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Le bonheur en lisière 2
- Le 03/02/2021
NB les liens sont donnés pour éviter de refaire des démonstrations déjà faites .
Il y a donc une histoire du patchwork et de l'art textile en France, une histoire ignorée et même occultée, qu'on commence à redécouvrir mais toujours à l'arrière -plan . On a longtemps cru (et moi aussi) que le patchwork, c'était exclusivement anglo-saxon, et surtout américain (certaines américaines le croient aussi!) , mais il m'étonnait qu'en France , on n'ait jamais rien créé en ce domaine. On sait maintenant qu'il n'en est rien. cf ce lien pour en savoir plus
Et une histoire récente un "revival" comme on dit outre-Atlantique,qui commence chez nous dans les années 70. On voyait d'ailleurs à cette époque beaucoup de tissus imitant le patchwork, mais précisément le patchwork tel qu'on le caricature et ainsi, il ne m'attirait pas . C'était l'époque où j'avais acheté les livres de Marie Jeanine Solvit.
J'ai raconté comment en 1982, j'ai rencontré l'assemblage d'étoffes dans mon livre Jeux d'étoffes impressions, expressions . Ignorant tout des règles du patchwork dit américain , je traçais avec des formes simples , je faisais des couvertures pour mes enfants. Celle qu'on voit ci dessous est une des premières , composée dans le Var où j'étais en vacances pour mon fils aîné. Elle date de 1987, ne comporte aucun tissu à cet usage ( j'en ignorais l'existence) et mélange allégrement lainages, synthétiques et coton . Elle obéit déjà à une stratégie d'assemblage : un imprimé et un uni soigneusement assorti , c'est forcément une création puisque je ne disposais d'aucun livre ou revue , mais toute création n'est pas forcément un chef d’œuvre. J'ajoute qu'elle a été lavée des dizaines de fois , et sur la photo a été prise en 2010 , on voit qu'elle a tenu la route... elle n'est pas non plus matelassée parce que pour moi un patchwork n'est pas et ne sera jamais forcément un quilt . Je n'avais pas besoin qu'on me dise comment placer les couleurs, ni même les unités qui ne sont pas des blocs à proprement parler : j'avais une idée personnelle-bonne ou mauvaise- de la chose.
couvertures -1987
C'étaient déjà des surfaces"expressives" que je composais , et là sans influence au vu de mon ignorance en la matière. J'étais dans ce qu'on pourrait appeler ma période primitive . Il est à noter qu'une couverture comme celle appelée Simplicité qui date des années 86-87 pour la conception mais fut terminée en 1992 'était déjà du "contemporain" sans le savoir au vu que j'ignorais à ce moment les "blocs" américains. Je n'allais d'ailleurs pas tarder à entrer dans l'enfer du célèbre clivage traditionnel-contemporain ... mais c'est une autre histoire... (à suivre)
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Le bonheur en lisière -Prologue
- Le 31/01/2021
NB Je reproduis ici en plusieurs billets le long article que j'ai écrit sur mon parcours textile . Il dit l'essentiel de ce que j'ai vécu . J'ai commencé en 1982, ce n'est donc déjà pas pour moi un "loisir de retraitée " qui s'ennuie. Il complète l'index que j'ai achevé il ya quelques mois .
I-Prologue
. J'ai souvent eu l'impression que mon parcours en art textile était une suite de malentendus, voire de contretemps, signe d'une inadaptation foncière aussi à ce qu'il aurait fallu être et faire !
D'avoir vécu en lisière de la vie de ce qu'on nomme le "monde du patchwork et de l'art textile" où je ne suis ni inconnue, ni vraiment reconnue. Et très peu souvent comprise L'impression d'exercer le même art , mais avec un point de vue totalement marginal . Ce n'est pas volontaire; je ne peux absolument pas me contraindre à le vivre autrement .
Et c'est aussi en même temps, l'exercice d'un grand bonheur, d'une plénitude, parce que d'une grande liberté où précisément ce que je suis, ma nature, mon essence si on me permet ce mot, peuvent se développer . Je dirai même que ces malentendus, cet écart, ces hiatus ont été pour moi une chance, que je mesure : ils m'ont permis d'aller aussi loin que possible, dans ce que moi, je voulais créer. N'y voyez pas orgueil, ou alors, pas seulement, mais appel, vocation . Je n'ai jamais dit une seule fois que ce que je faisais était mieux que les travaux des autres, d'abord parce que je trouve cela stupide, ensuite parce que je n'y crois pas. Je crois en revanche, à la singularité de ce que je crée comme étant une œuvre particulière, témoignant de moi, et en ce qu'elle est aussi incluse dans une époque, un contexte inhérent aux arts qu'elle exerce , et soumise à des influences. Mais une influence n'est pas un formatage .
Une chance pour créer, mais un ostracisme pour être publiée et exposée . Là il vaut mieux nager dans le sens du courant et taire ses divergences . Je laisse le lecteur juge de voir si c'est justifié.
Parcours croisé forcément, avec le monde du patchwork, parfois au sens très étroit du terme et que je suis de très près, attentive à ses évolutions. et à la différence de beaucoup d'artistes traditionnelles , je ne me suis pas fermée à ses mutations, mais s'y ouvrir n'a jamais signifié pour moi faire autre chose que ce qu'un désir, une envie une force puissante m'incitait à Faire. Ainsi ai-je suivi mon évolution et non celle qu'il "fallait" suivre. On ne m'a pas vu abandonner la géométrie régulière sous la poussée de boutoir du destructuré dit contemporain, ni les tissus sous le bulldozer du mixed media déguisé en art textile, ni penser que la 3 D c'est mieux qu'une surface, plus " original" . Juste que tout cela est différent et que je n'avais rien à suivre qui ne s'intègre à mon propre parcours . Perméable mais pas influençable au point de perdre mon identité dans les tendances pour être sur un podium
Je livre mon expérience dans l'espoir de croiser des personnes dont le parcours est réellement proche. J'en sais quelques-unes et si les autres pouvaient sortir de l'anonymat et m'écrire je serais comblée. Non pas pour m'approuver forcément en tout ce que j'écris : mon expérience comme tout parcours est unique et comme tel subjectif. Je ne cherche pas des compliments , mais une réflexion sur notre art qui dépasse les querelles de personnes et de chapelles et surtout ne s'appuie pas sur les poncifs d'une pensée généreusement dispensée dans clubs, ateliers et revues. Les faits rapportés de l'histoire du patchwork, sont eux, incontournables. C'est bien comme cela que ça s'est passé et j'en ai les preuves dans les innombrables livres et revues que je lis, relis et médite. Et dans les relations que j'ai entretenues, parfois pendant de longues années et maintenant encore.
