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  • Les litanies de la rose sur un texte de Rémy de Gourmont

    Rémy de Gourmont est un de "mes" premiers poètes rencontrés à l'école primaire. Dans un livre joliment nommé Clairs Sentiers CE 1 on  trouvait ce poème :

    Allons au verger Simone

    Avec un panier d'osier

    Nous dirons à nos pommiers

    Voici la saison des pommes

    Allons au verger Simone (..)

    Selon ma mauvaise habitude le texte m'est resté en mémoire, pas le nom de son auteur.

    En mai 2023,alors que  je vérifiais le sens précis du mot "litanie" car un de mes recueils en cours porte ce titre, je suis tombée sur ce texte  peu connu d'un auteur que seuls les spécialistes et  "amis de"  semblent priser et qu'indépendamment de ses textes poétiques, j'invite à redécouvrir, car  Rémy de Gourmont a beaucoup écrit et sur tous les sujets. Sa vie ne fut pas des plus heureuses et comme je dis très singulière. J'en ai retenu que défiguré par une maladie de peau grave, il vécut sa souffrance avec courage et pudeur . Il ya certes plus et mieux à garder en mémoire.

    Mais ce texte sur les roses m'a littéralement séduite. Intriguée aussi, car les fleurs n'étaient pas pour une fois édulcorées et et "gnagnatisées" comme pesque toujours. Pas l'ombre d'un poncif dans ce long texte où 59 roses différentes sont évoquées.  Le texte s'ouvre et se ferme par la formule :

    Fleur Hypocrite

    Fleur du silence .

     Répétée à la fin de chaque strophe.On peut en prendre connaissance ici

    Aussitôt  la lecture achevée, des représentations de roses sur mes textiles m'ont en quelque sorte sauté à l'esprit J'établissais ce rapport-là qui m'est si précieux entre mots et textiles et j'ai retrouvé l'espace d'un été les émotions et impressions que j'avais éprouvées quasi 20 ans auparavant en illustrant les poètes de la LGR. Ce moment où on sent que ce tissu-là c'est exactement cela ... non pas pour "traduire le texte" mais pour l'accompagner un peu au sens d'un accompagnement musical .C'est un moment un peu magique , où pour certaines strophes un tissu s'imposait comme une évidence, pour d'autres en revanche ce fut plus difficile. Et quand je n'ai pas trouvé de tissu j'ai brodé.   Ainsi cette rose rose de Chine, avec du vrai fil chinois pour la rose( ces soies si fines et si difficiles à travailler)  et un brin de soie du vrai "rose de Chine) pour le texte  :

     

    Chine red premiere

    Rose rose de
    Chine, si douce et si fanée, miraculeux amour des femmes remontantes, rose rose de
    Chine, tes épines sont mouchetées et tes griffes sont rentrées, ô patte de velours, fleur hypocrite, fleur du silence.

     

    Les strophes évoquent soit un métal : cuivre, or, argent, bronze.

     

    Or red premiere

    Rose couleur d'or pur, ô coffre-fort de l'idéal, rose couleur d'or pur, donne-nous la clef de ton ventre, fleur hypocrite, fleur du silence.

     

    Des pierres précieuses : opale, topaze , rubis, améthyste (et même escarboucle) :

     

    Rose opale red

    Rose opale, ô sultane endormie dans l'odeur du harem, rose opale, langueur des constantes caresses, ton cœur connaît la paix profonde des vices satisfaits, fleur hypocrite, fleur
    du silence.

     

    Mais aussi evidemment des couleurs : ponceau incarnat , vermillon et bien d'autres nuances de rouge.  parfois associées  à des étoffes  rose de satin cerise  :

    Rose incarnate red

    Rose incarnate, rose stupide et pleine de santé, rose incarnate, tu nous abreuves et tu nous leurres d'un vin très rouge et très bénin, fleur hypocrite, fleur du
    silence

     

    Des fruits des végétaux, groseille, paille, blé :

    Rose paille red

    Rose couleur de paille, diamant jaune parmi les crudités du prisme, rose couleur de paille, on t'a vue, cœur à cœur derrière un éventail, respirer le parfum des
    barbes, fleur hypocrite, fleur du silen

     

    Certaines s'amusent à mimer les autres fleurs : pavot, hortensia, muguette:

     

     

    Hortensia red premiere

    Rose hortensia, ô banales délices des âmes distinguées, rose néo-chrétienne, ô rose hortensia, tu nous dégoûtes de
    Jésus, fleur hypocrite, fleur du silence.

    Beaucoup évoquent directement une caractéristique physique féminine :   yeux  lèvres, chevelure   : 

    Visage peint red premiere

    Rose au visage peint comme une fille d'amour, rose au cœur prostitué, rose au visage peint, fais semblant d'être pitoyable, fleur hypocrite, fleur du silence.

     

     Toutes les strophes cependant mélangent admiration et réserve de la part de l'auteur, qui pointe souvent l'hypocrisie, la tromperie, le mensonge  le narcissisme ou la cruauté avec cependant toujours un abandon,  voire un consentement  à ce qui semble  négatif  et même une volupté à l'acceptation de ces défauts. L'usage de l'impératif dans l'adresse à la fleur marque une volonté justement de garder un lucide contrôle ...Derrière beaucoup de ces roses se profile la prostitution, ou la fausse innocence .. et pour illustrer cette rose un peu vampire, j'ai trouvé cct incroyable raté de teinture :

     

    Levres de sang red premiere

    Rose aux lèvres de sang, ô mangeuse de chair, rose aux lèvres de sang, si tu veux notre sang, qu'en ferions-nous ? bois-le, fleur hypocrite, fleur du silence.

    La religion est évoquée (avec réserve aussi, parfois ), leslitanies se ferment avec la rose papale  :

    Rose papale red j fischer

    Rose papale, rose arrosée des mains qui bénissent le monde, rose papale, ton cœur d'or est en cuivre, et les larmes qui perlent sur ta vaine corolle, ce sont les pleurs du
    Christ, fleur hypocrite, fleur du silence.

     

     

    Certaines roses ont représenté pour moi un vrai challenge, ce fameux "comment rendre" car si je ne suis pas pour une interprétation trop lourdement littérale, je n'aime pas non  plus l'évasif, le manque de rigueur. Ainsi une "Rose couleur d'aurore, couleur du temps, couleur de rien" pose un défi !

     

    Rose coueur de rien

    Rose couleur d'aurore, couleur du temps, couleur de rien, ô sourire du
    Sphinx, rose couleur d'aurore, sourire ouvert sur le néant, nous t'aimerons, car tu mens, fleur hypocrite, fleur du silence.

     Ce fut aussi l'occasion de retrouver la légende d'Hylas  avec la roe hyaline (et le sens de ce mot) et, avec la rose rubis,  l'histoire d'Akëdysséril issue d'une nouvelle de Villiers de l'Isle Adam, ami de  Rémy de Gourmont ...

    Au départ je pensais écrire le texte avec un feutre fin, mais outre que c'eût été difficile voire impossible sur certains fonds, j'ai ressenti la nécessité de le broder  lettre après lettre , mot après mot dans une sorte de rite d'appropriation. J'ai donc brodé 59 fois : fleur hypocrite, fleur du silence , sans chercher toutefois à calligraphier, ce n'était pas le but  d'autant que mon arthrose (!!) n'aidant pas j'ai brodé parfois de la main  gauche. Beaucoup de roses sont simplement appliquées à petits points  invisibles, pour d'autres j'ai brodé les bords. Les points alors ne sont pas choisis au hasard cr on le sait, pour moi les points sont écriture..  L'ensemble a été appliqué page par page sur un fond de feutrine beige un peu de la couleur du papier vieilli du fac simile du texte original manuscrit  que j'ai trouvé. Il m'a fallu quasiment un an de travail assidu pour venir à bout de ce projet. Il sera exposé du 14 au 21 octobre 2024 à l'hôtel de ville de Valenciennes dans le cadre de l'exposition textiliennes et -liens , si vous habitez le Nord ou la Belgique  , ce sera l'occasion de découvrir l'ensemble des roses (il serait fastidieux de toutes les montrer ici et les photos  ne sont pas excellentes)   aussi les nombreux autres exposants !

