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  • Apprentissages -deuxième partie

    • Le 15/04/2024

    De la couture au patchwork

     Préambule : C'est en 1982 que j'ai découvert le patchwork, par un coussin vu chez un amie.Un objet charmant fait de ses robes d'enfant et de celles de ses soeurs. Un déclic a joué. Je suis rentrée chez moi j'ai cherché tous les vieux bouts de tissus que j'avais, chutes de mes activités de "fouturière", restes de vêtements. Je n'avais pas la moindre idée de comment assembler cela. Rien à voir avec faire une robe! Surtout qu'une robe ce n'est pas fait avec des dizaines voire des centaines de tissus divers. On oublie TOUJOURS que le patchwork, au départ, c'est  souvent cette diversité ! Pas quatre ou dix tissus achetés en pré assortis chez le marchand , comme ce fut hélas, si souvent le cas plus tard !

    C'est pourquoi pour moi le patchwork ce ne fut pas essentiellement de la couture. ça ne l'est toujours pas .Mais enfin il fallait bien apprendre comment ça se monte et  ce n'est pas toujours évident ! Plus tard quand j'ai disposé du logiciel Block Base qui recense des milliers de "blocs" ces carrés dessinés (et parfois jamais cousus) par diverses quilteuses d'après l'encyclopédie de Barbara Brackman Encyclopedia of pieced patterns  je me suis rendu compte que certains blocs étaient de vrais casse-tête de montage.   Sans explications! celui-ci par exemple :

    Starry crown

    starry crown

     

     

     

    On peut le voir réalisé (tant bien que mal mais des années plus tard ! dans le quilt le sampler  délicat cf Histoires d'ouvrages

     

    bloc-5-sampler.jpgA l'époque pas d'internet, les revues françaises  en parlaient peu. Le savoir broder de Femmes d'aujourd'hui évoqué à l'article précédent ne donnait des informations que   sur  la méthode dite anglaise sur papier ou  cartons,recouverts de tissus qu'on assemble par un point de surjet sur l'envers.

    Le patchwork  dans la tradition  américaine, était pourtant revenu en France dans les années 70, après l'exposition Abstract design in American quilts initiée par le collectionneur Jonathan Holstein. Des revues comme Cent  idées  -à laquelle je fus abonnée- l'évoquaient  c'est  là que j'ai appris l'existence des "crazy quilts". Cette tradition américaine des quilts n'est évidemment ni la première ni la seule, mais elle était  et reste encore alors dominante dans la transmission (et c'est aussi un business très important !).  J'ai appris avec des livres, passé les premiers essais . J'ai cousu à la machine mais très vite j'ai préféré le geste main.

    Assembler en patchwork  géométrique (et je ne dis pas " coudre , c'est  d'abord savoir décomposer ce qu'on appelle le bloc , cette unité répétée avec variantes éventuelles dans une surface.  Savoir par où commenccr, comment assembler les morceaux, dans quel ordre etc.  On peut aprendre dans un club certes, mais aussi dans les livres , ce que je fis . Mettons que je sois une asociale de ces apprentissages.  et j'ai transmis mais en free lance !  Et par le moyen des revues quand de 2008  à  2012 je fus embauchée pour ce faire ...

    Main ou machine, déjà est un premier choix, mais à la main il existe aussi différentes méthodes d'assemblage, et à la machine aussi.  Ce qui compte c'est l'ordre d'assemblage, le fait aussi quand on coud à la main de ne pas passer sur la marge de couture ce qui donne à ces assemblages une souplesse que le travail machine plus net, plus impeccable ne donne pas.   Des choix à faire qui pour moi n'étaient pas de simple couture , mais liés à un symbolisme et aussi à un toucher, à un abord de ma matière. J'avais besoin de travailler au plus près d'elle, dans une sorte de "corps à corps" si je puis dire, pas d'avoir des coutures nettes et impeccables du lisse et du chiadé. Impossible à faire saisir à la plupart de mes consoeurs. Obtenir quelque chose qui soit mon expression, ni du salopé non plus pour faire "contemporain" spontanéité et lâcher prise. Je connais aussi les poncifs des justifications. En cela, comme en tout : suivre mes exigences  qui elles-mêmes visent à une certaine justesse entre ce que  je veux obtenir et le résultat. Avec cependant beaucoup d'improvisation. On ne permet l'irrégularité qu'à ce qu'on nomme "contemporain" . C'est absurde. Bref on ne regarde les géométries qu'avec un compas dans l'ooeil quand elles sont textiles mais personne n'aurait l'idée de remesurer les rectangles de Mondrian ou le carré blanc de Malevitch pour voir si par hasard il n'y a pas une erreur de quelques millimètres ! ou un angle pas si droit que ça! J'interroge depuis 40 ans ces exigences castratrices et anti -artistiques  à l'égard d'un pan de notre  art abstrait textile.

    Ces blocs dits traditionnels ne sont qu'un point de départ on devrait être libre de faire ce qu'on veut avec eux mais déjà en  user c'est être "cataloguée" . Avant même de mettre en route une surface abstraite avec ces géomtries et mon choix de composition et d'étoffes je sais que c'est exclu du monde de "l'art textile" contemporain. ce  Mais comme je désirais des assemblages qui semblent réguliers (sans l'être toujours!) j'ai appris cette précision.  j'ai appris aussi d'autres techniques d'assemblages appliqué notamment qui sont plus proches de la broderie et pas aussi spécifiques au patchwork que ces constructions e blocs ou morceaux à formes géométriques. le détail est à l'article questions de vocabulaire 2 .

