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ode à la mémoire ...
- Le 06/09/2016
- Dans opinions
Ode à la mémoire ...
Je re-regardais sur Facebook une oeuvre qui y est régulièrement partagée et que j'aime énormément (et pour cause!) il s'agit de la célèbre Ode à l'oubli de l'artiste grande s'il en est Louise Bourgeois. On peut en voir l'histoire sur ce lien , et sur quelques autres.
L'esprit dans lequel ce livre est créé, ce rôle des tissus comme vecteurs de mémoire et témoins de notre vie est pourtant aussi présent dans d'autres oeuvres moins médiatisées, moins relayées pour ne pas dire inconnues du public, ce que je trouve dommage. Le rôle de ce blog est principalement de faire connaître ce qui l'est peu, ou l'est moins.
Alors j'ai voulu en parler pour mémoire , non seulement des étoffes mais de toutes celles qui ont travaillé autour de leurs fragments comme témoins de leur passé, tissage de leurs vies souvent humbles ou jugées ordinaires.
Et d'abord évoquer cette oeuvre faite à l'initiative de l'association ATD quart monde , et dont je me suis rendu compte que très peu la connaissaient dans le monde du patchwork et de l'art textile. Ne parlons pas du reste du monde de l'art ! J'ignore les raisons de cet oubli, qui n'est pas seulement d'un medium (le tissu) mais d'une oeuvre. On l'a appelé le Family quilt ou le patchwork de nos vies. "morceaux d'histoire de familles du Quart Monde, des cinq continents."
Le principe était de demander, à des personnes de milieu défavorisé dans des pays variés, un morceau d'étoffe qui avait compté dans leur vie, accompagné d'une phrase disant pourquoi. Ces morceaux ont été ensuite réunis dans une surface -on a utilisé un block log cabin libre pour les présenter. Il est à noter que les Guildes de patchwork en ont très peu parlé , en France notamment , elles n'en ont peut-être pas eu connaissance. J'en ai découvert l'existence par une amie qui m' avait envoyé une des cartes du coffret et j'ai voulu en savoir plus. . L'oeuvre pourtant a été présentée aux Nations Unies le 17 octobre 1994. Atd quart monde a vendu alors un coffret contenant l'histoire de ce patchwork , et des cartes postales représentant les morceaux d'étoffes et les phrases d'accompagnement. J'ai acquis plusieurs coffrets dont il m'est resté un -presque entier ! Je donne aussi le lien de l'association ATD quart monde , qui n'édite plus ce coffret . C'était il y a plus de vingt ans, il est vrai . Mais on peut, si on le désire l'aider à aider, d'une autre façon.
Quelques fragments....
Brassière d'été de nos enfants d'avant qu'on ne nous les retire...
Bleu de travail d'un jeune sans travail ...
Morceau de robe, j'aimerais qu'on en prenne grand soin : il est le témoin de tout ce que j'ai enduré
Pan de rideau pour faire un chez nous dans notre caravane.
Toutes sont touchantes , certaines sont déchirantes.
Cette oeuvre pourtant est bien dans la lignée de celle de la grande Louise , à l'exception du fait qu'elle est collective et populaire ...faite par des non-artistes , qui plus est (les couseuses sont restées anonymes ). Je ne dispose pas ou plus d'image en couleurs de l'ensemble, mais ce cliché en noir et blanc qui donne une idée de l'aspect général. (cliquer pour mieux voir)
Je vous laisse juge de leur importance .
Au delà j'évoquerai aussi une fois de plus -j'y tiens- toutes ces anonymes ou inconnues dont -par le patchwork- le tissu a été le medium et qu'on a réduites le plus souvent à leur fonction utilitaire ou décorative . Surface ne vaut pas livre pour la caution intellectuelle de la chose et je le sais d'autant mieux que créant les deux, je vois combien la forme magnifie le fond et l'accueil n'est pas le même.. J'aimerais quand même qu'on y voie un jour, dans ces surfaces comme des pages juxtaposées de livres de vies ordinaires puisque jugées telles, ce qu'on y a mis de travail de mémoire par les étoffes ...car s'il y a "oubli" on peut se demander de quel côté il se trouve. Oubli du tissu certes que des grandes ont eu raison de souligner e d'illustrer splendidement , mais oubli surtout de tout ce passé textile jugé sans nos démarches importantes et donc voué à ce que je nomme "ghettoïsation" .
