soit, mise sur un pied d'égalité avec celle qui a conçu , ça ne passe pas. Pas plus au niveau des étiquettes qu'ailleurs.

    Donc ce que je fais,  non comme exemple, mais comme suggestion !

    Pour ma part je précise  d'abord le titre  et les dimensions et la date. Je choisis  la date d'achèvement car écrire 1991-2015 au vu des abandons et des reprises n'a guère d'intérêt  au sens du temps réel !

     Puis je note création de...  . Je précise aussi le nom du bloc que j'ai utilisé le cas échéant (rappel : un bloc en noir et blanc n'est pas un modèle..mais une source graphique ), et si le dessin est personnel je le note (idem pour les broderies, je distingue celles où j'ai utilisé un dessin -en  noir et blanc- et pris au "domaine public" et celles où j'ai dessiné et composé moi-même. les personnes  ignorant  notre art ne le savent pas et il s'agit bien d'informer un public éventuel , non de l'induire en erreur à notre avantage.

    Si ce n'en était pas une, de création,  je préciserai : interprétation libre du modèle- je parle ici du plan et des explications empruntées - de (et le nom de la créatrice véritable) ,à utiliser si ,au moins, le choix des couleurs et des étoffes sont de vous. .

    et si je faisais un "la manière de" j'entends par là quelque chose qui doit énormément au style de quelqu'un d'autre ou à ses techniquis d'assemblage, même si ça peut compter comme "création originale" je m'en sentirais tenue de le dire comme je l'ai fait sur ce site pour les quilts le Berceau du Monde et le Conservatoire

    de même si on démarque un peintre et qu'on fait un à la façon de "Mondrian," Klee"; ou autre.

    Je ne crois pas qu'on se dévalue en étant honnête , et si c'est le cas,  cela voudrait dire alors que les personnes qui jugent de la valeur d'un quilt devraient revoir leurs critères !

    Et s'il s'agit d'une reproduction intégrale , ou  d'une démarque très proche , il convient aussi de le dire. Même si vous avez changé la bordure ...

    Je précise aussi le nom de la personne qui a matelassé  si ce n'est pas moi .

    On peut noter cela rapidement sous la forme ; composé par : nom du designer, cousu par (nom de l'exécutante) , matelassé par (nom de la quilteuse). et si c'est vous qui faites les trois vous mettez composé, cousu et matelassé par ... .

    On peut préciser les matières  (soie- coton -synthétique ) et les techniques : main, machine.

    Pourquoi : parce que si un jour le quilt est retrouvé, dans l'hypothèse  où on voudra le conserver  , on saura qui a fait quoi et si ce n'est pas important pour vous, c'est important au moins dans une perspective de l'histoire textile.

    J'aime l'idée que nous pourrions toutes  travailler  à un juste regard sur ce que nous "faisons".

    Les quilts d'autrefois qu'on retrouve sont souvent anonymes et il est vrai, on sait qu'il  existé très tôt des patrons, voire des kits,mais il n'y avait pas des milliers de modèles comme aujourd'hui en couleurs et avec tutoriels détaillés... . Donc cette honnêteté des plus élémentaires (mais si peu observée!) permettrait  pour le futur d'y voir clair, un peu plus.

    Utile aussi en cas de publication ou d'exposition : il suffirait de reproduire les renseignements sur un bristol.

    Dans l'idéal on peut joindre par exemple dans un sachet en tissu attaché au dos ,en cas de création et -c'est un bon moyen de l'authentifier, par rapport aux innombrables "inspirés de"  une fiche indiquant tout ce qui a présidé à la conception de l'ouvrage : idée de départ, voire un schéma de votre main , ce qui vous a mise en route , comment cette surface s'est élaborée jusqu'à être ce qu'on voit . Pas besoin d'être écrivain , des notes suffisent .

    Des indications sur l'entretien ne sont pas inutiles  et également sur les étoffes utilisées , par exemple si elles sont anciennes et que vous en connaissez la date approximative enfin tout ce qui vous paraît utile à transmettre. Pour ma part je garde tous ces renseignements dans des dossiers , mais les joindre à l'ouvrage est envisageable.

    Dessous et en sus (!)  ce que je nomme mon étiquette supplémentaire "offensive" .....

    Etiquette quilt2 1

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  • Commentaires

    • Le 30/08/2014

    Important : on m'a signalé des diffculltés à poster des commentaires qui peuvent venir de la manière dont vous avez configuré votre PC à  propos des publicités notamment.ou de la sécurité  si c'est le cas, pensez que j'ai un e mail   ....chiffondart@aol.com...ce serait dommage d'avoir quelque chose à communiquer sans pouvoir le faire.

