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fréquentation
- Le 02/06/2016
D'après Google Analytics, mon site est fréquenté par quelques centaines de personnes tous les mois et même visiteurs fugaces qui quittent tout de suite (la majorité) - , je les remercie; Je n'en tire ni gloire, ni profit, mais personne n'aime écrire dans le désert .. ou presque. Ce site est fait dans un désir de partage et le partage sans écho, ni retours, même s'il est existant, est très dur. Frustrant.On se demande au moins une fois par mois dans les bonnes périodes, plus en cas de coup de blues : pourquoi et surtout pour qui continuer.
Je remercie les 35 à 40 personnes qui passent d'une à dix minutes sur mon site. C'est déjà pas mal vu la durée d'attention moyenne virtuelle.
Mais ma tendresse et mon amitié va surtout -qu'on ne m'en veuille pas !- à ces 3 à 7 inconnus qui passent de 10 minutes à une demi-heure sur mon site et ce, régulièrement . Ce n'est peut-être pas les mêmes, mais le chiffre reste constant . Alors je les remercie : tous me donnent envie de continuer, mais ceux-là , mes endurants et mes fidèles, plus que les autres encore.
Je ne suis pas complaisante : je ne cherche pas à séduire un public , ni à le "fidéliser" ; je l'ai dit : je n 'ai rien à vendre.mais beaucoup à donner. Las : ce qui est gratuit se dévalorise de soi-même .
Je tiens pas non plus à forcer un intérêt en simplifiant ce que j'ai à dire de complexe.
Alors voilà : merci à ceux et celles qui me suivent, m'accordent un peu de leur temps que je sais précieux .Mes inconnus, de loin, je vous salue amicalement ! Et un merci de plus au deux ou trois très fidèles qui se reconnaîtront et me communiquent de temps à autre -en privé- leur ressenti sur mes publications. Le désert n'est plus désert où un seul coeur bat.
offrande
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Street art et art textile
- Le 27/05/2016
- Dans opinions
Depuis quelques années se dessine une tendance à investir la rue avec des oeuvres d'art textile : tricotées, crochetées ou même parfois peintes, témoin une artiste qui reproduit sur un trottoir un motif de dentelle géant.
J'ai moi-même participé en Belgique à deux manifestations de cet ordre, où on m'avait aimablement conviée . Et j'ai beaucoup apprécié !
La grande lessive en 2013Je le précise pour que ce qui suit ne soit pas pris pour un refus figé et conservateur psycho-rigide. Je trouve que c'est une excellente chose de montrer l'art textile ailleurs que dans le cadre domestique, le temps d'une prise de conscience qu'il existe, tout simplement.
Cela me réjouit donc et en même temps je m'interroge.
Ce qui est montré doit se plier aux exigences, précisément de la rue et du plein air, ce qui évidemment réduit un peu le champ des matériaux utilisables.C'est une contrainte à laquelle j'ai aimé me plier, pour sortir justement de mes habitudes, sans les renier pour autant.
Ensuite dans les oeuvres que je vois il y a souvent des sortes de poncifs géants en couleurs primaires, sans doute parce que la situation en extérieur ne permet pas la délicatesse et le fragile.Les matériaux qu'on peut utiliser doivent tenir le coup au vent, à la pluie, aux pollutions . Eventuellement au "tripotage". Voire aux déprédations.
Et justement c'est là que pour moi le bât blesse : c'est que censée mettre en valeurs nos arts, l'expérience en relègue toujours une bonne partie dans les tiroirs : tout ce qui n'est pas assez solide (voire fait grossièrement) , tout ce qui n'est pas de grande taille, tout ce qui n'est pas exposé en milieu citadin, bref on suit toujours peu ou prou les valeurs en vigueur imposées par l'époque. Le regard ira-t-il de l'extérieur vers l'intérieur (les oeuvres non exposables de cette façon ) ? Rien n'est moins sûr.Bref on est toujours dans l'optique arts majeurs-arts mineurs d'autant plus la définition même des arts dits mineurs touche toujours à la position par rapport à cette problématique : extérieur (c'est grand-noble et si longtemps réservé aux hommes) et intérieur : c'est petit, sans autre valeur que "décorative" . Je me suis toujours étonnée qu'on refuse de considérer que même dans le choix de motifs décoratifs, il puisse y avoir une expression personnelle et authentique. Tout motif déjà peut se lire comme une écriture ...