J'espère par cet article inviter à regarder dans le medium tissu, vecteur de mémoire et matière pour créer, expressive et tellement empreinte de vie, tout ce que des femmes-le plus souvent - en ont fait . Pas seulement les plus grandes, qui n'ont pas trop besoin qu'on les promeuve et que je salue,pourtant !
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Motifs
- Le 31/08/2016
- Dans présentation
Motivations et motifs
Motivations est une série de petits formats fondés sur ce que m'inspirent les motifs sur les tissus en eux-mêmes et non en recomposition d'ensemble, comme en patchwork . C'est un autre abord , même s'il est lié.
Dans ma collection de textiles, il m'arrive d'isoler un fragment , et d'avoir envie d'utiliser son dessin et sa composition comme point de départ.
Le plus simple comme dans ce début de série intitulé "Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre", c'est le tissu métamorphosé. La tendance actuelle est plutôt de le faire avec force peinture et teinture, ce qui certes est intéressant, mais pour moi , l'art du peintre et du teinturier sont connexes à l'art des fils et du tissu qui constitue, lui; ma valence d'élection . Je ne m'interdis pas de le faire, mais j'essaie d'abord de transformer par la broderie et les méthodes "classiques" de mon art. Je cherche une réécriture de l'étoffe, en gardant tout de même les caractéristiques.transformation et non défiguration, donc.
Un autre abord consiste à établir un dessin d'ensemble à partir du fragment d'un motif. Le tissu d'origine est alors, en grande partie "oublié " et le travail consiste à trouver un moyen de rendre chaque élément du dessin de départ en textile (application, broderies) etc.
D'autres fois, le motif lui même est découpé et réinterprété de diverses manières sur un fond avec présence d'un fragment du tissu d'origine, tel quel, intégré ( le petit rectangle en bas à gauche)
D'autre pistes seront développées dans d'autres articles ...à suivre donc.
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cahier de technologie - publication début
- Le 07/08/2016
- Dans petits trésors
Comme promis, j'ai commencé de retranscrire le cahier de technologie évoqué au billet précédent.
Les articles sont dans la rubrique Articles divers : (descendre l'ascenseur ...)
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Cahier d'élève en technologie textile (années 1929-1931)
- Le 02/08/2016
- Dans petits trésors
Dans ma série Petits Trésors, je présente ici ma dernière trouvaille : deux cahiers datant des années 1929 à 1931, contenant un cours manuscrit pris par une élève de seconde industrielle,corrigé et noté par son professeur . Excellente élève si on en juge par les notes et le peu de fautes d'orthographe ! Sans compter l'élégance des écritures ...
Les deux cahiers ne se suivent pas , mais ce que je possède est suffisamment riche et complet pour se faire une idée de l'industrie textile à cette époque qui m'est chère car ce fut la jeunesse de mes parents, qui se sont mariés en 1929. J'ai retrouvé au passage des noms d'étoffes évoqués par ma mère, qui les connaissait très bien - cette science faisant partie alors de ce qu'on nommait "économie domestique" - et notamment le Tobralco.... et beaucoup d'autres.
L'intérêt de ce document, outre de donner une idée dont la technologie textile était enseignée à l'époque , est aussi d'en expliquer très clairement les matières et les modes de fabrication. On y apprend beaucoup si on lit attentivement. C'est très différent des autres catalogues d'échantillons commerciaux que je possède de la même époque, et quasiment complémentaire.
Mais le merveilleux de la chose c'est les échantillons -il y en a des centaines - certains en mauvais état , certes, que j'ai dépoussiérés délicatement et placés sous un tulle de protection , mais la plupart encore très frais. Taches de colle aussi , bref c'est comme on dit "dans son jus" .
