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Des tissus et de l'art textile : géométrie et variété : les quilts à gabarit unique
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 11/05/2024
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I- Géométrie et variété : au-delà des "scraps quilts " et "charms quilts" : les surfaces à gabarit unique
NB : un "scrap quilt est selon la tradition américaine un quilt comportant beaucoup de tissus différents ( littéralement : un quilt de chutes); L'artiste Roberta Horton indique un mininum de 75 tissus différents . Mes quilts en comportent entre 200 et plus de 1000 , parfois. Un scrap quilt peut être composé de formes uniques, ou de carrés appelés "blocs" . Les blocs feront l'objet d'un autre article.
Un charm quilt lui comporte des tissus tous différents souvent d'une même forme , au nombre de 999 , ou plus ... ou moins !
Quand je réfléchis au rôle des tissus dans ma vie et un de mes arts, je perçois, dès l'abord , une différence entre la manière dont j'envisage mes "surfaces" et celles de beaucoup d'autres, pratiquantes et artistes. Même et surtout si on ne voit que les ressemblances. pour classer, souvent en minorant ... déclasser, donc.
Cet attrait pour le tissu que j'ai ne vient pas d'un goût pour la couture utilitaire (justement, c'est un moyen d'y échapper) donc même si j'ai commencé en faisant des couvertures pour mes enfants, je créais d'abord et avant tout une surface en assemblage de tissus disparates. Ce besoin d'harmoniser une sorte de chaos est toujours en moi 40 ans après mes débuts. Et la géométrie n'est pas pour moi un moyen de respecter la tradition , mais justement de donner cohérence à un ensemble.Une structure.
Ma joie n'était pas d'aller dans un magasin et de demander à la vendeuse (comme je l'ai vu faire tant de fois! ) d'assortir pour moi .Ou de faire chauffer ma carte bancaire à un salon dédié aux "arts d'aiguille". D'où cette "collection" de toutes sortes de textiles venus d'un peu partout temps et lieux et personnes différentes .Et des tissus dits "commerciaux" aussi. . Pas de snobisme de la recup pour faire écolo ou "arte povera" . Du spécial pour patchwork et du pas du tout fait pour cet usage, les deux, toujours sans exclure rien de ce qui me semblait nécessaire pour une surface donnée dire quelque chose de personnel avec eux. Aussi les fils et les boutons, le dentelles, les perles, voire les plumes (ce qui est commun à beaucoup de pratiquantes textiles qu'elles en usent en loisir ou en art véritable) , mais avant tout LES TISSUS et non LE TISSU comme symbole de ci ou ça. Les tissus d'abord . Et surtout les tissus imprimés. Ou structurés par un tissage particulier. Or aimer les tissus, dans leur infinie diversité, ainsi c'est se condamner à n'être pas "contemporaine" ni d'ailleurs vraiment traditionnelle selon les préjugés autour de cette étiquette car là on me tacle sur mon trop de couleurs, mes équerrages imparfaits et le fait que non je vois pas d'obligation à matelasser toutes mes surfaces ..Je fais des quilts(matelassés c'est ce que le mot veut dire) et des patchworks (pas forcément matelassés) et c'est moi moi qui décide...pas le droit coutumier qui veut que ces géométries soient obligatoirement matelassées alors qu'aux USA et plus encore en Asie on trouve dès les débuts de surfaces assemblées non matelassées.Et que les justications réelles de cette "obligation" universellement imposée par le lobby des loisirs créatifs sont donc impératif commercial, aussi . On ne peut pas le dire.. Moi , je le dis! Et je le fais. Librement. Je ne vends rien. Et je suis pas sponsorisée , non plus. Je ne postule à aucune grande "messe d'art textile" , non plus. Je ne risque pas de méconter telle ou telle décideuse ès "ce qui vaut en art textile" : c'est déjà fait et il y a un bail !
Vu de loin mes quilts géométriques ressemblent à ce que les américaines nomment "scraps quilts" ou "charm quilts" . Et certes ces voies m'ont inspirée ; c'est même mon premier charm quilt en 1991qui m'a amenée à cette "collection", conçue, je l'ai dit comme un vocabulaire textile.
Dans ce charm quilt il n'y a pratiquement pas de tissus achetés ni même de tissus dit américains, je n'ai éliminé ni la toile à matelas(visible sur la photo de détail) , ni les jerseys ... juste renforcés d'une toile à beurre et j'ai brodé sur les triangles écrus du pourtour (qui viennent de la robe d'une collègue de travail !) le nom de tous les donateurs. L'agencement des couleurs et valeurs est de moi . Je n'ai pas suivi de"modèle" . Les matières sont multiples : coton , synthétique, viscose...
Si vous comparez à ce qui se fait aujourd'hui-et à ce qui se faisait à l'époque- dans la fameuse "tradition" américaine ce sont des quilts créés à partir d'assortiments souvent pré assortis, -les tissus vont déjà ensemble, ils ont une unité et sont tous de la même époque et mode - non que ce soit laid, ni non artistique, mais ce que je voudrais (desespéremment !) faire saisir c'est que si le travail de couture est le même,la structure ressemblante, la visée est totalement autre. Là, à la suite de ma "cueillette" je me suis retrouvée avec 999 tissus qui n'avaient rien à voir entre eux. Ma joie si profonde est de les faire "chanter ensemble" alors que ce n'était pas prévu pour cet usage . Et croyez-moi ce n'est si "facile" et croyez-moi encore c'est pour moi désespérant absolument que ce travail-là ne soit pas vu et qu'on me dise à chaque fois ça ressemble à .. justement ces quilts où le choix des étoffes, la manière de les assortir n'est absolument pas la même.
Quand je regarde le quilt de quelqu'un d'autre je regarde cela : comment la personne a choisi et agencé les tissus dans leurs différences , comment elle les a choisis, pour dire quoi. Pas que le dessin, la composition ou le jeu des valeurs-couleurs qui sont des critères certes importants, mais qui effacent celui qui fonde un art d'ssemblage du disparate. .Et c'est cela que j'aime à lire sur les blogs de patchwork-quilt, pas des conseils de couture qu'on peut trouver partout. Ni le quilt de la revue Machin chose refait en vert au lieu de bleu. L'art est dans ce rapport singulier que chacune peut avoir avec cette matière, si ces choix échappent au conditionnement des modes et tendances , et ce même si on part d'une source dite traditionnelle. On ne voit que la ressemblance de structure. C'est comme dire qu'un paysage d'un peintre c'est ressemblant à celui d'un autre même si l'un est hyperrréaliste et l'autre impressionniste et un autre frôlant l'abstraction parce que ce sont deux paysages. Je ne crois pas non plus qu'on dise aux peintres qu'ils font du traditionnel quand ils font du figuratif par exemple. Du moins pas si systématiquement ...