Aux yeux des pratiquantes, je "fais" du patchwork traditionnel et à côté de l'art textile contemporain . Le regard des spécialistes en art, quand d'aventure il se pose sur moi ce qui est déjà un bien grand honneur, est sensiblement différent, car ils n'ont pas été formatés revues, clubs de patchwork et n'ont pas grand chose à faire avec les clivages nés dans notre petite sphère. Et je peux vous dire: la plupart s'en moquent bien du "traditionnel", du "contemporain" et de "l'art textile " , ils regardent comme dans un autre art : la composition, la texture, ce qui en émane (ou pas). Certains entrent et d'autres restent à la porte. Certains hommes notamment, dès qu'ils voient des fils et des tissus, s'écartent de la couture comme s'ils risquaient rien qu'en la regardant, a fortiori en admirant , de perdre leur virilité, et certaines femmes féministes autrement que je ne le suis, tiennent l'aiguille pour un signe de servage ...Nobody is perfect.
A ne pas lire donc comme un xième récit des malheurs de l'auteur en patchwork ...je suis pas malheureuse dans mon art, mille fois non .Je suis souvent en colère, en révolte, en position militante , car j'aimerais tellement changer le "regard sur", d'autant que je sais que c'est possible, pour y être parvenue quelquefois.
Je suis bien dans mon œuvre , où je n'ai surtout pas voulu faire carrière parce qu'à travers elle, j'ai visité tant de "mondes" imaginaires et ce n'est pas terminé, jusqu'à mon dernier jour je rêverai la vie en tissus, en fils, et en formes de couleurs à toucher ...
L'histoire du patchwork-assemblage de tissus variés- tel qu'il s'est répandu -essentiellement comme loisir dit créatif en France à partir des années 80 mais tentant de devenir un art en éliminant ce qui avait fait jusqu'alors son essence , est inconnue de celles qui l'abordent aujourd'hui et plus encore du public et ne disons rien du monde de l'art officiel dont il est d'office exclu.
Je voudrais souligner en quoi je ne me suis pas sentie adhérer à pas mal d'opinions tellement répandues qu'elles vaudraient " vérité" et de pratiques . Et plus j'ai approfondi ma connaissance des arts textiles et du patchwork, et celles des arts tout court aussi, plus je me sentais dissidente par rapport à une attitude générale et un discours officiel véhiculé par les "grandes , entendons par là les "dominantes" officielles du moment. Jusqu'à me demander si nous parlions du même art , parfois ! ce n'est pas un réglement de compte mais une tentative de démythification et aussi de démystification : je sais trop comment certaines réputations se sont faites et se font.
Pour parler musique : je préfère être la tonique que la dominante, en cette mélodie parfois grinçante.
Je voudrais retracer ici ce double parcours, le mien et celui de ce que je nomme la "corporation" .Je le voudrais aussi parce que le patchwork reste largement ignoré en France, et que les personnes qui l'exercent en loisir de divertissement en donnent une image faussée. Majoritaire, mais faussée aux yeux du grand public.
On me reprochera la longueur, je le sais, mais on ne peut aborder un sujet complexe en quatre phrases et deux photos . Il ne s'agit pas ici non plus de séduire ou complaire, mais de témoigner d'une expérience. J'ai espoir qu'il existe au monde un lecteur capable de lire tout sans se lasser.
(à suivre)
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Lineaire C ou les points des crazy quilts
- Le 19/01/2021
Lorsque j'étais étudiante en grec ancien, j'ai forcément entendu parler sans toutefois l'étudier de ce qu'on nomme linéaire B ; voici ce qu'en dit Wikipedia :
Le linéaire B est un syllabaire utilisé pour l'écriture du mycénien, une forme archaïque du grec ancien.
Il se compose d'environ 87 signes. (..). Le linéaire B est complètement oublié dès le début du premier millénaire avant notre ère1 ; il sera par la suite remplacé par l'alphabet grec, avec lequel il n'a aucun lien1.
Un coup doeil sur un tableau représentant ces signes vous fera saisr le titre de cet article.Et de l'ouvrage en cours.
Pour les crazys quilts voir sur ce lien
Il est bien évident que le lien que j'établis n'est pas scientifique , ni rationnel . Mais on le sait pour moi les signes sur les tissus qu'ils soient imprimés, tissés ou brodés sont des écritures non pas intelligibles, directement traduisibles e nun discours "logique " mais qui passent par les sens et l'esthétique; une sorte de code qui reste secret , et pour pour moi toute écriture en tant que signe garde sa part de mystère, de double sens, de non-dits .Je crois que personne ne trace un signe sur quelque support que ce soit, sans que celui-ci puisse être interprétable. Je ne suis pas sémiologue non plus . Juste une intution de ce que ça recouvre de possibles imaginés , donc. esprits cartésiens, s'abstenir..
Quand j'ai découvert les crazys quilts dansles années 80 , j'ai été frappée par l'existence de plusieurs types de broderies; celles qui ornent les morceaux qui ressemblent à celles que l'on trouve sur vêtements ou acessoires , motifs figuratifs pas si différents de ceux de nos napperons ou tableautins mais avec déjà beaucoup plus de symboles et celles sur les coutures ou en motifs géomtriques isolés. Si on ouvre un livre les recensant par exemple celui de Carol Samples A Treasure of crazy. quilt stitches
On comprendra aisément regardant cette page, la parenté avec un langage des temps premiers de l'écriture .
On peut objecter que les utlisant , les femmes brodant jadis des crazy quilts n'avaient peut-être pas désir d'en faire un langage, juste d'orner leurs coutures . Mais justement, pour orner il y a tout le reste : les brodeire en motifs complexes et figuratifs les impressions sur les tissus, les embellissements, alors la question se pose toujours pour moi pourquoi ce choix de motifs -là ? Et pourquoi ces dessins-là qui offrent tant de parenté avec des signes écrits pour signifier quelque chose ?Et même si on n'a rien voulu signifier avec eux, qui nous dit qu'on n'a pas le droit d'y voir un langage ?
Ces broderies sont souvent simples à exécuter (plus que la peinture à l'aiguille par exemple) et donnent à ce grenre "crazy quilts" un aspect qui lui est propre
Parce que le plus souvent ils suivent les coutures (qu'ils cachent ) ils ont donc cet aspect linéaire qui aussi les fait ressembler à des sortes d'ideogrammes .Cette écriture crazy quiltique procède à partir de points de bases et en général bien maîtrisés :point de tige bien sûr, point de chausson, point d'épine, point de feston , point de noeuds , de chaînette , point crétois pour citer les plus courants, sans oublier le plus basique de tous ; le point lancé qui permet de faire une infinité de motifs avec des points droits séparés ou se recoupant et se superposant.
Une autre caractéristique de ces points , c'est qu'ils se combinent entre eux pour composer des lignes complexes de signes enchevêtrés parfois ou juxtaposés .