A partir de là montrer en extérieur des travaux d'art textile adaptés c'est éminemment louable, mais ça ne résout aucunement ce problème de relégation, le regard absent vers ces oeuvres en version intérieure,qu'on n'essaiera pas forcément davantage de connaître vraiment. J'y adhérerai sans rserve si cette tentative louable, je le répète, amène à mettre aussi des oeuvres textiles à côté des tableaux dans les musées Beaux-arts ...Je doute que ce soit le cas !
Je songeais regardant le motif de dentelle peint devant lequel posait fièrement une jeune artiste, à une merveille vue en 2004 au musée de Bayeux , fait par une créatrice dont je n'ai retenu que le prénom : Brigitte . Il s'agissait bien d'une création d'une grande subtilité, pas d'un poncif simplement exécuté,et qui évidemment ne pouvait être exposée aux intempéries et chronophage ( il faut aller vite , aussi ) . Et je me disais que la seconde avait beaucoup plus de chances d'être oubliée de la postérité que la première artiste et que pourtant la subtilité de son oeuvre et le travail requis -qui n 'était pas que de la seule virtuosité fabricatrice, mais une technique difficile mise au service d'une expression remarquable, aurait mérité qu'on s'y arrête et qu'hélas toujours pas de livres qui recense artiste par artiste ce qui se fait puisqu'on l'a classé abusivement "artisanat" d'art sans mouvements, sans démarche voire sans imagination . Ce n'est pas non plus du contemporain conceptuel et le moindre ramassis de fil informe adorné d'un beau discours philosophique aurait, lui aussi, plus de chances d'être remarqué et gardé .. On me dira on ne doit pas comparer, la visée n'est pas la même . Soit, mais ça me chiffonne quand même ; non pas toutes ces tentatives pour faire du street art plus ou moins textile, mais le fait que ça ne rend pas pour autant plus visibles et plus appréciées les merveilles délicates des artistes sans nom ...
Ces mouvements ne sont pas sans me rappeler le mouvement Pattern painting que j'ai souvent évoqué et qui s'appuyait sur les poncifs -motifs empruntés aux artisanats, dans une visée aussi de réhabilitation . Seulement, si les artistes ayant adhéré au mouvement sont dans les livres d'art, et les encyclopédies, tous ceux et celles qui ont créé en deça et au delà n'y figurent toujours pas, la réhabilitation on l'attend toujours ! Et le pire c'est que ça semble normal à tout le monde et que lorsqu'on évoque ce sujet on rencontre une indifférence phénoménale , une fausse attention polie (cause toujours c'est ton dada, mémère !) ou des sourires un peu ironiques. Alors une fois de plus, je demande qu'on aille y voir qu'on vide aussi les fonds de tiroirs de greniers et qu'on s'interroge . Pourquoi de l'art d'un côté et des chiffons négligeables de l'autre ?? Qu'on mette en regard les arts dits majeurs et les arts dit mineurs, ce que je fais parfois à la salle des machines.Sur cette photo, un quilt abstrait du XIX siècle antérieur à l'oeuvre de Paul Klee. ebvidemment la première oeuvre, cataloguée "art mineur " ne figure pas dans les histoires de l'art général puisque ces oeuvres en sont exclues comme étant décoratives. Est-ce si différent ?
