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the complete photo guide to art quilting
- Le 12/11/2012
Titre : The complete Photo guide
to Art Quilting
Auteur : Susan Stein
editeur creative publishing international
2012
en anglais
Parmi tous les livres sur les techniques récentes ou présentées comme telles, celui-ci est un de ceux que je préfère, parce qu 'il est intellectuellement honnête et ne repose pas seulement sur une série de recettes qui garantissent de vous transformer en artiste. De plus il reste proche du textile, même s'il intègre l'ajout d'autres matériaux .
Après une préface de Robert Shaw le spécialiste bien connu des art quilts , l 'Introduction déjà annonce la couleur, si j'ose dire, puisque l'auteur tente de répondre à la difficile question: "qu'est ce qu'un art quilt ?", éliminant d'entrée la réponse "c'est un quilt qui n'est pas traditionnel", pour proposer d'autres pistes : un quilt qui serait destiné non à être mis sur un lit, mais exposé sur un mur, un quilt qui pourrait avoir de petites dimensions, et qui n'étant pas destiné à être lavé peut intégrer des matériaux autres que des tissus lavables.
J'aime bien la petite phrase au début d'un chapitre qui suggère qu'on ne se lève pas un beau matin en décidant qu'on va faire un art quilt ... et personnellement je ne crois pas non plus que changer sa façon de faire, peindre un tissu au lieu d'en assembler plusieurs suffise à une telle métamorphose ...
Le livre se décompose en plusieurs chapitres où sont explorées à peu près toutes les techniques, les aspects de la démarche, du rangement de son "studio" aux finitions et ajouts en passant par la composition, le choix des étoffes, des techniques, des matières...
Ce que j'aime : les pistes sont variées , par exemple le fameux sketch book sans lequel on n'oserait se dire artiste "textile" est présenté comme un moyen, mais pas plusque les autres façons de créer (et notamment les dessins par ordinateur ) , les techniques sont expliquées à partir d'oeuvres d'artistes différents . On n'échappe pas aux modèles à réaliser à l'identique comme entraînement ...mais ce n'est certes pas pour moi la partie la plus inspirante du livre.
Le livre se termine par les photos d'un challenge à partir d'un thème et il faut avouer que les réalisations dans leur variété, tant de techniques que de compositions, sont un plaisir pour les yeux...
J'ajoute que je me pose toujours la question pourtant une fois ce type de livres refermés de l'obligation des trois épaisseurs matelassées pour des surfaces textiles auxquelles le matelassage n'apporte pas toujours grand chose, parfois même, à mon avis il brouille l'image qui se suffisait à elle-même. Mais le concept de quilt est sacro saint ...outre- Atlantique.
Et devant certaines réalisations quand même assez ...minimalistes- si on les met en regard avec des créations beaucoup plus anciennes , et tout aussi "originales" on se demande où il y a le plus de profondeur, de recherche, de signification ... bref d'art ... Enfin si c'est juste une question de position comme expliqué dans l'introduction : mettons tout à la verticale, le problème n'existera plus !
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Pioneering quilt artists 1960-1980
- Le 02/11/2012
Titre Pioneering quilt artists
1960-1980
auteur : Sandra Sider
éditeur : Sandra Sider
en anglais
2010
Sous -titré : A new direction in American art .
Ce livre comble une lacune . Il existe beaucoup de livres d'histoires des quilts anciens et de tout ce qui s'y rattache. Mais finalement, on ne sait pas grand chose, dans le détail, de ce s'est passé avant l'exposition du Whitney et juste après ni de comment des artistes américaines ont initié ce qu'on a appelé chez nous "contemporain" et chez elle "art quilts" .
Le livre , peut sembler un peu austère, malgré de multiples photos en couleurs. C'est un travail de recherche qui ressemble plus à une thèse qu'à un livre de loisirs créatifs et je dirai : c'est ce qui me plaît ! C'est fouillé, documenté et très précis avec d'innombrables références : une mine pour qui s'intéresse à l'histoire du patchwork aux USA dans la période concernée. A conseiller pour éviter les approximations et les à peu-près dont certains articles de blogs et de revues regorgent.
Le livre se décompose en quatre chapitres, après une préface de Robert Shaw.