     

      Choisir les tissus

    Plus exactement ; les récolter et les accueillir. mais je ne suis pas une puriste ni de la récupération érigée en "éthique" obligatoire (si personne n'achète plus la récupération disparaît ipso facto) l , ni  à l'inverse de n'user que de calicots neufs reservé à cet usage. Il J'ai rassemblé ce qu'on me donnait et j'ai acheté les étoffes qui m'inspiraient . souvent sans projet précis . Non pas  : "j'ai besoin de 3 mètres de ce tissu( pour faire un fond à tissu unique" , mais non je rassemblais vraiment comme on e crée un vocabulaire en mémorisant les mots dans les textes des autres, et les étudier, m'en imprégner , en savoir toujours plus sur eux , les apprivoiser , les harmoniser , les faire chanter, vibrer . Et là tout ne s'apprend pas par des recettes , mais en observant  autour de soi et en soi y contribue-comme en tout . J'ai commencé en ignorance totale de ce patchwork dit "améicain" tissu d'Europe évidemment !) et mon premier quilt que je posséde tojours en 1982 ressemblait à cela , il n(est certes pas cousu selon les régles de l'art  : 

     

    Premier quilt 001

     

     

     

     

    Planifier...ou pas ?
    En  patchwork dit traditionnel on part souvent  d'un bloc un carré subdivisé ou décoré qu'on peut soit tracer  soi-même soit emprunter  . Il est dommage que cet emprunt suffise à assimiler  à la personne qui copie un modèle de A à Z . J'ai expliqué combien c'est différent. J'ai d'abord tracé à la main  et colorié parfois, parfois non , et dès 1998 j'ai appris à user des logiciels de patchworks,  mais ce ne sont pas mes seuls moyens de dessiner , je l'explique ici . Mon livre Jeux d'étoffes détaille ces approches. Mais je peux improviser et dessiner autre chose et si je choisis de partir de la géométrie régulière,  c'est volontaire et corresondant à une visée expresive et esthétique.

     

    Mais avant de coudre  comment tracer ?

     Avant l'apparition des logiciels spécialisés il fallait donc apprendre à tracer ses patrons;  choisir les dimensions, penser aux proportions. Même si la plupart des quilteuses  suivent encore à cet égard des  modèles plus ou moins adaptés  à leurs goûts personnels. Très vite j'ai préféré composer par moi -même. 

    J'utilisais d'abord  des recueils de blocs, ces carrés repertoriés de la tradition aux US mais dont beaucoup de dessins surtout les plus simples étaient issus d'autres arts dits "décoratifs"  : mosaïques, marqueteries fresques en regorgent. On sait que le motif dit "log cabin " un des plus connus et plus utilisés remonterait à l'Egypte ancienne.Voici un exemple basique de ce motif:

     


    Cabin pour article apprentissages  

     

     

    Et pourtant que de 'créations  variées avec ce classique du pachwork et ses variantes . Deux exemples : le quilt Caprice  qui reste ce que e nommerai un  classique , détestant le terme "traditionnel" car traditionnel il  ne l'est pas par le choix des couleurs :

     

    Caprice jacqueline fischer art texile red

    Et ce tableau figuratif (silhouette mpruntée à plusieurs nus peints et photographiques et redessinée) de la série over rose : Roses blanches d'un corps fou. Le corps est  const itué de petits logs cabins irréguliers blancs , qu'on appelle crazy rose (rose avec technique dite crazy c'est à dire morceaux irréguliers) .

     

    Roses blanches d un corps fou2

     

     

    Notre création personnelle est donc moins là dans ces carés ou autres formes déjà tracées,  que dans la composition qu'on va faire avec ce que je nomme une "source graphique.".Je m'étonne qu'on en  parle si peu, dans les livres où on  explique comment devenir 'artiste" pour leur préférer le carnet d'equisse où on montre surtout qu'on sait peindre et dessiner. C'est bien , mais à me yeux,  pas du tout obligatoire dans un art textile différent.On a cependant tendu à le faire ressembler à autre chose qu'une expression par les tissus assemblés  car le difficile de cet art c'est justement cela :  assortir le disparate (d'où le succès des assortiments tout pré choisis que j'abhorre!) et composer avec cela quelquee cchose où on se dit par ce moyen-là (jamais vraiment étudié en France). 3c'est pas contemporain"! Et encore moins "conceptuel". I

     

    Assortir

    On m'a souvent demandé autrefois  "coment tu fais pour mettre tant de tissus à la foi et que cela garde une unité voire une harmonie ?" aujurd'hui personne ne me me demande plus , c'est démodé. Place au blanc au noir au couleurs unies et finie la subtlité de surface où les motifs et les couleurs mêlées modulent un chant personnel  et moi je continue à placer mes tesselles cd'étoffes imprimées non pas à l'ancienne- mes quilts  ne essemblent pas à des quilts anciens- mais pour un chant qui m'appartient  même s'il reste inaudible dans la contemporanéité.

    Petite fleur

    quilt petite fleur pas deux tissus semblables ...

    .

     

     

    Oui mais justement  comment assortir et harmoniser ?

    Je ne partage pas du tout du tout l'idée que tout va avec tout mis au hasard. Où est l'art si on on n'élabore pas, à cet égard ? Où est la patte personnelle de l'artiste ? " Allez pouf j'entasse tout et ça fera déjà une couverture." Même si le hasard est parfois heureux. Même si je dis aussi qu'on peut tout mettre dans un surface mais pas n'importe comment. .Le but pour moi :  harmoniser en vue d'exprimer quelque chose.   Pas de  pré assorti (ça me fait hurler!)  et un désir de se constituer  une palette d'étoffes personnelle, qui certes pouvait inclure des tissus neufs  mais  aussi de vrais anciens, des copies de  des broderies, des detelles  de tissus pas faits pour 'jerseys, toiles à matelas  ).Au lieu e vouloir suivre la mode de son temps -comme on le fait pour la décoration intérieure et les c vêtements, utliser tous les tissus de manière intemporelle et dégagée de préoccupations ménagères style : laver ou pas.