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  • A propos des concours

    Un débat récent sur le sujet  sur un Forum et comme j'ai déjà écrit un article à ce sujet qu'on peut trouver ici ..

    Cet article étant destiné à la publication -il a d'ailleurs été beaucoup lu- je ne pouvais pas y exposer  les choses de manière très personnelle

    Ce  que j'écris ici  est de parti-pris et je l'assume. Je n'espère d'ailleurs convaincre qui que ce soit, la pierre est trop lourde à soulever ...

    Il suffirait peut-être de regarder aussi ce que je fais pour comprendre les raisons de ma colère et de mon irritation .De ma tristesse aussi devant la pesanteur des préjugés, des  prêts- à- penser, de l'absence totale de questionnement  sur le bien  fondé de quelque chose pourvu que la majorité en soit satisfaite ... et que" tout le monde pense/fait comme ça.... "et qu'il y en partout , alors .." est-ce forcément un bien pour autant ? On  pourrait  citer nombre de coutumes et rites, passages imposés,  qu'on a justifiés ainsi avant de s'apercevoir qu'en faisant autrement non seulement ça n'allait pas plus mal, mais plutôt mieux :..

     

    On ne donne pas à boire non plus à qui n'a pas soif .Mais on peut poser le réservoir à portée de main on ne sait jamais ...

     

     J'ai participé à des expositions-concours (très peu de fois) car c'est le seul moyen pour nous textiliiennes de base, de montrer en vrai ce que nous faisons, au public.  Pour moi l'essentiel est de partager , ce que je crée est conçu entièrement comme un don vers les autres. Je n'en attends pas d'autres récompenses qu'une émotion partagée et  . C'est pourquoi j'ai décidé d'ouvrir ma maison pour visite guidée de mon oeuvre à qui le voudrait .Même si on ne s'y bouscule pas- j'ai le malheur d'habiter une région non touristique-, je trouve ce contact et ce partage-là beaucoup plus satisfaisant . Et c'est un  moyen de faire connaître non pas seulement mon œuvre dont je sais bien qu'elle nest pas  jugée "grande"je n'ai pas eu de prix à Houston ou ailleurs .. où il faut en  avoir à vos yeux, mes soeurs,   pour être reconnue .. - mais notre art. Et ma récompense suprême c'est de voir changer les gens d'opinion en regardant ce que je propose à leurs regards et en écoutant(patiemment)  mes plaidoyers pour .. ..  Quand ils repartent d'ici, parfois,  pour eux le mot patchwork a changé de sens. Là oui, je suis fière et je me sens utile, non pas à moi -même ça ne change rien à la promotion de mon œuvre qui je le sais bien restera ignorée , mais au moins j'aurais essayé de faire changer le regard sur nos arts textiles. Et ailleurs que dans ce  cercle étroit des milieux dits spécialisés. C'est crucial.           

     

    On  m'écrit " comprenez que certaines en ont besoin des concours... ça stimule leur imagination." on me dit :  "quelle récompense quand on est primée" . On y croit , ça aide , à "se dépasser" ou à croire naïvement qu'on a dépassé les autres ?-  . Moi j'y vois surtout de l'auto-satisfaction sans réelle modestie c'est à dire doute et questionnement sur ce qu'on fait. Même si c'est irrespectueux, je ne le dis pas pour blesser mais somme toute, on ne me fait pas de cadeau à moi non plus,  de ma franchise, je pense à ces susucres pour chien-chien que seuls les chiens obéissants obtiennent.

    Je ne fais pas le beau, j'essaie de créer de la beauté ou de l'expressivité, à ma manière .Et j'échouerai à "faire la belle" à tous les sens du mot:-)... le concours de Miss Patchwork, c'est pas pour moi, les 'championnats" non plus -qui existent réellement! -   (sourions je ne  le dis pas méchamment). Si j'avais voulu être méchante j'aurais dit que les poules, le vaches et les camemberts ont aussi des prix  mais que c'est fait pour vendre !!

     

    Dissidente donc encore. non seulement je n'y crois pas mais je crois aussi que cette façon, hélas majoritaire, d'aborder notre art ne contribue pas peu à le maintenir dans une sorte de cercle étroit , où on se coopte, se congratule, se flagorne, et parfois on tire un peu la couverture à soi ...ou le tapis sous les pattes de l'autre...