Le chapitre 1 intitulé Becoming a quilting artist est consacré aux différentes démarches et part de la constatation qu'au début , il a fallu d'abord apprendre à faire un quilt; ensuite sont décrites minutieusement toutes les démarches et publications qu'elles soient proches de qu'on appelle traditionnel , ou qu'elles s'en éloignent déjà fondamentalement, avec évidemment selon les artistes des approches différentes. On y retrouve les débuts de beaucoup de grands de Michael James à Katie Pasquini Masopust . Jean Ray Laury ou Yvonne Porcella pour ne citer que quelques noms. S'y ajoute une revue de détails des magazines , livres stages et autres moyens d'apprendre auxUSA pendant ces années -là . les quilts qui illustrent ce chapitre sont éloquents : il suffit de les regarder pour s'apercevoir que lorsque la vogue est arrivée chez nous un bon dix ans plus tard, tout avait déjà été tenté en matière d'innovation : peindre sur les tissus, ajouter du plastique, mélanger tricot broderie et quilts, faire du figuratif.. et j'en passe . Il y manque juste les inventions chimiques de matériaux futurs ... (je pense au célèbre Tyvek) mais on y trouve déjà l'intégration de photos , l'usage des cyanotypes dont l'auteur du livre est spécialiste ...A méditer. et que lorsqu'on feuillette en vis à vis un livre d'art quilts actuels ou qu'on entend des artistes se glorifier parce qu'elles intègrent des nouveaux matériaux et que ce serait formidablement original et novateur .. . J'ai plutôt l’impression que depuis plus de quarante ans côté " innovation", on fait la même chose avec variantes personnelles, tout comme les artistes qui préfèrent user comme source de la géométrie et du tissu.
Une constante toutefois : la quasi disparition du tissu imprimé qui perdure à notre époque. Il semble que cela ait été le premier matériau à fuir ...le but étant de ressembler déjà ou à la peinture ou à ce qu'on appelle "fine arts". Un tissu uni teint ou peint c'est encore ce qui ressemble le plus à de la peinture et si on y ajoute du volume, à de la sculpture...
Le deuxième chapitre intitulé Quilts and other arts on view : il est consacré aux expositions et manifestations dans les musées. Et c'est là qu'on peut saisir toute la différence entre les USA et la France.. Disons le décalage dans le temps : nous n’intégrons un art comme art véritable que lorsqu'il est ressenti comme prestigieux .. En 1961 le Museum of modern art de New York ouvre une exposition intitulée" l'art de l'assemblage", mais consacré surtout aux autres arts ..plutôt qu'à l'assemblage d'étoffes. Selon l'auteur, c'était une porte entrouverte .
On suit histoire de ces expositions, jusqu'à celle du Whitney (cf article précédent) , et au delà , de quoi se faire une idée de ce qui était montré et comment il y a eu peu à peu un essor de l'activité .
Le chapitre 3 est consacré aux influences des mouvements politiques (problème racial, guerres du Vietnam, mouvement hippie etc .. ) donc sur le côté engagé de certaines démarches . Un passage intéressant étant réservé aux influences des mouvements féministes entre rejet et intégration, voire vecteur de la libération ... pourvu que ça ne ressemble pas à de l'ouvrage de dames. Le chapitre s'achève par l'évocation des ouvertures aux culture étrangères. Tout cela est trop fouillé et précis pour être résumé, mais on y apprend beaucoup.Et c'est très loin d'être simple, monolithique .
Le chapitre 4 Quilts craft and arts retrace l'importance des formations et savoirs artistiques autres intégrés peu à peu aux quilts , c'est forcément en rupture avec l'art populaire des débuts : artistes qui ont toutes plus ou moins fait les Beaux-arts, appris le dessin la peinture avant de venir aux quilts ce qui n'est pas en soi condamnable et pourrait être perçu comme un enrichissement, si on n'avait pas toujours refermant un tel livre le sentiment que l'âme de l'art premier s'y est quelque peu perdue au bénéfice exclusif des "vraies" artistes faisant du "vrai" art.
La boucle étant bouclée on comprend mieux les clivages chez nous dont nous avons hérité en les amplifiant parfois ...bref si on n'avait pas confondu évolution nécessaire et progrès automatique avec surévaluation de tout ce qui se présente comme "nouveau", ne l'étant pas toujours, et surtout pas chez nous, où nous avons pris le train avec dix wagons de retard!
