présentation

texte de présentation de mes activités textiles et littéraires.

  • La Bienveillante , légende illustrée par Nicole Pessin

    L'artiste Nicole Pessin m'a fait la joie très grande d'accepter d'illustrer cette légende intitulée la Bienveillante.

    On peut voir ici le texte et les illustrations  lien vers La Bienveillante

    J'invite aussi à voir l'ensemble de son site et de ses oeuvres.

    La Bienveillante dans une version légèrement modifiée, aménagée pour introduire  à l'intérieur du texte les autres récits des Mythologies intérieures, est au début de mon dernier ouvrage paru :  Histoires sans rimes ni oraisons,livre qui contient tous mes récits "importants". Importants à mes yeux, s'entend ! . 

    Ainsi vous pourrez y découvrir que dans cette version l'héroïne conte  à Thibault les deux légendes d'Oléis et de Mandalaé, et à Renault celle d'Armine.

     

     

  • Art : la loi des séries -première partie

    Je me souviens d'une conversation , lors de mon expo en solo (la seule qu'il m'aura été permis de faire en solo s'entend,  à Paris en 2004 , d'une relation qui me dit :

     - Un vrai artiste ça fait des séries.

     Ce qui recoupe une remarque lue plus tard dans un livre donnant des conseils pour devenir "artiste textile"  faire des petits formats (pour éviter l'effet couverture!) et des séries . -on sait bien que composer une surface en patchwork non seulement n'y suffit pas, mais vous tague traditionnelle ringarde  il fallait donc "faire des séries" .

     Je suis donc devenue serial sewer -embroiderer.

    Non non pas pour faire "artiste" et je voudrais redire ici combien je me fiche comme de mon premier lange (il n' y avait pas de couches culottes  à  l'époque) de   ce qu'on devrait faire ou ne pas faire pour paraître-et non être!-  "vrai" artiste, car si on l'est, vraiment on n 'a pas à se plier à ces modes et si on l'est pas autant faire ce qu'il nous plaît! -  et encore plus  "vrai artiste textile " - 'ça j'ai compris il y a longtemps !  Comme expliqué ici

    Ce qui m'intéresse aussi c'est le fil.. conducteur qui pouvait se trouver entre certaines de mes oeuvres auxquelles on reproche  parfois leur absence de ..monolithisme. .de filon unique .. qu'on peut appeler positivement "unité". Mon unité c'est mon goût de la diversité!

     La première série que jai créée c'était pour l' exposition  textes-iles et on peut la voir ici . C'était sur demande j'entends par là qu'on m'avait dit : peux-tu faire une vingtaine d'oeuvres pour illustrer des poètes de la LGR et que j'ai evidemment accepté le défi-car c'en était un fameux.Il ne s'agissait pas , comme je le voyais faire d'écrire ou de broder un  texte sur du tissu .Non que  ce soit "inférieur" mais  différent .Vous pensez bien, moi qu'on snobait , ignorait , réduisait qu'on définissait comme "fait de jolies choses avec des petits bouts de tissu"-  dans les milieux branchés art textile innovateurs de ce début des années 2000 voilà que j'exposais et en solo et en galerie d'art et à Paris ... De quoi faire des jalouses parmi celles qui justement regardaient de haut mon absence de "mixed media"  ou de 3D et de caractère "contemporanéité " qui reste un critère dominant d'exclusion pour ce que jentends, moi, faire.

     

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    Elément 13 tableau de la série text-iles

    Un peu après en 2005-2006 une relation que je puis plus qualifier du nom d'amie a insisté pour que je fasse avec elle le Calendrier textile et les tableaux duTextilionnaire (que j'ai rebaptisé ainsi ). 

     

     

     

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    Ardeur tableau de la série le Textilionnaire

    c'est aussi à cette époque que j'ai commencé le chant des couleurs solos 

     

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    et duos

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    . Le chant des Couleurs a été exposé à l'expo Textiliens-liennes de Valenciennes en 2022.