    Une fois sur ce même Forum, une dame demandait des modèles pour un concours.. Et on lui en donnait.Et on a zappé, naturellement,  ma question à ce sujet . On voit donc comment  l'imagination vient au pouvoir, parfois ...

     Je ne l'envie pas, cette "imagination" - là  même si c'est, je m'en doute l'interprétation  qu'on en donne .Ce que j'aurais voulu faire saisir c'est des oeuvres d'art ne se classent pas, même si elles peuvent s'évaluer. Tout ne se vaut pas , mais dans ce qui vaut décider de qui prévaut en mettant des premiers prix et   des deuxièmes ..On ne voit même pas l'absurdité de la chose : celui-ci  "vaudrait un peu moins " que le précédent,  parce qu'il a remporté moins de voix! Mais il ne s'agit pas d'élire un politique à un poste!

     

     

    Et ce n'est pas non plus un concours technique  de couture qui exigerait  déjà que toutes aient travaillé au moins sur la même technique.Et serait nul et non avenu s'il s'agit de noter l'art, dans  l'oeuvre le fond et la forme allant de pair... ou alors Magritte aurait 20 pour couvrir ses fonds et de Stael zéro ... car on en est là côté "mesdames qui jugent en expertes" -sans dire sur quoi repose vraiment leur autorité , d'ailleurs et je me permets de la contester au passage -   parce qu' agissant ainsi , elles n'en font vraiment  pas la preuve .

     

     Et précisément je trouve que c'est un  reflet de groupes qui fonctionnant selon les principes d'une démocratie interne, oublient que l'art n'a rien à voir avec la chose. Déjà les personnes qui président sont-elles élues sur les connaissances qu'elles ont dans l'art qu'elles sont censées représenter ? C'est un vote interne , qui les désigne ,  comme dans toute association , et les qualités humaines de dévouement, de sens de l'organisation ne donnent pas valence et compétence automatique  pour juger de l'oeuvre des autres ( cela manque un peu de crédibilité. C'est d'ailleurs renforcé par la croyance  béate et universelle que celui qui a "le plus de votes"  serait le meilleur...Le livre le plus vendu est rarement, en littérature, où j'ai compétence  à juger, "le meilleur", et quasiment jamais  le plus profond  qui pourtant nourrirait  l'esprit mais demanderait un  effort .

    L'humain aime la facilité (et la flatterie!) , c'est couru  .Alors comment la valeur d'une œuvre pourrait-elle dépendre du nombre de voix ici ou là . S'y ajoute le principe de relativité. On peut se dire si on est réellement  modeste et  juste envers le travail des concurrentes : "un autre jury, un autre public ne m'aurait pas décerné le prix ..." ça,  je ne l'entends pas souvent.Et pour cause,  si  c'est la seule ou principale  motivation d'une majorité...on le comprend .

    Il n'y a pas de "meilleur"ni de "premier"  c'est impossible. Même pour le jury le plus savant en histoire du patchwork et de l'art textile, même si on suppose que ce jury passe son temps à observer et analyser les œuvres des autres (ce que font les critiques et chroniqueurs d'art qui éclairent les oeuvres  et ne les classent pas ! ) ce dont je doute un peu et- même beaucoup à lire les blogs de certains "juges" ...ou personnes qui font la pluie et le beau temps dans notre "corporation" , bref que ce jury est là pour d'autres raisons que pour des qualités de bonne bénévole associative, qualités que je ne méprise nullement, mais si on mélange les compétences..c'est au moins un manque de rigueur. 

     

    J'interroge aussi l'honnêteté intellectuelle à le faire, mais je ne sais si on peut attendre beaucoup de la part de personnes pour qui copier,  s'approprier les idées des autres en "adaptant" est  comportement normal puisque "tout le monde le fait" ..du moment qu'on le fait sans le dire et que personne ne s'en aperçoit ...

     

    On pourrait exposer avec des thèmes (puisque eux aussi stimuleraient l'imagination, ce que je veux bien admettre au moins pour certains ), des sélections, car les murs ne sont pas extensibles à l'infini. Rien n'oblige à organiser ces concours. Et  même si une voix me souffle qu'il  y en aurait toujours eu en art (surtout en artisanat d'art) et en littérature c'est qu'il faut vendre .(ou faire vendre).Combien de concours sponsorisés par marque de fils ou de machines à coudre ou revues d'art textile ? Pas un mal en soi, mais qu'on soit alors honnêtes!