     

     

     

     

  • Art textile et tissus une expérience

    Dans l'article  source graphique et modèles     j'avais montré déjà combien c'est aussi le choix des étoffes valeurs couleurs motif et textures tissés qui fait la création personnelle dans un quilt ou un patchwork .

    J'ai voulu démontrer un peu plus loin  ...

    Soit ce plan de quilt que j'ai elaboré , et bloc répertorié  sous le nom  d'Attic  Window est utilisé de manière à s'adapter à des échantillons de différentes tailles. Il repose sur un contraste de valeur mais également sur une gradation dans la taille des carrés au centre du bloc  de  2 cm à 4 cm , le bloc lui restant à 6 cm de dimension totale. Les séquences se répètent de manière progressive deux carrés de 2cm, un  de 2,5 un de 3 cm,un de 3,5  deux de 4 un de 3 et on repart en inversant la progression . Le bloc mesurant 6 cm les bordures evidemment varient en largeur pour s'adapter  c'est à dire ce plan est tout sauf simpliste. En lui-même peint sur une toile je parierai qu'il aurait une chance de passer pour de l'art abstrait, pourvu qu'il soit signé d'un nom masculin et connu .. (sourire) .

     

     

     

    Facettes sch ma 14

     Je voulais quelque chose de très coloré , et le titre  Facettes est un clin d'oeil à l'artiste Käffe Fassett , bien que pour cet ouvrage je ne m'en sois pas inspirée.  Le quilt a paru comme modèle dans un  numéro de la revue Création patchwork il y a une quinzaine d'années . Le thème du magazine était "comme un tableau" et l'ouvrage fut rapproché du cubisme par la directrice de publication . Je ne pense pas qu'il le soit (sourire) et n'étant pas peintre,  mon but restait une expression par la variété des étoffes , un souci aussi de valoriser le moindre petit morceau dans une composition structurée comme une architecture. Rigueur et variété restant mes phares.

     

    facettes photo6.jpg

     

    facettes photo2.JPG

    Il y a six ou sept ans, l'envie m'a prise ede  réutiliser exactement ce même plan pour une surface d'une tonalité totalement différente, sur le thème de l'hiver, cette fois. je disposais d'une collection d'échantillons des années 50 -60 issus de la maison Jean -Claude frères,  tissus de luxe donc , dont j'avais déjà usé pour le quilt Noblesse oblige (cf index) .J'ai élu des tonalités bleues beiges et gris  réparties en zones et pour les encadrements du noir ou blanc et du blanc et noir  En variant au maximum les étoffes qui comportent aussi bien du coton que  des soies  des soies "givrées" -introuvables - ce que j'aime dans de telles surfaces c'est que les variations subtiles  sans,  gâcher l'effet d'ensemble, apportent vibrations et enlèvent la monotonie du "même tissu au même endroit"(tellement pls facile au demeurant !)  . Au public de dire si j' ai réussi .ces "Hivernales " qui viennent aussi s'insérer dans une série 'images  numériques 

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    Hivrnnales detail

    à   noter que si Facettes est un  quilt matelassé , Hivernales est un patchwork, j'ai préféré donner le pouvoir d'expression aux tissus "nus" sans ajout . Et je revendique  ce droit , en  vain depuis 40 ans. Ce choix qui devrait incomber à l'artiste si on travaillait en artiste et non en couturière "disciplinée" et soumise aux diktats.  . Ce qui fait que cette surface est rigoureusement inexposable puisque les patchworks DOIVENT être des quilts matelassés.  Ni en art généraliste puisque c'est hors champ, ni en  milieu patchwork puisque il faudrait un ajout dont je ne veux absolument pas sur cette surface-là. Je laisse à réfléchir sur le degré d'intelligence des "regards sur" et des rejets et exclusions...

    Ainsi l'expérience aimerait  amener à une réflexion sur la manière dont on crée ; selon l'art qu'on pratique.  Au fait que  le bloc n'est qu'un point de départ pas un "modèle "  que chacun peut à sa guise  tranformer, comme un peintre qui peint un nu ou un paysage ne va pas avoir le même résultat qu'un autre. Revenir au point de départ d'un art qui est une expression par des tissus différents assemblés our composer quelque chose. Revenir toujours à ce que  les tissus peuvent dire et donner tels qu'on les recueille . En faire des univers ... des harmonies, des dissonances.  Réfléchir aussi sur le fait que le plan s'il est important n'est pas tout . ... penser que cet art surtout n'est ni du dessin , ni de la peinture, mais tout autre chose . Penser que tout ce travail : recueillir des étoffes les assortir , composer avec est un art quand on crée par soi-même sans copier ou suivre ...et qu'il mérite mieux que le mépris la rélégation ou l'assimilation à la copie de modèle auquel il est trop souvent condamné . Mieux aussi que le sempiternel "quelle patience" et "quelle dexterité". .. ce n'est pas cela du tout qu'il faut au départ mais un vision de ce qu'on veut obtenir avec ces étoffes-là.Bien sûr de la technique et de la patience et de l'exactitude, il en faut comme en toute activité humaine non salopée mais il en  faudrait tout autant si tous ces morceaux étaient de la même étoffe ... C'est donc que l'essentiel n'est pas là.  Plus de 40 ans que je me bats pour cela, et si je me répète c'est que j'ai le sentiment de n'y être point parvenue. Ce qu'on y loue n'est TOUJOURS pas ce que  j'aimerais qu'on y voie. alors j'essaie toujours j'essaie encore...

  • Parutions récentes

    • Le 29/06/2024

    La revue Possibles en son numéro  31   a publié un ensemble de  textes de votre servante (!) intitulé Suite polyphonique et dans le numéro L'écrivaine Janine Martin sacriste a eu le courage de s'attaquer avec discernement et sensibilité  à  la recension de mon dernier gros livre "somme"  Histoires sans Rimes ni oraisons .

    Merci à Pierre Perrin de faire vivre cette revue qui je l'avoue compte nombre d'auteurs que j'aime ! Lien vers Possibles

     

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     Et la revue les Moments Littéraires publie en so numéro 52  quelques textes D'une Mesure pour rien sous le titre Des riens . Merci à Gilbert Moreau son directeur de m'y avoir accueillie.  On  peut voir la présentation de ce numéro ici

     Au delà de ces joies vaniteuses et personnelles-que je  ne boude pas cependant  (!) ces deux revues comportent beaucoup de textes à découvrir . Dscf7477nine lecture 1red

     

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  • Des tissus et de l'art textile : géométrie et variété 2 ce qu'on nomme bloc

    • Le 30/05/2024

    Les quilts en "blocs" -block en anglais  c'est une très grande partie de notre art  toujours assimilés à une étiquette "traditionnel" ou pire "resucée de traditionnel( comme disaient mes relations branchées, avec un mépris à couper au..cutter ! ) pendant toute une période faire du "contemporain" c'était y renoncer ...

    J'ai toujours récusé cette scission dans l'art textile. Pour moi c'était un "genre" à l'intérieur d'un art d'assemblage  comme le crazy quilt  est un autre... ou le patchwork figuratif... c'est pourquoi lorsque j'ai abordé 'autres façons d'assembler ou de texturer  j'ai maintenu celle-ci au coeur même de mon  parcours.Inutile de vous dire que ce n'est pas ce qu'il faut faire pour  briller dans dans les expositions d'art textile "contemporain".

    Est venue ensuite une vogue qui dure depuis un peu plus de dix ans les Modern quilts qui ont remis ces blocs parfois à la mode, mais de manière disons souvent minimaliste -puisque le mimalisme tient le dessus du panier!- où les unis dominent et le blanc pur notamment ..et l'uni Les imprimés sont tous  de notre époque  et"spécial pour patchwork -il faut vendre!  - " au pire ça ressemble à une couette  vendue chez un machand de meubles en kit .. célèbre ..Au mieux on a des oeuvres comme celle de Victoria Finfley Wolfe. Et là encore il y a une raison commerciale à cette vogue ; ce sont des surfaces idéales pour le matelassage sur machine long arm, la vente de celles-ci s'étant démocratisée ... Elles peuvent donc  donner lieu à des oeuvres singulières ou à du suvisme comme toute source d'inspiration ou "mouvement" esthétique. Je m'intéresse aux modes et tendances, mais je suis mes voies propres et j'en intègre ce qui me correspond.