L'architecture est un des Beaux-arts mais l'architecture intérieure elle est reléguée au rang d'art mineur. Décoratif est devenu progressivement synonyme de superficiel, sans imagination, superflu même. Il y aurait aussi le Beau réservé à une sorte de caste et le juste "joli" -le mot qui tue- pour ce qui sort d'imagination différentes et non formatées , côté délicat et nuancé on est sûre d'être cataloguée "joli" le Beau c'est exclusivement le fort ce qui tape à la gueule (pardon à l'oeil !) . L'extérieur donc est le domaine des hommes, l'intérieur assigné aux femmes. . Mais déjà tout ce qui est fait et doit rester pour des raisons de conservation protégé (on ne met pas non plus une peinture dehors , encore moins une aquarelle sous la pluie !) , l'intérieur ne devient artistique si c'est un lieu consacré à (galerie- musée ) voir édifice religieux . On a l'impression d'un culte dont les vernissages sont les cérémonies ...Qui a besoin de grands pêtres : commissaures d'expositions, décideurs divers, critiques , ce donne drroit à être pris au sérieux ! .Tant pis pour qui n'a droit ni à l'un, ni à l'autre ou ne souhaite pas se soumettre au protocole admis .Tout ce qu'il ou elle pourra bien créer sera nul et non avenu et l'intérieur des maisons reste un lieu à reconsidérer à cet égard. Je ne parle pas d'une jolie décoration style "maison et jardin "mais des oeuvres qui sont par force ou par choix personnel assignées à résidence. C'est tout différent.
Et puis, rêvons un peu ...
J'ai eu envie à côté et de façon complémentaire de créer un mouvement intitulé cas'art , de casa la maison et de toutes ces choses qui sont créées pas forcément en objets "utiles" mais pourquoi pas aussi des objets utiles puisque le design est un art à part entière, que le ready made est déjà de la vieille histoire .. Un lieu de reconnaissance artistique et non seulement autre qu'historique et patrimoniale, pour ces créations qui qui sont beaucoup trop fragiles pour être exposées dehors dont la maison (pourquoi la maison est-elle à ce point un non-lieu artistique adéquat ?) Avoir un lieu au moins virtuel centralisant les artistes oeuvres , leurs parcours ...: qui a fait quoi et comment ? Renseignements à donner : avec quelles techniques quels matériaux, quand , avec quelle visée ... collecter aussi les recensions sur quand il y en a eu - c'est le cas de celles qui exposent mais on peut créer dans a maison des merveilles pas juste jolies, sans avoir le désir d'expositions officielles et mondaines ...- et en osant enfin combler ce fossé creusé absurdement et artificiellement entre le soi disant "traditionnel" et le soi disant "contemporain" . juste cela : des créations et des artistes présentées , au sein d'une oeuvre et non une série d'ouvrages qu'on explique pour l'imitation éventuelle.Il ya beaucoup de parcours individuels éclatés , des groupes qui fonctionnent un peu comme des chapelles, mais il n' y rien qui regroupe globalement ces arts cachés de fonds de tiroirs.
S'il y avait d'aventure des personnes intéressées qu'elles me le fassent savoir , nous pourrions en discuter, voir si c'est faisable . .Je précise une fois de plus : je parle de créations (ou d'interprétations libres et avec source reconnues- interpréter ce n'est pas mettre du rouge à la place du bleu ou changer une bordure c'est métamorphoser le point de départ - )non de modèles exécutés à la lettre ou de très près d'après revues ou en kit . Sauf si c'est la créatrice du kit ou du modèle qui se manifeste . .Et c'est là, je le crains que ça risque de coincer. Je connais bien les us et coutumes de nos milieux textiles .
Mais tant pis : je tente. Silence réponds-moi !
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La grande parade 3
- Le 25/05/2016
- Dans présentation
Comme promis, un regard de plus près sur quelques panneaux.
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La grande parade -2
- Le 18/05/2016
La grande parade - 2
Considérant donc ces étoffes qui évidemment n'étaient pas faites "pour le patchwork", c'est à dire pas faites pour être mises ensemble dans une surface ,mais pour créer des vêtemnts Haute-Couture, d'époques et de styles très différents, avec des graphismes particuliers,de très grands motifs,; des contrastes parfois violents, très "typés" pourrait-on dire , J'ai cherché une idée qui leur donne à la fois unité, en respectant leur variété, leur côté caverne d'Ali-Baba .. C'est leur aspect, il faut le dire un peu "clinquant" parfois -on pourra dire "bling bling" mais qui m'a évoqué ces parades des cirques de mon enfance, avec fanfare et coups de cymbales...
