Articles de textpatch
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art textile para-conceptuel
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 17/01/2024
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NB : projet satirique ...
Premier projet para-conceptuel qui suit la démarche explicitée ci-dessous. La démarche entière s'entend ....
Soit un fil et une plume.
J'attacherai la plume au fil et le fil à un plafond quelconque. Il est importantissime qu'elle soit suspendue ( cinq minutes au plus) pas de compétences spéciales exigées et surtout pas d'art de couturière pouah , ça fait plouquesse en diable, un vrai artiste textile contemporain z'et conceptuel se doit de ne pas savoir coudreou très mal pour la spontanéité du geste ou s'il sait de le cacher, de le démontrer et de le proclamer. . je le lis tous les jours. Le fil suffit à la caution art textile valence "art du fil" )et la plume est un matériau utilisé dans la tradition . On veut bien faire innovant mais faut quand même raccrocher à quelques racines, sinon, le concept, il prend moins bien côté "j'ai de la culture patrimoniale aussi ". La partie fabrication est achevée c'est à dire ce qui ne compte pas vraiment. Il est conseillé néanmoins de laisser croire au public qu'elle est l'aboutissement d'une réflexion profonde et d'un très long travail intérieur. Comme c 'est invérifiable, vous ne risquez rien à l'affirmer.
L'essentiel du travail "intelligent" z'et intellectuel, là, reste à faire. Le cas échéant faites-vous aider par quelqu'un qui maîtrise l'art de se payer de mots.
Là j'ai comme un embarras du choix . Vais- le jouer côté fragilité de notre condition humaine, protection de la faune (conceptuel engagé) ou condition de l'écrivain ? Ou bien encore avec le retour du religieux, je pourrai peut-être concptuliser ça côté ange.
Le choix 1 développerait ce discours : L'artiste a voulu montrer par le choix d'un fil fragile et d'une plume arrachée au vivant (à éviter pour le choix 2) , combien nos existences étaient soumises aux fluctuations du hasard et donc proposer l'attachement comme remède aux aléas de l'existence, en ce monde cruel et bouleversé de flux contraires.
NB on peut aussi gloser sur la couleur de la plume le cas échéant , c'est plus risqué en ces temps de cancel culture -éviter d'assimiler le blanc à la pureté- mais l'artiste se doit de provoquer même les modes et mentalités admises de son milieu et de son époque.
Le choix 2 lui irait dans ce sens : L'artiste suggère ici avec force et délicatesse (on peut bien se faire des compliments au passage) le danger auquel sont confrontés les volatiles troublés dans leurs migrations et nidifications par le changement climatique, tués par ls marées noires et la pollution , le fil symbolisant leur captivité aussi parfois pour notre plaisir .
Choix 3 La plume suspendue évoque les aléas des écrivains confrontés à la concurrence féroce et aux moeurs impitoyables de l'édition , leur sélection d'abord leur succès ensuite dépendant des aléas des tendances commerciales et littéraires de leur temps , et beaucoup d'entre eux y ont laissé des plumes.
Choix 4 L'artiste a imaginé que dans un paradis idéalisé et épuré, des anges au désespoir de voir notre monde à l'agonie, qui perdraient leurs plumes et seule l'intervention divine de l'amour non moins divin que représente le fil (la religion est ce qui relie) empêcherait l'apocalypse annoncée .
Vous voyez être intelligente comme ça je peux, je pourrai même rajouter une louche de vocabulaire philosophique avec des mots que personne ne comprend(moi non plus!) mais qui légitiment si bien la "création" , et évoquer quelques mythes. La mythologie mise à toutes les sauces surtout par ceux qui la connaissent parfois moins bien que moi qui l'ai enseignée se porte bien , ça vous classe lettré sans jamais avoir mis le nez dans les textes orginaux ni fourni l'effort (cuistre! ) d'en apprendre la langue. (on me reprochera de ne pas savoir me libérer de leur littéralité!) Damoclès et Icare , là peuvent se caser aisément.
Je n'ai pas pris de photo de mon "oeuvre" , vu que sa réalisation est accessoire, ce qui compte c'est l'idée. On nous le clame.
Non : avec des plumes et des fils je préfère et de loin faire des choses comme cela que vous ne verrez jamais dans aucun musée galerie exposition d'art textile "contemporain" au motif que c'est juste du joli décoratif superficiel. En me creusant un peu la tête je pourrais l'adorner aussi d'un discours intellectuel justifcatif . Mais ce n'est pas fait pour ça : c'est fait pour la joie et la sensualité, le plaisir du regard du toucher. Rien, autant dire.rien qui soi admis là où ça compte en tout cas!
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Apprentissages première partie
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 03/09/2023
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Rappeler comment on a appris-et comment on apprend encore. En insistant sur le fait qu'aucune manière ne devrait être déconsidérée si elle amène à une création authentique... et personnelle , singulière. Marquée du sceau d'une personnalité. Ce que j'espère sinon avoir atteint, au moins avoir tenté!
Comment a-t-on appris ces gestes des arts du fil,lesquels, pourquoi de cette façon, et dans quelle visée ? Quelles furent nos écoles et nos maîtres, car nul n'apprend de rien-ni de personne et le terme "autodidacte" serait à reconsidérer.Un livre dont on use est écrit par un auteur, un tuto est fait par quelqu'un!
La première chose à poser, me concernant c'est qu'un apprentissage n'est pour moi en quelque domaine que ce soit jamais terminé+outre ce que j'oublie -et que je dois réapprendre car la mémoire quand on vieillit joue des tours! - ce qu'on découvre (il existe tant de techniques!et même à l'intérieur d'un "genre" -je songe à la broderie blanche ou à la tapisserie à l'aiguille notamment- ) ce qu'on redécouvre aussi ... pour moi je ne suis jamais arrivée à un niveau qui me semblerait "suffisant" , et j'ai soif de tout le reste ! Non pas dans un désir de "tout" savoir, c'est impossible mais de diversifier mes approches . Sans doute parce qu'en moi reste fixé ce parallèle avec les mots , les textes, l'écriture. Et que je vis l'acte de créer comme un chemin d'errance.
Dans la France de l'après-guerre, où j'ai grandi, les femmes pour la plupart avaient appris à coudre à l'école ou en famille. c'était quasi une nécessité, surtout pour celles d'un milieu social qu'on dira défavorisé. Ce qui me veut pas dire que toutes aimaient cela, ni que toutes étaient douées pour ce faire. Il existait déjà et j'ai deux cahiers qui en témoignent des enseignements professionnels très pointus pour celles qui désiraient en faire leur gagne-pain Pour les autres on apprenait souvent à l'âge dit de raison à enfiler et tenir une aiguille et à tricoter voire crocheter et même des rudiments de tissage -en ce qui me concerne sur un métier jouet marque Tssanova-, broder venait souvent en même temps pour les points basiques; point de croix en tête . A l'école on faisait des alphabets sur du canevas, mais c'est au lycée pour moi que les choses sérieuses ont commencé sous l'égide d'un professeur si sévère qu'elle nous terrrorisait - en ce cas même si j'apprends , je me sens trop contrainte pour aimer ce que je fais, je me borne au strict nécessaire mon imagination est repliée ! . En fait j'ai eu quelques bases de cette manière, mais c'est en expérimentant par moi-même et avec les conseils maternels,et surtout les "leçons" des magazines féminins que j'ai appris.
Passé l'âge des torchons et mouchoirs à ourler (main puis machine) j'ai confectionné mes premières robes. La toute première à 14 ans,c'est celle du poème "Citron vert" dans le recueil Le Cahier débrouillé avec un tissu dont je raconterai l'histoire. On travaillait avec les patrons des magazines j'aimais beaucoup ceux de Femmes d'Aujourd'hui( que j'ai gardés) " . Apprendre à couper en respectant le sens du fil, ce qui n'était pas toujours évident dans un tissu issu d'un autre vêtement, couper, bâtir, essayer (ouille les épingles!) retoucher, monter ... Je me débrouillais honorablement, mais sans les qualités de finisseuse des vraies professionnelle.s Ma mère nous disait "fouturières".