    Mon quilt Simplicité c'était déjà  (presque!) du Modern quilt vingt ans avant que le mouvement naisse :

    Simpliciteg
    Actuellement -et j'en souris- on trouve des livres  qui expliquent que le slow stitch réservé jusqu'ici à une sorte de "scrap booking" en étoffes, pouvait bien  être appliqué aux quilts en blocs et il sort des livres pour expliquer comment "coudre à la main" . Une fois de plus j'étais avant --gardiste en étant ringarde puisque la plupart des livres techniques reposent sur un montage machine....vite vite .. on coud des  bandes  à la machine,on coupe au cutter,  on mixe on recoupe ..vite .vite, quilts en un week-end, voire un jour  (moi qui mets parfois 25 ans pour finir avec des métamorphoses, on voit bien à quel point je suis inadaptée au us et coutumes de l'art même que j'exerce, justement peut-être parce je l'exerce comme un art, à l'écart des  diktats  des modes... ni comme un loisir ni comme un travail à la chaîne.

    Quand j'ai débuté le patchwork en 1982 j'ignorais l'existence de ces blocs que l'artiste Barbara Brackman a répertoriés dans une Encyclopédie que la firme Electric quiilt a transormé en logiciel Block Base  et si vous ne deviez en avoir qu'un celui-là peut vous inspirer pour une cinquantaine de vies, au moins ) . Il peut remplacer des milliers de livres et de revues  à condition de savoir composer avec ces blocs, et de savoir les monter, ce qui n'est pas toujours évident,  non plus. Ci-dessous une de pages de la  catégorie Wheels(roues)   . Chaque bloc est déformable, modifiable ... encastrable dans un autre.etc.  C'est le choix des étoffes qui est la création de l'assembleuse et qui est SON art  particulier.Le bloc,  c'est ce que je nomme une "source graphique". Pas un "modèle" Un modèle c'est le quilt entier expliqué en " pas à pas ". Le quilt reste à bâtir et c'est autant de travail de création avec les étoffes ... pour proposer la vision de quelque chose . Mais naturellement ce n'est pas considéré comme un "grand art . Du moins si c'est en tissus et surtout en tissus imprimés différents.

     

     

    Bb exemple

     

     

    Ces blocs souvent carrés sont des dessins  lignes droites ou courbes symétriques  ou asymétriques simples ou très complexes ils sont si variés qu'ils défient le reproche souvent lu de "c'est sans surprise" ... des bandes décalées et des tableaux figuratifs n'en offrent guère non plus rapportés à l'histoire de l'art. D'autant que comme je l'ai montré un seul bloc peut donner des centaines  de quilts différents même  au niveau du  dessin noir et blanc. Mais ce sont les  variations  d'étoffes qui donnent à l'ouvrage ses caractéristiques  'textiles" donc qui signent la surface,  elles sont très différentes d'une personne à une autre, sans compter celles  déjà si nombreuses de la composition. Je dis bien d'étoffes, pas seulement  de couleurs et valeurs. Peu d'artistes pourtant analysent l'importance des différents imprimés,  ni des différents  modes de tissage, tout juste si on s'ouvre timidement à des quilts soie et coton .. alors que le fin du fin en contemporain est de mettre tout sauf des  tissus et surtout pas faits pour le patchwork.  Et même du tissu  tout court .  : souvent les quilts  en blocs actuels sont réalisés avec juste ce qu'on trouve dans les magasins, ce qui est donc "tendance"  dont tributaires d'un sorte de mode décorative. C'est toujours cet aspect-là que j'ai évité. Mes quilts   comportent  souvent des tissus de toutes matières  parfois d'époque différente de styles différents  voire de continents différents . Ainsi ce Noblesse oblige  qui est bâti autour d'un variation du bloc Simple Attic window (fenêtre de grenier)  contient-il des échantillons des années 50 à 60 (années de mon enfance) des pièces uniques donc et ..introuvables et un lamé intissé qui ne fut pas des plus faciles à travailler et des soies marron récupérées de la Collection Abraham.

     

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    Ces tissus d'exception et anciens  évoquant pour moi une galerie d'ancêtres alignés dans l'escalier d'un imaginaire château, d'où le titre . Il faut être attentif aux titres des quilts ...Ils indiquent souvent la vision et la visée de la quilteuse  ou assembleuse .Il y a  eu toute une période où on créait vraiment , on trouvait des qults non recopiés de revues, où l'artiste voyait un paysage  à travers ce double prisme des formes géométriques régulières et répétives dt des tissus imprimés.

    Telle explorera les tissus à rayures et à carreaux,     une autre préferera mêler unis et imprimés, beaucoup se sécuriseront en employant beaucoup d'unis ou de  blanc ou écru pour calmer le jeu . il ya quelques années, on a assisté  à un vogue des tissus "batik" teints artisanalement et parfois . Presque tous les livres et blogs alors montraient des quilts en batik  faux unis . Très beaux mais ... aucun travail alors d'assortissage du disparate, celui qui m'est cher entre tous.   Les tissus teints à la main rapprochaient notre art de la peinture. Moi je veux le contraire :  que surtout ce soit impossible à peindre et que la diversité des étoffes y soit signifiante. Que "ce que les tissus me donnent" s'y sente. Et pas juste formellement, sensuellement aussi. Et le fait d'utiliser des blocs permet de jouer sur la variété des possililités des textiles, justement.

     

    Donc pas mettre tout ça au hasard et n'importe comment.  Dégager une harmonie d'un  chaos c'est à chaque fois un défi mais surtout un plaisir.   C'est facile avec quatre tissus assortis ou  unis, ça l'est moins avec mille imprimés issus de partout même si des langues perfides m'ont assuré que c'était une "facilité pour cacher mes erreurs ..." -sic.  Les femmes entre elles, c'est parfois délicieux de rosse mesquinerie.

    J'ai travaillé parfois sur des  semi- monochromes comme dans ce rouge-passion, où quasiment tous les rouges sont issus de tissus imprimés différents. et où les carrés et petits rectangles sont aussi variés que possible  Aucun uni pour calmer le jeu... en ce cas j'use d'un  surlignage pour souligner un élément de structure qui pourrait se trouver noyé . On conseille souvent tout le contraire de ce que j'aime à faire ... Je prends le risque de cacophonie -il n'est pas mortel :

    PICT1007.JPG

     

      De un seul à des milliers de tissus des quasi monochromes à la polychromie débordante, tout est dans le choix des étoffes et pas seulement pour valeurs et couleurs  Nous ne sommes pas peintres,alors, nous sommes harmonisatrices de disparate.  Si on met ensemble la multiplicité desdits blocs, les possiblités de modification par ajout  ou suppression de lignes,  déformation , celles des  compositions d'un plan avec un seul de ces milliers de blocs, le tout combiné à des   milliers  de tissus,  neufs ou récupérés contemporains ou anciens,on voit bien  que chacune peut y trouver tout autant inspiration personnelle qu'avec des outils de peintres. Un seul bloc peut donner des milliers et ds milliers de surfaces toutes différentes, et créées véritablement par celui ou celle qui les élabore.  Et qui ne ne sont pas forcément faites pour perpétuer une tradition  mais pour exprimer des impressions, de émotions et il serait facile, du moins pour moi qui ai l'habitude des mots, d'accompagner ces surfaces d'un de ces discours qui suffiraient à les rendre conceptuelles un tantinet. Juste que je n'aime pas tricher et je trouverais cela très snob. Ou alors par ironie, pour dénoncer une mentalité que je ne prise pas, même s'il 'm'arrive d'aimer  certaines oeuvres conceptuelles ou contemporaines.  Priser l'ignorance  doublée de condescendance est quelque chose  à quoi je ne me soumettrai jamais. Que savent ces dames décideuses ès vrai art textile sur cette géométrie si variée et complexe ?-au bout de 40 ans d'études, de lectures de centaines de livres, j'apprends encore !