Il en existe pas mal de recensions, et on trouve des propositions de combinaison dans la plupart des livres de crazy quilts.
Le premier livre sur le sujet que j'ai possédé à dire vrai longtemps le seul c'est le petit livre couleur craft de Dorythy Bond qu'on trouve toujours et qui est très précieux :L'arlequin fou a été fait avec pour base ce seul ouvrage :
J'ai souvent une envie de tester ces points ou combinaisons ou motifs comme iune écriture en ligne , et pour ce projet quoi de mieux qu'un livre textile ? Et en gardant la base pragmatique de ce genre d'ouvrage qui est aussi un aide-mémoire et un apprentissage pour tester des points en composition, des harmonies de couleurs , des fils divers (l'écriture seule m'intresse mais je veux que le textile -le support- et les fils y disent aussi quelque chose . Donnent vie aux signes donc et âme .
Ainsi ai-je commencé en cet automne car ma vue se fatigue vite sur des motifs plus fins à réaliser ces bandes de motifs sur des bandes de soies récupérées et qui n'étaient pas toutes droites ...j'ai gardé de leur irrégularité.Je ne les ai pas raidies par un stabilisateur je déteste broder sur du raide (et mon arthrose du pouce encore plus !)
Pages donc monochromes pour le support réduit à quelques couleurs en harmonie pour les "écritures" avec ajout de dentelles blanches ou écrues ou quelques rubans dans le ton . Le tout fixé main parce que je préfère.
Je voudrais repréciser une fois de plus : mon écriture n'est pas calligraphique et pour moi ces carnets brodés correspondent donc à une écriture singulière, personnelle non à quelque chose qui va être espacé en comptant les millimètres entre les points.
Pas du salopé non plus.. Je l'espère du moins . juste cette part de vie qui échappe au calibrage rigoureux tant en vigueur chez les brodeuses "parfaites". je le répète ; je révère cette perfection mais ce n'est pas ma visée pas plus que d'avoir des bandes alignées au cordeau .C'est de la poésie textile qui rejoint ma devise : le jardin du poète n'est pas aligné au cordeau. je compte le broder sur la page de garde pour contrer les regards de géomètre
Voici donc ces quelques images sur la ligne suivant , j'espère pouvoir en ajouter quelques autres :
Adden dum Novembre 2021 :
Le livre est achevé
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Le salon des refusés
- Le 09/01/2021
Je rappelle ici que l'art textile n'est pas un art classé Beaux-arts, d'office. Donc qui a peu accès aux galeries, murs côté grands arts et surtout pas si on a un point de départ jugé traditionnel .Le mot qui tue . Et encore ùmoins si on fait du "patchwork". le mot qui fait ricaner.
Ceci posé, pour exposer si on le souhaite via clubs guildes et associations existent un certain nombre de sélection-concours.
J'admets la sélection (les murs ne sont pas extensibles), j'aimerais parfois plus de clarté sur la compétence à juger et évaluer des jurys à cet égard car si on parle beaucoup d'artistes auto -déclarés il est très malvenu et totalement déconseillé si on ne veut pas se desservir (!) de s'informer sur la valeur à juger des "évaluatueurs !" Surtout en assemblage de tissus vu que les disciplines Beaux arts n'étudient pas chez nous l'histoire de ce ringard de patchwork ! Mais passons !
Je n'ai pas ressenti tout de suite le désir d'exposer .Je n'ai jamais fait partie d'aucun club même si j'ai adhéré à France patchwork pendant plus de 25 ans. Je suis une indépendante. C'était admis et compris au début des années 90 beaucoup moins par la suite. J'ai commencé le patchwork en 1982 j'ai exposé pour la première fois vingt ans plus tard, poussée par des visiteuses qui me disaient toutes la même chose : il faut montrer .
Maheureusement à peu près tous les lieux d'exposition collectives obligent à concours et de prix avec classement dont on sait combien; en matière de création, je les désapprouve . J'ai expliqué pourquoi mais voilà si on voulait montrer il fallait bien le faire en suivant sans les approuver les règles du jeu social inhérent à notre art et aux mentalités actuelles.
Donc en 2001 -2002 j'ai tenté ma chance à une exposition de de crazy quilt à La Bourboule. Le thème était "les continents" et j'ai décidé d'illustrer les pôles , et mon goût pour les jeux de mots m'en a fourni le titre: Pôle position .
Je l'ai réalisé en bleu et blanc, utliisant des morceaux beaucoup plus petits que ceux dont on use généralement en crazy quilt ; cette fragementation pour moi symbolisait celle de la glace. J'ajoute que je déteste encoller durcir et lifter les étoffes ce qui m'a valu bien des déboires, les jugeuses partout dans le monde fuyant le "bulk" " le gonflement, jugé inesthétique et moi j'aime que mes soies aient l'air de vivre , de respirer ... A moi toute seule, évidemment, j'ai conscience que je ne pourrai pas imposer d'autres manières de considérer la chose, mais au moins je l'aurais tenté et j'aurais justifié ma propre conception d'une esrhétique des étoffes assemblées.
Donc refusé pour cause de "ça gondole" même si j'avais expliqué mon dessein artistique (puisque c'était demandé) .Je montre un détail pour qu'on juge à quel point c'était mal fait !
Le curieux de la chose c'est que refusée pour cet ouvrage qui correspondait au thème, je vis mon Arleqin fou (cf index des ouvrages ) que je n'avais pas présenté- sélectionné -parce qu'il était grand" me dit-on ..J'ajoute il gondole tout autant par endroits et pour les mêmes raisons mais celles des jurys me restent , à tout jamais impénétrables.
Mon deuxième refusé ce fut plus tard lors d'une exposition d'ouvrages faits à partir des carrés brodés par des femmes afghanes . Il s'agissait de construire autour une oeuvre associant leur travail et le nôtre.Iil existe d'ailleurs toujours des projets humanitaires en ce sens . L'idée me semblait belle et j'ai participé (ou voulu partciper) à la première exposition avec un ouvrage intitulé "le nichoir aux oiseauxé et qui associait tissus patchwork et broderies (dont certaines au point compté associant mes initiales à celles des brodeuses aghanes puisqu'il s'agissait d'unir deux formes d'inspiration en une surface unique ).
Celui-ci aussi contenait un vice de forme -il n'était pas équerré- et surtout les tissus à fleufleurs dans une instance plutôt contemporaine ça ne passait pas ! . Refusé car trop rustique -sic. certainement les carrés d'origine, eux, ne l'étaient pas ! (on en voit un à droite, celui avec des zig zags grenat et rose)
Actuellement il orne les murs de la maison de ma fille qui elle l'aime bien et l'a adopté illico.