La machine était une Singer achetée par ma mère en Afrique, électrique, mais nous avions choisi de la tourner à la manivelle à la main, ce qui permettait d'adapter la vitesse, même si nous n'avions plus qu'une main pour guider. J'ai toujours une timidité envers les machines à coudre, même si celle-là je savais la réparer ....Familière, comme le chat de la maison.
J'y ai cousu des dizaines de robes pour moi et parfois pour ma soeur quand elle travaillait et même un manteau avec poches et boutonnières passepoilées! . Et parfois je créais même entièrement le vêtement , patron compris, tel cet ensemble pour la plage en 1970, avec lequel je pose, en frimant un peu , pour rire!
C'est paradoxalemet la découverte du patchwork qui m'a éloignée de la couture des vêtements. Mais c'est la couture utilitaire qui m'a donné le goût des étoffes et les restes de vêtements de ma jeunesse (voire de celle de ma mère) constituent toujours une partie de ma collection de ce que je nomme mon vocabulaire textile.
Broder fut une autre aventure. Vers mes sept ans j'ai appris outre le point de croix le point de tige , j'ai raconté dans l'article les palettes d'une textilienne les fils ma passion de collectionneuse déjà pour eux (qui incluait les fils à tricoter) . C'était l'époque des napperons et les mêmes magazines fournissaient des motifs en noir et blanc. Puis au lycée des tabliers à carreaux rose et blanc sur lesquels il fallait broder nom et prénom en entier et pour moi c'était long !
Pour nous bodeuses dites domestiques" apprendre à broder c'était donc apprendre des points. A l'école je n'ai pas souvenir d'en avoir appris beaucoup sauf le point devant (ou avant), le point arrière, le point lancé basique .. outre les explications des magazines, mon maître fut le Savoir Broder des femmes d'aujourd'hui. je l'ai toujours et je m'en sers toujours. Quand je fus créatrice de modèles je trouvais pratique d'avoir des carnets d'entraînement ou d'échantillons:
Chaque brodeuse a ses points de prédilection et ceux qu'elle redoute voire déteste faire ( au début j'évitais le passé empiétant ...) C'est dans ce manuel que j'ai découvert un de mes grands favoris : le point de Palestrina , celui qui a bordé bien plus tard les blocs de mon crazy L'arlequin fou.
en lisière de dentelle ledit point de Palestrina
Aujourd'hui encore il reste un me mes favoris. j'ai découvert d'autres points "noués" liés , ce qui permet justement d'obtenir des textures analogues et nuancées. Le point de chausson aussi et le point d'épine ... et le feston .. Vers mes 17 ans je maîtrisais suffisamment passé plat plumetis et point de bourdon pour faire quelques initiales en broderie blanche . J'ai perdu la main et surtout l'acuité visuelle. Je brodais avec deux fils de mouliné DMC quand on en préconisait trois, ce qui rendait mon travail plus fin. Je brodais, à l'ancienne mon trousseau (je n'ai jamais hésité à paraître démodée!) galons sur serviettes de toilettes, bouquets sur draps, nappes )
Nappe années 70
Les outils étaient réduits au strict minimum pas de tambour (et qu'on ne hurle pas si on sait que beaucoup de broderies perlées de Bretagne notamment ont été faites ainsi (cf le livre de Odile Le Goïc Le Guyader Manuel de broderien°1 : le perlage ) en tendant le tissu entre ses deux mains ce que fait aussi parfois la brodeuse Christen Brown. Depuis j'en use pour certains points et d'autres non résolument . J'ai noté que si je l'avoue on pointe aussi sec son nez ur une éventuelle imperfection. Mes soeurs brodeuses, débarrassez-vous donc de vos préjugés . Cette libellule a été faite sans tambour. Est-elle salopée ?
En revanche j'ai utilisé un tambour pour le passé plat de ce coussin :
C'est selon et pour la même broderie il m'arrive de faire certains points avec tambour et d'autres sans comme ce tableau Elégance :
Avec et sans tambour...
Apprendre c'est aussi se dégager des diktats tracer ses voies personnelles y compris ans les gestes techniques.. Je n'aurais pas créé toutes ces broderies si je m'étais obligée à user d'outils qui ne me convenaient pas, j'ai adapté mes gestes en gardant le plaisir de faire qui chez moi vient d'un sorte de "corps à corps" avec les matières. Brodeuses mes soeurs prenez vos distances avec les conseils péremptoires. Voyez ce qui vous permet de réussir sans prendre l'activité en dégoût. Il n'est qu'une mauvaise méthode : celle qui empêche d'avancer, d'expérimenter, qui inhibe. Non ce n'est pas vrai que l'entraînement 'normé" vient à bout de tout (et quel profit à perdre des heures selon une méthode, quand une autre fonctionnerait mieux pour vous ? ) . Les anciens livres d'apprentissage signés cousine Claire dont je possède un exemplaire conseillent de remplacer le tambour par un morceau de moleskine et pourtant Cousine Claire était vraiment une virtuose! Certaines dentelles à l'aiguille sont faites sur cartons... Au lycée nous brodions aussi sans tambour (il ya aussi sans doute quelque pression commerciale des fabricants d'accessoires, sait-on ?) . Quant au métier , il faut de la place pour l'installer .. Certes ça vous pose en spécialiste .. mais aucun outil ne donne ni la maîtrise, ni l'imagination créatrice et même certains contribuent chez certaines à décourager et donc à abandonner, alors qu'on peut tester d'autres moyens. . L'idée que seule la contrainte dépassée permettrait "l'excellence" est sans doute défendable, mais ce n'est pas la mienne et ça ne m'a nullement empêchée de créer des modèles pour des revues. J'espère que les broderies ci-dessus et ci -dessous et le fait que j'ai travaillé pour des magazines vous persuaderont que d'autres méthodes sont possibles et permettant un résultat convenable . Testez et oubliez les "c'est obligatoire" . Je ne connais que deux cas où un tambour ou métier sont obligatoires : le punch needle et le point de Beauvais (ou le Lunéville) là impossible de faire autrement.
De même jamais de dé. (mais parfois un sparadrap) , j'ai de très petits doigts. En revanche des aiguilles appropriées ...De bons ciseaux . Des épingles. du fil à bâtir. Aucun gadget pour "faire gagner du temps", j'aime prendre le mien...et ce, même quand je devais respecter des délais, à titre professionnel.Cela posé, je continue à apprendre... de diverses manières. Je ne trouve pas inutile de découvrir de nouveaux points , de nouveaux genres de "broderie" aussi et si ma vue ne me permet plus de tout essayer-sinon réussir ! je puis au moins admirer... Mes maîtres ce sont donc le auteurs des livres, passé et présent mêlés . Je les collectionne et même si on y rerouve les mêmes points,le explications varient chaque brodeuse ou brodeur a sa manière d'expliquer, de classer voire son style . Outre les livres il ya les sites celui de Mary Corbet si souvent cité, celui de Sharon Boggon . Je passe sur les innombrables tutoriels ..en videos. J'aime cette variété d'abords et de parcours. Sur les livres de broderie avec lesquels j'ai appris on peut lire sur ce lien quels sont mes favoris.
Je n'ai pas baucoup en revanche, pratiqué la broderie machine sauf pour un usage des points décoratifs, j'en parlerai dans l'article suivant consacré au patchwork.
Un souhait pour finir -voeu pieux s'il en est- : que le fait de ne pas savoir coudre ni broder ne soit pas considéré comme une forme supériorité en art textile. on vous expliquera soit qu'il faut savoir surtout dessiner graver et peindre pour exceller en textile , ou bien encore qu'il faut désapprendre ci ou ça . Pour moi - j'estime qu'aucune ignorance n'est utile et que toute technique sert à mon expression et étant une artiste textile dans le sens où fils et tissus sont mes matériaux de base, absolument fondamentaux, et nécessaires autant que suffisants , je ne vois pas en quoi la maîtrise de de ce qui permet de créer avec ces matières serait une moins value, d'autant qu'elle est mutltiple, variée et qu'au bout de 40 ans rien que dans ce domaine-là il me reste encore et toujours à apprendre. ..Or si on considère ce qui est primé, exposé, les discours autour de cet art, ce qui a le vent en poupe, est coté on s'aperoit que si ce n'est pas une moins value avouée, c'en est une insidieuse(evidemment savoir coudre , ça ne fait pas contemporain !Sauf à e acompagner cettt humble geste de beaux discours conceptuels ! J'ajoute que j'admire les savoirs autres qui permettent de magnifiques mixed media. om suvent dessin ou photographie dient l'essentiel, meme si on y cherche parfois ce que justement le textile y dit . Pour beaucoup je les ressens certes comme de l'art, mais pas textile suffisamment à mes yeux et je m'insurge toujours cntre le fait que ce soit présenté comme étant supérieur ou même encore cela marquerait la imite entre art et artisanat etc. . Et j'ai toujours senti à l'égard de mon "tout fils tout tissu" comme une sorte de condescendante réticence.qui par miracle s'atténue quand je montre ma polyvalence, (je ne prêche donc pas pro domo !) . Je parle appuyée sur une longue expérience de la manière dont les créations sont regardées, reçues, valorisées par tel ou tel "milieu". de la possibilté qu'elles ont ou pas d'être montrées à un public , recensées ou exclues de l'art officiel .. Etudier tout cela fait aussi partie de mes apprentissages. Et de mes luttes !