    Il est  notable que les livres écrits sur le "contemporain" quiltique zappent les possiblités de deux sources : celles des logiciels  et celles motifs sur les étoffes pourtant eux-mêmes si inspirants. On se sert de photographies, de magazines découpés, on passe par des procédés d'imprimeuse, de graveuse ,de peintre et pourtant le reste existe aussi  ...un tel vivier, qui  n'était sans doute pas jugé assez"tendance" échappe  donc aux décideuses   des sources d'inspiration estampillées "novatrices.".

     

     

     Cet art qui a eu ses analystes  avec  Roberta Horton, Alex Anderson, Jinny Beyer,  Mary Mashuta, et Käffe Fassett , entre beaucoup d'autres sans oublier Deirdre Amsden (ces artistes ont des sites  on  peut voir ce qu'ils font !) . Si en notre art l'innovation et je caractère contemporain ne peuvent venir que des formes ,  ou d'arts différents (gravure, peinture sculpture) ou de matières non textiles (le mixed media domine l'art dit textile contemporain !) il y a quelque  chose 'absurde ...A- t-on honte de savoir assortir des étoffes et e construire des  créations véritables avec ces blocs si nombreux et si inspirants ? Accepte-t-on que ce soit  une sous-capacité, un  gentil occupe doigts ans importance  fait "pour se  faire plaisi sans se prend la tête," entre copinettes,   Ce  n'st pas se prendre la tête que de revendiquer  sa discipline d'assemblage  comme un art véritable, quand il en a les critères ?. Avec eux, les blocs,  et les tissus on peut dire la mer, la forêt,  la montagne, l'enfance, un voyage,   la joie ou la mélancolie, mais différemment  dans  ce langage particulier  qui joint la répétition et la variété, la rigueur extrême et la fantaisie totale, qui est à la fois abstrait par ses structures et concret par les motifs d'étoffes, qui est aussi profondément un art à toucher pas qu'à regarder ..voir l'article sur  le livre Why we quilt .

    Pour moi c'est les tissus rien que les tissus dans leurs  infinies variétés et piossibilités d'expression . Les tissus, plus que le tissu travaillé juste parce qu'il est txtile , mais en occultant sa variété  , beaucoup de contemporaines le ravaillent comme si c'était pierre ou bois en oubliant notamment  les motifs ur les étoffes. C'est tissé ça suffit au symbole.Elles n'ont pas cet amour fou que j'ai poir les petits moceaux colorés à motifs...   .  Ce n'est pas la même visée que la mienne, mais hélas pour moi c'est celle qui prévaut. Je suis artiste txtile côté assemblages de tissus vadans leur variété infinie et mon travail c'est de truver une forme où enclore cela. 

    Mais les tissus j'n ai aussi créé aec mes dessins numériques et je le rappelle à chaque fois, que  chacun  imprimé sur étoffe deviendrait de l'art-textile contemporain.  Si je  ne le fais pas c 'est que l'assemblage d'étoffes déjà faites par d'autres et souvent pour un autre usage, est pour moi plus important que ce qui  ne serait pas si différent imprimé sur papier!   Le tissu support et  caution textile m'attire moins que les tissus à accorder !  Mais  ce n'est pas par indigence à créer d'autres formes toute seule.

    J'aime aussi à assembler les tissus autrement , mais je récuse être plus contemporaine pour autant.  C'est absurde, totalement et c'est malheureusement admis internationalement , conforté par clubs et guildes diverses, revues  t livres qui classent ainsi. J'appelle à une vraie réflexion  depuis des lustres...mais quand on me publie;  on illustre mes pensées par des oeuvres qui infirment ce que je démontre . ...Or ce que  j'écris repose sur ce que je crée, qu'on exclut, semble-t-il, du moins toute cette partie de mes quilts en blocs . J'en partage quelques-uns de plus sur la page suivante et non je ne fais pas  cela parce que  ce serait plus "facile" que tout le reste ! C'est même souvent l'exact contraire .  On peut voir aussi l'index, qui comporte plusieurs dizaines de quilts en blocs Intemporels et non traditionnels,  pas plus que contemporains .

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  • Des tissus et de l'art textile : géométrie et variété : les quilts à gabarit unique

    • Le 11/05/2024

     

    I- Géométrie et variété : au-delà des "scraps quilts " et "charms quilts"   : les surfaces à gabarit unique

    NB : un "scrap quilt est selon la tradition américaine un quilt comportant beaucoup de tissus différents  ( littéralement : un quilt de chutes); L'artiste Roberta Horton indique un mininum de 75 tissus différents . Mes quilts en comportent entre 200 et plus de 1000 , parfois. Un scrap quilt peut être composé  de formes uniques, ou de carrés appelés "blocs" . Les blocs feront l'objet d'un autre article.

    Un charm quilt  lui comporte des tissus tous différents souvent d'une même forme , au nombre de 999 , ou plus ... ou moins !

    Quand je réfléchis au rôle des tissus dans ma vie et un de mes arts, je perçois, dès l'abord , une différence entre la manière dont j'envisage mes "surfaces" et celles de beaucoup d'autres, pratiquantes et artistes.  Même et surtout si on ne voit que les ressemblances. pour classer, souvent en minorant ... déclasser, donc.

    Cet attrait pour le tissu que j'ai ne vient pas d'un goût pour la couture utilitaire (justement, c'est un moyen d'y échapper) donc même si j'ai commencé en faisant des couvertures pour mes enfants, je créais d'abord et avant tout une surface en assemblage de tissus disparates. Ce besoin d'harmoniser une sorte de chaos  est toujours en moi 40 ans après mes débuts. Et la géométrie n'est pas pour moi un moyen de  respecter la tradition , mais justement de donner cohérence à un ensemble.Une structure. 

    Ma joie n'était pas d'aller dans un magasin et de demander à la vendeuse (comme je l'ai vu faire tant de fois! ) d'assortir pour moi .Ou de faire chauffer ma carte bancaire à un salon dédié aux "arts d'aiguille". D'où cette "collection" de toutes sortes de textiles  venus  d'un peu partout  temps et lieux et personnes différentes .Et des tissus dits "commerciaux" aussi. . Pas de snobisme de la recup pour faire écolo ou "arte povera" .  Du spécial pour patchwork et du pas du tout fait pour  cet usage, les deux, toujours sans exclure rien de ce qui me semblait nécessaire pour  une surface donnée dire quelque chose de personnel avec eux.   Aussi les fils  et les boutons, le dentelles, les perles, voire les plumes (ce qui est commun à beaucoup de pratiquantes textiles qu'elles en usent en loisir ou en art véritable) , mais avant tout  LES TISSUS et non LE TISSU comme symbole de ci ou ça. Les tissus d'abord . Et surtout les tissus imprimés. Ou structurés par un tissage particulier. Or aimer les tissus, dans leur infinie diversité,  ainsi c'est se condamner  à n'être pas "contemporaine"  ni d'ailleurs vraiment traditionnelle selon les préjugés autour de cette étiquette  car là on me tacle sur mon trop de couleurs, mes équerrages imparfaits et le fait que non je vois pas d'obligation à matelasser toutes mes surfaces ..Je fais des quilts(matelassés c'est ce que le mot veut dire)  et des patchworks (pas forcément matelassés) et  c'est moi  moi qui décide...pas le droit coutumier qui veut que ces géométries soient obligatoirement matelassées alors qu'aux USA et plus encore en Asie on trouve dès les débuts de surfaces assemblées non matelassées.Et que les justications réelles de cette "obligation" universellement imposée par le lobby des loisirs créatifs sont  donc impératif commercial, aussi .  On ne peut pas le dire.. Moi , je le dis!   Et je le fais. Librement. Je ne vends rien. Et je suis pas sponsorisée , non plus. Je ne postule à aucune grande "messe d'art textile" , non plus. Je ne risque pas de méconter telle ou telle décideuse ès "ce qui vaut en art textile" : c'est déjà fait et il y a un bail !

    Vu de loin mes quilts géométriques ressemblent à ce que les américaines nomment "scraps quilts" ou "charm quilts" . Et certes ces voies m'ont inspirée ; c'est même mon premier charm quilt en 1991qui m'a amenée à cette "collection", conçue, je l'ai dit  comme un vocabulaire textile.