    =

    Je dois dire je n'ai pas appris par des méthodes" sur les couleurs qui iraient ensemble et celles qui n 'iraient pas. Comme j'ai toujours utilisé plus de tissus imprimés j'ai senti dès ce moment-là que l'absence du patchwork tel que moi je le ressentais(dans sa différence avec les autres arts d'ssemblage et la peinture) c'était deux choses : le tissu (pour un art textile) et ce qu'il représentait .Ni le hasard je m'enfoutiste soi disant "spontané" , ni des règles strictes. Uniquement mon  instinct.  Et ce que je veux faire dire aux tissus mis ensemble .Et je continue d'apprendre de tester de découvrir car même en ce domaine du patchwork américain géométrique dit _à torrt- traditionnel      - il ya tant de possibiltés de combinaisons déformations choix à faire à tous ces stades que c'est inépuisable !Et on a beau me dénier toute imagination en  ce domaine je sais en avoir.  Juste qu'elle n'est pas "contemporaine" autant dire ne vaut rien aux yeux de nos décideuses branchées. Corollaire pas de murs pour exposer et crtainement pas en solo . ça ne le "mérite pas(ou alors il faut faire pzrtui de cub et association. je ne sais pas créer insi, pour moi le partage vient ensuite et individuellement. C'est mal vu '"elle se la joue trop solo sonne de loin, à mes oreilles ) Je ne suis ni peintre ni graveuse  à côté alors ! . il est à remarquer que c'st le fait que j'écrivais qui m'a ouvert un jour les portes d'une galerie d'art (et pas pour exposer mes chères géométries )   Ah si j'oubliais pour la patience et le travaux de couture qu'on condescend à vous accorder avec le mépris congruent. 

     

    Cheres vieilles choses jacqueline fischer page 14 art textile

     

     

     

     

     

  • art textile para-conceptuel

    • Le 17/01/2024

     NB  : projet satirique ... 

    Premier projet para-conceptuel qui  suit la démarche explicitée ci-dessous. La démarche entière s'entend ....

     Soit un fil et une plume.

    J'attacherai la plume au fil et le fil à un plafond quelconque. Il est importantissime qu'elle soit suspendue   ( cinq minutes au plus) pas de compétences spéciales exigées et surtout pas d'art de couturière pouah , ça fait plouquesse en diable, un vrai artiste textile contemporain  z'et conceptuel se doit de ne pas savoir coudreou très mal pour la spontanéité du geste ou s'il sait de le cacher, de le démontrer et de le proclamer. . je le lis tous les jours. Le fil suffit à la caution art textile valence "art du fil" )et la plume est un matériau utilisé dans la tradition . On veut bien  faire innovant mais faut quand même raccrocher à quelques racines, sinon, le concept, il prend  moins bien côté "j'ai de la culture patrimoniale aussi ".  La partie fabrication  est achevée c'est à dire ce qui ne compte pas vraiment. Il est conseillé néanmoins de laisser croire au public qu'elle est l'aboutissement d'une réflexion profonde et d'un très long travail intérieur. Comme c 'est invérifiable, vous ne risquez rien à l'affirmer.

    L'essentiel du travail "intelligent" z'et intellectuel, là, reste à faire. Le  cas échéant faites-vous aider par quelqu'un qui maîtrise l'art de se payer de mots.

    Là j'ai comme un embarras du choix . Vais- le jouer  côté fragilité de notre condition humaine, protection de la faune (conceptuel engagé)  ou condition de l'écrivain ? Ou bien encore avec le retour du religieux, je pourrai peut-être concptuliser  ça  côté ange.

    Le choix 1 développerait ce discours : L'artiste a voulu montrer par le choix d'un fil fragile et d'une plume arrachée au vivant (à éviter pour le choix 2) , combien nos existences étaient soumises aux fluctuations du hasard et donc proposer l'attachement comme remède aux aléas de l'existence, en ce monde cruel et bouleversé de flux contraires.

    NB on peut aussi  gloser sur la couleur de la plume le cas échéant , c'est plus risqué en ces temps de cancel culture -éviter d'assimiler le blanc à la pureté- mais l'artiste se doit de provoquer même les modes et mentalités admises de son milieu et de son époque.

    Le choix 2 lui   irait  dans ce sens : L'artiste suggère ici avec force et délicatesse (on peut bien se  faire des compliments au passage) le danger auquel sont confrontés les volatiles  troublés dans leurs migrations et nidifications par le changement climatique, tués par ls marées noires et la pollution , le fil symbolisant leur captivité aussi parfois pour notre plaisir .

    Choix 3  La plume suspendue évoque les aléas des écrivains confrontés à la concurrence féroce et aux  moeurs  impitoyables de l'édition , leur sélection d'abord leur succès ensuite dépendant des aléas des tendances commerciales et littéraires de leur temps  , et beaucoup d'entre eux y ont laissé des plumes.

    Choix 4 L'artiste a imaginé que dans un paradis idéalisé et épuré,  des anges au  désespoir de voir notre monde à l'agonie, qui perdraient leurs plumes et seule l'intervention divine de l'amour non moins divin que représente le fil (la religion est ce qui relie) empêcherait l'apocalypse annoncée .

    Vous voyez être intelligente comme ça je peux, je pourrai même rajouter une louche de vocabulaire philosophique avec des mots que personne ne comprend(moi non plus!)  mais qui légitiment si bien la "création" , et évoquer quelques mythes. La mythologie mise à toutes les sauces surtout par ceux qui la connaissent parfois moins bien que moi qui l'ai enseignée  se porte bien , ça vous classe lettré sans jamais avoir mis le nez dans les textes orginaux ni fourni l'effort (cuistre! ) d'en apprendre la langue.  (on me  reprochera de ne pas savoir me libérer de leur littéralité!)   Damoclès et Icare  , là peuvent se caser aisément.

    Je n'ai pas pris de photo de mon "oeuvre" , vu que sa réalisation est accessoire, ce qui compte c'est l'idée. On nous le clame.

    Non  : avec des plumes et des fils je préfère et de loin  faire des choses comme cela que vous ne verrez jamais dans aucun musée galerie  exposition d'art textile "contemporain" au motif que c'est juste du joli décoratif superficiel.   En me creusant un peu la tête je pourrais  l'adorner aussi d'un discours intellectuel justifcatif . Mais ce n'est pas fait pour ça : c'est fait pour la joie et la sensualité, le plaisir du regard du toucher. Rien, autant dire.rien qui soi admis là où ça compte en tout cas!

    Papillon red 3 1

     

    Papillon 3 red detail 3

  • Apprentissages première partie

    • Le 03/09/2023

     Rappeler comment on a appris-et comment on apprend encore. En insistant sur le fait qu'aucune manière ne devrait être déconsidérée  si elle amène à une création authentique... et personnelle , singulière. Marquée du sceau d'une personnalité. Ce que j'espère sinon  avoir atteint, au moins avoir tenté!
     