Outre les tissus on trouve aussi ce qui les complète et est utilisé dans la couture ou la chapellerie et l'art de la fourrure. Ames sensibles s'abstenir, à l'époque personne ne se préoccupait de "sensibilité animale" , et encore moins de préservation des espèces . Il n'y a pas d'échantillons de fourrure naturelle, mais plusieurs pages consacrées aux différentes sortes de cuirs.
Dans les matières utilisées dans la décoration , on croise le celluloïd -que les anciennes ont connu -j'ai eu une poupée en cette matière- et la galalithe, issue de la caséine de lait, d'où son nom (gala signifie lait en grec ancien et lithos pierre ).On notera aussi que l'usage de l'ivoire ne semble pas un crime, non plus , mais que l'ivoire végétal existe déjà .
Des pages aussi très intéressantes sur les dentelles et le passage du manuel au mécanique (et la farouche concurrence, à cet égard , les modèles qu'on se "piquait" , déjà !) .
A ce point que, si j'ai le temps , je me propose de retranscrire ce qui est manuscrit et de publier l'essentiel de ce livre-ci -avec photos de l'original, bien sûr -, au moins ce qui concerne le textile à proprement parler, dans une série d'articles, parce que je trouve qu'il possède un intérêt réel pour toutes les personnes qui ont une passion pour le tissu qu'elle soit scientifique, historique ou artistique .Cela pourra se faire dans les mois suivants. pour la transmission, comme on dit .
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Selmy Accilien, un poète haïtien
- Le 21/06/2016
Exceptionnellement, je présenterai ici un poète, que j'ai eu la chance de rencontrer-virtuellement, comme on dit- et dont les textes m'ont beaucoup remuée. je partage avec vous cette émotion ...
Selmy Accilien , une âme et l’univers.
Lorsque j’ai lu un poème de Selmy Accilien pour la première fois, en Décembre 2015, j’ai eu tout de suite conscience qu’il se passait en moi quelque chose d’inhabituel .
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Plongée en apnée tout d’abord dans un univers , à la fois matériel où faune et flore sont si présentes qu’on croit sentir et toucher constamment tous les éléments évoqués ,qui ne le sont pourtant que par rapport à une âme qui les fait sa propre chair. « L’épiderme de laurier-rose » ou « je suis un chiendent d’herbivores » et le « vent des mots » évoqué par le poète haïtien alors nous emporte au cœur d’autre chose qu’un décor qui serait,pour nous, exotique .
Il y a une assimilation quasi constante de cette âme à cet univers à la fois réel et rêvé. Et moins rêvé qu’évoqué puissamment.
Les images recèlent toujours une profonde originalité et surprennent le lecteur par une sorte de choc constant du concret et de l’éprouvé , on songe parfois à des collages mais moins surréalistes que symboliques.
Quand on lit Sur la tige de l’amour, on a conscience d’une force essentielle qui amène les mots , d’un contact avec un être qui s’éveillant, ébranle le monde. Ce n’est pas si ordinaire, cette puissance d’évocation, ce souffle, sans grandiloquence aucune, qui ne viennent ici d’aucune rhétorique, d’aucun procédé, mais du profond d’un être qui sait trouver en lui cette dynamique et la métamorphoser en mots, en expressions justes. Un peu comme une montagne qui surgirait de terre dans la simplicité de son irruption.
Mais ces poèmes sont aussi des poèmes d’amour et de désir . . Jalonnée de prénoms de femmes aimées , évoquées chantées et même « incantées », infusées dans une ardeur tendre ..
Ton sourire est une brise inédite
Tatouant ma peau d’un baiser extatique
Le désir se dit sans ambages, mais sans crudité provocante, la tendresse est derrière chacun des mots :
L’alose aura envie de ton ventre velouté
Pour une natation sublime
Ma langue attendra le couloir de tes seins
Pour un voyage éternel
Pourtant tout le recueil est aussi empreint d’une souffrance, mais pas d’une souffrance romantique de convention , celle de quelqu’un que le malheur et la tragédie de sa famille et de son peuple ont touché, souffrance aussi des incompréhensions du monde et de l’amour.
Oui je couds
Je cours mort
Il est vrai que le vent m’emporte en exil.