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Agnès Guillemot Les malices du fil
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 26/08/2023
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Les malices du fil
Petits démêlés sur la broderie et l'art d'orner
Agnès Guillemot
Transboreal collection "petite philosophie du voyage"
A quoi pense une brodeuse qui réfléchit à son art serait un bon sous-titre aussi...
Voilà un livre que toute brodeuse peut aimer à lire ! Même si et surtout nous sommes là aux antipodes des dames qui n 'ont cessé de me dire "on fait ça sans se prendre la tête, juste pour se faire plaisir'. Il s'agit ici d'un métier. Et toute non brodeuse aussi car somme toute il s'agit bien d'un e "phlosophie" et d'un "voyage" et l'ouvrage dépasse de beaucoup si je puis dire le cadre du métier !
J'aime les brodeuses qui réfléchissent sur cet acte de broder, ses gestes et sa geste, son histoire dans celle plus vaste du monde (et pas que l'histoire de l'art dont elle lest plus souvent absente ou marginalisée) ...et je prétends en être une, même si mon parcours n'est aucunement comparable à celui prestigieux et professionnel de l'auteure . Mais la vieille dame qui s'est sentie appelée il ya bien longtemps par ce double attrait des tissus et fils et des mots se sent le droit de tenter ici une recension du livre et un rapprochement ...
Le parcours de l'auteure-qui est aussi éditrice- est assez atypique comme on dit.
On peut en avoir une idée précise sur ce lien. Venue à cet art à 25 ans et avec des visées professionnelles, d'emblée, et une formation donc exigeante. à la réputée Ecole Duperré et un des intérêts du livre est de nous faire partager les gestes, les émotions, les réflexions d'une brodeuse en formation puis atelier ; la confrontation aux exigences souvent extrêmes d'un art où la virtuosité compte , mais aussi une forme d'instinct...Discipline , rigueur et imagnation.
Mais l'auteure ne se borne pas à cela , elle nous dit son émotion devant les broderies d'autrefois vues dans les musées et ce ressenti est si exactement semblable au mien car je n'arrive jamais à ne regarder que "le travail" mais imagine derrière une vie, des gestes , une époque, sans doute parce que la broderie -et plus largement les arts textiles- sont des arts du toucher autant que visuels, un art aussi que la connaissance technique permet d'apprécier autrement qu'en profane J'ajouterai un art où il ya toujours à apprendre. Et si comme le souligne notre brodeuse, je ne considère pas comme inutile sinon de connaître "tous les points" puisqu'on "ne lira jamais tous les livres d'une bibliothèque" mais suffisamment pour se dire, j'aime à en découvrir encore, à les combiner parce j'y vois des signes et des écritures rejoignant par là même l'auteure qui analyse fort justement la part symbolique de l'acte de broder, des motifs, et qui pas plus que moi ne les réduit à leur aspect décoratif.
L'auteur évoque aussi des livres de littérature qui me sont très familiers à commencer par le Rêve de Zola, mais aussi lL'Elue de Loïs Lowry -nous avons là le même terreau littéraire si je puis dire- (nos lectures à cet égard ont été les mêmes !), mais aussi la vie de Colette qu'elle choisit pour thème de travail de ses trois années de formation à l'école Duperré : " la broderie fut le fil qui m'a sortie d'une impasse danslaquelle l'amour seul des mots, qui croyais-je à l'époque- serait le rapport le plus heureux que j'établirai avec le monde, m'avait entraînée"
Tout serait à citer dans ces 89 pages si denses. Que l'auteure évoque l'aspect langage et symbole de la broderie (qui m'est si cher ! ) : "par l'aiguille s'esquisse une véritable sémiologie insupçonnéet partiellement obscure, véritable de tour de Babel qui recueille les préoccupations, les idées et les rêveries "humaines " ou la part de l'imaginaire "l'excitation de découvrir quelque chose de profondément nouveau: pour la première fois, j'ai exprienté un moyen d'expression autre qu'intellctuel, écrit ou oral, scolaire, universitaire ou quotidien . J'ai compris qu'on pouvait considérer un sujet, décrire une émotion ou un paysage, appréhender l'univers autrement que de façon abstraite, conceptuelle, silencieuse et intériuure ou en traduisant ses pensées par des mots prononcés ou notés.Cela m'a ouvert un horizon infini"
Mutatis mutandis , même pour moi qui ai appris à broder seule, des livres divers sur les genoux (et je continue ainsi car c'est ma manière, mon parcours, mes apprentssages) c'est ce qui s'est passé peu ou prou quand à 32ans j'ai découvert un autre art textile : le patchwork . Broder pour moi est un acte qui a accompagné mon enfance et ma jeunesse et mon quotidien, la poésie aussi il n 'y a donc pas eu à l'âge adulte de révélation d'un art jugé à tort manuel par rapport à mon parcours plus intellectel de professeur de Lettres Classiques.
L'auteur examine aussi la place des femmes dans cet art : "mais que la brodeuse reste à sa place, dès qu'elle s'élève, dès que ses créations la distinguent, l'ombre dun hommene tarde pas à la faire retourner à la nuit" évoquant notamment May Morris occultée par son père William (mais qu'on redécouvre) et aussi tous les anonymes chargés d'un transmission familiale ou associative et les difficultés de ce métier quand il en en est un, ses souffrances physiques ,ses exigences en vitesse et coût qui doit rester modéré pour tenir face à la conuirrence...et la mondialisation !
"Le monde enchanté des fées aux doigts d'or fait rêver. il est vaporisé à coups de gros plans et de ralentis maîtrisés produites pr les marques de luxe; mais derrière un respet sncère pur les méters d'art et une révérence pour celles et ceux qui les exercent s cache un impératif de valorisation économique.les conditions d'exercice de la profession ont précaires (..) p 67"
Le mieux pour saisir cette philosophie de l'acte de broder et ce riche parcours est... de lire le livre, cette recension n 'est qu'approximative. Merci en tout cas à l'auteure , la lire pour moi a été une joie (enfin un ouvrage qui pose un regard autre!) et dans un langage clair, si différent -qu'on me pardonne le coup de griffe!- de certains discurs d'accompagnement de mes consoeurs "branchées " art textile contemporain, et s'appuyant sur une culture réelle ) et vu la jeunesse de la brodeuse, un espoir !
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La Bienveillante , légende illustrée par Nicole Pessin
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 10/08/2023
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L'artiste Nicole Pessin m'a fait la joie très grande d'accepter d'illustrer cette légende intitulée la Bienveillante.
On peut voir ici le texte et les illustrations lien vers La Bienveillante
J'invite aussi à voir l'ensemble de son site et de ses oeuvres.
La Bienveillante dans une version légèrement modifiée, aménagée pour introduire à l'intérieur du texte les autres récits des Mythologies intérieures, est au début de mon dernier ouvrage paru : Histoires sans rimes ni oraisons,livre qui contient tous mes récits "importants". Importants à mes yeux, s'entend ! .
Ainsi vous pourrez y découvrir que dans cette version l'héroïne conte à Thibault les deux légendes d'Oléis et de Mandalaé, et à Renault celle d'Armine.