Autre manière d'aborder la variété de étoffes le monochrome, toujours avec une forme de base "unique" . Ce quilt Blues est aussi un charm quilt pas deux tissus semblables. Le dessin porte le nom d'Inner city block , et si vous cherchez sous ce nom vous trouverez maints tutoriels où les trois valeurs sont opposées (clair moyen foncé ) , souvent le bleu, comme dans ce quilt mais on met toujours les mêmes tissus ou des tissus rrès ressemblants; là encore j'ai recueilli tous les tissus bleus que je pouvais et pas des "tout bleus" mais à dominante bleue, ce qui est dfférent . Tissus américains, hollandais récupération de vêtements, et matières diverses toujours mêlées . La vue de détail vous permet de voir en quoi ce quilt est différent des autres qui lui ressemblent , ce qui est ma touche personnelle , j'ai assorti deux à deux des tissus ressemblants et ce fut une joie de créer ces unités de "faux jumeaux" plus ou moins hétérozygotes ; Et pour ceux qui comportaient d'autres couleurs que du bleu de placer ces notes "dissidentes" de manière à faire pour le regard des rappels et de échos ( cela chez moi se fait d' instinct, pas de calcul, c'est après coup que je peux expliquer la composition ) .
il m'est arrivé même n'user que de blanc. ,L'alpha et l'omega. Un jour de détresse intense , le motif du cercueil (coffin) cet hexagone allongé dont on faisait aux Usa les quilts de deuil '(Mourning quilts) s'est imposé et la couleur blanche ; j'assmilais dans mon esprit les morts d'espoirs avortés,de portes entrouvertes qu'on vous claque au nez, d'amitiés trahies ou d'abandons précoces parce qu'on lasse soudain, à des morts d'enfants (des choses mortes en leur enfance, avant qu'on ait pu en jouir complètement) . L'hexagone noir est unique et d'un symbolisme facile à élucider .
Le quilt Le Conservatoire qui est présenté ici est encore une autre "aventure" d'assortisseuse; Il s'inspire des ouvrages de l'artiste Deirdre Amsden à laquelle j'ai emprunté le procédé de dégradé de valeurs. Il s'agissait de présenter ma collection sans exclure grand chose. Les étoffes que j'avais différaient fondamentalement de de celles de Deirdre, je devais donc trouver mes pistes moi même , ce fut d'ailleurs un si grand plaisir et défi à la fois ...
Dans le quilt Jaillissements je suis partie de cette image numérique reprise en impression pour la doublure) : et là j'ai usé volontairement de tissus unis ou faux unis :
L'image initiale
On peut voir aussi dans l'index le quilt Pure Mosaïque qui lui aussi part d'une image numérique pixellisé et traitée en tissus marbrés et faux unis appelant la céramique.
Là il faudrait faire une pause .
Bien sûr je pourrais dire qu'entre le charm quilt de mes débuts et celui intitulé Jaillissement il ya eu une évolution vers le "plus contemporain" selon les critères actuels. Pourtant les deux surfaces obéissent exactement au même rapport aux tissus : le désir de varier à l'intérieur d'une zone mes étoffes le plus possible pour donner une sorte de vibration et de nuançage différenttout à fait de celui de la peinture et qui est propre à mon medium (cf photo de détail j'aurais pu mettre le même tissu gris .. ) ; j'ajouterai au niveau de "l'assortissage" expressif les deux premiers quilts ont été plus difficiles à créer . Car assembler des unis ou assimilés c' est toujours moins casse-gueule que de se "battre" avec x imprimés et motifs coupés qui partent dans tous les sens font "incohérents" de nature et comportent des couleurs additionnelles. Seulement l'uni ça ressemble forcément plus à un tableau de peintre abstrait, qui eux ont leur lettres de noblesse. L'imprimé, je le crains fait prolétaire au mauvais sens du terme et aussi " trop patchwork" le mot restant irrémédiablement entaché d'une sorte d'aura de médiocrité. . J'ai tout entendu dire au tournant de l'an 2000 par des amies "branchées" qui ne juraient plus que par l'uni et le teint arisanal voire la peinture sur tissu (annexons donc tous les peintres qui peignent sur toile à l'art textile : c'est la même démarche puisque le tissu là devient un support ) Moi je veux faire des choses qui ne se peignent pas ...ou très difficilement. Dans Jaillissement, le travail principal artistique est venu de l'image (que j'ai créée ) tandis que dans les deux pemiers quilts il vient des tissus et de leur agencement. Même si le nuançage des zones rétablit ce travail essentiel pour moi . sinon autant grder l'image telle quelle ; il est vrai la faire imprimer sur tissu suffit pour la caution textile de l'oeuvre- J'entends mon art des tissus tout autrementn et on m'accoera qu'avec plus de 4000 images numériques imprimables, j'aurais de quoi faire une oeuvre jugée contemporaine ... juste que : ce n'est pas ce que je veux faire, je n'y aurais aucun plaisir, mais qu'on comprenne que j'en ai les moyens côté "imagination" graphique et que je ne fais pas du patchwork pour me cdélasser à côté de cette "vraie" c réation... tellement plus noble etc.
My tailor is rich est fondé lui sur la forme dite "dé à coudre", et là encore c'était le désir d'user de petits morceaux de soie et de tissus en précieux lamés que j'avais récupérés ( petites chutes de la collection Abraham) , j'ai imaginé un "mouvement" avec les tons chauds alliés aux dorés et les froids aux argentés, il est évident que matelasset de telles étoffes me semblait une hérésie j'ai donc brodé à la main les lignes horizontales , comme des étagères où serait posée cette collection de dés.
Comme c'est souvent en faisant une surface que l'envie et l'idée me viennent d'une autre toujours en explorant les "gabarits uniques" je me suis attaquée à une forme avec courbes , ainsi est né cet Avenir radieux comme je voulais la réaliser cette fois avec des soies et des velours , j'ai utilisé la méthode d'assemblage dite "anglaise" où on bâtit les pièces sur des papiers et on les assemble ensuite par surjet ; l'ensemble et fixé sur sur une flanelle et chaque pourtour est rebrodé au point de chaînette torse .. Les motifs qui constituent des sortes d'étoiles courbes (spinning star en anglais) Au centre pour cacher l'assemblage qui, avec ces tissus, ces formes et cette technique ne pouvait être impeccable, j'ai appliqué de petites étoiles (le motif en réduction) brodées main. La bordure est aussi ornée d'étoiles appliquées et brodées un peu plus grande Tout cela reste "imparfait" au plan du nickel chrome si prisé dans ma discipline, mais ce fut un tel plaisir de création et de toucher !
Et comme je n'ai pas renoncé au plaisir de ces surfaces à gabarit unique, (ne me voulant pas "contemporaine" ni "traditionnelle" mais intemporelle au meilleur cas -sourire) mais à tissus très variés, venus de partout et harmonisés à ma manière, il y aura probablement dans cette catégorie, des ajouts. Il y existe aussi d'autres comme Dentelles décalées à voir dans l'index .
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La vogue du "slow stitch"
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 03/09/2021
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Les livres anglo-saxons et américains depuis quelques années , ainsi que les blogs et sites regorgent de publications sur cette "nouvelle" manière d'aborder la broderie et l'assemblage d'étoffes.
Or tout ce qui est manière d'assembler des tissus différents entre eux m'intéresse ! J'ajoute que si je ne suis pas les modes, j'en intègre ce qui me semble recouper mes propres envies et désirs par rapport aux diffférentes façons de connecter les étoffes entre elles et surtout de s'exprimer par ce moyen. C'est encore des moyens de "dire avec".On y trouve des surfaces, des livres, des vêtements, , des sculptures ... Le point commun reste la récupération de textiles qui ont un vécu, la lenteur du geste main, le renoncement à une perfection normée pour une expression plus libre . Et évidemment chaque artiste lorsqu'elle crée véritablement et a une personnalité forte y imprime sa marque et son expression.