     

    Comment a-t-on appris ces gestes des arts du fil,lesquels, pourquoi de cette façon, et dans quelle visée ? Quelles furent nos écoles et nos maîtres, car nul n'apprend de rien-ni de personne et le terme "autodidacte" serait à reconsidérer.Un livre dont on use  est écrit par un auteur, un tuto est fait par quelqu'un!

    La première chose à poser, me concernant c'est qu'un apprentissage n'est pour moi en quelque domaine que ce soit jamais terminé+outre  ce que j'oublie -et que je dois réapprendre car la mémoire quand on vieillit  joue des tours! - ce qu'on découvre (il existe tant de techniques!et même à l'intérieur d'un "genre" -je songe à la broderie blanche ou à la tapisserie à l'aiguille  notamment- ) ce qu'on redécouvre aussi ...  pour moi je ne suis jamais arrivée à un niveau qui me semblerait "suffisant" , et j'ai soif de tout le reste ! Non pas dans un désir de "tout" savoir, c'est impossible mais de diversifier mes approches . Sans doute parce qu'en moi reste fixé ce parallèle avec les mots , les textes, l'écriture. Et que je vis l'acte de créer comme un  chemin d'errance.

     

    Dans la France de l'après guerre, où j'ai grandi, les femmes pour la plupart avaient appris à coudre à l'école ou en famille. c'était quasi une nécessaité, surtout pour celles d'un milieu social qu'on dira défavorisé.  Ce qui me veut pas dire que toutes aimaient  cela, ni que toutes étaient douées pour ce faire. Il existait déjà et j'ai deux cahiers qui en témoignent des enseignements professionnels très pointus pour celles qui désiraient en  faire leur gagne-pain  Pour les autres on apprenait souvent à l'âge dit de raison à enfiler et tenir une aiguille et à tricoter voire crocheter et même des rudiments de tissage -en ce qui me concerne sur un métier jouet marque Tssanova-, broder venait souvent en même temps pour les points basiques; point de croix en tête . A l'école on faisait des alphabets sur du canvas, mais c'est au lycée pour moi que les choses sérieuses ont commencé sous l'égide d'un professeur si sévère qu'elle  nous  terrrorisait  - en  ce cas même si j'apprends , je me sens trop contrainte  pour aimer ce que je fais, je me borne au strict nécessaire mon  imagination est repliée ! . En fait j'ai eu quelques bases de cette manière, mais c'est en expérimentant par moi-même et avec les conseils maternels,et surtout les "leçons" des magazines féminins  que j'ai appris.

    Passé l'âge des torchons et mouchoirs  à ourler (main puis machine) j'ai confectionné mes premières robes. La toute première à 14 ans,c'est celle du poème "Citron vert" dans le recueil Le Cahier débrouillé avec un tissu dont je raconterai l'histoire. On travaillait avec les patrons des magazines j'aimais beaucoup ceux de Femmes d'Aujourd'hui( que j'ai gardés) " . Apprendre à couper en respectant le sens du fil, ce qui n'était pas toujours évident dans un tissu issu d'un autre vêtement, couper, bâtir, essayer (ouille les épingles!)  retoucher, monter ... Je me débrouillais honorablement, mais sans les qualités de finisseuse des vraies professionnelles Ma mère nous  disait "fouturières".

    La machine était une Singer achetée par ma mère en Afrique, électrique, mais nous avions choisi de la tourner à la manivelle à la main,  ce qui permettait d'adapter la vitesse, même si nous n'avions plus qu'une main pour guider. J'ai toujours une timidité envers les machines à coudre, même si celle-là je savais la réparer ....Familière, comme le chat de la maison.

    J'y ai cousu des dizaines de robes pour moi et parfois pour ma soeur quand elle travaillait  et même un manteau avec poches et boutonnières passepoilées! .  Et parfois je créais même entièrement le vêtement , patron compris, tel cet ensemble pour la plage en 1970, avec lequel je pose, en frimant un peu , pour rire! 13681040 10206860130368277 4242288344786939852 n

     

     

    C'est paradoxalemet la découverte du patchwork qui m'a éloignée de la couture des vêtements. Mais c'est la couture utilitaire qui m'a donné le goût des étoffes et les restes de vêtements  de ma jeunesse (voire de celle de ma mère) constituent toujours une  partie de ma collection de  ce que je  nomme mon vocabulaire textile.

     

    Broder fut une autre aventure. Vers mes sept ans j'ai appris outre le point de croix le point de tige , j'ai raconté dans l'article les palettes d'une textilienne les fils ma passion de collectionneuse déjà pour eux (qui incluait les fils à tricoter) . C'était l'époque des napperons et les mêmes magazines fournissaient  des motifs en noir et blanc .  Puis au lycée des tabliers à carreaux rose et blanc sur lesquels il fallait broder nom et prénom en entier et pour moi c'était long !

    Pour nous bodeuses dites domestiques" apprendre à broder  c'était donc apprendre des points. A l'école je n'ai pas souvenir d'en avoir appris beaucoup sauf le point devant (ou avant),  le point arrière, le point lancé basique .. outre les explications des magazines, mon maître fut le Savoir Broder des femmes d'aujourd'hui. je l'ai toujours et je m'en sers toujours. Quand je fus créatrice de modèles je trouvais pratique d'avoir des carnets d'entraînement ou d'échantillons:

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    Chaque brodeuse a ses points de prédilection et ceux qu'elle redoute voire déteste faire ( au début j'évitais le passé empiétant ...) C'est dans ce manuel que j'ai découvert un de mes grands favoris : le point de Palestrina , celui qui a bordé bien  plus tard les blocs de mon crazy L'arlequin fou.