J'ai d'abord cherché un plan qui me permette de mettre en valeur les motifs des étoffes, restant en admiration devant le travail des créateurs "premiers" , même s'il s'agit d'essais et parfois de "ratés" . J'avais toujours à l'esprit ce qu'il a fallu d'inventivité et de travail -souvent pénible- pour que je puisse, moi tenir ces étoffes. Et j'ai opté pour des lignes droites et simples et une surface modulable où les éléments étaient interchangeables, avec des surfaces assez grandes pur y inclure les motifs de plus grande échelle . Ensuite pour chaque panneau , j'ai choisi un schème de couleur allant du presque monochrome, à la polychromie parfois délirante sans complexes.
Chaque futur panneau a été plié sous forme de petit rouleau et numéroté.
Le travail technique a surtout consisté à stabiliser les étoffes : doubler les voiles notamment de coton uni . Et comme une quarantaine de panneaux étaient prévus, ce fut long !
En fait pour le moment seuls 24 sont achevés. Mais c'est suffisant pour une première édition . Donc à l'automne 2015 j'ai finalisé cette première série .
Et en mai 2016 un jour de grand beau temps j'ai déployé en plusieurs fois ces panneaux dans mon jardin . Exposition donc pour les nuages, les oiseaux ..pour le moment mais bien sûr outre que les photos sont partageables, j'espère bien étaler mes chiffons somptueux pour quelques visiteurs : concept d'exposition champêtre in situ et à la demande ... Et s'il pleut , la salle des machines est équipée d'un fil pour pavoiser ...en couleurs .
Idée que l'art peut exister même en dehors de tout regard officiel qui avalise, adoube et sanctifie. Je ne suis d'ailleurs pas hostile au principe d'exposer ces surfaces officiellement, si d'aventure on me le propose :-)., ce dont je doute.
Pas officielle donc mais bien réelle avec panneaux tangibles pour qui veut venir les voir et toucher, autour d'un café ou d'un thé comme d'habitude, l'exposition est donc déclarée - quand même- officiellement ouverte ce jour 18 mai 2016. Et ce, pour le temps que je trouverai des personnes intéressées à la voir.
Le détail des panneaux , du moins de certains pour ne pas lasser sera ajouté dans un troisième article.
NB : Dans mon esprit cette mise en scène aurait dû être synchronisée à la sortie de mon second livre consacré à ces belles soies. Mais outre qu'écrire un livre à contre-courant de ce qui se vend en la matière quand on est hors circuit art textile officiel reste une gageure , à la fois boudée par les "traditionnelles" et regardée avec dédain ou condescendance par les vraies artistes textiles qui font du vrai contemporain conceptuel novateur ... c'est dur dur .... c'est la rançon de l'indépendance que j'ai choisie, je ne m'en plains pas . L'énergie m'a manqué pour mener tous ces projets à bien alors j'ai privilégié la création, n'étant guère encouragée par l'idée d'avoir du mal à caser mes exemplaires, outre que l'aspect financier de l'entreprise joue aussi : je ne suis pas Crésus ... (ne pas compter trouver un éditeur si on ne fait pas du "pratique à copier" , ou si on ne hante pas les salons de vente de loisir créatif , donc si livre il y a, ce sera plus tard et seulement si je rencontre assez d'adhésion pour que ce soit viable. Je précise pour les adeptes de la pensée positive que la lucidité sur ce que je fais est réalisme et non manque d'espoir ou de courage.
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La grande parade - 1
- Le 16/05/2016
I. L'histoire de la collection
A la fin de l'année 2004, j'ai acheté sur un site d'enchères en ligne un lot d'échantillons issus des rebuts de la maison, Abraham, qui fut fournisseur de maints grands couturiers. Récupérés tout à fait licitement , je le précise, par un employé, dans les années 60 à 80 -peu de tissus étaient datés...
Certains portaient le logo ou le nom du couturier auxquels ils étaient destinés et beaucoup notamment l'abréviaion LAC pour Lacroix - ce que j'ai compris pour avoir trouvé le nom en entier plusieurs fois...