    Le temps et l’énergie économisés-puisque ces bonnes bénévoles s'en plaignent !-  pourraient servir  à promouvoir  notre art et non des  vedettes ponctuelles à usage interne, si j'ose dire,  ici ou là ...  On on aurait peut-être une chance de le voir figurer à sa place dans les livres d'histoire de l'art dont il est le grand exclu ...même côté art décoratif ... de voir des recensions sur les quilts qui ressemblent à celles sur peintures ou gravures ,d'en voir accrochés à l'égal des tableaux dans les galeries d'art ... chercher des lieux où montrer et conserver (en trente ans on  aurait pu essayer !!) ., se mettre à la construction d'un index honnête et rigoureux  qui admettrait copies et interprétations mais comme telles et non comme  créations (car si on veut un jour être prises au sérieux en dehors de nos cercles, c'est absolument indispensable ) .

    Evidemment c'est plus difficile. Et qu'on ne me dise pas "et toi qu'as-t fait  ? "car j'ai au moins essayé. . Mon parcours en  témoigne-encore faudrait-il le lire! et on ne lit que les stars chez nous comme ailleurs --  et de cela, oui je suis fière,  beaucoup plus que d'un prix sur un de mes ouvrages qui ne m'apporterait qu'une bouffée de satisfaction égoïste dans mon coin, et rien à notre art  dans une perspective de changer le regard sur lui. Non vraiment rien .

    Je ne suis ni jalouse ni aigrie...en matière de reconnaissance  que je ne confonds pas avec la gloriole et la vanité. Mais qui saisit la différence ?

    Ce qui me motive ce sont les tissus, les fils, les mots, les images  les envies  que j'ai autour et qui ne cessent pas ... mes carnets sont pleins de projets  ...mon imagination je dois la canaliser sans cesse,  pas la stimuler. Je suis bien dans ce que je fais et que je sens en moi comme un  infini qui vibre .  ma récompense c'est aussi d'approcher des visions que j'ai ...

    J'ai eu beaucoup de joies, de rencontres, de dialogues y compris avec des gens bien plus connus que moi, de gens qui comptent eux dans le monde de l'art et de l'art textile ,(preuves en privé à qui me les demande)  -leur estime est aussi une joie, pas une récompense!-  mais je ne l'étale pas dans un  CV officiel. J'ai vendu des oeuvres, j'ai exposé en galerie d'art j'ai eu deux fois mon portrait d’artiste et je ne dis tout cela que pour souligner que côté vanité j'ai de quoi aussi me satisfaire. Donc pas d'envie dans ce que je dis..mais réflexion sur cette vanité, tout de même un peu médiocre de celles qui disent vouloir se dépasser elles-mêmes avec le désir secret d'être "premier prix" -donc de dépasser les autres. C'est indiscutable, Si on veut  vraiment "valoir"  il suffit de sentir que ce qu'on fait est en harmonie avec ce quon souhaite faire (d'autres finissent toujours par vous le dire , qui sont eux aussi en phase avec ce que  vous faites )  ça ne veut pas dire que vous êtes "la meilleure" ça veut dire que vous avez la capacité de toucher un public : qui ne vous connaît  pas (toujours) et qui ne se connaît pas entre soi .... et si vous n'êtes pas "la meilleure" "la preum"  de ce lot-là avec ce jury-là ... vous aurez au moins fait passer quelque chose . J'ai coutume de dire "cela n'a pas de prix" et je le répète.

    Une reconnaissance n'est pas une "récompense" c'est une justice rendue à une oeuvre, à un artiste, une mise en lumière de son travail, dans son ensemble ..cela je l'ai eu ..  !mais ce n'est pas pour cela que je crée  et  je n'ai pas "concouru" pour l'avoir : je suis juste allée-j'ai même affronté!-  vers les gens, j'ai débattu, montré,  discuté.  C'est passionnant. je m'y suis fait de belles amitiés sans rivalité ...on y respire aussi pardonnez_moi un peu plus d'oxygène et pour pour être carrée un  peu plus d'intelligence  c'est à dire moins de bornage et de conformisme, de "ça s'est toujours fait comme ça" et d'arguments qui n'en sont pas parce qu'ils ne reposent que sur un consensus qui n'a pour  lui que le nombre et non la réflexion réelle.