La fin du livre est consacrée à un index et des appendices qui ne sont pas sans intérêt tel ce questionnaire distribué aux artistes et une abondante bibliographie (que je compte bien utiliser pour en savoir davantage encore) .
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Abstract design in American quilts
- Le 19/10/2012
Abstract design in American Quilts
Auteur Jonathan Holstein
éditeur The kentucky quilt project
1991
en anglais (acheté d'occasion)
Si vous avez entendu parler de l'exposition de 1971 du Whitney Museum qui fut une tentative de l'auteur (et collectionneur) et de sa compagne de faire reconnaître certains quilts de leur collection comme œuvres d'art et surtout d'obtenir un regard sur eux qui échappe à ce que je nomme le syndrome de la couturière, ce livre sera pour vous une mine de découvertes, car cette exposition c'est un peu comme l'Arlésienne, on en parle beaucoup, mais celles qui n'ont pas pu la voir ont rarement eu accès à autre chose que quelques articles qui effleurent le sujet.
Les 136 premières pages du livre sont consacrées au récit détaillé de la collection, de l'exposition de 1971, des réactions, des autres expositions qui ont suivi , y compris en 1972 à Paris , et toute la tournée qu'elle a faite. Tout est dit dans les moindres détails et il s'en dégage d'ailleurs une vision très vivante du monde du patchwork aux USA, non pas au niveau des livres techniques que nous connaissons bien, mais dans leur tentative pour être reconnus comme un art. Il fourmille d'anecdotes , et l'auteur ne manque ni de vivacité de style, ni d'humour .Cette biographie d'une exposition se termine à la deuxième "mouture" en 1991.
Pour moi la partie la plus intéressante c'est évidemment les photos des quilts. j'en connaissais quelques-uns qui ont été abondamment reproduits, tant en photographies qu'en étoffes, mais en revanche d'autres sont une totale surprise. Ces quilts comportent quelques crazys très sobres rien à voir avec les victoriens que l'auteur ne prise pas particulièrement , et sont presque tous issus de l'état de Pennsylvanie . Un seul Amish, superbe au demeurant . Les commentaires de l'auteur sont souvent pertinents et sans langue de bois. Il souligne plusieurs fois comment l'imperfection technique ajoute une dimension esthétique plus grande qu'une régularité ennuyeuse et si on adopte son regard , on s'aperçoit que cela saute aux yeux comme une évidence.
A méditer par les maniaques des points tous pareils et de l'équerrage sans défaut .
Et où s'aperçoit aussi que la célèbre boutade de Picasso "quand je n'ai plus de rouge, je prends du bleu"- ou l'inverse, était déjà appliqué par maintes quilteuses de la fin dui XIX siècle au début du XX....
Et une fois de plus je demanderai qu'on repense le mot "contemporain" en tant que style à la lumière de ce qu'on faisait à l'époque ... Beaucoup de "contemporains" des années 1990 -2000 n'ont pas cette fraîcheur dans l'invention et l'ingéniosité. ..quand encore ils/elles ont vraiment inventé, . sans doute parce que si les modèles existaient, on savait prendre ses distances avec eux pour des créations vraiment personnelles .Et anonymes .,
Et on a le sentiment qu'on partait des étoffes qu'on avait ,, quant à la roue des couleurs il est évident que pas un de ses qullts n'a été fait en l'utilisant....pourtant quel impact visuel !
Autre réflexion : la France attend toujours un Quilt revival qui échapperait aux récupérations par des intelligentsias et à la bobo -attitude d'une part et au côté club de loisirs détente d'autre part ... où on fait essentiellement de la couture..Et quid des quilts de notre époque vraiment créés avec inspiration et passion ? Bons pour les poubelles de l'histoire, toujours privés de cimaises, sauf si un collectionneur avisé etc ..Vaudrait-il pas mieux préserver en deçà ?