La couleur penche vers le beige-écru- blanc (mais rien n'interdit d'utiliser des couleurs vives, peut-être ces tons délavés ou très pastels ont-ils une implication aussi écologique (moins de teintures agressives pour la nature ) Un des directives celle qui me plaît le mieux c'est faire avec ce que vous avez sous la main, éviter les modèles tout faits, improviser ....et pour ma part , je ne m'interdis pas d'utiliser des tissus neufs de ma collection "spécial patchwork", si pour moi ils ont une signification, un appel particuliers.
Le point de broderie dominant est le point avant (ou devant) se recommandant du boro japonais ou du point de Kantha indien (ce qui n'est pas tout à fait la même chose) en passant par notre point de reprise . Mais on peut y trouver des broderies beaucoup plus complexes et élaborées. Si on gomme l'aspect méditation et spiritualité que certaines pratiquantes aiment attacher à ce genre de geste (moi pas du tout ! ) , le rôle de ce point simple à faire est d'unifier les fonds, souvent pour poser dessus appliqués et broderies , objets trouvés, citations de textes ou de poèmes. Histoires de vie (la je me sens déjà plus adhérer !) qui se recoupent celles des brodeuses couseuses d'autrefois et "marques" personnelles de l'artiste qui recompose avec .
Si vous tapez "slow stitch" dans un moteur de recherche " vous aurez une idée de ce à quoi ces surfaces ressemblent. et de l'abondance d'articles et d'ouvrages qui lui sont consacrés. Comme souvent quand quelque chose se fonde aux USA , il ya comme pour les Modern quilts, un "mouvement"
iL ya à cette vogue plusieurs visées ou explications ou justifications...
Le retour à un geste main , lent qui porterait à la méditation ... venu des USA où on aime à la fois les psycho- philosophies vaguement encore imprégnées de new âge en réaction à un pays où la machine est reine dans les arts textiles ... où tout est fait machine (time is money !) depuis belle lurette et où la démocratisation des machines dites long arms qui permettent de matelasser de grandes surfaces avec des motifs complexes a donné naissance à des kyrielles de Modern quilts depuis une quinzaine d'années - vague de quilts comportant souvent de grandes surfaces unies dites négatives" " se voulant minimalistes ou dépouillées 'elle aussi au nom d'une "philosophie" ) . Sans caution 'spirituelle" point de salut (un peu comme on faisait des mandalas dans les années 2000 jadis sans trop avoir approfondi ce que cela signifiait vraiment dans l'hindouisme et le bouddhisme ) . Certains livres abondent de considérations de coaching personnel censé vous mettre en relation avec votre essence, votre intérieur et votre essentiel . Autant vous dire que je n'adhère pas trop à cet aspect des choses , mais si ça fonctionne sur vous, pourquoi pas ! Moi ce qui me plaît c'est comment les tissus s'harmonisent ensemble pour dire..une histoire personnelle .
Le geste main par sa lenteur même s'il ne me porte pas à méditer me détend .. c'est un autre aspect de l'activité . J'ai toujours préféré coudre à la main, on le sait n'ayant recours à la machine que pour des aspects qu'elle seule peut me donner ou une solidité de couture ou l'aspect des points décoratifs .et ce, depuis bientôt quarante ans que j'assemble des étoffes en quilts, qui racontent tout autant des "histoires", étant donné que je ne suis pas un modèle pour avoir un joli couvre-lit ou du moins pas seulement ! Et que même ces jolis couvre-lits quand ils sont créés de manière personnelle peuvent dire une histoire de vie comme relaté dans Anonymous is a woman .
Pas pour la méditation mais parce que le geste main permet de sertir morceau par morceau, de changer d'avis que c 'est aussi un geste de contact étroit et sensuel avec la matière travaillée.
L'aspect qui m'intéresse c'est aussi celui qui est de l'ordre du collage d'étoffes et de leur application à bords vifs le plus souvent (dans la plupart des cas des lignes de point avant les reouvrent droites ou en cercles concentriques , avec des compositions de "pages" on en trouve beaucoup dans les livres en textiles plus ou moins élaborées. Je n'aime pas trop l'entassement "sans air et sans grâce" comme aurait dit jadis ma mère. J'aime que la beauté des tissus et des dentelles que je révère soit mise en valeur c'est pourquoi j'ai toujours préféré juxtaposer à recouvrir , même si le slow stitch se pratique en couches souvent. Le chevauchement de morceaux cependant est une voie à creuser...pour moi s'entend par rapport à mes visées à moi, mes exigences comme je dis.
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Ce sont des créations en style libre le plus souvent où l'artiste improvise peu ou prou (cet aspect-là me sied mieux), il semble d'ailleurs que les rouleaux vont remplacer peut-être la vogue des livres.,) on reviendra donc aux sources des livres sous formes de volumina(qui a donné notre mot "volume" ) des Romains. Jadis les brodeuses faisaient déjà des samplers (échantillonnages de points) en rouleaux , mais là ce qui séduirait c'est l'aspect informel , improvisé on prend un départ, on s'arrête quand on veut à la "ligne" ou au motif suivant .Pour moi qui suis hantée par l'idée de n'avoir pas le temps de finir , j'aime l'idée d'un ouvrage qui le serait dans son inachèvement . J'ai quelques débuts en cours ...en ce sens, auquel j'adjoins evidemment les tissus "patchworks" imprimés évités par les autres en ce genre d'ouvrages-si on excepte les vieux blocs classiques pour le "recyclage" .
le dorica castra qui s'inscrit dans une série sur les figures de style, en est un exemple.Le recyclage me préoccupe moins - que la nouvelle vie esthétique de quelque chose fait par d'autres mains. L'artiste Mandy Patullo dit lui préférer le mot de "reworking" retravail, transformation La nuance est difficile à faire saisir je ne fais pas cela pour sauver la Nature ou la planète a fortiori mais pour que ne se perdent pas des heures de vie et de travail textile industriel ou manuel ou tout simplement un fragment que je trouve beau, qui me dit, à moi quelque chose de particulier .. Ce n'est pas tout à fait l'optique conforme aux doxas actuelles, mais comme on le sait je suis mon chemin et précisément ces oeuvres en "déroulement" -et non déroulé (autre mot à la mode !) sied à cette époque de ma vie . Cela n'exclut pas d'en faire aussi des livres textiles , le trois fois rien" en étant un parmi d'autres en cours, ou bien encore ce Keepsake réalisé avec des étoffes précieuses à conserver.
ou bien encore ces morceaux choisis-1 un deuxième est en cours; pour illustrer .l'histoire des tissus des années 30 .
J'ai une grande admiration pour le travail de Mandy Patullo (qu'on peut voir sur ce site ) Et qui a écrit deux livres très inspirants sur le sujet.
et celui de Karen Duane différent .Slow stitch est le livre de base de Claire Wellesley Smith qui a écrit aussi un Resilient Stitch . Disons que je suis asez éloignée comme dit ci dessus de cet aspect résilience, thérapie ou penser à travers le geste -que je ne renie pas, mais mes accès sont différents.