Les inscriptions techniques sur ces morceaux soigneusement découpés ont été le point de départ de la série Stigmates. Un autre quilt comme le Manteau de Flore a été construit quasiment exclusivement avec ces étoffes à l'exclusion du fond.
Bien que comportant parfois des défauts -d'où leur mise au rebut- ou étant des essais de teinture ou tissage, la plupart des étoffes étaient magnifiques, un vrai rêve de mille et une nuits et au fil des années j'ai récupéré tout ce que je pouvais de cette merveilleuse collection. Je me souviens de l'émerveillement au déballage quand me parvenait un carton ... et puis toute la "manutention" autour était elle-même une joie défroisser, trier, et déjà associer du regard, et ressentir ce que je nomme les visions de ce que je pourrais créer avec toutes ces merveilles.
Parfois je n'avais qu'un tout petit fragment d'une étoffe et parfois un grand morceau, j'ai aussi récupéré pas mal de bandes . Caprice a été fait en, grande partie avec ce "matériau" :
Naturellement, j'en ai glissé aussi ça et là dans beaucoup de mes surfaces en cours (et aujourd'hui encore) , j'en ai donné aussi et échangé selon la coutume des textiliennes !
Malgré tout devant l'abondance de ce stock, j'ai eu le sentiment que j'aurais du mal à tout utiliser, même un bout de chacune de ces étoffes et notamment de merveilleux voiles en mousselines de soie brochée et avec du lurex et avec lesquelles j'avais déjà composé le panneau Cocktail (offert depuis à l'ami qui m'a vendu cette merveilleuse collection ..à prix d'ami, justement !)
Alors l'idée m'est venue de ce que j'ai nommé La grande parade ( à suivre )
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Poésie- 2 Poésie et hermétisme
- Le 06/05/2016
Je pense qu'il y a des poésies différentes comme des arts différents. Ou plus exactement des voies différentes et un choeur composé de plusieurs voix.
Pendant très longtemps la poésie a été confondue avec sa forme en tant que genre littéraire, et pour beaucoup encore, qui pratiquent "naïvement" faire un poème c'est écrire un texte rimé, parfois- trop souvent- ce n'est que de la versification. Il y a le paquet cadeau, mais à l'intérieur c'est parfois vide.
A l'inverse beaucoup de personnes disent effectivement se détourner des formes modernes et contemporaines de poésie parce qu'elles n'entrent pas dedans: le poète écrirait pour lui seul et un petit groupe d'initiés qui posséderaient les codes, ce qui la rendrait élitiste au mauvais sens du terme Ce n'est pas mon avis, je précise!
Comme pour l'art contemporain et l'abstraction : on ne peut pas toujours décrire un tableau abstrait par rapport à une réalité tangible on ne peut pas expliquer certains poèmes par rapport à une logique basique. C'est même le contraire puisque tout, dans les deux cas, invite à un basculement des valeurs réalistes et pragmatiques, c'est à dire à abandonner ces deux exécutions sommaires des réactions premières :
cela ne représente rien (parce que je ne vois rien) - cela ne veut rien dire (parce que je cherche à comprendre) .
Je n'ai à cet égard qu'une expérience personnelle à partir de laquelle je me défends de généraliser.
Il m'a semblé quand j'écrivais que tout ce que je disais en poésie venait d'ailleurs. Il m'a toujours semblé que la poésie était un langage (des langages) à l'intérieur de la langue et ce même quand je lisais des textes écrits dans d'autres langues. Le latin par exemple disposait d'un double vocabulaire poétique et courant. Mais quand je parle d'autre langage je veux dire que l'hermétisme n'est problème que pour qui chercherait à traduire. Si vous voulez la poésie comme l'art et comme l'amour défie les explications (les clés) et les commentaires (la glose)
Plus on essaie d'expliquer, plus on s’égare –mais les errances mêmes ont intérêt !- et pourtant comme c'est riche, complexe et sujet à interprétations multiples on ne cesse de le faire...et on a raison, sans doute (c'est un moteur pour la réflexion, aussi) . elle met en route et peu importe où on va !
Oui j'ai écrit des textes que je ne peux pas expliquer ni m'expliquer (et j'en écris encore), mais il faut lorsqu'on entre en poésie ou dans un poème laisser à la porte ses vieux réflexes cartésiens. Sinon on reste dans l'extériorité et dans le formalisme.