    Dans ce charm quilt il n'y a pratiquement pas de tissus achetés ni même de tissus dit américains, je n'ai éliminé ni la toile à matelas(visible sur la photo de détail) , ni les jerseys ... juste renforcés d'une toile à beurre et j'ai brodé sur les triangles écrus du pourtour (qui viennent de la robe d'une collègue de travail !) le nom de tous les donateurs. L'agencement des couleurs et valeurs est de moi . Je n'ai pas suivi de"modèle" . Les matières sont multiples : coton , synthétique, viscose...

     

    charm quilt.jpg

    Charm quilt detail

      Si vous comparez à ce qui se fait aujourd'hui-et à ce qui se faisait à l'époque-  dans la fameuse "tradition" américaine ce sont des quilts   créés  à partir d'assortiments souvent pré assortis, -les tissus vont déjà ensemble, ils ont une unité et sont tous de la même époque et mode - non que ce soit laid, ni non artistique,  mais ce que je voudrais (desespéremment !) faire saisir c'est que si le travail de couture est le même,la structure ressemblante,  la visée est totalement  autre. Là, à la suite de ma "cueillette" je me suis retrouvée avec 999 tissus qui n'avaient rien à voir entre  eux. Ma joie si profonde est de les faire "chanter ensemble" alors que ce n'était pas prévu pour cet usage .  Et croyez-moi ce n'est si "facile" et croyez-moi encore c'est pour moi désespérant absolument que ce travail-là ne soit pas vu et qu'on me dise à chaque fois ça ressemble à .. justement ces quilts où le choix des étoffes, la manière de les   assortir  n'est absolument pas la même. 

    Quand je regarde le quilt de quelqu'un d'autre je regarde cela : comment la personne a choisi et agencé les tissus  dans leurs différences , comment  elle les a choisis, pour dire quoi. Pas que le dessin, la composition ou le jeu des valeurs-couleurs qui sont des critères certes importants, mais qui effacent celui qui fonde un art d'ssemblage du disparate.  .Et c'est cela que j'aime à lire sur les blogs de patchwork-quilt, pas des conseils de couture qu'on peut trouver partout. Ni le quilt de la revue Machin  chose refait en vert au lieu de bleu. L'art est dans ce rapport singulier que chacune peut avoir avec cette matière, si ces choix échappent au conditionnement des modes et tendances , et ce même si on part d'une source dite traditionnelle.   On ne voit que la ressemblance de structure. C'est comme dire qu'un paysage d'un peintre c'est  ressemblant à celui d'un autre même si l'un est hyperrréaliste et l'autre impressionniste et un autre frôlant l'abstraction parce que ce sont deux paysages. Je ne crois pas non plus qu'on dise aux peintres qu'ils font du traditionnel quand ils font du figuratif par exemple. Du moins pas si systématiquement ...

    Autre manière d'aborder la variété de étoffes le monochrome, toujours avec une forme de base "unique" . Ce quilt Blues est aussi un charm quilt pas deux tissus semblables. Le dessin porte le nom  d'Inner  city block , et si  vous cherchez sous ce nom vous trouverez maints tutoriels où les trois valeurs sont opposées (clair moyen foncé ) , souvent le bleu, comme dans ce quilt  mais on met toujours les mêmes tissus ou des tissus rrès ressemblants; là encore j'ai recueilli tous les tissus bleus que je pouvais  et pas des "tout bleus" mais à dominante bleue, ce qui est dfférent . Tissus américains, hollandais récupération de vêtements, et matières diverses toujours mêlées . La vue de détail vous permet de voir en quoi ce quilt est différent des autres qui lui ressemblent , ce qui est ma touche personnelle , j'ai assorti deux à deux des tissus ressemblants  et ce fut une joie de créer  ces unités de "faux jumeaux" plus ou moins hétérozygotes ; Et pour  ceux qui comportaient d'autres  couleurs  que du bleu de placer ces notes  "dissidentes" de manière à faire pour le regard des rappels et de échos ( cela  chez moi se fait d' instinct, pas de calcul, c'est après coup que je peux expliquer la composition ) .

     

     

     

    Blues 1

     

    Blues

     

     

     

     il m'est arrivé  même n'user que de blanc. ,L'alpha et l'omega. Un jour de  détresse intense , le motif du cercueil (coffin) cet hexagone allongé dont on faisait aux Usa les quilts de deuil '(Mourning quilts) s'est imposé et la couleur blanche ; j'assmilais dans mon esprit les morts d'espoirs avortés,de portes entrouvertes qu'on vous claque au nez,  d'amitiés trahies ou d'abandons précoces parce qu'on lasse soudain,  à des morts d'enfants (des choses mortes en leur enfance, avant qu'on ait pu en jouir complètement) . L'hexagone noir est unique et d'un symbolisme facile à  élucider .

    Alpha et l omega jacqueine fiscer art textile redbanc 2

    Alpha et omega detail 1 red

     

     

     

     Le quilt Le Conservatoire qui est présenté ici est encore une autre "aventure" d'assortisseuse; Il s'inspire des ouvrages de l'artiste Deirdre Amsden à laquelle j'ai emprunté le procédé de dégradé de valeurs.  Il  s'agissait de présenter ma collection sans exclure grand chose. Les étoffes que j'avais  différaient  fondamentalement  de de celles  de  Deirdre, je devais donc trouver mes pistes moi même , ce fut d'ailleurs un si grand plaisir et défi à la fois ... 

     

    104491290 10217439373002731 6518107940974747944 nconservatoire

     

    dscf0152red.jpg

    Dans le quilt Jaillissements je suis partie de cette image numérique  reprise en impression pour la doublure) :  et là j'ai usé volontairement de tissus unis ou faux unis :

     

    Recap 2 1130 crton de jaillissements

     

    L'image  initiale

     

    Jailesements redjpg

     

    jaillissements-detail-art-textile-jacqueline-fischer.jpg

     On peut voir aussi dans l'index le quilt  Pure Mosaïque  qui lui aussi part d'une image numérique pixellisé et traitée en tissus marbrés et faux unis appelant la céramique. 

    Là il faudrait faire une pause .

    Bien sûr je pourrais dire qu'entre le charm quilt de mes débuts et celui intitulé Jaillissement il ya eu une évolution vers le "plus contemporain" selon les critères  actuels. Pourtant les deux surfaces obéissent exactement au même rapport aux tissus : le désir de  varier  à l'intérieur d'une zone  mes étoffes le plus possible pour donner une sorte de vibration et de nuançage différenttout à fait de celui de la peinture et qui est propre à mon medium (cf photo de détail j'aurais pu mettre le même tissu gris .. ) ; j'ajouterai au niveau de "l'assortissage" expressif les  deux premiers quilts ont été plus difficiles à  créer . Car assembler des unis ou assimilés c' est toujours moins casse-gueule que de se "battre" avec x imprimés et motifs coupés qui partent dans tous les sens font "incohérents" de nature et comportent des couleurs additionnelles.  Seulement l'uni ça ressemble forcément plus à un tableau  de peintre abstrait, qui eux ont leur lettres de noblesse. L'imprimé, je le crains fait prolétaire au mauvais sens du terme et aussi " trop patchwork"  le mot restant irrémédiablement entaché d'une sorte d'aura de médiocrité.   . J'ai tout entendu dire au tournant de l'an 2000 par des amies "branchées" qui ne juraient plus que par l'uni  et le teint arisanal voire la peinture sur tissu (annexons donc tous les peintres qui peignent sur toile à l'art textile : c'est la même démarche puisque le tissu là devient un support ) Moi je veux faire des choses qui ne se peignent pas ...ou très  difficilement. Dans Jaillissement, le   travail principal artistique est venu de l'image (que j'ai créée ) tandis que dans les deux pemiers quilts  il vient des tissus et de leur agencement. Même si le nuançage des zones rétablit ce travail essentiel pour moi . sinon autant grder l'image telle quelle  ; il est vrai la faire imprimer sur tissu suffit pour la caution textile de l'oeuvre-  J'entends mon art des tissus tout autrementn et on m'accoera qu'avec plus de 4000 images numériques imprimables, j'aurais de quoi faire une oeuvre jugée contemporaine  ... juste que : ce n'est pas ce que je veux faire, je n'y aurais aucun plaisir, mais qu'on comprenne que j'en ai les moyens côté "imagination" graphique et que je ne fais pas du patchwork pour me cdélasser  à côté de cette "vraie" c réation... tellement plus noble etc. 