Une mention pour Tilly Rose dont j'apprécie beaucoup le Souvenirs brodés (que j'ai en version originale)
Il en existe beaucoup d'autres.
J'ajouterai qu'il est dommage à mon avis que, parce que ce n'est pas du "contemporain", on n'ait pas sur certains quilts de création juste parce qu'on a usé d'un bloc comme point de départ ou d'un tissu pas de "récupération" le même regard , car au fond coudre à la main mille petits bouts différents pour dire sa vie, ses sentiments ses émotions c'est ce que font les artistes textiles jugées si injustement-à tous les sens du terme!- "traditionnelles" donc démodées depuis..la nuit des temps . Dans ce retour au geste main, à la recomposition de quelque chose à partir de bribes, de tesselles de fragments une surface élaborée à coutures cachées a aussi à dire , et même e usant de tissus neufs ou spécial patchwork demain ils seront vintage ! tout va si vite ! mais... on ne l'entend jamais, ce n'est pas "mode" ... Quand sortira -t-on de ce type de regard sur l'art textile, quand le regardera-t-on sans préjugés sans classement-relégation d'office, pour ce qu'il est vraiment ?
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Les crazy quilts
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 11/03/2019
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J'ai découvert ce qu'on nomme crazy quilt dans les années 80 , grâce à un article de la revue Cent idées rédigé, par l'artiste Cosabeth Parriaud, artiste renommée dans notre "corporation".
NB Pour les termes techniques je renvoie à l'article Questions de vocabulaire 2
Pour le profane je rappelle qu'on désigne ainsi les quilts , constitués de pièces très irrégulières. Enfin en principe ! Car on trouve aussi des "blocs" ces carrés fondés sur des géométries régulières notamment éventails et roues , et d'autres formes : le point commun coutures rebrodées et les embellissements divers . A noter qu'en France on a toute une tradition ignorée de patchworks faits de pièces irrégulières, souvent brodés de manière différente, on peut en voir dans le livre de MIchel Perrier Mosaïques d'étoffes.
Pour l'origine , on trouve deux théories : certains en font remonter les débuts à l'exposition de Philadelphie en 1876 où furent exposés des vases japonais craquelés; cela aurait donné idée de faire pareil en tissus dans un pays où l'art du quilt s'est implanté mieux que chez nous. Pourtant il existe des surfaces en pièces irrégulières antérieures -et ailleurs qu'aux USA- et d'autres historiens du quilt pensent que c'est le nom qui date de cette exposition et non la pratique vu que des crazy quilts tout à fait "victoriens" ont été créés des décennies avant cette exposition . Les québécoises les appellent "pointes folles". Il ya ces deux valences souvent retrouvées dans cet art du patchwork : soit l'économie qui conduit à utiliser les pièces dans leur forme récupérée, soit la richesse et la somptuosité qui conduit à choisir des étoffes, et à broder abondamment de fils et rubans de soie .Avec un mélange des deux : on peut utiliser les dits tissus précieux en les découpant à sa guise ou en les gardant tels quels pour ne rien en perdre , retrouvant par là un désir d'éviter tout gaspillage.
Il y a aussi des couvertures de pièces irrégulières sans broderies, des abstractions dont les bords seulement sont rebrodés, mais les crazys quilts évoquent souvent les tissus luxueux de l'époque dite victorienne : soies velours, dentelles où l'embellissement : broderies notamment est primordial et d'une absolue fantaisie et variété : peintures, photos, images tissées (venues des bagues de cigare jadis) appliquées, pompons , franges, boutons , boucles de ceintures, objets trouvés, restes de bijoux ,extraits de poèmes, de prières,rébus brodés, monogrammes . On peut trouver de tout et un crazy révèle beaucoup de la personnalité et de la biographie de qui l'a créé. Car s'il a existé assez vite des "patrons" on trouve aussi beaucoup de surfaces élaborées librement avec la fantaisie des chutes.
Assimilés aux crazy quilts, des quilts à motifs réguliers (souvent mêlés à des fragments eux, irréguliers) : notamment les éventails, les roues, les étoiles , certains kaléidoscopes , sont ornés à la manière des crazys et usant des mêmes matéraux ; ils leur sont donc assimilés ainsi que les très classiques cubes (baby blocks) et log cabin en soie .
Adoré des unes , il est parfois détesté des autres. Moi, j'aime tout ce qui permet de s'exprimer de manière différente, avec des tissus assemblés.
Je les trouve fascinants . Ils se ressemblent et pourtant chacune a sa façon de s'exprimer avec tout cet attirail de tissus, de formes, de points, d'embellissements. Par sa liberté , il a permis à beaucoup d'entre nous d'aller vers ce qu'on nomme (improprement à mon gré!) art quilts (pour moi la géométrie régulière est tout autant une expressio artistique, mais différement ).
Je possède une bonne douzaine de livres sur le sujet et chaque artiste a sa manière -ou ses manières- d'aborder ce genre 'quiltique" . L'une donnera la priorité aux formes, l'autre aux étoffes, une autre encore aux embellissements -jusqu'à la surcharge, parfois - amoureux du minimalisme s'abstenir même si on peut trouver des crazys quilts très dépouillés -aussi-
J'avais déjà fait , dans le début des années 90, quelques ouvrages en coton et en géométrie et séduite par la beauté des étoffes et surtout la présence de la broderie -j'ajouterai la possibilité de pouvoir user de tous les tissus même ceux qui s'assemblent mal ,de trouvailles diverses ) m'a séduite .
J'avais alors très peu de tissus précieux et j'ai rassemblé ce qui restait encore dans la maison d'enfance (pas grand chose au vu que mes parents avaient eu leur maison pillée lors de l'évacuation ) . J'ai quémandé autour de moi et amis et connaissances m'ont donné mes premiers trésors .
C'est avec cette base textile que j'ai d'abord fait un coussin pour un ami et devant son enthousiasme, je me suis lancée" dans un projet plus vaste l'Arlequin fou . Mais déjà à ma façon. Je n'aimais pas trop dans les crazys anciens la forme basique des carrés sauf disposés sur la pointe et j'ai toujours eu des affintés avec le losange que je trouve plus élégant. J'ai commencé en 1991 , et je travaillais surtout aux vacances d'été deux blocs par ci trois par là.) Je me suis rendu compte que broder demandait beaucoup plus d'énergie que coudre ... J'achevais en 2001 et ce crazy me fut demandé pour la deuxième exposition du festival de la Bourboule . Le plan fut refait deux fois je voulais un dégradé de couleurs, des blocs monochromes, bichromes et trichromes pour passer d'une zone de couleurs à une autre, le but était de mettre en vedette les très belles dentelles blanches que j'avais récupérées au centre . Ce quit comporte toutes sortes d'étoffes toutes de récupération pas un seul tissu "américain" spécial pour patchwork dedans , des jerseys , des lainages ... des lamés or et j'adorais cette possibilité de tout mixer (je l'adore toujours) . En revanche je n'ai pas surchargé de broderies et d'ornements , je ne voulais pas noyer l'effet d'ensemble sous des fioritures et les détails sont souvent selon la tradition des crazys anciens des alllusions à ma vie d'alors et celle de mes proches. Les crazys c'est la partie la plus poétique et la plus autobiographique de mon expérience textile multiforme .La plus secrète aussi, malgré leur exubérance.