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Edrica Huws Patchworks
- Le 05/04/2012
Titre : Edrica Huws Patchworks
Auteurs : multiples
Edité par Daniel Huws
Manaman 2007
rédigé en anglais et gallois
Voilà un livre que je rêvais de posséder depuis que j'ai découvert l'artiste dans la revue Embroidery en 2007, lors d'une exposition de certaines de ses oeuvres Au Royaume-Uni. Il est à noter que l'artiste française Smaranda Bourgery lui avait consacré un article en septembre 1993 dans Les Nouvelles du Patchwork. Ce livre n'est pas un ouvrage avec modèles -et ça fait plaisir à quelqu'un qui comme moi défend le patchwork comme art et non comme loisirs créatifs essentiellement - mais un ouvrage retraçant la vie de l'auteur , sa formation, sa carrière artistique -qui commença tard dans sa vie en tant qu'artiste textile, et la majeure partie de l'ouvrage est consacrée à ce que j'aime voir : les oeuvres, avec parfois quelques idications de la genèse rédigées par l'artiste.
L'artiste à vécu en Angleterre, au pays de Galles dont son mari était natif, en France où elle eut un appartement à Paris rue Montorgueil, et fait des séjours au Japon où elle a exposé plusieurs fois.Certains de ses quilts comportent des tissus japonais savamment fondus dans les compositions.
Edrica Huws a vécu de 1907 à 1999 et ses dernières oeuvres datent de 1998 , notamment celles de la couverture et témoignent d'une même vitalité et force d'inspiration que les premières Le sujet de ses tableaux est toujours figuratif. Edrica avant de venir au patchwork en 1953 a été peintre et aussi poète. on souligne également sa passion pour les jardins et les fleurs sont effectiverment très présentes dans beaucoup de ses tableaux. Paysages, maisons , tout est composé avec une maîtrise remarquable de la matière et des tonalités. Mais là où je l'aime le mieux, c'est dans ses scènes intimistes qui sont en quelque sorte "habitées", elle n'a pas son pareil pour rendre en tissus le pli d'un torchon, le tombant d'un rideau ou la lettre déposée sur la table à côté du bouquet de fleurs(voir tableau sur la page suivante). On dit d'elle que de loin, ses oeuvres semblent des peintures, alors que de près c'est du patchwork dans ce qu'il a en quelque sorte de plus primitif, c'est à dire des étoffes récupérées souvent sur de vieux vêtements encore qu'on note qu'à la fin de sa vie Edrica ne répugnait pas à acheter des cotons spécifiques -le coton a sa préférence- pour créer. Le travail de détail montre des coutures très visibles qui feraient se récrier nos professeurs de patchwork et bien à tort. Je crois que dans aucun club actuel on ne le lui permettrait mais Edrica fort heureusement travaillait hors club ! J'imagine qu'on n'hésiterait pas vu les normes actuelles à la refuser à un concours, et on devrait bien méditer sur ce point-là aussi une fois le livre refermé.Pourtant Edrica savait coudre , mère de famille nombreuse elle faisait la garde-robe de ses enfants.Son choix d'assembler ainsi est donc déterminé et on y voit sa personnalité , son exigence n'était pas fort heureusement de rendre ses points normés et invisibles et même le contraire. Sa recherche picturale, elle, est extraordinaire. Les fonds sont souvent traités en rectangles irréguliers et les détails, où le motif de l'étoffe est utilisé tantôt de façon réaliste, tantôt dans une approche que je dirai plus métaphorique. L'orientation des pièces d'étoffes y est aussi capitale. Une observation minutieuse de ces surfaces c'est déjà un réel apprentissage, pour qui sait voir. Ces quilts appellent un double regard de près /de loin et c'est bien ce que tout patchwork devrait faire. Edrica comme beaucoup d'artistes venues d'autres arts graphiques a éliminé d'emblée les géométries dites traditionnelles, qu'elle jugeait ennuyeuses. Je crois qu'elles ne le sont pas si précisément on accorde au tissu le même regard que celui qu'elle a pour construire ses ouvrages textiles; le même sens notamment des motifs imprimés et de ce qu'ils peuvent rendre et dire indépendamment du sujet du tableau . et indépendamment surtout d'un aspect " zéro défaut !".
Une mention spéciale pour la présentation de Val Shields qui replace l'oeuvre d' Edrica dans l'histoire du patchwork, avec un judicieux parallèle avec l'oeuvre de Ruth Mac Dowell .Une remarque: les tableaux d'Edrica ne sont pas des quilts, mais de purs patchworks. Il serait temps d'ailleurs de dégager les tableaux textiles des normes du quilt et de la couture utilitaire dans toutes les expositions. On peut rêver...vu qu'on prend le chemin contraire.