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Art : la loi des séries -première partie
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 21/05/2023
- Dans présentation
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Je me souviens d'une conversation , lors de mon expo en solo (la seule qu'il m'aura été permis de faire en solo s'entend, à Paris en 2004 , d'une relation qui me dit :
- Un vrai artiste ça fait des séries.
Ce qui recoupe une remarque lue plus tard dans un livre donnant des conseils pour devenir "artiste textile" faire des petits formats (pour éviter l'effet couverture!) et des séries . -on sait bien que composer une surface en patchwork non seulement n'y suffit pas, mais vous tague traditionnelle ringarde il fallait donc "faire des séries" .
Je suis donc devenue serial sewer -embroiderer.
Non non pas pour faire "artiste" et je voudrais redire ici combien je me fiche comme de mon premier lange (il n' y avait pas de couches culottes à l'époque) de ce qu'on devrait faire ou ne pas faire pour paraître-et non être!- "vrai" artiste, car si on l'est, vraiment on n 'a pas à se plier à ces modes et si on l'est pas autant faire ce qu'il nous plaît! - et encore plus "vrai artiste textile " - 'ça j'ai compris il y a longtemps ! Comme expliqué ici
Ce qui m'intéresse aussi c'est le fil.. conducteur qui pouvait se trouver entre certaines de mes oeuvres auxquelles on reproche parfois leur absence de ..monolithisme. .de filon unique .. qu'on peut appeler positivement "unité". Mon unité c'est mon goût de la diversité!
La première série que jai créée c'était pour l' exposition textes-iles et on peut la voir ici . C'était sur demande j'entends par là qu'on m'avait dit : peux-tu faire une vingtaine d'oeuvres pour illustrer des poètes de la LGR et que j'ai evidemment accepté le défi-car c'en était un fameux.Il ne s'agissait pas , comme je le voyais faire d'écrire ou de broder un texte sur du tissu .Non que ce soit "inférieur" mais différent .Vous pensez bien, moi qu'on snobait , ignorait , réduisait qu'on définissait comme "fait de jolies choses avec des petits bouts de tissu"- dans les milieux branchés art textile innovateurs de ce début des années 2000 voilà que j'exposais et en solo et en galerie d'art et à Paris ... De quoi faire des jalouses parmi celles qui justement regardaient de haut mon absence de "mixed media" ou de 3D et de caractère "contemporanéité " qui reste un critère dominant d'exclusion pour ce que jentends, moi, faire.
Elément 13 tableau de la série text-iles
Un peu après en 2005-2006 une relation que je puis plus qualifier du nom d'amie a insisté pour que je fasse avec elle le Calendrier textile et les tableaux duTextilionnaire (que j'ai rebaptisé ainsi ).
Ardeur tableau de la série le Textilionnaire
c'est aussi à cette époque que j'ai commencé le chant des couleurs solos
.. Le chant des Couleurs a été exposé à l'expo Textiliens-liennes de Valenciennes en 2022.
En même temps j"ai commencé la Série Coquelicots qui elle aussi aurait pu être exposée à la LGR si des ennuis familiaux en série ne l'avait empêché, avec ce fil conducteur : la fleur et quelques textes ou citations de poèmes et de chansons la série a été exposée à l'abbaye de Floreffe en 2010 dans le cadre d'un atelier d'écriture.
Coquelicot -1
Fin 2008 l'envie m'est venue d'assembler les textiles autrement et ce fut la série Nous que je reprendrai peut-être un jour.
Espoir tableau de la série Nous
Over-rose est une série poly-média puisqu'elle comporte un texte de départ, des tableaux textiles de style (ou de genre ?) très différents et des images numériques . Série dont plusieurs ouvrages sont encore en cours.
L'obsolète un des tableaux textiles de la série- over-rose
Vers la même époque j'ai mis en route la série Triangulations qui associe sur un format A4 le patchwork et l'impression sur soie d'une oeuvre numérique . on peut voir plus ici
Triangulations un des tableaux
(suite et fin dans un autre article)
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Histoires sans rimes ni oraisons- proses diverses
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 16/05/2023
- Dans présentation
- 0 commentaire
Après avoir publié en 2021 l'ensemble de mes Oeuvres poétiques (le stock est épuisé), j'ai décidé de tenter une expérience analogue avec l'ensemble de mes récits. En effet, j'aime les histoires et les contes . J'ai raconté ici comment après la publication d'un recueil de Nouvelles l'imprimeur qui était aussi éditeur m'avait demandé un roman , qui fut La demeure Mentale. Texte écrit en 86-87 qui trouva éditeur en 2005 , soit quasi vingt ans après sa rédaction. L'histoire de mes tribulations avec l'édition est en elle-même un roman . J'ai écrit juste après le Jeu de la Rose. Celui-là je l'ai proposé à l'édition sur les conseils d'un ami, que bien plus tard et sans aucun succès . Les autres textes, je n'ai jamais tenté de les envoyer à un comité de lecture. Ils ne sont pas dans l'air du temps. Disons aussi et sans ambages que comme pour la poésie, l'art textile et toute chose que je crée et signe j'ai mes exigences et qu'elles ne rencontrent jamais ou très rarement celles des "publicateurs" sélectionneurs jugeurs décideurs de ce qui mérite d'exister plus largement J'en ai conclu que ça ne le méritait pas.
C'est aussi que le temps passe, ma vue diminue et mon espérance de vie comme on dit pudiquement est à mon âge incertaine. Alors je me suis dit qu'on n'était jamais si bien servi que par soi-même et je suis repartie dans la grande aventure de la mise en forme et maquette de pas moins de 932 pages. C'est en fait l'équivalent de 6 livres, plus des extraits de ce que je nomme mon livre de vie Une mesure pour rien et qui n'est pas plus achevé que ladite vie à l'heure qu'il est.
C'est paru avec l'aide de quelques souscripteurs et lecteurs fidèles. Qu'ils soient encore une fois remerciés car sans eux, il serait si triste de continuer dans une sorte de désert de "réactions" à ce qu'on met tant de passion à imaginer. J'écris pour mon plaisir certes mais c'est tellement mieux pour moi si ce plaisir est partagé avec quelques autres. même si vu le peu de commentaires sur ce blog j'ai l'habitude du silence radio et de l'indifférence du moins apparente du public. Surtout de celui qu'on dit grand.
S'ajoutent aux récits et nouvelles le cycle des Mythologies intérieures où j'ai créé ces figures de femme qui se battent pour exister et qui ne gagnent pas toujours. J'aime aussi inventer des mondes, même si les nouvelles de l'Etabli sont incluses dans un contexte plus réaliste.et plus contemporain. J'ai un faible pour l'intemporel que ce soit en textile ou en écriture !
Le tout comme mes patchworks, très exactement comme eux, peut sembler disparate et ce n'est pas à moi d'en faire l'analyse ni de trouver les liens-même si je les sais. . On peut en lire une recension ici
Tel quel le volume coûte 35 euros (plus 5 euros de frais postaux), pèse un kilo pour 932 pages et arbore une tranche de plus de 4 cm d'épaisseur . C'est Robert Varlez artiste dessinateur peintre et collagiste qui m'a obligamment donné l'illustration de couverture. Le tirage est limité à 50 exemplaires. c'est collector (je ris!)
Pour se le procurer, m'écrire sur chiffondart@aol.com
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Sur article du journal Le monde le patchwork, un art militant
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 23/04/2023
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Une amie que je ne veux pas citer sans son accord m'a trasmis ce lien très intéressant sur le joural le Monde. : le patchwork un art militant
et certes comme d'habitude je me réjouis qu'on publie dans un grand quotidien un article illustrant quelquees valences d'un art que je défends, avec passion, depuis tant d'années. mais pas seulement sous certains aspects plus à la mode que les autres.C'est mieux que l'oubli , et c'est rendre justice à ces mouvements et ces artistes.
Restent toutes les autres qui créent depuis la nuit des temps car les premiers assemblages sont très très anciens mais on n'en parle que de manière historique et patrimoniale. , quand on en parle.