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A travers cet univers, est souvent évoqué l’appel d’un autre monde , le désir d’un départ.
Je t’emmènerai là-bas
Où les outardes étendront leurs ailes
Rien non plus de statique dans ces textes : tout se transfigure, et le lecteur à l’impression étrange d’un texte d’animation, comme il existe des films d’animation (anima étant le souffle vital qui donne la vie et le le mouvement )
Sur la tige de l’amour
J’ai vu des rouges à la place des noires
J’ai vu des blondes la place es brunes
Le texte convie à cette mouvance, à ces émotions diverses et essentielles .Laissons-nous porter !
Jacqueline FISCHER
Selmy Accilien Sur la tige de l’amour, Quand le temps est en vertige éditions du Pont de l’Europe. Pour acheter le recueil : editionsdupontdeleurope@orange.fr
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fréquentation
- Le 02/06/2016
D'après Google Analytics, mon site est fréquenté par quelques centaines de personnes tous les mois et même visiteurs fugaces qui quittent tout de suite (la majorité) - , je les remercie; Je n'en tire ni gloire, ni profit, mais personne n'aime écrire dans le désert .. ou presque. Ce site est fait dans un désir de partage et le partage sans écho, ni retours, même s'il est existant, est très dur. Frustrant.On se demande au moins une fois par mois dans les bonnes périodes, plus en cas de coup de blues : pourquoi et surtout pour qui continuer.
Je remercie les 35 à 40 personnes qui passent d'une à dix minutes sur mon site. C'est déjà pas mal vu la durée d'attention moyenne virtuelle.
Mais ma tendresse et mon amitié va surtout -qu'on ne m'en veuille pas !- à ces 3 à 7 inconnus qui passent de 10 minutes à une demi-heure sur mon site et ce, régulièrement . Ce n'est peut-être pas les mêmes, mais le chiffre reste constant . Alors je les remercie : tous me donnent envie de continuer, mais ceux-là , mes endurants et mes fidèles, plus que les autres encore.
Je ne suis pas complaisante : je ne cherche pas à séduire un public , ni à le "fidéliser" ; je l'ai dit : je n 'ai rien à vendre.mais beaucoup à donner. Las : ce qui est gratuit se dévalorise de soi-même .
Je tiens pas non plus à forcer un intérêt en simplifiant ce que j'ai à dire de complexe.
Alors voilà : merci à ceux et celles qui me suivent, m'accordent un peu de leur temps que je sais précieux .Mes inconnus, de loin, je vous salue amicalement ! Et un merci de plus au deux ou trois très fidèles qui se reconnaîtront et me communiquent de temps à autre -en privé- leur ressenti sur mes publications. Le désert n'est plus désert où un seul coeur bat.
offrande
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Street art et art textile
- Le 27/05/2016
- Dans opinions
Depuis quelques années se dessine une tendance à investir la rue avec des oeuvres d'art textile : tricotées, crochetées ou même parfois peintes, témoin une artiste qui reproduit sur un trottoir un motif de dentelle géant.
J'ai moi-même participé en Belgique à deux manifestations de cet ordre, où on m'avait aimablement conviée . Et j'ai beaucoup apprécié !
La grande lessive en 2013Je le précise pour que ce qui suit ne soit pas pris pour un refus figé et conservateur psycho-rigide. Je trouve que c'est une excellente chose de montrer l'art textile ailleurs que dans le cadre domestique, le temps d'une prise de conscience qu'il existe, tout simplement.
Cela me réjouit donc et en même temps je m'interroge.
Ce qui est montré doit se plier aux exigences, précisément de la rue et du plein air, ce qui évidemment réduit un peu le champ des matériaux utilisables.C'est une contrainte à laquelle j'ai aimé me plier, pour sortir justement de mes habitudes, sans les renier pour autant.
Ensuite dans les oeuvres que je vois il y a souvent des sortes de poncifs géants en couleurs primaires, sans doute parce que la situation en extérieur ne permet pas la délicatesse et le fragile.Les matériaux qu'on peut utiliser doivent tenir le coup au vent, à la pluie, aux pollutions . Eventuellement au "tripotage". Voire aux déprédations.