    On m'a donné un cerveau  - et appris à m'en servir : je m'en sers. Pour moi réfléchir, c'est questionner ses pratiques et  celles des autres, c'est signaler aussi ce qui semble nuisible au regard que le monde porte sur notre art (déjà que c'est de l'ordre du coup d'oeil fugace !)
    c'est un  problème général (voir Stitching resistance) et c'est pourquoi je continue ...

    Si j'avais tort le patchwork serait grâce à ces manifestations considéré à l'égal des autres arts, or on en est loin, il n'y a que dans les revues de patchwork qu'on  affirme qu'il est reconnu (entre soi  et soi ? ).Ah oui c'est vrai de temps en temps on en montre une vision assez stéreotypée à la télé, le matin très tôt ... façon journalistique, ou on ouvre les colonnes d'une revue d'art à des quilts anciens parce qu'une collection passe par là ...c'est anecdotique , purement .rien qui change le fond des choses .

     

     Les prix et concours :  demain tout le monde aura oublié qui était lauréat ... surtout s'ils pullulent . En aucun cas ça ne contribue à une reconnaissance officielle de notre art . A votre petite satisfaction personnelle oui.C'est important pour vous, certes . Mais c'est se contenter de bien peu pour un art qui pourrait être grand, exercé sans tant de "pesanteurs" conformistes. . j

  • Stitching resistance

    • Le 17/08/2014

     

     

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    Livre écrit par un collectif dirigé par Marjorie Agostin
    éditeur : Solis press 2014

     

     

    Après une préface de Marjorie Agostin, le livre se présente comme une série d'articles écrits soit par des artistes textiles et parfois  poètes  soit par des universitaires  et il est assez éclectique, de ce fait.

     Le but est de montrer les différentes facettes de cette résistance des femmes par l'art textile.  Chaque article développant un aspect de cette résistance aussi bien aux problèmes du quotidien qu'aux persécutions politiques. Le point commun serait le courage dans l'endurance , qu'on a si souvent confondue avec une patience "passive', dans une vision masculine de la société, l'action c'est toujours quelque chose de rapide, de vif, voire de violent . Les femmes au cours des siècles ont dû développer d'autres voies d'action où les travaux textiles tiennent une grande part. C'est un point qui en France du moins , n'est guère exploré.

    Il repose aussi pour certains articles sur une rétrospective  de ce que fut l'art textile au féminin depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. On y croise Pénélope, Hélène de Troie et Philomèle (qui on le sait m'est chère!)  et également la moins connue-en France s'entend-  Mariana Pineda héroIne espagnole du XIX siècle,qui  broda  une devise libérale sur un drapeau et qui fut exécutée pour cela, à l'âge de 26 ans..Lorca en fit une pièce de théâtre que j'ai lu (et relue!) jadis.

    Il est impossible de résumer un  tel ouvrage composé de nombreux articles évoquant des aspects très divers de cette résistance, entre autres lors de   la guerre en Bosnie  (massacre de Srebrenica), résistance aussi d'une artiste juive  néérlandaise Netty Schwarz Vanderpol à un souvenir terrible de sa déportation par la réalisation  des tapisseries à l'aiguille que j'ai trouvées très fortes  ..mais plus humblement au quotidien, comme l'histoire d'une mère et de son fils délinquant et de l’œuvre textile qui  est lien entre eux. Beaucoup d'autres aspects que je ne peux tous citer et des abords que je dirai donc éclectiques.

    Quatre articles sont consacrés  aux arpilleras  ces tableaux en appliqués rebrodés notamment du Chili -mais aussi d'autres pays- témoins de la résistance des femmes à la dictature et une mention est faite aussi de l'action actuelle des mouchoirs brodés contre la violence au Mexique à laquelle nombre d'entre nous ont participé . Broder pour la paix.(lien qui n'existe plus) .

    Je voudrais faire un zoom sur un article  d'un universitaire historien de l'art  Roger Dunn . Cet article  intitulé The changing status of fiber work within the realm  of visual art -le changement de statut du travail textile dans le domaine des arts visuels) confirme mes modestes réflexions, et je me sens donc, un peu moins seule quand je lis par exemple la sous-partie  intitulée :  "Breaking down the artistic hierarchies"  qui ne peut que m'interpeller !

    L'article  dépeint la place des femmes dans l'art et l'art textile depuis l'Antiquité mais avec un élargissement sur l'époque contemporaine.Il repose sur l'analyse de nombreux exemples d'oeuvres, de livres ou de parcours d'artistes en faisant la recension de plusieurs oeuvres ou livres traitant du problème. Notamment il est fait mention de l'oeuvre de  Judy Chicago the Dinner Party

    On peut voir de quoi il s'agit ici

    et d’un  livre de dont le titre est en lui -même éloquent Anonymous was a woman de Mirra Banks ,consacré aux arts féminins et domestiques travaux d'aiguille et aquarelle, toujours minorés, quelle que soit leur réelle valeur .