Ensuite il y eut l'aventure de l'ouvrage Réflexions , un quilt de proestation contre l'intitulé d'u concours à Saintes Marues aux Mines en 2012 où le thème était en gros de faire du mixed media "pour échapper au carcan de la fibre" . La douceur du tissu comme "carcan" , ça n'a pas paru absurde à personne . A moi si et j'explique ma démarche en détail ici
Mon oeuvre était précisément une réflexion sur le statut des arts textiles,intégrant des surfaces réflécissantes (encore un jeu de mot, les jurys semblent ne pas les aimer) , les textes de réflexion sur l'art textile étaient imprimés à l'envers , les techniques traditionnelles... ou moins étaient rejetées dans les encadrements pour signifier leur relégation hors contemporain.
Je crains que ce n 'ait été trop complexe pour être perçu ressenti et compris et je trouve tout de même dommage que cette idée d'une oeuvre changeant selon l'endroit où elle était exposée et reflétant éventuellement les oeuvres des autres et les spectateurs, idée qui ne me semble pas si courue, n'ait pas permis une sélection . Sans doute y avait-il encore quelques défauts techniques rhédibitoires, là je n'ai pas su les raisons du refus.
. L'oeuvre peut être vue en salle des machines :
Cet été j'ai décidé de présenter une oeuvre au concours de mini textiles contemporains d'Angers. Je viens d'apprendre qu'elle est refusée (sans trop de surprise au vu des sélections précédentes ). Mais le thème "mesure et demésure" m'amusait j'ai eu envie de le traiter à ma manière.
J'avoue que je suis curieuse de voir ce que de plus talentueux (ou plus chanceux) que moi ont réalisé sur le thème.
L'idée pour moi était encore fondée sur un jeu de mots : le dé mesure (il est vrai intraduisible en anglais et le concours est international ). C'est de plus un text-île puisque le poème écrit au verso fait partie pour moi de ma démarche principale : associer les mots et les textes . Mais bon le concours est anonymé -un bon point pour ses organisteurs- et c'est pour cela que je l'ai fait. Le dé et le mètre ajouts non textiles ont un rapport avec la couture le dé est autant une mesure que le mètre ; à dire vrai comme je n'étais nullement certaine que ça agrée (je connais un peu les "exigences" en matière de contemporain) je l'ai fait une fois de plus selon mes critères :
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NB en juillet 2021 : on peut voir quelques-unes des oeuvres primées sur ce lien .
Je ne considère pas ces refus comme des échecs. Les oeuvres existent Je sais beaucoup des coulisses des sélections ayant eu des membres de jurys dans mes relations ou des personnes qui sans décider ont vu comment ça se déroulait (surtout quand ce n'est pas anonymé !)
Je ne suis ni aigrie, ni découragée .Je n'en veux pas aux sélectionneurs lorqu'ils sont qualifiés pour ce faire ((ce qui est le cas de ce dernier essai !) Je sais juste que je ne fais pas de "contemporain" assez contemporain et de traditionel assez normé bonne faiseuse pour plaire à un des deux courants de l'époque. Je fais du "comme je l'entends" et j'ai bien l'intention de continuer.Pas la peine de me le dire.
J'ajoute j'ai eu plus de quilts et ouvrages retenus que refusés (mais c'était avant le grand changement de "l'art textile plus contemporain que le contemporain" des années 2000) , j'ai été créatrice pour deux revues, j'ai exposé en galerie d'art à Paris en solo et récemment dans ma région avec un groupe d'amies (expositions sans concours) . J'ai pu montrer mes ouvrages ceux d'autres artistes aussi et expliquer la démarche en salle des machines.Je n'ai pas de raisons d'être aigrie, je ne cherche pas à faire carrière je l'ai dit mille fois, ni à vendre du moins pour le moment et quand je le ferai ce sera au bénéfice d'une ou de plusieurs oeuvres s'occupant de causes qui me sont chères, mais je voulais rédiger cet article car pour moi il ya souvent un manque de questionnnement dans les modes d'exclusions et de rejets. (ou d'acceptation, les critères restent flous, parfois infondés ou injustifiés et surtout très soumis aux modes et courants de pensée du temps, si bien qu'y glisser une démarche qui propose un tout autre point de vue, hors des clivages acceptés, est impossible) .
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Un site de brodeuse
- Le 21/12/2020
Parmi les blogs visités ces derniers jours , j'ai un faible pour celui de la brodeuse Jill Verbick-0Leary
dont j'aime la liberté ... il est en anglais mais avec un traducteur même imparfait on arrive à saisir, je présume.
Regardez d'abord les broderies (les tutoriels sont aussi très motivants en matière d'inspiration de broderie "libre").
Notez que cette brodeuse admet les noeuds sur l'envers -et moi aussi ayant horreur des diktats castrateurs imposés aux autres.comme "'indiscutables". Un noeud discret n'apparaît pas sur l'endroit contrairement à ce qu'on lit partout. Je naccepte rien que mon expérience n'ait vérifié .
Et elle travaille le plus souvent sans tambour . Elle explique aussi comment la broderie peut être plus qu'un idéal de perfection mesurée au compas et regardée à la loupe pour voir s'il ne reste pas un défaut, un reflet de nos états d'âme. C'est sur cette page , et c'est très encourageant pour toutes celles que ces exigences contestables ont fait renoncer à cet art . ça oxygène!
Je respectz, je l'ai dit nla perfection quand elle ne bride pas l'expression personnelle .Je dirai même que dans des disciplines comme les broderies blanches elle me semble nécessaire -et c'est pourquoi j'y ai renoncé - qu'elle est un choix signifiant , collant à la visée de l'artiste pas une pénitence imposée façon abnégation dévolue aux femmes. Ou rite d'intitiation éliminateur et excluant. Même si on pratique la broderie en art et non en loisir . Justement . il n'y a jamais et de vraie réflexion à ce sujet puisque la scission contemporain (où on a tous les droits et le salopé devient par la magie du discours signifiant ! -traditionnel (où on est tenue à normer ) n'est pas contestée . Ni celle art/ artisanat d'art sur laquelle on pourrait réfléchir autrement . J'invite à la faire depuis 40 ans . Sans grand succès mais j'enfonce le clou àchaque fois. Je me dis qu'à force ... peut-être !
Je déteste les conformismes et les "on a toujours pensé comme ça" ou 'fait comme ça". Eh bien moi non . Et je suis heureuse chaque fois que je croise une brodeuse qui démontre par son art que je n'ai pas forcément tort ! Je me sens un peu moins seule .
Notre brodeuse pourtant crée des broderies qui sont tout sauf maladroites. Il ya maîtrise totale des gestes mais .. différemment . Donc si vous avez du mal à suivre le normes et diktats des vrais maïtres maîtresses en "couture" et broderie au derrière propre et au lifté lifté ,mesureuses de tout ... prenez le temps de lire les conseils de Jill et de les tester et méditer .