    My tailor is rich est fondé lui sur la forme dite "dé à coudre", et là encore c'était le désir d'user de petits morceaux de soie et de tissus en précieux lamés que j'avais récupérés ( petites chutes de la collection Abraham) , j'ai imaginé un "mouvement" avec les tons chauds  alliés aux dorés et les froids aux argentés, il est évident que matelasset de telles étoffes me semblait une hérésie j'ai donc brodé à la main les lignes horizontales , comme des  étagères où serait posée cette collection de dés. 

     

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    Comme c'est souvent en faisant une surface que l'envie et l'idée me viennent d'une autre toujours en  explorant les "gabarits uniques"  je me suis attaquée à une forme avec courbes , ainsi est né cet Avenir radieux comme je voulais la réaliser cette fois avec des soies et des velours , j'ai utilisé la méthode d'assemblage dite "anglaise" où on bâtit les pièces sur des  papiers et on les assemble ensuite par surjet ; l'ensemble et fixé sur sur une flanelle et chaque pourtour est rebrodé au point de chaînette torse .. Les  motifs qui constituent des sortes d'étoiles courbes  (spinning star en anglais)   Au centre pour cacher l'assemblage qui, avec ces tissus,  ces formes et cette technique  ne pouvait être impeccable, j'ai appliqué de  petites  étoiles (le motif  en  réduction) brodées main.  La bordure est aussi ornée d'étoiles appliquées et brodées un peu plus grande Tout cela reste "imparfait" au plan du nickel chrome si prisé dans ma discipline, mais ce fut un tel plaisir de création et de toucher !

     

    Un avenir radieux jacqueline fischer art textile

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      Et comme je n'ai pas renoncé au plaisir de ces surfaces à gabarit unique, (ne me voulant pas "contemporaine" ni "traditionnelle" mais  intemporelle au meilleur cas  -sourire) mais  à tissus très variés, venus de partout et harmonisés à ma manière, il y aura probablement dans cette catégorie, des ajouts. Il y existe aussi d'autres comme Dentelles décalées à voir dans l'index .

  • La loi des séries deuxième partie

    • Le 01/05/2024

    On peut considérer qu'il y a série à partir de trois ouvrages ou plus créés dans la même visée. ...Ainsi la série Stigmates comporte trois tableaux dont on peut lire l'histoire ici :

     

     

    stigmates-2-26.jpg

    exposé en 2019 à l'exposition textiliennes-liens à Valenciennes

     

     Mes séries restent souvent ouvertes 

    Les petits arrangements avec la vie  sont des tableaux d'improvisation avec des restes rebrodés le titre s'explique par le fait que généralement les milieux  'contemporains" ont préféré ces ouvrages presque de hasard à mes surfaces élaborées géométriques jugées artisanales ... où on ne voit que le travail, la patience, l'habileté etc. Laquelle serait la même si j'assemblais 2000 morceaux identiques ou moches ou mal assortis ... on sait que je ne suis pas en phase avec cette "hiérarchie" là . Mais je ne puis empêcher les classements jugements et préférences... de la même veine sont  les "entre-deux" et les "errances textiles" à voir dans l'index.

     

    Petits arrangements avec la vie 2

     

    Toujours avec des restes,  mais d'ouvrages géométriques, j'ai elaboré ces Rogatons.  Là, la géométrie régulière des "blocs" retrouve sa place. J'explique ici la démarche, qui est de reconstruction.

     

     

    rogatons galaxie

    Et puis le royaume du reste et de l'improvisation ce sont "Les beaux restes" où j'aime à user de "tissus improbables" ou bien de toutes petites chutes ou bien encore de restes qui me tombent sous la main . L'ensemble peut-être vu dans l'index lettre B.

    Les beaux restes 1 red jacqueline fischer art textile

    La série Enluminures,elle, regroupe de petits formats avec des techniques très diverses (index lettre E)  : tapisserie à l'aiguille, feutrages rebrodés  rebrodés, tissus peints etc. 

     

     

    Art textile enluminures 2 jacqueline fischer

    La série Elégance est une incursion dans la broderie Haute-Couture , façon école Lesage (en moins prestigieux, évidemment :

     

    Elegance 3 jacqueline fischer broderie

    Les bouquets flous et le improbables jardins sont de petits formats inspirés par des images numériques que je crée :

    Improbables jardins jacqueline fischer art textile

    Les Chiffonnades appelées aussi "mises en scène sont à rapprocher de la série Sensualité tous deux  crées pour le plaisir de froisser manipuler des étoffes "de luxe" soie velours  dentelles  :
    14462898 10207373869291429 2358717860995883007 n

    La série Motivations est  dédiée à ce que les motifs sur les tissus m'inspirent. Elle a ses prolongements  dans certains livres textiles (et notamment dialogues textiles) : 

     

    Art textile jacqueline fischer motivation motivation 1 1

    Ronds dans l'O est un jeu de formes (celui de boutons ronds et du crcle , clin d'oeil à l'explosion actuelle de broderies présentées sur tambour, mais dans un esrit différent  , et jeu aussi sur les textures, le relief des broderies et applications :

    Ronds dans l o jacqueline fischer art textile 4

    il faudrait évoquer aussi Archives du Nord ,  série créée pour endre hommage aux travailleurs de bruderie mécanique esquisseurs noamment .  Oeuvre en recherche de murs... sans trop d'espoir d'en trouver. (j'ai tenté, mais..il semble qu je n'ai point été entendue) :

     

    Archives du nord 6 det jacqueline fischer 1

    Pour conclure je e dirai tou cela, quand je ne l'ai pas offert, repose dans les tiroirs de la salle des machines. On peut trouver cet ensemble  trop "éclectique" sans unité. Qui regarde vraiment y verra cet amour-fou que j'ai pour tissus, fils fleurs et formes. Ce n'est certes pas assez ,puisque c'est "inexposable"car "non contemporain". Ainsi va notre temps ...Cela ne m'ôte nullement ni le désir de créer ni la volonté de continuer. Je ne le souligne que pour demander à chaque fois est-ce juste ? est-ce mérité ?  A vous d'en juger (et c'est mieux si vous pouvez venir voir ...

     

  • Apprentissages -deuxième partie

    • Le 15/04/2024

    De la couture au patchwork

     Préambule : C'est en 1982 que j'ai découvert le patchwork, par un coussin vu chez un amie.Un objet charmant fait de ses robes d'enfant et de celles de ses soeurs. Un déclic a joué. Je suis rentrée chez moi j'ai cherché tous les vieux bouts de tissus que j'avais, chutes de mes activités de "fouturière", restes de vêtements. Je n'avais pas la moindre idée de comment assembler cela. Rien à voir avec faire une robe! Surtout qu'une robe ce n'est pas fait avec des dizaines voire des centaines de tissus divers. On oublie TOUJOURS que le patchwork, au départ, c'est  souvent cette diversité ! Pas quatre ou dix tissus achetés en pré assortis chez le marchand , comme ce fut hélas, si souvent le cas plus tard !

    C'est pourquoi pour moi le patchwork ce ne fut pas essentiellement de la couture. ça ne l'est toujours pas .Mais enfin il fallait bien apprendre comment ça se monte et  ce n'est pas toujours évident ! Plus tard quand j'ai disposé du logiciel Block Base qui recense des milliers de "blocs" ces carrés dessinés (et parfois jamais cousus) par diverses quilteuses d'après l'encyclopédie de Barbara Brackman Encyclopedia of pieced patterns  je me suis rendu compte que certains blocs étaient de vrais casse-tête de montage.   Sans explications! celui-ci par exemple :

    Starry crown

    starry crown

     

     

     

    On peut le voir réalisé (tant bien que mal mais des années plus tard ! dans le quilt le sampler  délicat cf Histoires d'ouvrages

     

    bloc-5-sampler.jpgA l'époque pas d'internet, les revues françaises  en parlaient peu. Le savoir broder de Femmes d'aujourd'hui évoqué à l'article précédent ne donnait des informations que   sur  la méthode dite anglaise sur papier ou  cartons,recouverts de tissus qu'on assemble par un point de surjet sur l'envers.