    L'auteur salue la création en 1987 d'un  musée réservée au oeuvres féminines à Washington DC  mais suggère qu'une vraie égalité serait mieux obtenue dans des lieux mixtes, mais où oeuvres féminines et masculines seraient représentées  dans une égalité numérique plus juste      qu'actuellement.

    J'en retiens surtout ces passages , à méditer : "de tels arts utiles sont devenus connus comme  "arts mineurs" "arts décoratifs" ou simplement "artisanat" avec le corollaire qu'ils valaient moins  que la peinture, la sculpture ou l'architecture,  les ouvrages en textiles sont rarement inclus dans une philosophie de l'esthétique  ainsi que dans l'histoire et la critique d'art"

     

    ou bien encore

     

     "l'histoire 'de l'art a démontré encore et encore que la reconnaissance se fait selon le genre et le medium "

    et enfin " si on considère les quilts Amish faits par des femmes en Pennsylvanie au XIX et au début du XX siècle, on peut voir que de simples compositions   centrées sur les relations entre couleurs , dans lesquelles les nuances de tons, de couleurs et d'intensité et leur interactions sont antérieures  à un travail comparable en peinture et gravure des maîtres plus tardifs et des styles célébrés de l'op art, du  minimalisme, comme Joseph Albers ou Victor Vasarely."

    Tout ça c'est pas moi, humble quilteuse ,  qui le dis c'est un professeur émérite d'université , alors j'espère que lui on le croira car chez nous la reconnaissance se fait aussi selon le genre et/ou le diplôme :-)  et non toujours selon la pertinence et l'argumentation des idées énoncées .

    Je soulignerai que si on cite les Amish c'est justement à mon avis un  peu un piège : on reconnaît ce qui ressemble à un mouvement de peinture ultérieur et les pauvres petits tissus imprimés en font encore les frais .. même si l'intention est toujours louable...

    En effet  reste ouverte la question de savoir si les femmes, en faisant ressembler leur démarche aux oeuvres des hommes donc aux grands arts, n'ont pas  contre leur gré contribué au mépris des arts  domestiques (tricot, broderie , patchwork) où les femmes excellaient et qui restent donc considérés comme des sous-catégories dont il faut sortir pour créér valablement ou tout au moins qu'on peut exercer à condition  qu'elles ne ressemblent plus trop aux arts d'origine ..'ainsi un quilt en sachets plastiques passera pour révolutionnaire par le simple fait qu'il n'est pas en  tissu -cette autre tare!- etc ..même s'il a moins de valeur esthétique qu'un autre fait en matériaux dits  traditionnels .)  . Le livre ne tranche pas il propose des approches très différentes, relate des expériences variées et ouvre vers des sujets peu connus comme par exemple un article intitiulé text -tiles (tile est la tesselle de mosaique) illustrant les rapports entre art textile et poésie dans le tradition judeo-hispanique .

     

    A noter pour l'ensemble du livre l'excellente bibliographie après chaque article.

     

    Un livre, dense, riche et rare. On pourra aussi lire    sur un thème proche The Subversive Stitch de Rosika Parker  qui pose aussi la question, côté brodeuses, de la dévalorisation de l'art au féminin dès qu'il devient domestique , de l'exploitation des femmes comme petites mains,ouvrières anonymes pour réaliser, et de la gloire acccordée aux grands brodeurs -souvent des hommes- chose qui n'a guère évolué depuis le Moyen -Age côté reconnaissance de la part d'art expressive et créative qui existe dans une oeuvre, Sans compter les allusions dans les deux livres aux impacts  positifs comme négatifs  sur les arts d'aiguille  des  divers mouvements féministes.

     

     

     

     

  • Livres de broderie

    • Le 09/08/2014

     

     

    Liv broderiepg

     

    J'aimerais vous présenter quelques-uns des nombreux livres de broderie   que je collectionne.

    Pour ne pas trop rallonger l’article je n'illustrerai pas chacun d'une photo, la plupart sont visibles en images en tapant le nom dans un moteur de recherche. .