Elle n'invite pas au salopé -moi non plus- , mais mais à une expression libre . Eet de plus c'est joyeux, c'est beau !
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Symbole-assemblage
- Le 03/12/2020
NB article repiqué de la rubrique opinions et qui me semble plus accessible ici. c'est une partie importante de mon travail , ces réflexions pas seulement autour du textile au sens large, mais sur la partie que j'ai choisie comme un de mes arts essentiels . Et qui précisément n'a pas vraiment d'histoire en tant qu' art côté esthétique et expression personnelle quand il reste ce qu'il a vocation d' être dans son essence et ses particularités .Ma réflexion n'a pas audience car elle n'est pas dans la ligne des évolutions actuelles , qui tendent à rejoindre les grands arts en en imitant les caractéristiques avec des étoffes. Ce qui est très hautement prisé, sans doute à bon droit . Mais comme il est dommage, infiniment dommage qu'un autre point de vue soit mis sur la touche au motif que les décideurs en ce qui est de l'at textile contemporain s'en fichent éperdument.
C'est à donner... à qui n'en veut pas.
Je ne désespère pas. un jour peut-être et même si c'est long (je n'écris pas pour les zappeurs et ça peut s'imprimer !) quelqu'un comprendra ce que j'ai voulu non seulement faire et dire, mais donner à mon art. Non seulement des oeuvres mais une réflexion .
.A celles qui me disent : On n'est pas là pour se prendre la tête" je répondrai que pour moi réfléchir est un plaisir que je goûte et que je l'ai toujours senti comme nécessaire;Justement on a si souvent asimilé la femme qui coud ou brode à une idiote sans cervelle et inutile ... je n'ai pas envie non plus de cautioner cette image-là .
Le symbole étant étymologiquement l’action de « mettre ensemble » on peut presque dire que l’assemblage est un symbole pur du mot ! Même si en général on conçoit le symbole comme étant « duel », celui du couple signifiant/signifié et que là il s’agit de mettre ensemble plus de deux -mais on n’assemble jamais plus, par la couture, que deux morceaux à la fois : un dessus, un dessous. Et on recommence...cette répétition suit d’autres règles que celles du tissage mais quand on l’applique à des tissus le tissu vient lui-même chargé de ses propres symboles, de ce qu’il est comme matière.
Le symbole ramène étymologiquement au partage, à l’échange et même au contrat. Il est ce qui unit , il est lui-même accord de deux parties. La métaphore reste dans la stylistique, là où le symbole est langage quasi universel et échappe au carcan des mots et il est en général reconnu partout et ce, à travers les temps et les lieux, même s’il reste multiple et parfois contradictoire (je songe au symbolisme du linge blanc par exemple , qui recoupe d’ailleurs l’usage des rituels de vie au niveau des points de passage : naissance- mariage- mort , drap nuptial- linceul. Pour moi , d’ailleurs, elles ne se contredisent pas : elles s’ajoutent . D'où mon travail sur le blanc dans le Chant de couleurs.
Dans la décomposition singulière des gestes de la couture-assemblage, il y a bien cette dualité, ce rythme binaire (et fondateur ). Unité, dualité pluralité : du petit bout isolé, à sa jonction avec un autre, et puis à l’ensemble de ces jonctions multiples mais réalisées indépendamment et deux par deux ... Souvent d’ailleurs assortir se fait ainsi de proche en proche le morceau déjà cousu devenant lui-même une unité face aux morceaux libres qui vont , un par un s’y intégrer.
Le symbole impose l’image historique de la relation contractuelle , celle où les deux morceaux séparés devaient s’emboîter exactement, pour témoigner de l’authenticité de l’acte. Ce qu’on trouve encore aujourd’hui dans les « médailles d’amour », une fracture, une jonction exacte, mais qui reste séparable.
A la différence de la mosaïque ou de la marqueterie ou même du vitrail, la « tesselle de tissu » est un matériau qui arrive à nous chargé de ce que la matière est déjà, elle est déjà créée avec ses caractéristiques qui ne dépendent pas de moi du moins quand je ne la tisse, ne l'imprime ni ne la peins. J'aime ce travail à partir de ce qui m'est donné et même "imposé". Je l'aime aussi parce que derrière le tissu je vois et je sens le travail des hommes et des femmes qui ont permis qu'il arrive ainsi fait dans ma main. De même quand je travaille les mots leur étymologie et les variations de leurs significations me ramènent à la manière dont les hommes en ont usé avant moi. Et dans les deux cas, la manière dont est perçu le mot et la tesselle de tissu dépend du contexte.
Je suis attirée par cette pré-existence , je cherche autour et tout compte : la manière dont c’est tissé,, bien sûr, l’épaisseur, la couleur , les motifs et même la façon dont ils m’arrivent entiers ou tronqués (le motif interrompu ou celui qu’on découpe volontairement pour recomposer autre chose, celui qu’on complète ou prolonge, celui qu’on surligne (le matelassage dit en écho est sûrement autre chose qu’une décoration ). De la même manière , j'aime dans les manuscrits d'autrefois ou d'aujourd'hui, les bribes écrites, les ratures, les notes et les bouts de conversation saisis ça et là .
Je n’ai jamais pu m’empêcher de percevoir cela à la fois comme des codes et comme des symboles (le code n’ayant qu’un sens et le symbole souvent plusieurs plusieurs interprétations , c’est pourquoi d’ailleurs la poésie m’est langage si familier et que je la sens proche du tissage et des tissus, non pas par métaphore mais presque par identité de fonctionnement dans la pluralité des interprétations offertes ) .
J’ai beaucoup réfléchi sur la notion de surface également (quand on me demande ce que je fais j’ai toujours envie de dire que je crée des surfaces en tissus ; surface mais pas en deux dimensions : il y a en a toujours trois, puisqu’il y a épaisseur .).. Le trompe l’oeil ou l’effet optique m’intéresse, le bas-relief m’intéresse mais je ne me vois pas travaillant tout cela autrement et que sur et par le tissu. Pourquoi comme ça , je ne saurais pas le dire.
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Dans mon travail, le symbole principal reste dans le passage du multiple à l’unifié mais où chaque morceau garde sa valeur propre. Et même chaque fragment « coupé » aléatoirement. C’est un grand « jeu » dont je ne me lasse jamais parce qu’il semble infini et pour moi il l’est si je mets en regard les possibilités dont le chiffre dépasse ce qu’on peut réaliser dans le temps d’une vie ou même de plusieurs.
J’ai considéré de manière plus fermée et sans doute partielle tout ce qui recoupait les assemblages, parce que c’était ce que j’avais envie de faire. Je connais bien cette histoire-là, ces usages-là, même si j’apprends encore. Le patchwork, mais au delà tout ce qui connecte des morceaux d’étoffes divers et les moyens de le faire, l’aspect « technique » m’a, à la différence de beaucoup de quilteuses, beaucoup moins requise que l’aspect symbolique.