C'est un grand ouvrage et un travail conséquent , monté et brodé à la main . Je dis toujours que je veux mourir dessous !
Pour la même exposition de La Bourboule j'ai bâti sur le thème Continents un Pôle Position qui fut refusé pour vice de forme. Je laisse à juger s'il était si vicieux que cela :-)
pôle position-2002 détail
Puis j'illustrai Peau d'âne dans une liaison texte-textiles et la grue blanche légendes japonaise qu'on peut voir dans l'article sur les livres en tissus.
Puis un peu plus tard et sur commande de la revue pour laquelle je travaillais ce quit de cérémonie intitulé Célébration : (et je retrouvais le bleu et blanc)
Puis un peu plus tard, toujours pour la même revue , cette étoile des neiges comme quilt de Noël :
En 2011 je participais à une exposition avec tissus imposés : rouenneries et drap d'elboeuf avec ce Rébus ou l'heureux mariage . le qult contient deux rébus et le titre s'explique par la présence de tissus représentant un mariage villageois (et aussi par jeu de mots car assembler des étoffes si différentes d'épaisseur et de style n'est pas si aisé !) :
Puis ce fut l'aventure du quilt Parfum D'enfance dont l'histoire est racontée ici
Mon dernier crazy quilt (si j'excepte les en-cours!) c'est Flamenco qui me prit quelques années avec moult abandons ...et reprises :
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Mais on peut ajouter quelques quilts précieux comme cet Avenir radieux qui peut ête classé là vu que les tissus sont précieux soies et velours) et les coutures et centres rebrodés ):
ou ce crazy rose salon , intégré à la série over-rose très peu brodé , mais en soies et velours :
A noter que la crazy rose -rose en crazy- est le nom donné parfois au log cabin décentré , ce carré constitué de bandes tournant autour d'une forme régulière -pour le log cabin classique- ou irrégulière pour la crazy rose.
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De la géométrie en art textile- 2
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 30/08/2017
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Régulier-irrégulier
Il semble bien que si on s'en tient sinon au textile du moins aux matières souples servant à fabriquer vêtements, tentures sacs et objets, quand on use d'assemblages de formes venues de sources diverses- on ait eu le choix entre mettre ensemble les pièces récupérées telles quelles ou de les retailler pour composer avec les chutes des géométries régulières (celles-ci présentant souvent l'avantage d'offrir des coutures droites en principe plus faciles à ajuster ), même si les motifs avec courbes régulières, bien entendu existent aussi.
On peut aussi évidemment retailler ces morceaux dans toute autre forme souhaitée : figurative, stylisée, mais en ce cas on a plutôt tendance à les appliquer sur un fond surtout quand la forme devient complexe et la technique dite d'appliqué est considérée souvent comme une forme de broderie plus que de couture (il n'y a pas à proprement parler "assemblage", ou plus exactement la jonction se fait par superposition.
On distingue donc dans les oeuvres en patchwork qu'elles soient anciennes ou contemporaines diverses approches de la géométrie selon ses formes et la disposition de celles-ci.
La géométrie irrégulière préservant la forme des étoffes telles quelles c'est le royaume du crazy quilt. On le fait remonter à la fin du XIX° siècle, et précisément la centennial exposition à Philadelphie en 1876 où des vases japonais craquelés auraient donné l'idée de type de quilts. Mais je crois qu'on confond la mode du crazy victorien, très orné, qui s'est développée à ce moment-là et la naissance de l'art de la "chute folle"; on trouve bien avant des assemblages de pièces irrégulières ne serait-ce que par souci d'économie.(et ce dans pas mal de cultures différentes). On peut voir dans des livres d'histoire du costume des corsages reconstitués de morceaux détoffe, faits en France )
On voit aussi dans le livre Abstract design in American quilts déjà cité ce crazy très dépouillé qui n'a rien de victorien , mais qui est un crazy quilt au sens de formes irrégulières emboîtées et rebrodées sur les coutures.
La plupart des spécialistes des quilts assimilent cependant crazy et étoffes très brodées, même si nombre d'oeuvres, même en tissus précieux sont juste ornées sur les coutures, et souvent en morceaux réguliers. Les caractèristiques précieux/ brodé l'ayant emporté sur celle de morceaux irréguliers utilisés tels quels .
.On peut voir des crazys quilts à l'ancienne sur nombre de sites en tapant antique crazy quilts dans un moteur de recherche.
Ces formes irrégulières sont elles-mêmes souvent incluses dans des formes régulières : carrés; losanges , bandes verticales, comme je l'ai fait dans l' Arlequin fou :
Mais , il arrive aussi que la surface de fond sur laquelle les tissus sont posés au lieu d'être constituée de morceaux recousus ensuite, soit d'un seul tenant, ce qui n'empêche pas d'y intégrer des formes régulières : ici les "roues" symbolisant les hasards du mariage .
.Crazy quilt rébus ou l'heureux mariage
Aux formes irrégulières des crazys peuvent s'ajouter celles des quilts Afro-américains des Gee's Bend nés au XX iècle et qui sont devenus célèbres pour leur fantaisie de formes , l'équilibre des compositions et la sobriété des tissus utilisés (en tissus unis) En revanche pas ou peu de matelassage . On peut en voir sur ce lien .
- Des formes régulières diverses travaillés en ensemble comme dans les quilts dits dahlias, les grandes étoiles notamment qui sont des "classiques" de ce type de disposition .
L'étoile des quatre saisons réinterprétation d'un quilt de Mary-Evangeline Dillon . Ces étoiles sont presque le stéréootype du quilt américain et souvent dans les livres sur art et étoffes c'est eux que l'on voit ...comme si l'art du quilt s'y réduisait, lui qui est si varié !
La géométrie en formes identiques répétées : carrés, triangles, hexagones ou toute autre forme pouvant s'emboîter par tessellation. On lit parfois que de telles surfaces seraient plus "simplistes" que les élaborations savantes à partir de géométries plus complexes , mais ce n'est pas mon avis d'autant qu'on peut par travail de pixellisation notamment reconstruire avec ces tesselles des tableaux personnels (pas seulement des copies de photographies ) ).Les charm -quilts ces quilts comportant 999 morceaux (parfois davantage) identiques par la forme, mais tous différents par les étoffes font partie de cette catégorie.
Dans ce quilt Jaillissements j'ai utilisé les tesselles carrées pour reconstituer une de mes créations numériques :
Mais j'aime aussi à en bâtir des surfaces plus classiques témoin ce Petite fleur fait pour illustrer par saturation -un peu ironique et distanciée par rapport au thème- les tissus à fleufleurs :(c'est aussi un charm-quilt aucun tissu semblable à un autre)
La géométrie dite en blocs ces carrés répertoriés par les quilteuses américaines, mais qui existaient déjà en Europe avant la naissance des Etats-Unis, comme on semble trop souvent l'oublier et notamment en Europe du Nord (La Suède entre autres a un bel "héritage"et bien évidemment le Royaume-uni ) .Et même hors d'Europe comme le souligne le début de cet article .
C'est une de mes approches favorites, j'ai expliqué maintes fois pourquoi : il existe des milliers de blocs et pour chacun une infinité de possibilités de création personnelle en étoffes en adéquation avec la géométrie choisie (à noter que tous ces carrés ne sont pas remplis de formes géométriques, mais une bonne partie) .