    J'exclus dans cet article les broderies mixed media et machine , qui me semblent souvent relever d'un autre art ... même si je les aime et que je ferai sans doute un deuxième article à ce sujet .Sont exclus aussi les livres de modèles expliqués  au vu que ce n'est pas ceux qui m'intéressent comme on le sait .(même si j'aime en admirer les images !)

    Le tout premier que j'ai eu entre les mains c'était le Savoir Broder édité par le magazine féminin Femmes d'Aujourd'hui . C'est un excellent livre  (on le trouve parfois sur des sites d'enchères), très clair .et il est à noter que le patchwork y est répertorie comme technique de broderie, il s'agit du patchwork à l'anglaise et à noter aussi que vu les images de présentation dans le style des seventies , ça ne m'a pas donné envie, à l'époque ! Sourire )

    Pour l’apprentissage des points, les livres sont légion ...Je m'en tiens à ceux que j'ouvre le plus souvent ..

    En français on trouve La broderie en 260 points ,(auteur:  collectif chez Marabout ) qui reste excellent (et j'ai réalisé tous les points  du moins ceux de broderie dite "libre" avec plus ou moins de bonheur dans un petit carnet qui me sert de référence) , Une bonne base,  c'est clairement expliqué mais il ne comporte pas de développement sur des broderies spécifiques Je signale que le commentaire négatif sur un site de vente en ligne sur les "points mal faits" m'a fait sourire ... et un peu attristée car, hélas c'est révélateur de certaine mentalité  qui sévit chez brodeuses et quilteuses , celles que je nomme  "castratrices ."..pour rester soft .

    J'ai un faible dans ces ouvrages d'apprentissage des points et techniques pour l'ouvrage de Pauline Brown  la broderie facile apprendre et réussir tous les points et toutes les techniques .(éditions de Saxe)( qui est vraiment très complet au niveau des techniques (l'or nué par exempla ou la broderie noire ainsi que moult points de tapisserie ...y compris au ruban de soie) et comporte surtout une galerie d’œuvres que je ne me lasse pas d'admirer et qui n'a rien à voir avec les machins gentillets qu'on trouve un peu partout .

    Pour les livres en anglais , il y en pléthore d'excellents , je ferai mention de the Stiching book,  Editeur Search Presse , rédigé par un collectif de brodeuses anglaises , chacune émérite dans sa spécialité. c'est là que j'ai trouvé les meilleures explications du point de peinture à l'aiguille, Remarquable aussi pour le crewel, le blackwork et la broderie d'or .

    et également

    Si on veut sortir d'une approche que je dirai classique (et pas forcément "traditionnelle"!)  le tandem Anglais Beaney LIttlejohn . dont je reparlerai  dans un prochain article sur ce qu'on nomme innovation et que j'appelle mixed media à base textile,  , un livre qui est de  "pure" broderie : Stitches,  a new approach .qui invite à tester un point en le déformant , en usant de toutes sortes de fils, à voir comment il réagit ... passionnant et réellement  incitatif ... pour qui n'aime pas la régularité métronomique ...indispensable si on veut broder "expressif" .

    Mention spéciale aussi pour la très grande Constance Howard  dont le duo anglais se recommande , dont j'ai pu dénicher un des livres ; une brodeuse anglaise inspirée qui créait de nouveaux points . elle invite elle aussi à expérimenter, propose dans son livre des variantes de points.
    Sans oublier le livre  Broderies de Françoise Tellier-Loumagne dont j'ai présenté le livre  Créer, mais qui reste dans une approche très personnelle  avec source dans des photos magnifiques, c'est certes tris beau, mais difficilement imitable et réutilisable dans une démarche qui puiserait à d'autres sources. Pour moi ce livre est une source de contemplation.., plus que d'inspiration directe, et aussi de réflexion ..

    Pour terminer cette revue de livres d'apprentissage une mention pour le livre de Via Laurie  , La Broderie  créative, brodeuse originaire d'Afrique du Sud , qui travaille avec les fils nuancés Chameleon , le seul livre où j'ai trouvé de explications sur la broderie dite reticella et qui présente plusieurs techniques .