L’histoire autour et aussi toutes ces histoires de vie qu’on dit petites, qu’on voudrait réduire à l’anecdote mais qui sont notre vie. Celle de tout le monde et du monde entier.
Quand on étudie ou qu’on tente d’étudier l’histoire des assemblages d’étoffes on bute sur beaucoup d’écueils. Le premier est sans doute que je ne suis pas historienne de formation . Le second c’est qu’il y a confusion constante entre les histoires des assemblages et les histoires du matelassage, parce que les deux activités sont souvent liées et que les Américaines qui sont la référence en la matière les mêlent dans leurs livres sur l’histoire de ce qu’elles nomment quilts et non patchwork, y présentant pourtant des tapisseries d’assemblages africaines ou asiatiques qui elles ne sont pas matelassées et pour cause : elles n’étaient pas destinées à réchauffer.
Or moi ce qui m’intéresse c’est d’abord l’assemblage d’étoffes , matelassé ou non sous toutes ses formes, incluant aussi l'assemblage des formes régulières géométriques qui de mon point de vue ne sont essentiellement ni traditionnelles, ni "américaines".
Le mot « quilt » est donc de ce fait ambigu, le mot patchwork péjoratif et justement parce qu’il symbolise, lui, dans le vocabulaire courant et même par les stéréotypes qu’il véhicule au niveau des images mentales, tout aussi peu flatteurs. Et depuis les années 1990, il est mal perçu même dans nos milieux de dire qu’on en fait( cf l'article Qui a peur du mot patchwork.) Cette sorte d’exclusion m’a amenée aussi à réfléchir : pourquoi cet art qui peut donner des résultats aussi émouvants que magnifiques est-il tant méprisé, et ce par celles-là même qui l’ont un temps exercé comme une sorte d’erreur de débutante ?
Les rites et les coutumes dont il est le corollaire sont en France très mal connus ou caricaturés ou alors réduits à des poncifs. Pourtant on a fait dans notre pays et indépendamment des influences américaines ou anglaises de purs chefs d’oeuvre, dans des styles très différents dont le point de départ n’était pas forcément et uniquement la récupération , on y sent puissamment la liberté d’une expression forte qui parle justement parce qu’elle est de tissus , se touche, se plie etc..
De ces merveilles tout ou presque a été perdu sauf ce que sauvent quelques collectionneurs. Il existe au moins un livre sur le sujet que je possède et quelques articles ' voir sur mon blog l'article concernant les Mosaïques d'étoffes). Donc on en a conclu hâtivement que ce mode d’expression n’était pas dans notre culture et on a rebâti par dessus tout une pseudo-connaissance laissant croire que l’assemblage d’étoffes c’est une invention des Américaines pionnières. Les Américaines elles -mêmes et certaines historiennes des quilts l'avouent innnocemment , pensent qu'elles ont inventé cet art , alors qu'elles en ont développé plusieurs "styles". Parce qu'on n'a pas suffisamment conservé ni les sources, ni l'histoire de ces assemblages en France, l'histoire et les symboles qui s'y rattachaient s'en est perdu. A l'étranger l'art textile en France c'est boutis, broderie; tapisserie et Haute-Couture.
Il y a aussi un autre courant de création par assemblage qui a été occulté c’est celui des années 1970 , je possède deux livres de cette époque (voir le blog) et il y avait des artistes catalogués un peu hâtivement naïfs qui créaient des oeuvres intéressantes. Je les ai recherchés, un à un sans en trouver aucun sauf de ceux et celles qui ont changé radicalement d’activité..).
Il y aurait donc une histoire à refaire et du côté de l’art et du côté des artistes ...Je n'en ai plus le temps sans doute pas toutes les connaissances compétences requises -ce ne pourrait être qu'u travail collectif- (et jz n'y suis guère ni aidée, ni suivie vu que c'est à contre-courant de ce qui est admis actuellement) mais j'espère avoir posé quelques jalons.My tailor is rich - patchwork ... brodé main et non matelassé lamés et soies motif du " du dé à coudre"
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Collections
- Le 09/11/2020
J'ai une âme de collectionneuse. Sans doute bien avant de collecter des tissus(quoique ceux-ci soient entrés de bonne heure dans ma vie ).
Pas tant pour le côté "possession matérielle" de la chose que pour celui de disposer d'une variété importante de matières, une richesse pour dire en étoffes, très exactement comme en tant que personne pratiquant l'écriture , j'avais soif de mots Je lisais tout ce qui me tombait sous la main, mais pas seulement des mots alignés dans les dictionnaires -encore que je les aime , les dictionnaires- mais les mots en situation , dans un contexte. Ceux qu'on apprend par imprégnation . Ceux dont le sens dépend des mots à côté. Les morceaux d'étoffes mis ensemble peuvent parler de manière analogue, mais c'est une voie peu explorée car jugée " non contemporaine".Ce qui me semble absurde autant que péremptoire, je le répète .
Je suis une artiste des tissus et des fils dans leur variété . Et cette variété couplée à celle des techniques et des "genres" d'expressions textiles (déjà rien qu'avec tissus et fils il y a à faire!) qui est mon terrain d'exploration infini . On trouve toujours autre chose à y découvrir, pas besoin d'ajouter du fil de fer ou du plastique si on ne se sent rien à dire avec ces matières-là . Même si ça vous classe automatiquement "vrai art textile contemporain " .
(avec souvent un intérêt historique , parimonial) ou affectif , esthétique (texte dessins couleurs toute cette sensualité des étoffes si diverse) , mais aussi comme langage c'est à dire que mis en relation avec d'autres, comme les mots dans une phrase, les tissus s' orchestrent entre eux, comme un langage particulier. C'est cet aspect qui aujoud'hui échappe au "contemporain" et aux analystes .
C'est pourquoi ce choix du patchwork il ya presque 40 ans (à force d'écrire plus de 30 ans , le temps a passé).
Pour moi la recherche de tissus a donc été primordiale pour enrichir ce vocabulaire textile . J'ai expliqué combien les dessins sur les étoffes me parlaient et m'incitaient à cette expression par justement le nombre et l'harmonisation du disparate . Ensuite d'autres aspects de travail sur et par les tissus m'ont inspirée.
Car la collection se déploie dans plusieurs voies:
- Les tissus neufs spécial patchwork achetés mais jamais en assortiment ou alors pour les déssasortir.Ils offrent une variété quasi infinie de motifs, mais si l'harmonie vient du vendeur ou du designer , je me sens frustrée comme si on voulait parler à ma place . Je ne cherche pas à faire du joli bien assorti ou au goût du destinataire. On le peut ce n'est pas infamant mais ça s'oppose en moi à ce désir de "dire à ma façon".