Le poète n'est pas obscur par désir d'être obscur il l'est par nécessité : se dire qu'il l'a dit ainsi parce que pour lui à cet instant-là ça ne pouvait se mettre en mots, sonorités, images que de cette façon-là.
Qu'on lise ou qu'on écrive il faut accepter de se bouger ailleurs , pas une question de comprendre mais de sentir comme on éprouve par exemple un tableau, ou mieux une musique. Pas forcément à cause du rythme des images et de la musique des mots mais un peu grâce. de tout cela . On peut commenter une musique quand on est musicologue mais le ressenti de la personne qui l'écoute comme celui du musicien qui l'a composé est rigoureusement indicible. Et la part de création est aussi dans ce champ-là.
De cet indicible la poésie hermétique (ou perçue comme telle ) se fait trace.
Je pense qu'il faut distinguer cette difficulté des poésies qui ne s'ouvrent pas à un sens rationnel de celle des textes de fonds à tendance philosophique qui eux sont ardus et nécessitent des bases, des connaissances. Là il n'est besoin d'autres connaissance que celle de sa qualité d'homme.
Pas même besoin d'initiation les mots les rythmes les associations d'images de sens d'idées vous portent et même si on ne saisit pas tout c'est assez parfois pour produire émotion et même bouleversement. Il faut y arriver sans préjugés plus difficile à obtenir, nous sommes tous formatés autrement !- Nous marchions : il faut apprendre à voler alors que nous n'avons pas d'ailes.
La poésie dite hermétique nous met dans un autre état de conscience non rationnel; on joue le jeu ou pas...
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Les mythologies intérieures
- Le 05/05/2016
Il y a quelques semaines, j'ai décidé de faire imprimer ce recueil de textes écrits sur une longue période de ma vie, et dont j'explique que c'était des histoires que j'aimais à me raconter avant de m'endormir. On dira : sans prétention littéraire , si en avoir c'est prétendre à révolutionner la manière d'écrire ... C'est mon livre le plus long -en nombre de pages - Quelques-uns de ces récits ont été écrits pour mes enfants et tous sont enchâssés dans le dernier la Bienveillante.
Il me reste quelques exemplaires - même un faible tirage un auteur pas vraiment reconnu a du mal à l'écouler - sans doute en vertu de l'idée qu'on a que si le texte n'a pas un vrai éditeur, il serait, alors médiocre. Je puis le dire : je n'ai pas cherché d'éditeur.
Donc si d'aventure, quelqu'un passant ici avait envie d'en lire plus que la "bonne feuille" que je publie ci-dessous, et qui est un travail numérrique hoprs-texte .qu'il m'écrive sur chiffondart@aol.com. Le prix du volume est le prix coûtant plus frais d'envoi 10 euros pour 300 pages environ ...de lecture dépaysante, je l'espère.
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les cahiers de la femme-aiguille
- Le 16/03/2016
- Dans présentation
Le premier cahier
Couverture image numérique créée par l'auteur d'après un dessin personnel .