On peut faire avec eux absolument tout ce que l'imagination propose et on ne voit vraiment pas pourquoi ils ont été , à une certaine époque, assimilés à un patchwork "planplan", pépère et sans imagination. On peut bâtir sur une simple juxtaposition comme ce Melting pot :
Ou bien encore en déformant les blocs au point qu'il est difficile de les reconnaître comme dans le Feu sacré :
Des recueils de blocs ont été constitués très tôt comme aide mémoire et propagation d'un art. Et comme en point compté ou broderies; les quilteuses ont fait parfois des "samplers" ces échantillonnages de blocs tous diffférents et j'ai obéi à cette coutume en voulant tester les blocs les plus difficiles du logiciel Block base (déjà cité ) Le sampler délicat :
Evidemment on ne peut oublier les compositions des Mnemonites et des Amish célèbres pour l'utilisation des étoffes unies , les formes simples et l'audace de leurs coloris ainsi que souvent un matelassage très sophistiqué. A noter que les quilts Gallois antérieurs dans le temps présentent des ressemblances . Pour ma part je n'en ai pas réalisé, les tissus unis et le matelassage n'étant pas mes modes d'expression en tissu préférés et mon but n'est pas de suivre, ni de reproduire ce qui existe déjà . Ce qui ne m'empêche pas de les admirer chez les autres. On peut voir des quilts anciens Amish sur ce site
Les quilts dits en médaillons construits autout d'un bloc central auquel on rajoute des rangées sur chaque côté qui serait une spéciialité britannique. Le quilt Home sweet Home s'apparente un peu à ceux-là :
Les géométries jugées plus contemporaines ont souvent préféré les bandes décalées , les carrés un peu de guingois, et les livres d'art quilts regorgent d'ouvrages de la sorte .On peu aussi s'amuser à ce petit jeu (que j'ai fait) taper geometric art quilt, puis comparer avec les oeuvre de Klee , Kandinsky, Rothko, sans oublier Vasarely et Mondrian pour voir que là l'inspiration se veut "noble" et côté Beaux-arts.
On peut compter comme "contemporain " tout ce qui s'éloignerait des formes précédentes jugées elles traditionnelles, mais à dire vrai et je l'ai souvent montré le clivage entre le deux est souvent très discutable.
La vague des modern quilts privilégie les grandes surfaces unies avec un matelassage très élaboré (le plus souvent sur machine long arm ) je renvoie sur ce lien où je les ai déjà présentés .
Mon quilt Eclats de Soie s'en rapproche : je ne refuse pas une tendance" quand j'ai quelque chose à dire avec elle :-) non plus , il ne s'agit pas de refuser ou nier les influences, mais de sélectionner en chaque genre ce qui convient à propre expression :
Et en conclusion rappelez-vous ces oeuvres qu'on les aime ou pas sont des surfaces abstraites, exprimant des visions géométriques de l'espace mais en tissus parce que le tissu a pour moi des caractéristiques que la peinture ne me donnerait pas -son toucher ses reflets, ses imprimés, son histoire . Pas seulment de jolies couvertures. Merci de le comprendre.
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ode à la mémoire ...
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 06/09/2016
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Ode à la mémoire ...
Je re-regardais sur Facebook une oeuvre qui y est régulièrement partagée et que j'aime énormément (et pour cause!) il s'agit de la célèbre Ode à l'oubli de l'artiste grande s'il en est Louise Bourgeois. On peut en voir l'histoire sur ce lien , et sur quelques autres.
L'esprit dans lequel ce livre est créé, ce rôle des tissus comme vecteurs de mémoire et témoins de notre vie est pourtant aussi présent dans d'autres oeuvres moins médiatisées, moins relayées pour ne pas dire inconnues du public, ce que je trouve dommage. Le rôle de ce blog est principalement de faire connaître ce qui l'est peu, ou l'est moins.
Alors j'ai voulu en parler pour mémoire , non seulement des étoffes mais de toutes celles qui ont travaillé autour de leurs fragments comme témoins de leur passé, tissage de leurs vies souvent humbles ou jugées ordinaires.
Et d'abord évoquer cette oeuvre faite à l'initiative de l'association ATD quart monde , et dont je me suis rendu compte que très peu la connaissaient dans le monde du patchwork et de l'art textile. Ne parlons pas du reste du monde de l'art ! J'ignore les raisons de cet oubli, qui n'est pas seulement d'un medium (le tissu) mais d'une oeuvre. On l'a appelé le Family quilt ou le patchwork de nos vies. "morceaux d'histoire de familles du Quart Monde, des cinq continents."
Le principe était de demander, à des personnes de milieu défavorisé dans des pays variés, un morceau d'étoffe qui avait compté dans leur vie, accompagné d'une phrase disant pourquoi. Ces morceaux ont été ensuite réunis dans une surface -on a utilisé un block log cabin libre pour les présenter. Il est à noter que les Guildes de patchwork en ont très peu parlé , en France notamment , elles n'en ont peut-être pas eu connaissance. J'en ai découvert l'existence par une amie qui m' avait envoyé une des cartes du coffret et j'ai voulu en savoir plus. . L'oeuvre pourtant a été présentée aux Nations Unies le 17 octobre 1994. Atd quart monde a vendu alors un coffret contenant l'histoire de ce patchwork , et des cartes postales représentant les morceaux d'étoffes et les phrases d'accompagnement. J'ai acquis plusieurs coffrets dont il m'est resté un -presque entier ! Je donne aussi le lien de l'association ATD quart monde , qui n'édite plus ce coffret . C'était il y a plus de vingt ans, il est vrai . Mais on peut, si on le désire l'aider à aider, d'une autre façon.
Quelques fragments....
Brassière d'été de nos enfants d'avant qu'on ne nous les retire...
Bleu de travail d'un jeune sans travail ...
Morceau de robe, j'aimerais qu'on en prenne grand soin : il est le témoin de tout ce que j'ai enduré
Pan de rideau pour faire un chez nous dans notre caravane.
Toutes sont touchantes , certaines sont déchirantes.
Cette oeuvre pourtant est bien dans la lignée de celle de la grande Louise , à l'exception du fait qu'elle est collective et populaire ...faite par des non-artistes , qui plus est (les couseuses sont restées anonymes ). Je ne dispose pas ou plus d'image en couleurs de l'ensemble, mais ce cliché en noir et blanc qui donne une idée de l'aspect général. (cliquer pour mieux voir)
Je vous laisse juge de leur importance .
Au delà j'évoquerai aussi une fois de plus -j'y tiens- toutes ces anonymes ou inconnues dont -par le patchwork- le tissu a été le medium et qu'on a réduites le plus souvent à leur fonction utilitaire ou décorative . Surface ne vaut pas livre pour la caution intellectuelle de la chose et je le sais d'autant mieux que créant les deux, je vois combien la forme magnifie le fond et l'accueil n'est pas le même.. J'aimerais quand même qu'on y voie un jour, dans ces surfaces comme des pages juxtaposées de livres de vies ordinaires puisque jugées telles, ce qu'on y a mis de travail de mémoire par les étoffes ...car s'il y a "oubli" on peut se demander de quel côté il se trouve. Oubli du tissu certes que des grandes ont eu raison de souligner e d'illustrer splendidement , mais oubli surtout de tout ce passé textile jugé sans nos démarches importantes et donc voué à ce que je nomme "ghettoïsation" .