Il est beau grand et juste de rendre hommage à ces oeuvres, mais je continuerai moi aussi à rendre hommage non pas seulement aux militantes mais aussi à ces "anymous women" dont parle le livre Stiching resistance et avant lui Anonymous was a woman . dont je re-cite une phrase :
" Rarement conscientes d'être des artistes, ces femmes essentiellement occupées à élever des enfants, assurer l'organisation des fermes et des maisons, ces femmes ont cependant embelli chaque phase de leur expérience, depuis l'enfance jusqu'à la vieillesse et exprimé tout ce qu'elles ont appris de la vie et de l'art dans un travail décoratif d'une étonnante beauté "
Il est vrai le mot "décoratif" hélas suffit à discréditer , et c'est un préjugé de plus qu'il faut souligner. et on va dire encore que je suis un esprit chagrin qui chipote toujours et pinaille sans discontinuer , mais je le dis quand même
La cause des femmes c'est leur expression protéiforme, pas juste quelques grandes causes ... c'est aussi tout cette expression personnelle arrachée parfois entre deux obligations familiales ou professionnelles. c'est celle qui se dit aussi sans imiter les arts masculins, à sa manière de femme . Tant qu'on ne comprendra pas cela on reléguera une grande part de l'expression textile féminine au fond des tiroirs... ou ouvroirs comme avait écrit une artiste se disant "contemporaine". Le patchwork est un art quand on y crée et quelle que soit sa source d'inspiration . Et la . "contemporainéité" inclut tout ce qui concerne la vie des femmes de notre temps quelles que soient leur orientation politique et leur genre d'esthétique en textile. On n'expose pas que je sache , que des peintres engagés et ce depuis longtemps! . Un peu d'ouverture d'esprit, d'élargissement de focale serait tellement plus.. révolutionnaire ! Je ne l'espère plus guère, mais il me semble nécessaire, une fois de plus de le demander.
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Matière sans matière une exposition virtuelle à deux voix
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 12/03/2023
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Le site Hillwater accueille dans sa galerie quelques-unes de mes images numériques de la série matière sans matière, accompagnées de textes et d'une video musicale d'Erick Gaussens.
N'hésitez-pas à visiter le site et la galerie des autres artistes...
J'attire votre attention sur le livre Portes cochères de l'imaginaire présenté ici, que j'ai a joie d'avoir dans ma bibliothèque et qui est un très, très bel ouvrage !
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Broderie et écriture
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 07/03/2023
- Dans opinions
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Je renvoie, tout d'abord à l'article Linéaire C, présentait un sampler de points utilisés pour les crazys quilts sous forme de livre.
J'ai commencé récemment ces "rouleaux" mue par plusieurs élans, "envidées . Les rouleaux textiles sont à la mode en ce moment, mais on le sait des modes je prends ce que j'avais souvent envie de faire, parfois avant que tendance ça ne devienne. Revenir aux rouleaux, c'est aussi revenir aux formes archaïques de recueils de textes, les "volumina". Mais on le verra plus loin on écrivait aussi sur du tissu (nous n'avons rien inventé et prétendre innover en le faisant fait sourire.). .
Je suis fascinée depuis toujours par les écritures anciennes, les vieux parchemins, les grimoires, les langues non encore traduites ou incomplètement . Ces signes qui certes ont un sens, mais soit uniquement pour les spécialistes, soit encore caché, résistant à la traduction. Et même les messages dits chiffrés.
Ce qui m'attire c'est précisément cette part cachée de sens qui nous échappe et qui pourtant est. C'est pourquoi aussi je ne réprouve pas les sens multiples dans mes poésies tout au contraire ce langage verbal mais non élucidé, soit volontairement codé, (l'un se déchiffre et l'autre se décrypte), existent et sont connus. Déjà lorsque dans le Textilionnaire je travaillais sur le projet Grimoire, j'étais sur cette voie d'inspiration, et également quand je rapproche les motifs sur les étoffes en leurs lignes et intrications d'un langage.
Le langage on le sait n'est pas qu'une langue. Il inclut d'autres expressions .Il m'est apparu en collectionnant les livres de broderie, que les points en eux-mêmes selon la brodeuse qui les choisit, avaient sinon un sens rationnel, au moins un sens visuel et tactile. Chacune a son parcours, ses utilisations pour "dire"ou faire ressentir cela ou cela, ses "voies" et même si beaucoup restent dans l'objectif utilitaire-décoratif ce qui n'exclut pas le reste, il se dégage depuis quelques années d'autres possibilités. Les points sont souvent organisés en "dictionnaire" ou "encyclopédie" et chacune est différente de l'autre. Il m'apparaît aussi qu'alors qu'on peut en dénombrer jusquà 300 différents, beaucoup de brodeuses se bornent à une petite dizaine. Il est vrai : un des plus simples le point droit ou lancé suffit à lui tout seul à assurer la "peinture à l'aiguille" dans la mesure où le célèbre passé empitéant dont elle dérive est constitué de points droits, ainsi que les merveilles de la broderie blanche au point dit "passé"ou plumetis.
Egalement le nom des points dans une même langue varie, créant parfois une polysémie involontaire. Ainsi en anglais notre "point d'épine" devient "feather stitch " point de plume: nous avons sélectionné l'agressivité qui peut s'en dégager et nos voisins la légereté de ce point aéré. Pour les non initiés un lien vers ce point.
Et puis j'ai lu récemment l'histoire de la Momie de Zagreb et du liber linteus Zagrabiensis dont on trouve l'histoire ici . Ces bandelettes trouvées sur une momie égyptienne et écrites en étrusque sur du lin (l'étrusque reste une langue imparfaitement traduite), rencontrant celle de la mode des rouleaux textiles m'a donné envie de lignes de points en suivant le parcours d'une brodeuse que j'aime beaucoup Christen Brown , pour commencer. Je n'ai pas fait tous les points mais ceux qui justement me "parlaient" comme écriture ou signes et soyons honnête, j'ai laissé de côté quelques-uns que j'avais du mal à faire quitte à y revenir après entraînement . J'y ai adjoint des dentelles tant mécaniques que manuelles dont les dessins sont pour moi encore un langage . Le tout s'appelle : Les bandelettes de la momie coquette.
Trois rouleaux sont actuellement achevés .
Le voeu pieux habituel :Avec le souhait que des personnes plus autorisées que moi se mettent un jour à regarder les points autrement, et, en même temps que d'ouvrir la broderie à tout et parfois n'importe quoi, au prétexte de la renouveler, on revienne aussi de temps à autre donc explorer aussi ce langage-là autrement qu'en nous parlant de "texture" Car oui chaque point parle, comme chaque tesselle de tissu par une variété de caractéristiques : sa forme (droit courbé), son orientation sur la surface, -et là on est encore dans le dessin - mais aussi et surtout par le fil qu'on va utiliser, nombre de fils, épaisseur manière dont il est filé (crucial, cela!) plein ou torsadé, mouliné, mercerisé -son épaisseur . sa brillance ou sa matité, sa matière (lin soie coton ou tout autre chose mais ces matières-là aussi .et sans les taxer de "traditionnelles"( à ce compte un peintre est traditionnel quand il use de pigments ), Ses éléments autres que fils : plumes boutons, pierres , perles, applications diverses - écailles de poissons, élytres d'insectes. Mais n'importe quoi fixé sur n'importe quel support est-il encore de la broderie ? De l'art, je le concède quand c'en est, mais qu'on réfléchisse et au sens des mots et aux pratiques qui ont donné leur nom à cet art. Des clous plantés dans un mur sont-ils de la broderie ? Un fakir est-il un brodeur "innovant" ? Question qu'il ne faut jamais poser si on ne veut pas être taxée de ringardise ! .. J'ajouterai : il y a encore la juxtaposition, les espaces qu'on va laisser ou pas entre, les superpositions éventuelles , les hybridations, ses déformations , les combinaisons avec d'autres points , aussi . Et tout cela serait juste du joli pour décorer niaisement ? Sans aucune signification, visée , imagination originalité, profondeur ? Je n'en croirai jamais rien !
J
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Echouez-mieux...