- ceux issus de l'héritage familial particulièremenent précieux .Cette valeur ajoutée evidemment est la plus diffcilememet partageable mais, pour ceux qui savent ressentir , elle l'est .
-ceux récupérés dans les ventes de tissus anciens . Ils arrivent avec leur parfum du passé ,leur mystère . J'y compte les collections d'exercices de broderie et couture si touchants :, ceux qui ont donné ce livre Lucette et Jacqueline(s) .
- Ceux par dons et échanges qui fondent les liens de sympathie (au moins ponctuelle) ou d'amitié .Là encore il ya quelque chose qui est propre au patchwork , qui peut-être le rapproche de la photographie : les tissus comme souvenirs des défunts aussi ,des perdus de vue , le moment qui s'y attache. .. Mon oeuvre textile c'est aussi bien un recueil de poèmes ou de nouvelles ou une autobiographie puisque je pense qu'on n'échappe pas à son 'moi" qui n'est pas forcément un ego . Quelque chose qui propose et se pose, donc. Des livres de vie avec pages juxtapiosée s ou présentées en livre. Je l'ai dit la présentation en livre est plus tendance actuelement, mais j'ai toujours demandé qu'on lise mes surfaces comme des textes, aux pages juxtaposées . .Pour moi la liaison textes et textile ne m'est pas venue parce que c'est une des modes de l'art txtile aujourd'hui .Elle était sous-jacente.
Ces trois sortes de collections sont des morceaux assez grands rangés enemble en rouleaux , avec un repertoriage en carnet qui permet de s'y repérer mais j'ai encore une mémoire qui fonctionne à cet égard . -
Ceux issus des collections d'échantillons du temps où les vendeurs à chaque saison envoyaient à leurs fidèles clients des pochettes (j'en ai encore et ils furent une de mes joies ! celle de découvrir , de choisir parmi eux les quelques-uns dont je posséderai un morceau plus grand (fat quarter c'est à dire quart de yard) ou 25 cm sur le métrage, plus si je pensais fond, doublure ou bordure pour un projet en cours.
et les collections anciennes d'échantillons sur lesquelles je me suis penchée plus récemment, les commerciales et parfois les cahiers techniques auxquels je ne touche que si ça vaut la peine de les présenter d'une autre manière . Celui-ci par exemple restera tel quel. :
parmi ces recueils ,les collections commerciales pour vêtements donc des tissus pas destinés au patchwork . Proposant un double défi celui souvent de leur texture pas faite pour un quilt "classique" et celle de leur imprimé pas non plus prévu pour cela . Pourtant on oublie souvent qu'à l'origine maints quilts étaient faits de restes, même si c'est très vite devenu aux USa un buisness .
Là c'est toujours un dilemme. Les catalogues sont parfois complets et tels quels ils représentent une valeur documentaire (et marchande, même si cet aspect-là ne me préoccupe guère)
Donc j'ai scrupules à y toucher.
D'autres sont abîmés et lacunaires et là je n'hésite pas à emprunter ce qui m'intéresse pour intégrer à un ouvrage , sans regret d'être iconoclaste.
J'aime les tissus d'abord et avant tout en vue de leur donner une place dans une de mes surfaces.Quand je me l'interdis par respect documentaire il n'est pas rare que j'utliise soit un fac simile , soit que le dessin sur les étoffes m'inspire comme "source". Je me suis toj ujours étonnée (à moitié et je sais pourquoi) qu'en art textile contemporain si souvent ces dessins déjà découpés sur échantillons ou fragments intéressent si peu comme point de départ .
A la rigueur comme motif à broder en reproduction (ceux des Indiennes notamment) , mais en tant que formes à exploiter avec métamorphose , comme "source d'inspiration, donc ,si peu souvent .
C'est l'objet , pour moi de toute une partie de mes recherches textiles (série motivations, livre dialogues textiles etc ) . il ya tant de possibilités, à cet égard! Je constate chez la plupart des artistes jugées contemporaines souvent des départs qui sont ceux des autres arts; photographie , journaux découpés; dessin d'art .
Je suis une artiste des tissus : je pars donc des tissus.Et pourquoi pas le tissu découpé très souvent.comme si l'art textile contemporain mettait à fuir le tissu découpé-assemblé tous ses efforts de relégation !(le fameux: " surtout pas de patchwork")
Mes carnets à moi ne ressemblent pas à des sketchbooks de peintres : ils sont des carnets d'amoureuses des étoffes de tout ce qu'elles offrent de possibilités .
Je mixe tout allégrement, ou bien je mets en, valeur dans un ou plusieurs ouvrages une collection précise. Il ne s'agit pas que de faire un présentoir esthétique . Ne pas oublier que pour moi un ensemble d'étoffes est un texte avec ses mots tesselles.
Ainsi les échantillons peuvent-ils être inclus dans un ouvrage comme ce Colorado où j'ai utilisé un motif traditionnel proche du Bargello en tapisserie ( mais sans couper des bandes de mêmes étoffes en incluant amoureusement chaque tesselle collectionnée dans sa ressemblance et différence ). Le titre fait aussi allusion à un magasin vendant des tissus pour pachwork et qui portait ce nom, dont je fus cliente fidèle très longtemps, la taille et la forme allongée de l'échantillon ont été le fondement de la composition .Les autres étoffes ont été recoupées au même format. Le détail montre la différence avec un bargello ordinaire où les tissus sont cousus en bandes et recoupés ce qui fait qu'on a toujours les mêmes séquences (ce que précisément je ne voulais pas !)
Mais dans Carnet de bal j'ai utilisé en songeant à des figures de danse des bals d'autrefois de petits rectangles fixés par quatre perles de rocailles . les échantillons sont minuscules et ne pouvainent donc être assemblés . Il me semble qu'ils sont mieux à danser là que dans un catalogue où ils s'émpoussièrent :
Ce n'est que deux exemples parmi beaucoup d'autres à découvrir dans l'index textile ...
NB .je rappelle (et c'est expliqué dans plusieurs articles qu'au début des années 2000 des "expertes" ès arts sont venues nous expliquer que pour exister en tant que vraies artistes textiles, il fallait "sortir du carcan de la fibre" -sic . Bref faire du mixed media si possible en 3 D. Fuir la surface, c'est fuir l'effet "couverture" . Et avec concept incoporé . Vive tout.. sauf les tissus , en ce qu'ils sont. d'où le "surtout pas de patchwork". Ou alors qu'il ressemble à de la peinture ainsi ce que le tissu lui peut exprimer s'efface derrière la primauté de la forme et de la composition . Bref qu'on oublie ce qu'il est ! (d'où la fuite des tissus imprimés qui faisaient "trop patchwork" on me l'a dit et écrit mille fois ) . Mon point de vue et toute ma démarche va à l'inverse de ce courant. Il s'est construit à côté, en toute liberté. Et seule, forcément puisque je n'adhère vaiment à aucune mouvance . Ni ... à aucun club , groupe, association . Faute impardonnable ! A noter : c'est exactement pareil en écriture !