Et justement c'est là que pour moi le bât blesse : c'est que censée mettre en valeurs nos arts, l'expérience en relègue toujours une bonne partie dans les tiroirs : tout ce qui n'est pas assez solide (voire fait grossièrement) , tout ce qui n'est pas de grande taille, tout ce qui n'est pas exposé en milieu citadin, bref on suit toujours peu ou prou les valeurs en vigueur imposées par l'époque. Le regard ira-t-il de l'extérieur vers l'intérieur (les oeuvres non exposables de cette façon ) ? Rien n'est moins sûr.Bref on est toujours dans l'optique arts majeurs-arts mineurs d'autant plus la définition même des arts dits mineurs touche toujours à la position par rapport à cette problématique : extérieur (c'est grand-noble et si longtemps réservé aux hommes) et intérieur : c'est petit, sans autre valeur que "décorative" . Je me suis toujours étonnée qu'on refuse de considérer que même dans le choix de motifs décoratifs, il puisse y avoir une expression personnelle et authentique. Tout motif déjà peut se lire comme une écriture ...
A partir de là montrer en extérieur des travaux d'art textile adaptés c'est éminemment louable, mais ça ne résout aucunement ce problème de relégation, le regard absent vers ces oeuvres en version intérieure,qu'on n'essaiera pas forcément davantage de connaître vraiment. J'y adhérerai sans rserve si cette tentative louable, je le répète, amène à mettre aussi des oeuvres textiles à côté des tableaux dans les musées Beaux-arts ...Je doute que ce soit le cas !
Je songeais regardant le motif de dentelle peint devant lequel posait fièrement une jeune artiste, à une merveille vue en 2004 au musée de Bayeux , fait par une créatrice dont je n'ai retenu que le prénom : Brigitte . Il s'agissait bien d'une création d'une grande subtilité, pas d'un poncif simplement exécuté,et qui évidemment ne pouvait être exposée aux intempéries et chronophage ( il faut aller vite , aussi ) . Et je me disais que la seconde avait beaucoup plus de chances d'être oubliée de la postérité que la première artiste et que pourtant la subtilité de son oeuvre et le travail requis -qui n 'était pas que de la seule virtuosité fabricatrice, mais une technique difficile mise au service d'une expression remarquable, aurait mérité qu'on s'y arrête et qu'hélas toujours pas de livres qui recense artiste par artiste ce qui se fait puisqu'on l'a classé abusivement "artisanat" d'art sans mouvements, sans démarche voire sans imagination . Ce n'est pas non plus du contemporain conceptuel et le moindre ramassis de fil informe adorné d'un beau discours philosophique aurait, lui aussi, plus de chances d'être remarqué et gardé .. On me dira on ne doit pas comparer, la visée n'est pas la même . Soit, mais ça me chiffonne quand même ; non pas toutes ces tentatives pour faire du street art plus ou moins textile, mais le fait que ça ne rend pas pour autant plus visibles et plus appréciées les merveilles délicates des artistes sans nom ...
Ces mouvements ne sont pas sans me rappeler le mouvement Pattern painting que j'ai souvent évoqué et qui s'appuyait sur les poncifs -motifs empruntés aux artisanats, dans une visée aussi de réhabilitation . Seulement, si les artistes ayant adhéré au mouvement sont dans les livres d'art, et les encyclopédies, tous ceux et celles qui ont créé en deça et au delà n'y figurent toujours pas, la réhabilitation on l'attend toujours ! Et le pire c'est que ça semble normal à tout le monde et que lorsqu'on évoque ce sujet on rencontre une indifférence phénoménale , une fausse attention polie (cause toujours c'est ton dada, mémère !) ou des sourires un peu ironiques. Alors une fois de plus, je demande qu'on aille y voir qu'on vide aussi les fonds de tiroirs de greniers et qu'on s'interroge . Pourquoi de l'art d'un côté et des chiffons négligeables de l'autre ?? Qu'on mette en regard les arts dits majeurs et les arts dit mineurs, ce que je fais parfois à la salle des machines.Sur cette photo, un quilt abstrait du XIX siècle antérieur à l'oeuvre de Paul Klee. ebvidemment la première oeuvre, cataloguée "art mineur " ne figure pas dans les histoires de l'art général puisque ces oeuvres en sont exclues comme étant décoratives. Est-ce si différent ?