- Par FISCHER JACQUELINE
- Le 20/02/2023
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"Être artiste veut dire ne pas calculer, ne pas compter, mûrir tel un arbre qui ne presse pas sa sève, et qui, confiant, se dresse dans les tempêtes printanières sans craindre que l'été puisse ne pas venir. Lettres à un jeune poète de Rainer Maria Rilke "
Il ya quelques années , j'ai reçu , dans les innombrables mails commerciaux tentant de me persuader de payer quelqu'un pour me promouvoir,ou des murs pour exposer mes chiffons d'art -ou les deux - cette liste de judicieux anti-conseils, qui du reste, si on veut "faire carrière" sont souvent parfaitement valables en prenant naturellement le contrepied de ces affirmations , ou tout simplement si on trouve nécessaire de vendre ses oeuvres, j'entends par là qu'on a vraiment besoin pour vivre ou que tout simplement on pense que tout travail mérite salaire. On dira que c'est une "chance" que ce ne soit pas mon cas . (je rappelle toutefois que ce devrait être un choix et non une obligation pour "compter" dans le monde de l'art ) .
Je ne VEUX PAS, je n'ai jamais voulu faire une CARRIERE mais une OEUVRE et je vous rassure, là, sur mon dessein essentiel j'ai parfaitement réussi en échouant, donc . C'est à dire que ces conseils ironiques je les ai suivis d'instinct quasi tous, à la lettre.
Mais si vous voulez, vous, faire carrière,ou tout au moins vous faire "reconnaître " (pour moi la reconnaissance a un autre sens) c'est tout différent. Il n'est pas indécent de vouloir exposer, avoir un CV de compétition ( mais l'art est-il du sport ?) ;vendre , ni même de rêver qu'on est le Picasso ou le Léonard de Vinci ddu XXI° siècle en sa discipline. . On a le droit de rêver à la gloire et on ne vit pas d'amour de l'art et d'eau fraîche, mais l'important c'est de savoir ce qu'on veut et de déjouer les pièges -ceux de la vanité ne sont pas les moindres. Je n'entends pas comme vanité la légitime fierté du travail accompli .
A vous de choisir! moi c'est fait et je peux chanter comme Edith Piaf : non, je ne regrette rien ...ce fut au prix du mépris et de l'indifférence des milieux "où ça compte" mais on ne peut tout avoir,non plus.
Je comprends parfaitement un parcours inverse et des opinions, à cet égard , diamétralement opposées aux miennes. La preuve : il m'arrive d'acheter aux artistes qui vendent; et je trouve normal de payer alors leur oeuvre au prix qu'ils en demandent et si ce n'est pas dans mes moyens il me reste la joie gratuite de les avoir admirées.
J'ajoute certes, je le peux mais pas parce que je suis une nantie, j'ai "acheté" ce droit en quelque sorte et ce n'est pas sans contrepartie ni renoncements.
NB Je ne rappelle plus le nom de l'auteur qu'il me pardonne, je reçois énormément de courriels tentant de me "commercialiser" et promouvoir contre rétribution, donc j'ai oublié de qui il émanait, mais s'il se reconnaît et veut que je cite son nom ou qu'offensé il préfère que j'enlève cet article, je le ferai volontiers.
Or donc, voici la chose :
Comment échouer en tant qu'artiste -
.1-Croire que les artistes ne gagnent jamais leur vie.
Jeffs Koons, si très bien , merci . Soyons sérieux.
Je connais des dizaines d'artistes, beaucoup arrivent à exposer, se disent ou se présentent comme "pros" mais aucun à ma connaissance ne vit uniquement de son art, sauf à donner des cours, organiser des stages de "créativité", voire en art textile vendre du matériel, des kits etc. J'ai moi-même vendu des modèles, un moment, je ne juge donc pas cela comme un crime ! Certains m'ont avoué aussi faire des "petits trucs" qui se vendent , eux, bien, alors que par désir profond ils n'adhèrent pas à ce genre de "création", pour faire bouillir la marmite. Si c'est "vivre de son art" je veux bien . Pour moi ce n'est pas ça. .Soyons honnêtes et réalistes, une oeuvre d'art a une cote qui dépend de la notoriété. Or les vraiment cotés suffisamment pour en vivre sont rarissimes. Je rappellerai aussi que la valeur financière(en l'époque où l'artiste vit !) et la valeur artistique, non mille fois non, ça n'a rien à voir.
Deuxième objection : on fait quoi si on exerce un art qui n'en est pas un ?Un dont les galeristes vous disent "ah non surtout pas de patchwork!" . On fait comment si on en exerce trois en les reliant ? Bref si on est un sujet artiste non identifiable d'un art relégué ?
2-Avoir un book de présentation mal préparer(sic) avec des photos de mauvaise qualité.
NB - Mettre la bonne orthographe est aussi un plus , pour un commercial. Bon il peut s'agir d'une étourderie .Mais j'ai publié un excellent livre à ce sujet (je ris!)
Objection : Là , si vous n'avez pas les moyens de vous payer les services d'un pro, vous êtes voué à l'échec. On me l'a faite celle-là quand j'ai voulu publier mes livres sur le patchwork. Cela revenait à dépenser des sommes très importantes pour un droit d'auteur des plus réduits et seulement en cas de vente. Bref si vous voulez être artiste, soyez riches d'abord (ou trouvez-vous un mécène ). Faut banquer, pour tout ça ! Sans garantie aucune de récupérer la mise. on dira c'est le sens du risque.. Voire ... on peut concevoir le risque autrement, aussi .
C'est vrai il vaut mieux que l'emballage soit "cadeau" et donc qu'une bonne présentation est indéniablement un plus, on le voit en matière d'accrochage, notamment.. Mais si la valeur de l'oeuvre se juge à la qualité de la photo, c'est le photographe qui est l'artiste !
D'autre part si votre photo met en valeur un peu trop une oeuvre qui décevra de visu ... il y a comme un hic ! on ne vend pas une apparence, mais l'oeuvre dans sa réalité ....
3- Rédiger une présentation vague, décousue, que personne ne comprend et dans laquelle on apparaît prétentieux.
Ben là, j'avoue, les bras m'en tombent ! Le vague et le décousu, OK , je veux bien. Quand je lis les "discours" qui accompagnent les oeuvres très cotées ou en vue de certains artistes conceptuels j'avoue que je ne suis pas du tout d'accord. Quand c'est clairement documenté, appuyé sur une connaissance des arts qu'on exerce , c'est là qu'on a toutes les chances d'échouer( c'est honnête et ennuyeux! ).
Un certain public adore ne pas comprendre, qu'on lui jette de la poudre aux yeux,, du moins celui des snobs des intelligentsias qui régentent le monde de l'art. Il faut un baratin et si possible bourré de mots abstraits et abscons auquel nos snobinards de service, n'y comprenant rien -vu que ça ne veut réellement rien dire!- s'exclameront : "Mon Dieu que c'est profond!" C'est même un des rares cas où on rencontre des humains se sentant intelligents plus que les autres parce qu'ils n'y comprennent rien. J'ajouterai qu' en art textile, quand c'est venu nous envahir on a atteint des sommets dans l'abscons prétentieux . Et qui plus est péremptoire. Voir notamment L'art textile : les mots confisqués.
4-Attendre la dernière minute pour répondre aux appels de candidatures ou envoyer vos demandes de stand.
Là rien à dire . Juste qu'en général ces demandes de stand sont payantes et qu'on dit aussi qu'un vrai artiste ne paie jamais des murs où quoi que ce soit pour exposer. Et même un amateur comme moi : quand j'ai exposé en galerie d'art, c'était gratuit. et pas d'appel de vendeurs de prestations mais ... l'heureux hasard des rencontres et affinités. Appel oui mais pas "commercial" Ce que je faisais plaisait on me l'a demandé. Tant pis si ça paraît "prétentieux" de le dire , c'est la vérité des faits.
5-Ne pas répondre aux appels téléphoniques ou aux messages.
Lesquels ? Les commerciaux ? Parce qu'un vrai galeriste ne va pas venir chez vous vous prier à genoux de bien vouloir condescendre à exposer chez lui ... après avoir vu une de vos oeuvres sur un réseau social. Ne rêvez pas: ce n'est pas leur façon de faire , et nous sommes des millions en lice . (pour moi la lice se borne aux fils du tissage, je ne m'inscris dans aucune course à l'échalote ou au yoyo en bois du Japon..).
6-Ne pas s’occuper des visiteurs lors d’expositions ou de salons – rester à l’écart et distant !