    Arlequin fou art textile dentelles jacqueline fischer

    en lisière de dentelle ledit point de Palestrina

     Aujourd'hui encore il  reste  un me mes favoris. j'ai découvert d'autres points "noués"  liés , ce qui permet justement d'obtenir des textures analogues et nuancées.  Le point de chausson aussi et le point d'épine ... et le feston .. Vers mes 17 ans je maîtrisais suffisamment passé plat plumetis et point de bourdon pour faire quelques initiales en broderie blanche . J'ai perdu la main et surtout l'acuité visuelle.  Je brodais avec deux fils de mouliné DMC quand on en préconisait trois, ce qui rendait mon travail plus fin. Je brodais, à l'ancienne mon trousseau (je n'ai jamais hésité à paraître démodée!) galons sur serviettes de toilettes, bouquets sur draps, nappes )

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    Nappe années 70

    Les outils étaient réduits au strict minimum pas de tambour (et qu'on  ne hurle pas si on sait que beaucoup de broderies perlées de Bretagne notamment  ont été faites ainsi (cf le livre de  Odile Le Goïc Le Guyader Manuel de  broderien°1 : le perlage  ) en tendant le tissu entre ses deux mains ce que fait aussi  parfois la brodeuse Christen Brown  Depuis j'en use pour certains points et d'autres non résolument . J'ai  noté que si je l'avoue on pointe aussi sec son nez ur une éventuelle imperfection. Mes soeurs brodeuses, débarrassez-vous donc de vos préjugés . Cette  libellule a été faite sans tambour  . Est-elle salopée ? 

    demoiselle-photo-1.jpgDemoiselle detail aile

    En revanche  j'ai utilisé un tambour pour le passé plat de ce coussin :

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    C'est selon et pour la même broderie il m'arrive de faire certains points avec  tambour et d'autres sans comme ce tableau Elégance :

     

     

    Elegance 3 jacqueline fischer broderie

    Avec et sans tambour...

    Apprendre c'est aussi  se dégager des diktats tracer ses voies personnelles y compris ans les gestes techniques.. Je n'aurais pas créé toutes ces broderies si je m'étais  oblligée à user d'outils qui ne me convenaient pas, j'ai adapté mes gestes  en  gardant le plaisir de faire qui chez moi vient d'un  sorte de "corps à corps" avec les matières.   Brodeuses mes soeurs prenez vos distances avec les conseils péremptoires. Voyez ce qui vous permet de réussir sans prendre l'activité en dégoût.   Il n'est qu'une mauvaise méthode : celle qui empêche d'avancer, d'expérimenter, qui inhibe. Non ce n'est pas vrai que l'entraînement 'normé" vient à bout de tout (et quel  profit à perdre des heures selon une méthode, quand une autre fonctionnerait mieux pour vous ? ) .  Les anciens  livres d'apprentissage signés cousine Claire dont je possède un exemplaire conseillent de remplacer le tambour par un morceau de moleskine et pourtant Cousine Claire était vraiment une virtuose!  Certaines dentelles à l'aiguille sont faites sur cartons... Au lycée nous brodions aussi sans tambour (il ya aussi sans doute quelque pression commerciale  des fabricants d'accessoires, sait-on ?) . Quant au métier , il faut de la place pour l'installer .. Certes ça vous pose en spécialiste .. mais auun outil ne donne ni la maîtrise, ni l'imagination créatrice et même certains contribuent chez certaines à décourager et donc à abandonner, alors qu'on peut tester d'autres moyens. . L'idée que seule la contrainte dépassée permettrait "l'excellence" est sans doute défendable, mais ce n'est pas la mienne et ça ne m'a nullement empêchée de créer des modèles pour des  revues. J'espère que les broderies ci-dessus et ci -dessous  et le fait que j'ai travaillé pour des magazines vous persuaderont que d'autres méthodes sont possibles et permettant un résultat convenable .  Testez et oubliez les "c'est obligatoire" . Je ne connais que deux cas où un tambour ou métier sont obligatoires : le punch needle et le point de Beauvais (ou le Lunéville) là impossible de faire autrement. 

    De même jamais  de dé. (mais parfois un sparadrap) , j'ai de très petits doigts. En revanche des aiguilles appropriées ...De  bons ciseaux . Des épingles. du fil à bâtir. Aucun gadget pour "faire gagner du temps", j'aime prendre le mien...et  ce, même quand je devais respecter des délais, à titre professionnel.Cela posé, je continue à apprendre... de diverses manières. Je ne trouve pas inutile de découvrir de nouveaux points , de nouveaux genres de "broderie" aussi et si ma vue ne me permet plus de tout  essayer-sinon réussir !  je puis au moins admirer... Mes maîtres ce sont donc le auteurs des livres, passé et présent mêlés . Je les collectionne et même si on y rerouve les mêmes points,le explications varient chaque brodeuse ou brodeur a sa manière d'expliquer, de classer voire son style . Outre les livres il ya les sites celui de Mary Corbet si souvent cité, celui de Sharon Boggon . Je passe sur les innombrables tutoriels ..en videos. J'aime cette variété d'abords et de parcours. Sur les livres de broderie avec lesquels j'ai appris on peut lire sur ce lien quels sont mes favoris.

     

    Je n'ai pas baucoup en revanche, pratiqué la broderie machine sauf pour un usage des points décoratifs, j'en parlerai dans l'article suivant consacré au patchwork.

    Un souhait pour finir -voeu pieux s'il en est-  : que le fait de ne pas savoir coudre ni broder ne soit pas  considéré comme une  forme supériorité en art textile.  on vous expliquera soit qu'il faut savoir  surtout dessiner graver et peindre pour exceller en textile , ou bien encore qu'il faut désapprendre ci ou ça  . Pour moi - j'estime qu'aucune ignorance n'est utile et que toute technique sert à mon expression et étant une artiste textile dans le sens où fils et tissus sont mes matériaux de base, absolumet fondamentaux, et nécessaires autant que suffisants ,  je ne vois pas en quoi la maîtrise de de ce qui permet de créer avec ces matières serait une moins value, d'autant qu'elle est mutltiple, variée et qu'au bout de 40 ans rien que dabs ce domaine-là il me reste encore et toujours à apprendre.  ..Or si on considère ce qui est primé, exposé, les discours autour de cet art, ce qui a le vent en poupe, est coté on s'aperoit que si ce n'est pas une moins value avouée, c'en est une insidieuse(evidemment savoir coudre , ça ne fait pas  contemporain !) . J'ajoute j'admire les savoirs autres qui permettent de magnifiques mixed media. meme si on y cherche parfois ce que justement le textile y dit .   Mais j'ai toujours senti à l'égard de mon tout fils tout tissu comme une sorte de condescendante réticence.qui par miracle s'atténue quand je montre ma polyvalence (je ne prêche donc pas pro domo !) . Je parle appuyée sur une longue expérience de la manière dont ls crations sont regardées, reçues, valorisées par tel ou tel "milieu" .Etudier tout cela fait aussi partie de mes apprentissages.   