    Le patchwork  dans la tradition  américaine, était pourtant revenu en France dans les années 70, après l'exposition Abstract design in American quilts initiée par le collectionneur Jonathan Holstein. Des revues comme Cent  idées  -à laquelle je fus abonnée- l'évoquaient  c'est  là que j'ai appris l'existence des "crazy quilts". Cette tradition américaine des quilts n'est évidemment ni la première ni la seule, mais elle était  et reste encore alors dominante dans la transmission (et c'est aussi un business très important !).  J'ai appris avec des livres, passé les premiers essais . J'ai cousu à la machine mais très vite j'ai préféré le geste main.

    Assembler en patchwork  géométrique (et je ne dis pas " coudre , c'est  d'abord savoir décomposer ce qu'on appelle le bloc , cette unité répétée avec variantes éventuelles dans une surface.  Savoir par où commenccr, comment assembler les morceaux, dans quel ordre etc.  On peut aprendre dans un club certes, mais aussi dans les livres , ce que je fis . Mettons que je sois une asociale de ces apprentissages.  et j'ai transmis mais en free lance !  Et par le moyen des revues quand de 2008  à  2012 je fus embauchée pour ce faire ...

    Main ou machine, déjà est un premier choix, mais à la main il existe aussi différentes méthodes d'assemblage, et à la machine aussi.  Ce qui compte c'est l'ordre d'assemblage, le fait aussi quand on coud à la main de ne pas passer sur la marge de couture ce qui donne à ces assemblages une souplesse que le travail machine plus net, plus impeccable ne donne pas.   Des choix à faire qui pour moi n'étaient pas de simple couture , mais liés à un symbolisme et aussi à un toucher, à un abord de ma matière. J'avais besoin de travailler au plus près d'elle, dans une sorte de "corps à corps" si je puis dire, pas d'avoir des coutures nettes et impeccables du lisse et du chiadé. Impossible à faire saisir à la plupart de mes consoeurs. Obtenir quelque chose qui soit mon expression, ni du salopé non plus pour faire "contemporain" spontanéité et lâcher prise. Je connais aussi les poncifs des justifications. En cela, comme en tout : suivre mes exigences  qui elles-mêmes visent à une certaine justesse entre ce que  je veux obtenir et le résultat. Avec cependant beaucoup d'improvisation. On ne permet l'irrégularité qu'à ce qu'on nomme "contemporain" . C'est absurde. Bref on ne regarde les géométries qu'avec un compas dans l'ooeil quand elles sont textiles mais personne n'aurait l'idée de remesurer les rectangles de Mondrian ou le carré blanc de Malevitch pour voir si par hasard il n'y a pas une erreur de quelques millimètres ! ou un angle pas si droit que ça! J'interroge depuis 40 ans ces exigences castratrices et anti -artistiques  à l'égard d'un pan de notre  art abstrait textile.

    Ces blocs dits traditionnels ne sont qu'un point de départ on devrait être libre de faire ce qu'on veut avec eux mais déjà en  user c'est être "cataloguée" . Avant même de mettre en route une surface abstraite avec ces géométries et mon choix de composition et d'étoffes je sais que c'est exclu du monde de "l'art textile" contemporain. Mais comme je désirais des assemblages qui semblent réguliers (sans l'être toujours!) j'ai appris cette précision.  j'ai appris aussi d'autres techniques d'assemblages  : appliqué notamment qui sont plus proches de la broderie et pas aussi spécifiques au patchwork que ces constructions e blocs ou morceaux à formes géométriques. e détail est à l'article questions de vocabulaire 2 .

     

      Choisir les tissus

    Plus exactement ; les récolter et les accueillir. mais je ne suis pas une puriste ni de la récupération érigée en "éthique" obligatoire (si personne n'achète plus la récupération disparaît ipso facto), ni  à l'inverse de n'user que de calicots neufs reservé à cet usage. J'ai rassemblé ce qu'on me donnait et j'ai acheté les étoffes qui m'inspiraient. Souvent sans projet précis . Non pas  : "j'ai besoin de 3 mètres de ce tissu( pour faire un fond à tissu unique" , mais non je rassemblais vraiment comme on se crée un vocabulaire en mémorisant les mots dans les textes des autres, et les étudier,s 'en imprégner , en savoir toujours plus sur eux , les apprivoiser , les harmoniser , les faire chanter, vibrer . Et là tout ne s'apprend pas par des recettes, mais en observant  autour de soi et en soi y contribue-comme en tout . J'ai commencé en ignorance totale de ce patchwork dit "américain" tissu d'Europe évidemment !) et mon premier quilt que je posséde tojours en 1982 ressemblait à cela , il n'est certes pas cousu selon les régles de l'art  : 

     

    Premier quilt 001

     

     

     

     

    Planifier...ou pas ?
    En  patchwork dit traditionnel on part souvent  d'un bloc un carré subdivisé ou décoré qu'on peut soit tracer  soi-même soit emprunté.  . Il est dommage que cet emprunt suffise à assimiler  à la personne qui copie un modèle de A à Z . J'ai expliqué combien c'est différent. J'ai d'abord tracé à la main  et colorié parfois, parfois non , et dès 1998 j'ai appris à user des logiciels de patchworks,  mais ce ne sont pas mes seuls moyens de dessiner , je l'explique ici . Mon livre Jeux d'étoffes détaille ces approches. Mais je peux improviser et dessiner autre chose et si je choisis de partir de la géométrie régulière,  c'est volontaire et correspondant à une visée expressive et esthétique.

     

    Mais avant de coudre  comment tracer ?

     Avant l'apparition des logiciels spécialisés il fallait donc apprendre à tracer ses patrons;  choisir les dimensions, penser aux proportions. Même si la plupart des quilteuses  suivent encore à cet égard des  modèles plus ou moins adaptés  à leurs goûts personnels. Très vite j'ai préféré composer par moi -même. 

    J'utilisais d'abord  des recueils de blocs, ces carrés repertoriés de la tradition aux US mais dont beaucoup de dessins surtout les plus simples étaient issus d'autres arts dits "décoratifs"  : mosaïques, marqueteries fresques en regorgent. On sait que le motif dit "log cabin " un des plus connus et plus utilisés remonterait à l'Egypte ancienne.Voici un exemple basique de ce motif:

     


    Cabin pour article apprentissages  

     

     

    Et pourtant que de 'créations  variées avec ce classique du pachwork et ses variantes . Deux exemples : le quilt Caprice  qui reste ce que je  nommerai un  classique , détestant le terme "traditionnel" car traditionnel, il  ne l'est pas par le choix des couleurs :

     

    Caprice jacqueline fischer art texile red

    Et ce tableau figuratif (silhouette empruntée à plusieurs nus peints et photographiques et redessinée) de la série over rose : Roses blanches d'un corps fou. Le corps est  constitué de petits logs cabins irréguliers blancs, qu'on appelle crazy rose (rose avec technique dite crazy c'est à dire morceaux irréguliers) .

     

    Roses blanches d un corps fou2

     

     

    Notre création personnelle est donc moins là dans ces carés ou autres formes déjà tracées,  que dans la composition qu'on va faire avec ce que je nomme une "source graphique.".Je m'étonne qu'on en  parle si peu, dans les livres où on  explique comment devenir 'artiste" pour leur préférer le carnet d'equisse où on montre surtout qu'on sait peindre et dessiner. C'est bien , mais à me yeux,  pas du tout obligatoire dans un art textile différent. On a cependant tendu à le faire ressembler à autre chose qu'une expression par les tissus assemblés  car le difficile de cet art c'est justement cela :  assortir le disparate (d'où le succès des assortiments tout pré choisis que j'abhorre!) et composer avec cela quelque chose où on se dit par ce moyen-là (jamais vraiment étudié en France). 3C'est pas contemporain"! Et encore moins "conceptuel". I

     

    Assortir

    On m'a souvent demandé autrefois  "coment tu fais pour mettre tant de tissus à la foi et que cela garde une unité voire une harmonie ?" aujurd'hui personne ne me me demande plus , c'est démodé. Place au blanc au noir au couleurs unies et finie la subtlité de surface où les motifs et les couleurs mêlées modulent un chant personnel  et moi je continue à placer mes tesselles cd'étoffes imprimées non pas à l'ancienne- mes quilts  ne essemblent pas à des quilts anciens- mais pour un chant qui m'appartient  même s'il reste inaudible dans la contemporanéité.