Là je suis d'accord. Et l'échange avec le public, répondre à ses questions est un moment émouvant, même pour l'amateur indécrottable que je reste farouchement ! Justement quand on n'est pas mû par le désir de se vendre on peut parler de ce qu'on fait si librement, sans peur de déplaire à un client éventuel . On doit, même amateur, avoir le respect de son public et le premier respect c'est d'être sincère, et authentique dans ce qu'on crée, pas de servir de l'esbrouffe et de la frime pour impressionner le chaland! Honnête aussi sur ses sources et filiations, le cas échéant.
4- Ne pas mettre à jour votre blog ou site et avoir les dernières infos qui datent d’un an ou plus !
Là d'accord aussi ; cependant vous comprenez nous sommes dans une conception de l'art où on veut des perdreaux de l'année , les oeuvres ayant comme les yaourts une date. de péremption, puisqu'elles suivent les modes tendances et goût du jour (consolez-vous si vous vivez assez lontemps, vous pourrez les vendre comme vieilleries vaguement patrimoniales d'ici 40 à 50 ans ) . De plus vous vous devez de tout le temps créer et si possible du nouveau -même si ce nouveau est une exploitation de votre "ancien" ad libitum comme ad nauseam si vous tenez un filon bon sang exploitez-le jusque ce que ça ne soit plus le bon(vérifiez de temps à autre si vous êtes toujours dans le 'ce qui se fait" c'est importantissime ! ) L'art conçu comme un produit ordinaire. C'est ça qu'il faut faire... Produit donc, pas créé.Est-ce encore de l'art, à ce compte ? c'est une question qu'il vaut mieux ne pas (se) poser.
6-Sous estimez (sic) le prix de ses œuvres.
7-Surévaluer le prix de ses œuvres.
Je commenterai ces deux dernières tout ensemble. pour les arts cotés et notamment la peinture , il existe des barêmes; mais s'évaluer justement demeure mission impossible sauf pour les cotés officiellement . Pour le reste ,le vulgum pecus qui ne l'est pas, coté, moi qui suis aussi - quand je le peux - acheteuse d'oeuvres- je vois bien que le prix c'est un peu au hasard Balthazar . Et j'achète selon mon budget et mes coups de coeur .Je me fous de la notoriété, la mienne comme celle des autres. Je l'ai dit mille fois : c'est une affaire d'amour pas de spéculation. On devrait TOUJOURS acheter une oeuvre parce qu'on l'aime la choisir comme on choisit un ami. C'est ce que je fais. Il est vrai je ne choisis pas non plus parce que ça va bien avec la couleur des murs de telle ou telle pièce de ma maison ..Tant d'artistes m'ont raconté le coup du "tu peux pas me faire le même en bleu ? parce qu'en vert, chez moi ça jurerait ..) .La coutume veut que le temps de l'artiste ne compte pas (ce préjugé nobiliaire qui fait que l'artiste ne doit à aucun moment se donner l'allure d'un banal artisan pfft !!mais en même temps se comporter comme un commercial de ses productions , consumérisme oblige., débrouillez-vous avec ça. . Je passe sur l'impossibilité qui existe à évaluer des arts pas jugés Beaux-arts ... qui comme le mien ont le cul entre deux chaises . On créée des oeuvres uniques, jaillies d'une imagination, par les moyens d'un medium et de diverses techniques, mais le medium déjà les déclasse. . et les évaluer devient parfois kafkaïen comme expliqué ici . Lien vers pourquoi je reste amateur
8-Refuser de participer ou d’être volontaire lors de manifestations concernant l’art.
NB - Faut déjà qu'on y accepte votre art . Avec un des miens, c'est pas gagné ! Il ne figure dans quasi aucun appel à candidatures.
Lesquelles ? L'art conçu comme une participation au "social" quoi .? L'artiste englué dans son temps ou l'artiste intemporel ? Moi j'ai choisi . De plus j'ajouterai que la récupération des malheurs de notre époque, des "causes" au profit de son oeuvre pour se montrer militan , généreux, compatissant, bien inclus dans les "problématiques" de son temps etc. dans la mêlée -apparemment- pas narcissique trop, quoi, je veux bien. J'aime mieux quand ça va jusqu'à vendre ses oeuvres au profit des grandes causes qu'on dit illustrer ou défendre ...Bref si les actes et les professions de foi coïncident. si on est sincère, ça passe, mais passera aussi la mode de ce sujet sociétal-là et dans dix ans voire moins on se demandera parfois pourquoi, le lien sera imperceptible.... .On peut aussi centrer son oeuvre sur des sujets moins connotés contemporains socio-politiques et tous les marronniers qui fleurissent à cet égard (c'est aussi une merveilleuse source d'inspiration pour qui est à court d'idées personnelles ) et aider à côté là où besoin est d'une autre manière. On peut être un artiste "art pour art" et un humain engagé .. aider ailleurs.et autrement; et même discrètement . Et si je ne l'avais pas fait je ne sentirais pas le droit de le dire.NB : je ne refuse pas, en ce qui me concerne quand ..je me sens moi, concernée mais ma liberté d'abord. Du reste je sais pas créer sur injonction. La broderie de Philomèle qui illustre cet article notamment a été conçue pour illustrer un article de revue protestant contre les violences faites aux femmes. Mais je l'aurais faite un jour ou l'autre... ce mythe me tenant à coeur!
9-Eviter le monde du business et les évènements des réseaux artistiques.
Plongez-y à fond donc. Je vous observerai depuis le rivage; S'il vous reste ensuite assez de temps d'energie et de concentration pour, revenu de cette foire aux vanités, créer vraiment une vraie oeuvre (pas un produit !) vous me direz !! Il n'est pas sûr du tout que par ce moyen vous ayez plus que le quart d'heure de gloire dont parle Warhol, ce qui certain c'est que pris par le courant des inévitables mondanités et snobismes et' ce qui se vend et qui plaît, .vous risquez bien de passer à côté de votre oeuvre , la vraie, l'authentique celle qui vous correspond et émane de votre être profond pas des sirènes du monde du buisness qui, on le sait corrompt tout ce qu'il touche puisque c'est le profit , la rentabilité ses axes de vie; pas le diable ; certes, mais qu'on s'en serve pour vendre du papier toilette alors pas des oeuvres d'art. C'est mon avis net et là je ne fais pas dans la dentelle ! Pardon si je choque.
Cela posé oui il vous faut un réseau si vous voulez montrer et vendre , mais l'amical et celui par affinités dites électives et sélectives aussi parfois, s'il ne procure ni gloire, ni cote est, je peux en attester tellement plus enrichissant (y compris pour votre oeuvre . par les rencontres et partages desintéressés niveau fric mais intéressés et intéressants niveau démarche.. ).10-Ne pas continuer à se former sur les techniques artistiques et sur la commercialisation de son art.-
Les techniques OK, et celles du passé aussi Il est bon de suivre ce qu'il est convenu d'appeler "innovation" -et qui en sont rarement, du reste- mais quel rapport entre les techniques et la commercialisation ? L'art conçu comme du high tech ? Seul ce qui serait commercalisable vaudrait ? c'est là que je m'écrie comme Philaminte : "Mon Dieu que cet esprit est d'un étage bas !"Soyez plutôt comme Janus un oeil tourné vers le passé-on a créé dans votre art avant vous- et l'autre vers l'avenir en connaissance du présent mais pas forcément pour suivre. Ne suivez jamais les autres, mais vos instincts à vous, vos envies vos appels ! Sauf évidemment si ça coïncide ...Cela vous fera un joli prétexte !
11 -Négliger de mettre à jour son site web avec ses dernières créations.
Rien à dire voir réponse au 4
12-Trouver des excuses pour dire que son travail ne se vend pas et les mettre souvent en avant.