Pour aller plus loin on peut visionner également sur You tube des videos sur l'oeuvre de l'artiste dont celle-ci
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Allie Aller's crazy quilting
- Le 07/03/2012
Titre : Allie Aller's crazy quilting
Auteur : Allie Allers
Editeur ;: C&T Publishing-2011
en anglais
Encore un livre sur les crazy quilts ! Apparemment construit, ce livre, de manière classique : un chapitre pour le matériel, un autre intitulé Créer vos tissus (par impression et transfert essentiellement), puis Bâtir son bloc (avec plusieurs méthodes d'assemblages ), les embellissements (habituels : broderie, ruban de soie, boutons etc ), une galerie d'inspiration et des modèles expliqués dont le dernier en pas à pas.
Structure classique donc , et si on excepte quelques incursions dans les technique dites "novatrices" - l'usage de la fibre Angelina par exemple, ce livre m'a surtout plu par ses qualités de rédaction : c'est clair, c'est vivant , c'est bourré de trucs pédagogiques, et par son honnêteté aussi :les emprunts à la brodeuse et artiste textile bien connue Sharon Boggon sont reconnus avec hommage à ce que l'auteur lui doit.Surtout ces crazys sont variés, avec un sens des couleurs admirable et ils évitent dans la composition la lourdeur si souvent inhérente à ce genre d'ouvrage. On y trouve des créations très contemporaines style paysage, d'autres en apparence plus classiques ..et justement non : elles ne le sont que dans le suivi des méthodes, pas dans l'esprit et c'est cela que j'apprécie : une sorte de fraîcheur dans l'inspiration qu'on ne trouve pas souvent. On pourrait reprocher que certaines compositions sont vraiment très chargées, surabondantes même et notamment les florales, mais la rigueur de la construction empêche le regard de se noyer et un crazy n'a pas vocation d'être "sobre".
Les quilts en eux-mêmes dans ce regard de près qu'appelle un crazy quilt révèle une foule de trouvailles intéressantes, de ces détails dont on se dit : "il fallait y penser!".
Pour moi un livre que j'aime à contempler et dont je n'épuiserai pas si vite tous les sujets d'émerveillement.
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Your machine's decorative stitches
- Le 03/02/2012
Titre: Your Machine's decorative stitches
Auteur :Karen Linduska
Editeur AQS publishing
2011
en anglais
J'aime aussi beaucoup ce petit livre qui a le mérite de développer un aspect de la broderie négligé, même dans les ouvrages d'art textile les plus récents où il est surtout question de piqué libre et de broderie main. Non que ces deux moyens d'expression textile soient négligeables, mais les points décoratifs, justement ça faisait un peu "parent pauvre". Souvent nous en avons un tas sur notre machine à coudre et nous pensons que c'est juste bon à faire de jolis galons le long des draps d'enfant ou des serviettes de toilette.
A celles qui croient que c'est juste du presse-bouton, que ce n'est pas vraiment créatif (le maître mot!) parce qu'on ne peut pas inventer , ce livre apporte un démenti .
Les premiers chapitres explorent les différentes sortes de points qu'on peut trouver sur les machines et sont emplis de conseils techniques utiles. Pas besoin d'ailleurs d'avoir forcément une machine très perfectionnée, l'auteur explique aussi comment adapter avec celle qu'on possède.
Le plus intéressant sont les chapitres qui montrent comment déformer et modifier les points existants ou bien sûr les combiner pour les rendre vôtres, et propose des exercices d'entraînement. On assiste parfois à une double métamorphose : celle du tissu de départ et celle des points qui perdent de leur "automatisme" pour devenir quelque chose qu'on choisit de faire. J'aime nien notamment, la manière dont dans les ouvrages proposés en dernière partie l'auteur altère les étoffes , par exemple pour en faire un tissu à carreaux avec des lignes de points de couleurs différentes. Ce livre propose des modèles, à reproduire pour celles qui le souhaitent et la méthode utilisée pour ces quilts est simplissime, on peut l'adapter à bien d'autres ouvrages. Les quilts sont de petites dimensions, toujours carrés -ce qui surprend au début, avec un graphisme et une composition très simple, l'accent est mis sur les couleurs et la texture produite par les points.