L'architecture est un des Beaux-arts mais l'architecture intérieure elle est reléguée au rang d'art mineur. Décoratif est devenu progressivement synonyme de superficiel, sans imagination, superflu même. Il y aurait aussi le Beau réservé à une sorte de caste et le juste "joli" -le mot qui tue- pour ce qui sort d'imagination différentes et non formatées , côté délicat et nuancé on est sûre d'être cataloguée "joli" le Beau c'est exclusivement le fort ce qui tape à la gueule (pardon à l'oeil !) . L'extérieur donc est le domaine des hommes, l'intérieur assigné aux femmes. . Mais déjà tout ce qui est fait et doit rester pour des raisons de conservation protégé (on ne met pas non plus une peinture dehors , encore moins une aquarelle sous la pluie !) , l'intérieur ne devient artistique si c'est un lieu consacré à (galerie- musée ) voir édifice religieux . On a l'impression d'un culte dont les vernissages sont les cérémonies ...Qui a besoin de grands pêtres : commissaures d'expositions, décideurs divers, critiques , ce donne drroit à être pris au sérieux ! .Tant pis pour qui n'a droit ni à l'un, ni à l'autre ou ne souhaite pas se soumettre au protocole admis .Tout ce qu'il ou elle pourra bien créer sera nul et non avenu et l'intérieur des maisons reste un lieu à reconsidérer à cet égard. Je ne parle pas d'une jolie décoration style "maison et jardin "mais des oeuvres qui sont par force ou par choix personnel assignées à résidence. C'est tout différent.
Et puis, rêvons un peu ...
J'ai eu envie à côté et de façon complémentaire de créer un mouvement intitulé cas'art , de casa la maison et de toutes ces choses qui sont créées pas forcément en objets "utiles" mais pourquoi pas aussi des objets utiles puisque le design est un art à part entière, que le ready made est déjà de la vieille histoire .. Un lieu de reconnaissance artistique et non seulement autre qu'historique et patrimoniale, pour ces créations qui qui sont beaucoup trop fragiles pour être exposées dehors dont la maison (pourquoi la maison est-elle à ce point un non-lieu artistique adéquat ?) Avoir un lieu au moins virtuel centralisant les artistes oeuvres , leurs parcours ...: qui a fait quoi et comment ? Renseignements à donner : avec quelles techniques quels matériaux, quand , avec quelle visée ... collecter aussi les recensions sur quand il y en a eu - c'est le cas de celles qui exposent mais on peut créer dans a maison des merveilles pas juste jolies, sans avoir le désir d'expositions officielles et mondaines ...- et en osant enfin combler ce fossé creusé absurdement et artificiellement entre le soi disant "traditionnel" et le soi disant "contemporain" . juste cela : des créations et des artistes présentées , au sein d'une oeuvre et non une série d'ouvrages qu'on explique pour l'imitation éventuelle.Il ya beaucoup de parcours individuels éclatés , des groupes qui fonctionnent un peu comme des chapelles, mais il n' y rien qui regroupe globalement ces arts cachés de fonds de tiroirs.
S'il y avait d'aventure des personnes intéressées qu'elles me le fassent savoir , nous pourrions en discuter, voir si c'est faisable . .Je précise une fois de plus : je parle de créations (ou d'interprétations libres et avec source reconnues- interpréter ce n'est pas mettre du rouge à la place du bleu ou changer une bordure c'est métamorphoser le point de départ - )non de modèles exécutés à la lettre ou de très près d'après revues ou en kit . Sauf si c'est la créatrice du kit ou du modèle qui se manifeste . .Et c'est là, je le crains que ça risque de coincer. Je connais bien les us et coutumes de nos milieux textiles .
Mais tant pis : je tente. Silence réponds-moi !
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La grande parade 3
- Le 25/05/2016
- Dans présentation
Comme promis, un regard de plus près sur quelques panneaux.