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Comme un bilan, , mais évolutif !
- Le 06/10/2020
J'ai achevé, il ya quelques jours l'indexation de mes textiles , moins.. ceux qui finis récemment sont à rajouter.
Donc plus de 440 textiles référencés dont quelques oeuvres en mixed media, parce que, ma vie durant j'appellerai textile ce qui l'est !Je ne l'appellerai pas art textile contemporain, le mixed media avec textile. Cf article précedennt pour savoir ce qu'il en est de cette scission inepte à mon avis entre traditionnel et contemporain,
Je crée femme de mon époque, il me semble. reliée à tout ce qui a précédé et le réactualisant . Non en transmettant une tradition, du tout, du tout . ni en suivant le dernier cri du vrai art textile qui s'accapare et les mots et le devant de la scène. Mais j'en prends toutefois ce qui me séduit et corresponds et je l'amalgame au reste.Je ne suis pas une artisane d'art quand je fais un quilt ou une broderie de fleurs et une artiste dans le reste. C'est stupide. Je crée dans les deux cas,une surface ou un objet textile avec des sources d'inspirations différentes que je choisis librement .En femme de son temps, héritière du passé.
En revanche j'estime ne pas créer quand je suis un modèle de revue ou de livre. Cela m'est rarement arivé sans que je modifie je voudrais préciser ce n'est nul mépris pour le exécutantes parfaites de modèles difficiles à raliser (j j'en serai parfois incapable , pas toujours!) ) . la preuve je suis très fière de cette nappe réalisée d'après modèle dans mon jeune temps (qui ne figure pas dans l'index , puisque ce n'est ni ne création, ni une interprétation c'est l"ouevre d'une autre personne inconnue inconnu(e car on ne savait ni qui avait ft le dessin , ni quia vait choisi couleurs fils et points , ni qui avait brodé , ni si c'était la même personne ou trois différentes car je l'ai dit le but était d'avoir de quoi reproduire, justement un bel objet pour décorer son inttérieur et montrer ses capacités de brodeuse. ni la composition ni le dessin ni le choix des couleurs ne sont de moi -j'ai toutefois modifié un peu selon mes fournitures !) .
Bref ,c'est de la belle ouvrage et on y met beaucoup de soi côté soin, temps application et maîtrise des points.Pas forcément de la "détente" il faut être concentrée pour broder précisément . Mais rien côté imagnaire, expression personnelle. Je ne demande toujours pourquoi c'est si difficile à faire comprendre . Sans doute faut-il savoir faire les deux, -ce qui est mon cas- pour saisir , justement. et le plaiir de se sentir plus admrée pour cela que j'ai juste réalisé plus que pour le réste -que j'ai créé- est un amer plaisir. Un de plus.
Détail de la nappe réalisée dans les années 70 - créatrice inconnue .
Ce qui devrait compter : c'est bien cela : on a de l'imagination personnelle ou pas Pas la date où la provenance de l'inspiration. Imiter quelque chose qui vient de sortir ou qui date de mouvements d'art du XX° siècle, parfois , ou qui serait art premier , ou exotique, ou arte povera souvent ce n'est pas innover.c'est suivre une source plus récente comme inspiration. ça non plus on n'arrive pas à faire saisir.
J'ajoute si je voulais être reconnue contemporaine je ferais imprimer mes images numériques sur tissu (ou je les ferais tisser par une machine complexe -je n'en ai pas les moyens financiers) . Ni la place. Ni le souhait. Et pour moi ce n'est pas un art des tissus c'est un choix de support différent du papier c'est la forme et les couleurs qui parlent non esentiellement le support. Le travail essentiel ne vient pas des textiles ! Dans un quilt c'est les étoffes qui dialoguent entre elles . C'est donc pour moi un art éminemment textile .
J'invite toute personne qui crée en art textile à en faire autant car personne ne le fera pour nous sauf evidemment pour les célébrissimes,.Toutefois j'aimerais qu'on fasse comme je le fais : qu'on indique qui a fait quoi et qu'on cite ses sources quand il y en a. .Ce que je fais car pour moi avoir une source et piquer un modèle ou plagier c'est très très différent . On ne se déconsidère pas en étant honnête si on a vraiment créé quelque chose qui vient de soi , .de ses désirs, visions propres et ce quelle que soit la source dont on parte .
Je ne m'inscris nulle part. J'ai expliqué pourquoi maintes fois.Pas de place ou si peu; si rarement (merci à ceux et surtout celles qui sans préjugés m'en ont faite une !)
J'ajouterai que ce travail fut surtout un immense plaisir, toujours renouvelé, toujours vivant même au bout de tant d'années . La souffrance de la création là c'est pas trop mon truc, la seule que j'éprouve et souvent si fort c'est dans la difficulté à ne pas voir les créations réduites à ce qu'elles ne sont pas faute d'avoir lu ce qui explique mes recherches .Pas des copies de modèles en tout cas . Pas du joli travail bien fait, ! Dans des genres et techniques différents, tous ceux avec lesquels j'avais à dire, ainsi . Hors modes courants et tendances.Les rejoignant quand j'ai quelque chose aussi à dire avec eux à ma manière .Ouverte mais pas vers un sens unique et sans meurtières excluantes.
Je tiens à ma singularité mais savoir qu'aux yeux de beaucoup de "décideuses" à étiquettage clivant ça me condamne . A la lisière donc .et que ce n'est pas toujours facile, même si depuis le temps, pour moi, j'en ai pris pour mon parti. mais pour l'ide que je me fais de mes arts textiles broderie et patchwork, non jamais. Parce c'es contraire à l'étude des oeuvres-mêmes que je poursuis .Pas souvent donc de murs officiels pour ces oeuvres - du moins tout ce qui ne serait pas du "contemporain" du ressemblant aux autres arts . Ce n'est pas ma voie pas mes voix. .Donc de plus amateur et hors clubs et groupes dans lesquel,s qu'on me pardonne je ne me sens pas à l'aise. Je ne m'y reconnais pas,je n'adhère pas aux discours qui s'y tennent et que beaucoup de blogs reflètent . Ce que je tente de construire, non plus . .Ne cherchant pas à vendre, mais voulant pouvoir montrer Tout pour déplaire.
Je suis heureuse et fière de cette "somme" .Ce que je signale de difficuléts : elles sont réelles et ni plainte ni justification ni parano .C 'est parce qu'on ne sait pas , c'est tout . Notre art est si confidentiel. Surtout comme je l'exerce !La somme poétique sous forme de livre illustré suivra. Au premier trimestre si tout va bien .
C'est lié . Mon site s'appelle du textile aux textes ...
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