    Petite fleur

    quilt petite fleur pas deux tissus semblables ...

    .

     

     

    Oui mais justement  comment assortir et harmoniser ?

    Je ne partage pas du tout du tout l'idée que tout va avec tout mis au hasard. Où est l'art si on on n'élabore pas, à cet égard ? Où est la patte personnelle de l'artiste ? " Allez pouf j'entasse tout et ça fera déjà une couverture." Même si le hasard est parfois heureux. Même si je dis aussi qu'on peut tout mettre dans un surface mais pas n'importe comment. .Le but pour moi :  harmoniser en vue d'exprimer quelque chose.   Pas de  pré assorti (ça me fait hurler!)  et un désir de se constituer  une palette d'étoffes personnelle, qui certes pouvait inclure des tissus neufs  mais  aussi de vrais anciens, des copies de  des broderies, des detelles  de tissus pas faits pour 'jerseys, toiles à matelas  ).Au lieu de vouloir suivre la mode de son temps -comme on le fait pour la décoration intérieure et les  vêtements, utliser tous les tissus de manière intemporelle et dégagée de préoccupations ménagères style : laver ou pas.

    =

    Je dois dire je n'ai pas appris par des méthodes" sur les couleurs qui iraient ensemble et celles qui n 'iraient pas. Comme j'ai toujours utilisé plus de tissus imprimés j'ai senti dès ce moment-là que l'esssence du patchwork tel que moi je le ressentais(dans sa différence avec les autres arts d'assemblage et la peinture) c'était deux choses : le tissu (pour un art textile) et ce qu'il représentait .Ni le hasard je m'enfoutiste soi disant "spontané" , ni des règles strictes. Uniquement mon  instinct.  Et ce que je veux faire dire aux tissus mis ensemble .Et je continue d'apprendre de tester de découvrir car même en ce domaine du patchwork américain géométrique dit _à torrt- traditionnel      - il ya tant de possibiltés de combinaisons déformations choix à faire à tous ces stades que c'est inépuisable !Et on a beau me dénier toute imagination en  ce domaine je sais en avoir.  Juste qu'elle n'est pas "contemporaine" autant dire ne vaut rien aux yeux de nos décideuses branchées. Corollaire pas de murs pour exposer et certainement pas en solo . ça ne le "mérite pas(ou alors il faut faire partie  de club et association. Je ne sais pas créer insi, pour moi le partage vient ensuite et individuellement. C'est mal vu '"elle se la joue trop solo" sonne de loin, à mes oreilles ) Je ne suis ni peintre ni graveuse  à côté alors  , rien pour doner une aura v rai grand art à mes compositions.  . il est à remarquer que c'est le fait que j'écrivais qui m'a ouvert un jour les portes d'une galerie d'art (et pas pour exposer mes chères géométries )   Ah si j'oubliais  on st louée pour la patience et le travaux de couture qu'on condescend à vous accorder avec le mépris congruent. 

     

    Cheres vieilles choses jacqueline fischer page 14 art textile

     

     

     

     

     

  • art textile para-conceptuel

    • Le 17/01/2024

     NB  : projet satirique ... 

    Premier projet para-conceptuel qui  suit la démarche explicitée ci-dessous. La démarche entière s'entend ....

     Soit un fil et une plume.

    J'attacherai la plume au fil et le fil à un plafond quelconque. Il est importantissime qu'elle soit suspendue   ( cinq minutes au plus) pas de compétences spéciales exigées et surtout pas d'art de couturière pouah , ça fait plouquesse en diable, un vrai artiste textile contemporain  z'et conceptuel se doit de ne pas savoir coudreou très mal pour la spontanéité du geste ou s'il sait de le cacher, de le démontrer et de le proclamer. . je le lis tous les jours. Le fil suffit à la caution art textile valence "art du fil" )et la plume est un matériau utilisé dans la tradition . On veut bien  faire innovant mais faut quand même raccrocher à quelques racines, sinon, le concept, il prend  moins bien côté "j'ai de la culture patrimoniale aussi ".  La partie fabrication  est achevée c'est à dire ce qui ne compte pas vraiment. Il est conseillé néanmoins de laisser croire au public qu'elle est l'aboutissement d'une réflexion profonde et d'un très long travail intérieur. Comme c 'est invérifiable, vous ne risquez rien à l'affirmer.

    L'essentiel du travail "intelligent" z'et intellectuel, là, reste à faire. Le  cas échéant faites-vous aider par quelqu'un qui maîtrise l'art de se payer de mots.

    Là j'ai comme un embarras du choix . Vais- le jouer  côté fragilité de notre condition humaine, protection de la faune (conceptuel engagé)  ou condition de l'écrivain ? Ou bien encore avec le retour du religieux, je pourrai peut-être concptuliser  ça  côté ange.

    Le choix 1 développerait ce discours : L'artiste a voulu montrer par le choix d'un fil fragile et d'une plume arrachée au vivant (à éviter pour le choix 2) , combien nos existences étaient soumises aux fluctuations du hasard et donc proposer l'attachement comme remède aux aléas de l'existence, en ce monde cruel et bouleversé de flux contraires.

    NB on peut aussi  gloser sur la couleur de la plume le cas échéant , c'est plus risqué en ces temps de cancel culture -éviter d'assimiler le blanc à la pureté- mais l'artiste se doit de provoquer même les modes et mentalités admises de son milieu et de son époque.

    Le choix 2 lui   irait  dans ce sens : L'artiste suggère ici avec force et délicatesse (on peut bien se  faire des compliments au passage) le danger auquel sont confrontés les volatiles  troublés dans leurs migrations et nidifications par le changement climatique, tués par ls marées noires et la pollution , le fil symbolisant leur captivité aussi parfois pour notre plaisir .

    Choix 3  La plume suspendue évoque les aléas des écrivains confrontés à la concurrence féroce et aux  moeurs  impitoyables de l'édition , leur sélection d'abord leur succès ensuite dépendant des aléas des tendances commerciales et littéraires de leur temps  , et beaucoup d'entre eux y ont laissé des plumes.

    Choix 4 L'artiste a imaginé que dans un paradis idéalisé et épuré,  des anges au  désespoir de voir notre monde à l'agonie, qui perdraient leurs plumes et seule l'intervention divine de l'amour non moins divin que représente le fil (la religion est ce qui relie) empêcherait l'apocalypse annoncée .

    Vous voyez être intelligente comme ça je peux, je pourrai même rajouter une louche de vocabulaire philosophique avec des mots que personne ne comprend(moi non plus!)  mais qui légitiment si bien la "création" , et évoquer quelques mythes. La mythologie mise à toutes les sauces surtout par ceux qui la connaissent parfois moins bien que moi qui l'ai enseignée  se porte bien , ça vous classe lettré sans jamais avoir mis le nez dans les textes orginaux ni fourni l'effort (cuistre! ) d'en apprendre la langue.  (on me  reprochera de ne pas savoir me libérer de leur littéralité!)   Damoclès et Icare  , là peuvent se caser aisément.

    Je n'ai pas pris de photo de mon "oeuvre" , vu que sa réalisation est accessoire, ce qui compte c'est l'idée. On nous le clame.

    Non  : avec des plumes et des fils je préfère et de loin  faire des choses comme cela que vous ne verrez jamais dans aucun musée galerie  exposition d'art textile "contemporain" au motif que c'est juste du joli décoratif superficiel.   En me creusant un peu la tête je pourrais  l'adorner aussi d'un discours intellectuel justifcatif . Mais ce n'est pas fait pour ça : c'est fait pour la joie et la sensualité, le plaisir du regard du toucher. Rien, autant dire.rien qui soi admis là où ça compte en tout cas!

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