     

     

     

     

     

     

     

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  • Agnès Guillemot Les malices du fil

    • Le 26/08/2023

    Les malices du fil

    Petits démêlés sur la broderie et l'art d'orner

     Agnès Guillemot

    Transboreal  collection  "petite  philosophie du voyage"

     

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    A quoi pense une brodeuse qui réfléchit à son art serait un bon sous-titre aussi...

    Voilà un livre que toute brodeuse peut aimer à lire !   Même si et surtout  nous sommes là aux antipodes des dames qui n 'ont cessé de me dire "on fait ça sans se prendre la tête, juste pour se faire plaisir'. Il s'agit ici d'un métier. Et toute non brodeuse aussi  car somme toute il s'agit bien d'un e "phlosophie" et d'un "voyage" et l'ouvrage dépasse de beaucoup si je puis dire le cadre du métier !

    J'aime les brodeuses qui réfléchissent  sur cet acte de broder, ses gestes et sa geste, son histoire dans celle plus vaste du monde (et pas que l'histoire de l'art dont elle lest  plus souvent absente ou marginalisée) ...et je prétends en être une, même si mon parcours n'est aucunement comparable à celui  prestigieux et professionnel de  l'auteure  . Mais la vieille  dame qui s'est sentie appelée il ya bien longtemps par ce double attrait des tissus et fils et des mots se sent le droit de tenter ici une recension du livre et un rapprochement ...

    Le parcours de l'auteure-qui est aussi éditrice- est assez atypique comme on dit. 

    On peut en avoir une idée précise sur ce lien. Venue à cet art à 25 ans et avec des visées professionnelles, d'emblée,  et une formation donc exigeante.  à la réputée   Ecole Duperré et un des intérêts du livre est de nous faire partager les gestes, les émotions, les réflexions d'une brodeuse en formation puis  atelier ; la confrontation aux exigences souvent extrêmes d'un art où la virtuosité compte , mais aussi une forme d'instinct...Discipline , rigueur et imagnation.

     Mais l'auteure ne se borne pas à cela , elle nous dit son émotion devant les broderies d'autrefois vues dans les musées et ce ressenti est si exactement semblable au mien   car je  n'arrive jamais à ne regarder  que "le travail" mais imagine derrière une vie, des gestes , une époque, sans doute parce que la broderie -et plus largement les arts textiles-  sont des  arts du toucher autant que visuels, un art aussi que la connaissance technique permet d'apprécier autrement qu'en profane  J'ajouterai un art où il ya toujours à apprendre.  Et si comme le souligne   notre brodeuse, je ne considère pas comme inutile sinon de connaître "tous les points" puisqu'on "ne lira jamais tous les livres d'une bibliothèque" mais suffisamment pour se dire, j'aime à en découvrir encore,  à les combiner parce j'y vois des signes et des écritures rejoignant par là même l'auteure qui analyse fort justement la part symbolique de l'acte de broder, des motifs, et qui pas plus que moi ne les réduit à leur aspect décoratif.

    L'auteur évoque aussi des livres de littérature qui me sont très familiers    à commencer par le Rêve de Zola, mais aussi lL'Elue  de Loïs Lowry -nous avons là le même terreau littéraire si je puis dire- (nos lectures à cet égard ont été les mêmes !), mais aussi la vie de Colette qu'elle choisit pour thème de travail de ses trois années de formation à l'école Duperré  : " la broderie fut le fil qui m'a sortie d'une impasse danslaquelle l'amour seul des mots, qui croyais-je à l'époque- serait le rapport le plus heureux que j'établirai avec le monde, m'avait entraînée" 

    Tout serait à citer dans ces 89 pages si denses.  Que l'auteure évoque l'aspect langage et symbole de la broderie (qui m'est si cher ! )  : "par l'aiguille s'esquisse une véritable sémiologie insupçonnéet partiellement obscure, véritable de tour de Babel qui recueille les préoccupations, les idées et les rêveries "humaines " ou la part de l'imaginaire "l'excitation de découvrir quelque chose de profondément nouveau: pour la première fois, j'ai exprienté un moyen d'expression autre qu'intellctuel, écrit ou oral, scolaire, universitaire ou quotidien . J'ai compris qu'on pouvait considérer un sujet, décrire une émotion ou un paysage, appréhender l'univers autrement que de façon abstraite, conceptuelle, silencieuse et intériuure ou en traduisant ses pensées par des mots prononcés ou notés.Cela m'a ouvert un horizon infini"

    Mutatis mutandis , même pour moi qui ai appris à broder seule, des livres divers sur les genoux (et je continue ainsi car c'est ma manière, mon parcours, mes apprentssages) c'est ce qui s'est passé peu ou prou quand à 32ans j'ai découvert un autre art textile : le patchwork .  Broder pour moi est un acte qui a accompagné mon enfance et ma jeunesse et mon quotidien, la poésie aussi il n 'y a donc pas eu à l'âge adulte de révélation d'un art jugé à tort manuel par rapport à mon parcours plus intellectel de  professeur de Lettres Classiques.

    L'auteur examine aussi la place des femmes dans cet art : "mais que la brodeuse reste à sa place, dès qu'elle s'élève, dès que ses créations la distinguent, l'ombre dun hommene tarde pas à la faire retourner à la nuit"   évoquant notamment May Morris  occultée par son père William  (mais  qu'on redécouvre) et aussi tous les anonymes chargés d'un transmission familiale ou associative  et les difficultés de ce métier quand il en en est un,  ses  souffrances  physiques ,ses exigences en vitesse  et coût qui doit rester modéré pour tenir face à la conuirrence...et la mondialisation !