Certains dessins de fleurs en spirales notamment nécessitent une dextérité certaine et ne sont pas concevables de cette manière sur un grand quilt.
Mais c'est le genre de livre que j'apprécie précisément comme point de départ à une recherche personnelle, pour adapter les techniques et me les approprier exactement comme les points de la machine qu'on ne voit plus du même oeil après avoir lu cet ouvrage. -
MAVERICK QUILTS
- Le 15/01/2012
TITRE : MAVERICK QUILTS
Auteur : Alethea Ballard
Editeur C&T Publishing
2011
en anglais
J'avoue aimer beaucoup ce livre ne serait-ce qu'à cause du titre. Maverick signifie en effet "dissident", et l'auteur se définit elle-même comme une quilteuse dissidente. Dissidente, elle ne l'est pas comme souvent en éloignant l'art du quilt de ce qu'il est au départ : un assemblage d'étoffes, mais par la manière dont elle utlise des étoffes difficiles à assortir, atypiques, fantaisies. Le premier chapitre est d'ailleurs consacré au choix de ces étoffes. Nous avons toutes dans nos réserves ces grands tissus avec des motifs que nous n'osons pas couper, ou un peu clinquants ou encore au graphisme si fort qu'il défie l'association avec d'autres textiles.
Le second chapitre est consacré à l'assemblage et aux conseils pratiques, les suivants proposent des solutions pour caser ces tissus un peu hors du commun. On y trouve successivement : un quilt composé de rectangles de tissus à grands motifs floraux , un panneau présentant tout un ensemble d'imprimés qui a priori ne vont pas du tout entre eux et sont assez peu courants, des blocs "classiques" -enfin presque- insérés dans un grand imprimé qui tient la vedette,un carré dans le carré renouvelé par un choix d'étoffes aux tons acidulés et un savant mélange de faux unis et d'imprimés figuratifs, plusieurs quilts bâtis autour du tissu de bordure et parfois aussi de fond qui donne le rythme et la dominante l'ouvrage,et plusieurs idées pour utiliser les tissus en panneaux qui forment un tout ou un bel imprimé qui ne nécessite pas beaucoup d'ajouts. Pour chaque quilt l'auteur propose une deuxième version dans d'autres coloris, et avec d'autres styles d'étoffes, ce qui permet de constater à quel point le tissu fait le quilt.
Ce n'est évidemment pas le genre de livre dont on peut copier les modèles à la lettre, mais il donne envie de réfléchir sur son propre stock de tissus qu'on avait cru jusqu'alors inutilisables, et il offre des pistes pour se mettre en route .
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Une découverte...
- Le 13/01/2012
Le livre que je vous présente ici est un peu différent des autres... d'abord c'est un livre de...chimie, ensuite il a été écrit par un savant, Jean Girardin au XIX siècle.
Le rapport avec les quilts et les étoffes ? Le tome 4 dont je dispose, issu d'un ensemble intitulé : "leçons de chimie élémentaire" est un exposé complet sur les méthodes de teinture, et impression à l'époque, qui plus est orné de vrais échantillons et vous avouerez que toucher des étoffes datant de 1883...c'est quand même émouvant surtout quand on y apprend de plus tous les secrets de fabrication de ces petits imprimés qui ont été pour la plupart réutilisés avec des moyens plus modernes dans ces collections qu'on appelle "reproductions d'anciens".
La première partie du livre, consacrée aux plantes tinctoriales est très intéressante. quoique cet écrit soit à la fois technique, scientifique et didactique , c'est aussi rédigé dans un style remarquablement vivant, on y sent percer à tous moments l'enthousiasme de l'auteur pour les merveilleuses découvertes de la chimie.
Actuellement j'ai photographié l'ensemble de la dernière leçon, celle qui concerne l'impression sur étoffes et qui m'a semblé la plus intéressante. Contactez-moi si vous êtes intéressé (e). Je précise que la reproduction de ce type de livres n'assure pas une qualité parfaite, je ne suis pas équipée pour, mais je pense que c'est suffisamment lisible, surtout sur écran, pour être partagé, le cas échéant.Sous réserve que ce soit légal (ce que je crois au vu de l'ancienneté de l'ouvrage) et que je ne croule pas sous les demandes...