     

    Il me manquait un livre pour m'initier à la composition  -pas forcément au "dessin" - et j'ai trouvé celui du briodeur anglais Richard Box Colour and design for embroidery qui en détaille le processus sous formes d'exercices , j'avoue que je ne les ai pas faits (!) parce qu’au stade où je l'ai acquis , j'avais déjà une idée de ce que je voulais composer d'une part,et que d'autre part ce livre exclut l'approche par les logiciels , qui est  souvent la mienne . (quoique pas exclusivement ) . C'est un cours complet de composition, création, et usage des couleurs , un stage à domicile .Je  le lis et le relis souvent , car les photos qui illustrent le propos sont très incitantes (pour moi s'entend!) et la réflexion sur les manières de créer m'intéresse . C'est là que j'ai trouvé cette citation , que j'affectionne, de John Ruskin :

    "That virtue of originality that men so strain after is not newness, as they vainly think-there is nothing new.It is only genuiness"

    traduction approximative (je ne suis pas prof d'anglais ni traductrice  et si j'ai fait une erreur , dites-le moi ! )
    "cette qualité nommée originalité vers laquelle les hommes tendent si fort n'est pas la nouveauté, comme ils le pensent vainement, il n'y a rien de nouveau- c'est seulement l'authenticité."

    Enfin evidemment il y a les livres d'histoire de la Broderie et un des plus complets en français est celui de Claude Fauque La Broderie : Splendeurs, mystères et rituels d'un art universel, paru chez Aubanel -2007.. j'ai juste regretté que parmi les quelques brodeuses françaises citées  il n'y ait pas mention de Marie Monnier ...même si on ne peut parler de tout, son oeuvre me semble au moins aussi importante que celle des "élues".

    Le livre sur les artistes français en art textile incluant broderie et patchwork  reste à faire.

    Il existe également beaucoup de livres dédiés à une technique particulière , mais ce pourra être l'objet d'autres articles.

    ...

  • un site de broderie , ouvrages anciens

    • Le 18/07/2014

     Ce site Antique patterns library catalog  propose en téléchargement des scans de livres de broderies anciennes (entee autres pas mal de fascicules de la célèbre Thérèse de Dillmont) , utilisables donc librement pour son usage personnel  (ce qui ne veut jamais dire "faire croire que c'est de soi et qu'on a dessiné tout seul ..) , c'est aussi une source d'inspiration par interprétation et recomposition personnelle , voire détournements ... on y trouve un peu tout broderie, crochet, tricots ,tapisserie, alphabets .... .Bonne farfouille...

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  • Un site intéressant sur l'histoire ds blocs

    • Le 21/03/2014

    Sur ce  site (en anglais) on explique comment les blocs se sont partagés et distribués aux USA , pas tout à fait toujours comme on le croit.

    Ainsi l'auteur explique quelorsqu'on retrouve des liasess de blocs on pense que c'était pour faire un sampler. Selon elle, pas toujours, c'était plutôt parfois des moyens de montrer aux autres soit un nouveau dessin (dont on était probablement  l'auteur ) soit comment assembler (ainsi certains blocs sont-il juste "bâtis" pour montrer aux autres comment les monter 'pas "de tutoriels en couleurs à l'époque !)  .Donc des objets pédagogiques ou des "aides-mémoire"  de transmission entre femmes.

    Cet article est des plus pertinents (et des plus documentés) que j'ai lus sur la manière dont les géométries "américains" en bloc se sont répandues d'abord par le partage entre amies; Selon l'auteur il y avait peu de revues donnant des patrons avant la fin du XIX siécle et ces recueils de blocs parfois reliés entre eux comme un livre servait de base O y note que, parfois, il y a crédit pour l'amie qui l'a partagé (et peut-être dessiné elle-même -  -c'est moi quil 'ajoute )  ou des blocs assemblés entre eux qui servaient d'aide mémoiire pour d'autres créations .

    L'auteur retrace aussi l'essor des revues (the Ladies art, notamment) et souligne qu'à partir de ce moment (fin du XIX siècle il ya pu y avoir une influence entre quilteuses géographiquement éloignées.

    On renvoie évidemment sur les travaux de Barbara Brackman et son encyclopédie de blocs . qui reste un "vivier" pouir les quilteuses d'aujourd'hui, même si certains blocs n'ont été que très peu utliisés. Mon sampler délicat est aussi un hommage  actuel (sinon contemporain !) à ce passé et à ces femmes qui traçaient ou réutlisaient des formes pour les interpréter en tissus.

    sampler-delicat-1-reduite.jpg

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  • le bonheur en lisière

    • Le 16/03/2014

    Comme je fête mes trente deux ans d'art textile incluant patchwork et broderie de création...

     j'ai écrit cet article fleuve, et comme il est sujet à "réactions" je le mets en lien ici.  Un peu de dissonance pour réveiller le ronron des consensus mous à la "pensée unique" du patchwork ...

    le bonheur en lisière

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