    "Le monde enchanté des fées aux doigts d'or fait rêver. il est vaporisé à coups de gros plans et de ralentis maîtrisés produites pr les marques de luxe; mais derrière un respet sncère pur les méters d'art et une révérence pour celles et ceux qui les exercent s cache un impératif de valorisation économique.les conditions d'exercice de la profession ont précaires (..) p 67"

    Le mieux pour saisir cette philosophie de l'acte de broder et ce riche parcours est... de lire le livre, cette recension n 'est qu'approximative. Merci en tout cas à l'auteure , la lire pour moi a été une joie  (enfin un ouvrage qui pose un regard autre!) et  dans un  langage clair, si différent  -qu'on me pardonne le coup de griffe!-   de certains discurs d'accompagnement de mes consoeurs "branchées " art textile contemporain, et   s'appuyant sur une culture réelle   ) et vu la jeunesse de la brodeuse, un espoir ! 

     

     

     

  • La Bienveillante , légende illustrée par Nicole Pessin

    • Le 10/08/2023

    L'artiste Nicole Pessin m'a fait la joie très grande d'accepter d'illustrer cette légende intitulée la Bienveillante.

    On peut voir ici le texte et les illustrations  lien vers La Bienveillante

    J'invite aussi à voir l'ensemble de son site et de ses oeuvres.

    La Bienveillante dans une version légèrement modifiée, aménagée pour introduire  à l'intérieur du texte les autres récits des Mythologies intérieures, est au début de mon dernier ouvrage paru :  Histoires sans rimes ni oraisons,livre qui contient tous mes récits "importants". Importants à mes yeux, s'entend ! . 

    Ainsi vous pourrez y découvrir que dans cette version l'héroïne conte  à Thibault les deux légendes d'Oléis et de Mandalaé, et à Renault celle d'Armine.

     

     

  • Art : la loi des séries -première partie

    Je me souviens d'une conversation , lors de mon expo en solo (la seule qu'il m'aura été permis de faire en solo s'entend,  à Paris en 2004 , d'une relation qui me dit :

     - Un vrai artiste ça fait des séries.

     Ce qui recoupe une remarque lue plus tard dans un livre donnant des conseils pour devenir "artiste textile"  faire des petits formats (pour éviter l'effet couverture!) et des séries . -on sait bien que composer une surface en patchwork non seulement n'y suffit pas, mais vous tague traditionnelle ringarde  il fallait donc "faire des séries" .

     Je suis donc devenue serial sewer -embroiderer.

    Non non pas pour faire "artiste" et je voudrais redire ici combien je me fiche comme de mon premier lange (il n' y avait pas de couches culottes  à  l'époque) de   ce qu'on devrait faire ou ne pas faire pour paraître-et non être!-  "vrai" artiste, car si on l'est, vraiment on n 'a pas à se plier à ces modes et si on l'est pas autant faire ce qu'il nous plaît! -  et encore plus  "vrai artiste textile " - 'ça j'ai compris il y a longtemps !  Comme expliqué ici

    Ce qui m'intéresse aussi c'est le fil.. conducteur qui pouvait se trouver entre certaines de mes oeuvres auxquelles on reproche  parfois leur absence de ..monolithisme. .de filon unique .. qu'on peut appeler positivement "unité". Mon unité c'est mon goût de la diversité!

     La première série que jai créée c'était pour l' exposition  textes-iles et on peut la voir ici . C'était sur demande j'entends par là qu'on m'avait dit : peux-tu faire une vingtaine d'oeuvres pour illustrer des poètes de la LGR et que j'ai evidemment accepté le défi-car c'en était un fameux.Il ne s'agissait pas , comme je le voyais faire d'écrire ou de broder un  texte sur du tissu .Non que  ce soit "inférieur" mais  différent .Vous pensez bien, moi qu'on snobait , ignorait , réduisait qu'on définissait comme "fait de jolies choses avec des petits bouts de tissu"-  dans les milieux branchés art textile innovateurs de ce début des années 2000 voilà que j'exposais et en solo et en galerie d'art et à Paris ... De quoi faire des jalouses parmi celles qui justement regardaient de haut mon absence de "mixed media"  ou de 3D et de caractère "contemporanéité " qui reste un critère dominant d'exclusion pour ce que jentends, moi, faire.

     

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    Elément 13 tableau de la série text-iles

    Un peu après en 2005-2006 une relation que je puis plus qualifier du nom d'amie a insisté pour que je fasse avec elle le Calendrier textile et les tableaux duTextilionnaire (que j'ai rebaptisé ainsi ). 

     

     

     

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    Ardeur tableau de la série le Textilionnaire

    c'est aussi à cette époque que j'ai commencé le chant des couleurs solos 

     

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    . Le chant des Couleurs a été exposé à l'expo Textiliens-liennes de Valenciennes en 2022.

    En même temps j"ai commencé la Série Coquelicots qui elle aussi aurait pu être exposée à la LGR si des ennuis familiaux en série ne l'avait empêché,  avec ce fil conducteur :  la fleur et quelques textes ou citations de poèmes et de chansons la série a été exposée à l'abbaye de Floreffe en 2010 dans le cadre d'un atelier d'écriture. 

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    Coquelicot -1

     

     

    Fin 2008 l'envie m'est venue d'assembler les textiles autrement et ce fut la série Nous  que je reprendrai peut-être un jour.  

    espoir-jacquelone-fischer.jpg

    Espoir tableau de la série Nous

    Over-rose est une série    poly-média puisqu'elle comporte un texte de départ, des tableaux textiles de style (ou de genre ?) très différents  et des images numériques . Série dont plusieurs ouvrages sont encore en cours.