J'espère par cet article inviter à regarder dans le medium tissu, vecteur de mémoire et matière pour créer, expressive et tellement empreinte de vie, tout ce que des femmes-le plus souvent - en ont fait . Pas seulement les plus grandes, qui n'ont pas trop besoin qu'on les promeuve et que je salue,pourtant !
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cahier de technologie - publication début
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 07/08/2016
- Dans petits trésors
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Comme promis, j'ai commencé de retranscrire le cahier de technologie évoqué au billet précédent.
Les articles sont dans la rubrique Articles divers : (descendre l'ascenseur ...)
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Cahier d'élève en technologie textile (années 1929-1931)
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 02/08/2016
- Dans petits trésors
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Dans ma série Petits Trésors, je présente ici ma dernière trouvaille : deux cahiers datant des années 1929 à 1931, contenant un cours manuscrit pris par une élève de seconde industrielle,corrigé et noté par son professeur . Excellente élève si on en juge par les notes et le peu de fautes d'orthographe ! Sans compter l'élégance des écritures ...
Les deux cahiers ne se suivent pas , mais ce que je possède est suffisamment riche et complet pour se faire une idée de l'industrie textile à cette époque qui m'est chère car ce fut la jeunesse de mes parents, qui se sont mariés en 1929. J'ai retrouvé au passage des noms d'étoffes évoqués par ma mère, qui les connaissait très bien - cette science faisant partie alors de ce qu'on nommait "économie domestique" - et notamment le Tobralco.... et beaucoup d'autres.
L'intérêt de ce document, outre de donner une idée dont la technologie textile était enseignée à l'époque , est aussi d'en expliquer très clairement les matières et les modes de fabrication. On y apprend beaucoup si on lit attentivement. C'est très différent des autres catalogues d'échantillons commerciaux que je possède de la même époque, et quasiment complémentaire.
Mais le merveilleux de la chose c'est les échantillons -il y en a des centaines - certains en mauvais état , certes, que j'ai dépoussiérés délicatement et placés sous un tulle de protection , mais la plupart encore très frais. Taches de colle aussi , bref c'est comme on dit "dans son jus" .
Outre les tissus on trouve aussi ce qui les complète et est utilisé dans la couture ou la chapellerie et l'art de la fourrure. Ames sensibles s'abstenir, à l'époque personne ne se préoccupait de "sensibilité animale" , et encore moins de préservation des espèces . Il n'y a pas d'échantillons de fourrure naturelle, mais plusieurs pages consacrées aux différentes sortes de cuirs.
Dans les matières utilisées dans la décoration , on croise le celluloïd -que les anciennes ont connu -j'ai eu une poupée en cette matière- et la galalithe, issue de la caséine de lait, d'où son nom (gala signifie lait en grec ancien et lithos pierre ).On notera aussi que l'usage de l'ivoire ne semble pas un crime, non plus , mais que l'ivoire végétal existe déjà .
Des pages aussi très intéressantes sur les dentelles et le passage du manuel au mécanique (et la farouche concurrence, à cet égard , les modèles qu'on se "piquait" , déjà !) .
A ce point que, si j'ai le temps , je me propose de retranscrire ce qui est manuscrit et de publier l'essentiel de ce livre-ci -avec photos de l'original, bien sûr -, au moins ce qui concerne le textile à proprement parler, dans une série d'articles, parce que je trouve qu'il possède un intérêt réel pour toutes les personnes qui ont une passion pour le tissu qu'elle soit scientifique, historique ou artistique .Cela pourra se faire dans les mois suivants. pour la transmission, comme on dit .
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echantillons -1
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 21/10/2014
- Dans petits trésors
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Entre autres manies, j'ai celle d'adorer les échantillons d'étoffes, que j'ai souvent utilisés dans mes quilts; il m'arrive aussi de rechercher des catalogues anciens , que je garde à titre documentaire en quelque sorte. Certains comme celui-ci, ont servi de cahier de jeux et coloriage à des enfants d'alors. Bien que sans date apparente, d'après la mode et les motifs des étoffes, je le situerai volontiers à la fin des années 40 ou les early fifties. Il m'a été vendu à un prix très réduit en raison des gribouillages, mais comme "complet" c'est à dire sans manque.
De fait, complet, il l'est, mais la petite fille qui l'a "amélioré" d'une façon charmante a visiblement comblé les manques à sa façon avec des étoffes de coton plus ordinaire que les belles soies annoncées (dans les collections d'échantillons c'est souvent le plus grand morceau qui a été récupéré) mais il est à noter qu'elle l'a fait avec un sens des couleurs et de ce que je nomme l'assortissage remarquable. Visiblement elle avait l'oeil ! Témoin la photo ci-dessous où l'imprimé à carreaux ne jure pas avec les petits bouts de soie d'origine.
Comme pas mal de catalogues de l'époque, celui-ci comporte un certain nombre de modèles de robes et tenues , dessinées , par un ou une styliste anonyme. Là encore notre petit lutin transformeur a frappé ... la plupart des dames ont été adornées d'une moustache .
Parfois les silhouettes ont été habillées de tulle noir, comme celle-ci :
Ou celle-ci, qui, épargnée par la pilosité supplétive des autres figurines , est drapée avec beaucoup d'adresse et je sais des artistes textiles qui ne la renieraient pas dans leurs propres créations
Enfin sur les pages vierges de l'album , la petite fille prénommée Martine a dessiné .... ses rêves :
En résumé une acquisition qui m'a touchée et amusée plus qu'un catalogue intact et sans défauts....
Vous pouvez sur la suite du billet voir quelques images de plus .
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Stitching resistance
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 17/08/2014
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Livre écrit par un collectif dirigé par Marjorie Agostin
éditeur : Solis press 2014Après une préface de Marjorie Agostin, le livre se présente comme une série d'articles écrits soit par des artistes textiles et parfois poètes soit par des universitaires et il est assez éclectique, de ce fait.
Le but est de montrer les différentes facettes de cette résistance des femmes par l'art textile. Chaque article développant un aspect de cette résistance aussi bien aux problèmes du quotidien qu'aux persécutions politiques. Le point commun serait le courage dans l'endurance , qu'on a si souvent confondue avec une patience "passive', dans une vision masculine de la société, l'action c'est toujours quelque chose de rapide, de vif, voire de violent . Les femmes au cours des siècles ont dû développer d'autres voies d'action où les travaux textiles tiennent une grande part. C'est un point qui en France du moins , n'est guère exploré.
Il repose aussi pour certains articles sur une rétrospective de ce que fut l'art textile au féminin depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. On y croise Pénélope, Hélène de Troie et Philomèle (qui on le sait m'est chère!) et également la moins connue-en France s'entend- Mariana Pineda héroIne espagnole du XIX siècle,qui broda une devise libérale sur un drapeau et qui fut exécutée pour cela, à l'âge de 26 ans..Lorca en fit une pièce de théâtre que j'ai lu (et relue!) jadis.