A l'été 2015, quand j'ai commencé à recevoir quelques visiteurs à la salle des machines, les questions posées m'ont donné envie de rédiger, a posteriori, ces cahiers d'élaboration. Depuis que je fais du patchwork, je prends des notes, je compose et modifie mes plans et dessins, je prends aussi parfois des photos des "chantiers". Le but au départ était surtout de me repérer dans les nombreuses surfaces que je mets en route en même temps. Et puis lorsque j'ai travaillé pour des revues, de retrouver les cheminements pour rédiger des explications techniques. lesquelles, je le précise font partie de ce que je nomme la genèse, un peu un travail d'architecte, à ce stade. Mais il n'y a pas que ce travail-là, il ya aussi- et surtout- celui qui vient des envies, des désirs, des bouffées d'inspiration, des matins où on se lève en se disant "et si je bâtissais avec ..telles ou telles étoffes". Etoffes et pas forcément "couleur". Les motifs, les styles sont aussi essentiels et cela le public l'ignore puisque les analyses en France sont inexistantes sous ce critère . Forcément : à part quelques spécialistes d'histoires des tissus, qui ont surtout un regard scientifique sur la matière , personne ne pose le tissu comme medium en ce qu'il est,toutes caractéristiques comprises, y compris les motifs qui font "trop patchwork" et sont considérés comme un écueil à l'expression artistique en vogue surtout en période de minimalisme dominant. C'est un cahier d'artiste qui étudie son medium, avec passion et précision; ..Ici, dans une optique d'assemblage de mise en juxtaposition. non pas chercher "ce qui va ensemble" surtout si déjà on a acheté du pré-assorti, mais ce qui s'harmonise dans cette surface-là, osant le trop, la dissonnance. Pas la tarte à la crème des bons goûts convenus, mais pas non plus la transgression pour le plaisir de transgresser . C'est immature, dans les deux-cas, à mes yeux . Non : des cheminements, des essais des épreuves , des échecs aussi . Tout ne prétend pas être réussi si tant est qu'en art ce mot ait un sens ! .
Le cahier tient compte aussi des modifications au fil des mois -et parfois années. Il indique aussi où le quilt ou le tableau textile se trouve et dans quel état quand il existe toujours.
Elaboration du quilt Sésame ouvre-toi qui changea de disposition plusieurs fois !
La source qui n'est pas le modèle -voir cet article pour la différence - est aussi indiquée. En milieu patchwork , j'ai constaté, encore et encore, que la différence n'est pas bien établie, qu'on laisse toujours croire qu'on a "tout" fait alors que ce n'est pas le cas ,ou que si c'est le contraire, on ne le dit pas non plus, toujours acceptant de dévaloriser alors son propre travail de création pour ne pas chagriner peut-être ses camùarades de clubs ou d'atelier. . De toutes façons, quand la source est du géométrique dit à tort traditionnel; on estime dans les milieux de décideuses ès patchwork et ès art textile ce depuis presque 15 ans, que c'est surtout de la couture. . La géométrie en "carrés" condamne à cela .Ce serait du "traditionnel" sans imagination, forcément "américain" etc.Donc on ne pourrait briller que par une exécution parfaite. Je m'opppose à cette conception du patchwork fondée sur les géométries régulières depuis que j'en fais !
C'est donc aussi pour distinguer ce que je conçois et crée de ce qui est copié et juste fabriqué ou interprété. Ici même si dessin de carré en noir et blanc sont souvent le point de départ (quel artiste n'en a pas ? )
Elaboration du quilt Jours de fête qu'on peut voir sur ce site
Quelques ouvrages sont des interprétations et c'est signalé, comme sur ce site. La majorité -plus d'une centaine- a demandé donc ce travail d'élaboration personnelle . Et si une inspiration est dominante, elle est signalée, comme je le vois faire à mes amis artistes , sans que cela les empêche d'exposer ou d'être reconnus. Chez eux on parle de "filiation", mais elle est alors reconnue .Sinon on appelle cela tricher.
Ce travail témoigne de ma création, et l'intention est aussi, à présent et de plus en plus, de montrer au public les coulisses d'un art très méconnu et très rarement montré sous cet aspect-là , même si ce mot public peut faire sourire pour mes queqlues visiteurs -ils ne sont pas moins importants qu'un grand nombre anonyme!
J'incite toutes celes qui créent réellement à faire de même . Il est vital pour notre art que toute la partie élaboration conception quand elle est personnelle ne soit pas occultée par la virtuosité technique qui nous relègue dans le ghetto soit loisirs , soit artisanat uniquement reproductif . On voit mieux dans de tels cahiers si la personne est capable de composer par elle-même. après que ce soit jugé original , artistique ou pas est une autre histoire, mais il faut comprendre quje sans travail de conception personnelle point d'art au sens actuel (et non contemporain!) du terme. Toute création n'est pas art, mais on admet qu'il ne saurait y avoir art sans création.
Je sais, je l'ai déjà dit, maintes fois, mais tant que je ne serai pas davantage entendue , je m'obstinerai ....
Elaboration du quilt Y'a de la joie