     

     

    L obosol te over rose 2013 jacqueline fischer

    L'obsolète un des tableaux textiles de la série- over-rose

    Vers la même époque j'ai mis en route la série Triangulations qui associe sur un format A4  le patchwork et l'impression sur soie d'une oeuvre numérique . on peut voir plus ici

    Triangulations 8 2

    Triangulations un des tableaux

     

     

    (suite et fin dans un autre article)

     

     

  • Histoires sans rimes ni oraisons- proses diverses

    Après avoir publié en 2021 l'ensemble de mes Oeuvres poétiques (le stock est épuisé), j'ai décidé de tenter une expérience analogue avec l'ensemble de mes récits. En effet, j'aime les histoires et les contes . J'ai raconté ici comment après la publication d'un recueil de Nouvelles l'imprimeur qui était  aussi éditeur  m'avait demandé un roman , qui fut La demeure Mentale. Texte écrit en 86-87 qui trouva éditeur en 2005 , soit quasi  vingt ans après sa rédaction. L'histoire de mes tribulations avec l'édition est en elle-même un roman . J'ai écrit juste après le Jeu de la Rose. Celui-là je l'ai proposé à l'édition  sur les conseils d'un ami, que bien plus tard et sans aucun succès . Les autres textes, je n'ai jamais tenté de les envoyer à un comité de lecture. Ils ne sont pas dans l'air du temps. Disons aussi et sans ambages que comme pour la poésie, l'art textile et toute chose que je crée et signe j'ai mes exigences et qu'elles ne rencontrent jamais ou très rarement  celles des "publicateurs" sélectionneurs jugeurs décideurs de ce qui mérite  d'exister plus largement J'en ai conclu que ça ne le méritait pas.

    C'est aussi  que le temps passe, ma vue diminue et mon espérance de vie comme on dit pudiquement est à mon âge incertaine. Alors je me suis dit qu'on n'était jamais si bien servi que par soi-même et je suis repartie dans la grande aventure de la mise en forme et maquette de pas moins de 932 pages.  C'est en fait l'équivalent de 6 livres, plus des extraits de ce que  je nomme mon livre de vie Une mesure pour rien et qui n'est pas plus achevé que ladite vie à l'heure qu'il est.

    C'est paru avec l'aide de quelques souscripteurs et lecteurs fidèles. Qu'ils soient encore une fois remerciés car sans eux, il serait si triste de continuer dans une sorte de désert de "réactions" à ce qu'on met tant de passion à imaginer. J'écris pour mon plaisir certes mais c'est tellement mieux pour moi si ce plaisir est partagé avec quelques autres. même si vu le peu de commentaires sur ce blog j'ai l'habitude du silence radio et de l'indifférence  du moins apparente du public. Surtout de celui qu'on dit grand.

     S'ajoutent aux récits et nouvelles le cycle des Mythologies intérieures où j'ai créé ces figures de femme qui se battent pour exister et qui ne gagnent pas toujours. J'aime aussi inventer des mondes, même si les nouvelles de l'Etabli sont incluses dans un  contexte  plus réaliste.et plus contemporain. J'ai un faible pour l'intemporel que ce soit en textile ou en écriture !

     Le tout comme mes patchworks, très exactement comme eux, peut sembler disparate  et ce n'est pas à moi d'en faire l'analyse ni de trouver les liens-même si je les sais. .  On peut en lire une recension ici

    Tel quel le volume coûte 35 euros (plus 5 euros de frais postaux), pèse un kilo pour 932 pages et arbore une tranche de plus de 4 cm d'épaisseur . C'est Robert Varlez artiste dessinateur peintre et collagiste qui m'a obligamment donné l'illustration de couverture. Le tirage est limité à 50 exemplaires. c'est collector (je ris!)

     

    Pour se le procurer, m'écrire sur chiffondart@aol.com

     

     

    Hstoires sans rimes ni oraisons premiere de couverture jacqueline fischer

    Histoire quatrieme red

     

    Histoires livre ouvert 2

  • Sur article du journal Le monde le patchwork, un art militant

    • Le 23/04/2023

     Une amie que je ne veux pas citer sans son accord m'a trasmis ce lien très intéressant sur le joural le  Monde. : le patchwork un art militant
    et certes comme d'habitude je me réjouis qu'on publie dans un grand quotidien un article illustrant quelquees valences d'un art que je défends, avec passion, depuis tant d'années. mais pas seulement sous certains aspects plus à la mode que les autres.

      C'est mieux que l'oubli , et c'est rendre justice à ces mouvements et ces artistes.

     Restent toutes les autres qui créent depuis la nuit des temps car les premiers assemblages sont très très anciens mais on n'en parle que de manière historique et patrimoniale. , quand on en parle.

    Il est beau grand et juste de rendre hommage à ces oeuvres, mais je continuerai moi aussi à rendre hommage non pas seulement aux militantes mais aussi à ces "anymous women" dont parle le livre Stiching resistance  et avant lui Anonymous was  a woman . dont je re-cite une phrase :

    " Rarement conscientes d'être des artistes, ces femmes essentiellement occupées à élever des enfants, assurer l'organisation des fermes et des maisons, ces femmes ont cependant embelli chaque phase de leur expérience, depuis l'enfance jusqu'à la  vieillesse et exprimé tout ce qu'elles ont appris de la vie et de l'art  dans un travail  décoratif d'une étonnante beauté "

    Il est vrai le mot "décoratif" hélas suffit à discréditer , et c'est un préjugé de plus qu'il faut souligner. et on va dire encore que je suis un esprit chagrin qui chipote toujours et pinaille sans discontinuer , mais je le dis quand même

     

     La cause des femmes c'est leur expression protéiforme, pas juste quelques grandes causes ... c'est aussi tout cette expression personnelle arrachée parfois entre deux obligations familiales ou professionnelles. c'est celle qui se dit aussi sans imiter les arts masculins, à sa manière de femme . Tant qu'on ne comprendra pas cela on reléguera une grande part de l'expression textile féminine au fond des tiroirs... ou ouvroirs comme avait écrit une artiste se disant "contemporaine". Le patchwork est un art quand on y crée et quelle que soit sa source d'inspiration . Et la .  "contemporainéité" inclut  tout ce qui concerne la vie des femmes de notre temps quelles que soient leur orientation politique et leur genre d'esthétique en textile. On n'expose pas que je sache , que des peintres engagés et ce  depuis longtemps! . Un peu d'ouverture d'esprit,  d'élargissement de focale serait tellement plus.. révolutionnaire ! Je ne l'espère plus guère, mais il me semble nécessaire, une fois de plus de le demander.

     

     

    Cheres vieilles choses jacqueline fischer page 14 art textile