Il est impossible de résumer un tel ouvrage composé de nombreux articles évoquant des aspects très divers de cette résistance, entre autres lors de la guerre en Bosnie (massacre de Srebrenica), résistance aussi d'une artiste juive néérlandaise Netty Schwarz Vanderpol à un souvenir terrible de sa déportation par la réalisation des tapisseries à l'aiguille que j'ai trouvées très fortes ..mais plus humblement au quotidien, comme l'histoire d'une mère et de son fils délinquant et de l’œuvre textile qui est lien entre eux. Beaucoup d'autres aspects que je ne peux tous citer et des abords que je dirai donc éclectiques.
Quatre articles sont consacrés aux arpilleras ces tableaux en appliqués rebrodés notamment du Chili -mais aussi d'autres pays- témoins de la résistance des femmes à la dictature et une mention est faite aussi de l'action actuelle des mouchoirs brodés contre la violence au Mexique à laquelle nombre d'entre nous ont participé . Broder pour la paix.(lien qui n'existe plus) .
Je voudrais faire un zoom sur un article d'un universitaire historien de l'art Roger Dunn . Cet article intitulé The changing status of fiber work within the realm of visual art -le changement de statut du travail textile dans le domaine des arts visuels) confirme mes modestes réflexions, et je me sens donc, un peu moins seule quand je lis par exemple la sous-partie intitulée : "Breaking down the artistic hierarchies" qui ne peut que m'interpeller !
L'article dépeint la place des femmes dans l'art et l'art textile depuis l'Antiquité mais avec un élargissement sur l'époque contemporaine.Il repose sur l'analyse de nombreux exemples d'oeuvres, de livres ou de parcours d'artistes en faisant la recension de plusieurs oeuvres ou livres traitant du problème. Notamment il est fait mention de l'oeuvre de Judy Chicago the Dinner Party
On peut voir de quoi il s'agit ici
et d’un livre de dont le titre est en lui -même éloquent Anonymous was a woman de Mirra Banks ,consacré aux arts féminins et domestiques travaux d'aiguille et aquarelle, toujours minorés, quelle que soit leur réelle valeur .
L'auteur salue la création en 1987 d'un musée réservée au oeuvres féminines à Washington DC mais suggère qu'une vraie égalité serait mieux obtenue dans des lieux mixtes, mais où oeuvres féminines et masculines seraient représentées dans une égalité numérique plus juste qu'actuellement.
J'en retiens surtout ces passages , à méditer : "de tels arts utiles sont devenus connus comme "arts mineurs" "arts décoratifs" ou simplement "artisanat" avec le corollaire qu'ils valaient moins que la peinture, la sculpture ou l'architecture, les ouvrages en textiles sont rarement inclus dans une philosophie de l'esthétique ainsi que dans l'histoire et la critique d'art"
ou bien encore
"l'histoire 'de l'art a démontré encore et encore que la reconnaissance se fait selon le genre et le medium "
et enfin " si on considère les quilts Amish faits par des femmes en Pennsylvanie au XIX et au début du XX siècle, on peut voir que de simples compositions centrées sur les relations entre couleurs , dans lesquelles les nuances de tons, de couleurs et d'intensité et leur interactions sont antérieures à un travail comparable en peinture et gravure des maîtres plus tardifs et des styles célébrés de l'op art, du minimalisme, comme Joseph Albers ou Victor Vasarely."
Tout ça c'est pas moi, humble quilteuse , qui le dis c'est un professeur émérite d'université , alors j'espère que lui on le croira car chez nous la reconnaissance se fait aussi selon le genre et/ou le diplôme :-) et non toujours selon la pertinence et l'argumentation des idées énoncées .
Je soulignerai que si on cite les Amish c'est justement à mon avis un peu un piège : on reconnaît ce qui ressemble à un mouvement de peinture ultérieur et les pauvres petits tissus imprimés en font encore les frais .. même si l'intention est toujours louable...
En effet reste ouverte la question de savoir si les femmes, en faisant ressembler leur démarche aux oeuvres des hommes donc aux grands arts, n'ont pas contre leur gré contribué au mépris des arts domestiques (tricot, broderie , patchwork) où les femmes excellaient et qui restent donc considérés comme des sous-catégories dont il faut sortir pour créér valablement ou tout au moins qu'on peut exercer à condition qu'elles ne ressemblent plus trop aux arts d'origine ..'ainsi un quilt en sachets plastiques passera pour révolutionnaire par le simple fait qu'il n'est pas en tissu -cette autre tare!- etc ..même s'il a moins de valeur esthétique qu'un autre fait en matériaux dits traditionnels .) . Le livre ne tranche pas il propose des approches très différentes, relate des expériences variées et ouvre vers des sujets peu connus comme par exemple un article intitiulé text -tiles (tile est la tesselle de mosaique) illustrant les rapports entre art textile et poésie dans le tradition judeo-hispanique .
A noter pour l'ensemble du livre l'excellente bibliographie après chaque article.
Un livre, dense, riche et rare. On pourra aussi lire sur un thème proche The Subversive Stitch de Rosika Parker qui pose aussi la question, côté brodeuses, de la dévalorisation de l'art au féminin dès qu'il devient domestique , de l'exploitation des femmes comme petites mains,ouvrières anonymes pour réaliser, et de la gloire acccordée aux grands brodeurs -souvent des hommes- chose qui n'a guère évolué depuis le Moyen -Age côté reconnaissance de la part d'art expressive et créative qui existe dans une oeuvre, Sans compter les allusions dans les deux livres aux impacts positifs comme négatifs sur les arts d'aiguille des divers mouvements féministes.
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Un site intéressant sur l'histoire ds blocs
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 21/03/2014
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Sur ce site (en anglais) on explique comment les blocs se sont partagés et distribués aux USA , pas tout à fait toujours comme on le croit.
Ainsi l'auteur explique quelorsqu'on retrouve des liasess de blocs on pense que c'était pour faire un sampler. Selon elle, pas toujours, c'était plutôt parfois des moyens de montrer aux autres soit un nouveau dessin (dont on était probablement l'auteur ) soit comment assembler (ainsi certains blocs sont-il juste "bâtis" pour montrer aux autres comment les monter 'pas "de tutoriels en couleurs à l'époque !) .Donc des objets pédagogiques ou des "aides-mémoire" de transmission entre femmes.
Cet article est des plus pertinents (et des plus documentés) que j'ai lus sur la manière dont les géométries "américains" en bloc se sont répandues d'abord par le partage entre amies; Selon l'auteur il y avait peu de revues donnant des patrons avant la fin du XIX siécle et ces recueils de blocs parfois reliés entre eux comme un livre servait de base O y note que, parfois, il y a crédit pour l'amie qui l'a partagé (et peut-être dessiné elle-même - -c'est moi quil 'ajoute ) ou des blocs assemblés entre eux qui servaient d'aide mémoiire pour d'autres créations .
L'auteur retrace aussi l'essor des revues (the Ladies art, notamment) et souligne qu'à partir de ce moment (fin du XIX siècle il ya pu y avoir une influence entre quilteuses géographiquement éloignées.
On renvoie évidemment sur les travaux de Barbara Brackman et son encyclopédie de blocs . qui reste un "vivier" pouir les quilteuses d'aujourd'hui, même si certains blocs n'ont été que très peu utliisés. Mon sampler délicat est aussi un hommage actuel (sinon contemporain !) à ce passé et à ces femmes qui traçaient ou réutlisaient des formes pour les interpréter en tissus.