Là je ris dans les expos où je suis invitée, il arrive que je refuse de vendre . D'ailleurs ça vous rend désirable, si vous saviez ! Et j'ai vendu un tableau à ma première exposition à Paris en galerie d'art . Vous voyez je ne prêche pas "pour ma paroisse" tout à fait. et je parle ni en aigrie ni en amateur qui ne e serait jamais frottée au vrai monde de l'art. Mais je ne crée pas "pour vendre" .Je crée pour faire exister quelque chose sous cet aspect-là, et qui sans moi n'existerait pas, analogue certes à d'autres oeuvres, mais singulier par mes choix propres . . et c'est un droit absolu que je revendique. Je le paye et de la difficulté à montrer mes oeuvres, - du mépris de certaines "arrivées" , de l'indifférence, d'un certain nombre d'incompréhensions . qu'on a pour l'amateur quand on se dit "pro" etc pour la non contemporaine et la non conceptuelle que je suis aussi. . Je rappelle aussi que j'ai demandé qu'après moi tout ce que mes enfants ne voudraient pas garder soit vendu au bénéfice de personnes qui en ont plus besoin que moi . choix fait aussi ya lontemps étant donné qu'aucun lieu de conservation ne s'encombrera des chiffons d'une quasi inconue . . La seule raison qui me pousserait à me promouvoir pour donner valeur marchande à ce que je fais serait celle-là : avoir plus d'argent pour ceux qui manquent du nécessaire. . Naturellement, on n 'en croit rien quand je le dis, mais pourtant, c'est ainsi .
13-S’excuser pour son art – dire que vous n’êtes pas réellement un artiste.
Oui mais si vous dites que vous en êtes un ou une on vous dira "auto-déclaré" ou outrecuidant ; J'ai testé. Si vous être amateur, surtout suivez ce conseil : affectez une fausse modestie. Vous pouvez aussi expliquer que ce n'est pas un titre de noblesse ni une plus value et qu'il vaut mieux être bon artisan que mauvais artiste ! Vous pourrez aussi -et c 'est ce que j'ai fait- attendre que des personnes autorisées vous "adoubent" . Ces choses-là fonctionnent par cooptation interne!Vous ne ferez pas l'unanimité, mais ça garantira votre modestie officielle! Du moins le temps que les critères ayant présidé à votre adoubement sont en vigueur. C'est pas garanti à vie.
Soyons sérieux; c'est quoi un artiste ?
14-Qui a besoin de marketing ? Vous n’êtes pas commercial !
Non précisément, mais l'auteur de ces conseils, lui l'est. Le but est de vous persuader que vous avez besoin de lui pour vous vendre. et il a raison si vous voulez vous vendre hélas vous êtes dans la spirale du consumérisme. Peu ou prou !
15- Critiquer les personnes qui ne comprennent rien à votre travail.
Ne les critiquez pas;. Soupirez. Personne de toutes façons ne vous comprendra jamais, même vous-même ! Non sans blaguer le monsieur a raison là . Expliquez, montrez et acceptez d'entendre le contraire de ce que vous aimeriez qu'on vous dise. et même si on veut acheter un livre d'art textile brodé main en soie et tissus fragiles pour en faire un doudou pour un bébé -ça m'est arrivé- souriez, ne vous fâchez pas . ça part d'un bon sentiment (ceux dont l'enfer est parfois pavé mais c'est une autre histoire) . Du reste si vous créez surtout pour vendre, à quoi diable vous servirait d'être compris ? On ne peut pas tout avoir , non plus!
16-Avoir un atelier désorganisé et désordonné.
et Bacon alors ??Là je suis morte de rire. On peut être artiste et aimer le bordel organisé. Moi dans l'ordre je ne crée rien je me sens dans un cimetière ou une clinique. . Vient-on voir un atelier en bonne ménagère ? Ou en respect des modes de créer de l'artiste ? J'en sais de très grands (quoique pas universellement connus) dont l'atelier est un géant foutoir organique sinon organisé ! Rangez au millimètre si c'est votre nature , laissez du bordel si ce n'est pas . le cas. Vous êtres maître chez vous et vraiment on juge votre oeuvre à cela, je dirai jugez , vous, les critères de ce jugement inadaptés voire mesquins et étriqués !
17-Accepter l’échec – vous convaincre que votre art est un échec.
C'est quoi l'échec ?
Il y faudrait une dissertation et relire Beckett , aussi.
Un échec parce que vous ne vendez-pas ? ce fut le lot de tant de grands ..on sait bien quand même que l'échec commercial n'est que ce qu'il est : commercial. Le succès quantitatif n'est une preuve de rien, des oeuvres plébiscitées à un moment tombent dans l'oubli le plus total le lendemain .
Si l'échec en revanche veut dire : avoir le sentiment que ce que vous faites est médiocre, que vous n'arrivez jamais à ce que vous voulez ... le doute perpétuel a saisi les plus grands qui du reste n'étaient pas forcément des tiroirs-caisses (enfin , pas tous!!) . le sentiment qu'on peut toujours aller plus loin sinon faire "mieux" approcher de ce qu'on voudrait vraiment et qu'on n'atteint jamais -parce que c'est comme l'horizon ça recule au fur et à mesure ça peut être très stimulant aussi , acceptez et accueillez cet "échec-là".
La réussite d'une oeuvre par apport à votre visée, à vous, n'a rien à voir ni avec l'accueil qu'elle pourra avoir, ni avec le fait qu'elle se vende ou pas. Savoir ce qui vous conduit : avoir des compliments, voire des papiers de critiques , ête hypersollicité là où ça expose dru en ce moment , là où c'est prestigieux, ou encore approcher sinon atteindre votre "inaccessible étoile !" . Si vous étudiez par exemple l'art au XIX° siècle celui où les marchands d'art ont commencé à se manifester, vous verrez qu'il ya des carrières très réussies à l'époque d'artistes ayant pignon sur rue et qui aujourd'hui sont complètement oubliés dont on juge les oeuvres accessoires .. D'autres qui galéraient sont devenus célèbres après leur mort. On trouve tous les cas de figures possibles. Donc cette notion d'échec, il est important de réfléchir à ce qu'on entend par là et croyez-moi c'est une spécialiste de l'échec réussi qui vous parle et qui a eu le temps d'y réfléchir en 40 ans de pratique. Echec sociétalement et dans son siècle (et surtout dans a corporation!) mais épanouissement dans son oeuvre protéiforme. Et honnêtement je préfère mille fois cela à l'inverse. si on a les deux, tant mieux, j'applaudis bien volontiers. Mais pour moi ce n'était pas possible et je l'ai toujours su. Voyez si ça l'est pour vous.
18-Ignorer les délais.
Là d'accord, s vous avez pris un engagement tenez-le. Dans tous les métiers du reste et même dans la vie de tous les jours.19-Laisser tomber trop vite.
Je suppose qu'on veut dire "à tenter de se vendre et de se faire une place sur le marché" , on peut aussi voir les choses autrement ...
D'accord, il ne faut jamais renoncer mais ..à créer par découragement justement de pas "se vendre" ., de ne pas "plaire" à suffisamment de monde . A l'à quoi bonite, quoi . C'est inutile de le dire à qui crée par amour de son art, c'est une vocation si impérieuse ,une nécessité si profonde quu'il le fera; mais il faut s'entendre sur ce qu'on "laisse tomber". Pour ne pas laisser tomber l'essentiel, il faut mettre à l'écart tout ce qui pour vous, ne l'est pas.Ce que je vous dirai c'est que lorsque d'entrée on renonce à cela : se promouvoir, on a une liberté si précieuse et totale qu'elle vaut, si on se place hors optique commerciale, justement ,tous les prix, les ventes les évaluations et que de plus ça n'empêche pas d'être au moins un peu reconnu. Reconnu c'est à dire compris, senti, apprécié pas parce qu'on dit que ça vaudrait mais parce qu'on aime , tout simplement qu'on se sent en accord en harmonie avec votre oeuvre, et non d'être aimé pour votre renom, dans l'ignorance totale ou presque de votre travail de ses visées et démarches; songez que les très célèbres n'ont pas toujours cela qui pour moi compte tellement .que je ne l'échangeraisi au prix de nulle gloire ou gloriole fugitive. Quelqu'un qui est très riche ne saura jamais si c'est lui qu'on aime ou son argent, un artiste qui perce ignorera toujours ensuite pour peu que ça dure (ce qui n'est pas non plus certain) si on l'aime parce que ça fait bien d'en parler et de le connaître (de faire semblant de..) que d'approcher ses oeuvres pour elles-mêmes en oubliant tout le reste. Idée que j'ai bien du mal à partager, mais à laquelle je tiens même si elles est si contraire aux moeurs de notre temps, et très paradoxale .Et que même on croit que je triche quand je la dis. Mais moi je sais que je suis sincère. Pas naïve. Sincère.