    En même temps j"ai commencé la Série Coquelicots qui elle aussi aurait pu être exposée à la LGR si des ennuis familiaux en série ne l'avait empêché,  avec ce fil conducteur :  la fleur et quelques textes ou citations de poèmes et de chansons la série a été exposée à l'abbaye de Floreffe en 2010 dans le cadre d'un atelier d'écriture. 

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    Coquelicot -1

     

     

    Fin 2008 l'envie m'est venue d'assembler les textiles autrement et ce fut la série Nous  que je reprendrai peut-être un jour.  

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    Espoir tableau de la série Nous

    Over-rose est une série    poly-média puisqu'elle comporte un texte de départ, des tableaux textiles de style (ou de genre ?) très différents  et des images numériques . Série dont plusieurs ouvrages sont encore en cours.

     

     

    L obosol te over rose 2013 jacqueline fischer

    L'obsolète un des tableaux textiles de la série- over-rose

    Vers la même époque j'ai mis en route la série Triangulations qui associe sur un format A4  le patchwork et l'impression sur soie d'une oeuvre numérique . on peut voir plus ici

    Triangulations 8 2

    Triangulations un des tableaux

     

     

    (suite et fin dans un autre article)

     

     

  • Histoires sans rimes ni oraisons- proses diverses

    Après avoir publié en 2021 l'ensemble de mes Oeuvres poétiques (le stock est épuisé), j'ai décidé de tenter une expérience analogue avec l'ensemble de mes récits. En effet, j'aime les histoires et les contes . J'ai raconté ici comment après la publication d'un recueil de Nouvelles l'imprimeur qui était  aussi éditeur  m'avait demandé un roman , qui fut La demeure Mentale. Texte écrit en 86-87 qui trouva éditeur en 2005 , soit quasi  vingt ans après sa rédaction. L'histoire de mes tribulations avec l'édition est en elle-même un roman . J'ai écrit juste après le Jeu de la Rose. Celui-là je l'ai proposé à l'édition  sur les conseils d'un ami, que bien plus tard et sans aucun succès . Les autres textes, je n'ai jamais tenté de les envoyer à un comité de lecture. Ils ne sont pas dans l'air du temps. Disons aussi et sans ambages que comme pour la poésie, l'art textile et toute chose que je crée et signe j'ai mes exigences et qu'elles ne rencontrent jamais ou très rarement  celles des "publicateurs" sélectionneurs jugeurs décideurs de ce qui mérite  d'exister plus largement J'en ai conclu que ça ne le méritait pas.

    C'est aussi  que le temps passe, ma vue diminue et mon espérance de vie comme on dit pudiquement est à mon âge incertaine. Alors je me suis dit qu'on n'était jamais si bien servi que par soi-même et je suis repartie dans la grande aventure de la mise en forme et maquette de pas moins de 932 pages.  C'est en fait l'équivalent de 6 livres, plus des extraits de ce que  je nomme mon livre de vie Une mesure pour rien et qui n'est pas plus achevé que ladite vie à l'heure qu'il est.

    C'est paru avec l'aide de quelques souscripteurs et lecteurs fidèles. Qu'ils soient encore une fois remerciés car sans eux, il serait si triste de continuer dans une sorte de désert de "réactions" à ce qu'on met tant de passion à imaginer. J'écris pour mon plaisir certes mais c'est tellement mieux pour moi si ce plaisir est partagé avec quelques autres. même si vu le peu de commentaires sur ce blog j'ai l'habitude du silence radio et de l'indifférence  du moins apparente du public. Surtout de celui qu'on dit grand.

     S'ajoutent aux récits et nouvelles le cycle des Mythologies intérieures où j'ai créé ces figures de femme qui se battent pour exister et qui ne gagnent pas toujours. J'aime aussi inventer des mondes, même si les nouvelles de l'Etabli sont incluses dans un  contexte  plus réaliste.et plus contemporain. J'ai un faible pour l'intemporel que ce soit en textile ou en écriture !

     Le tout comme mes patchworks, très exactement comme eux, peut sembler disparate  et ce n'est pas à moi d'en faire l'analyse ni de trouver les liens-même si je les sais. .  On peut en lire une recension ici

    Tel quel le volume coûte 35 euros (plus 5 euros de frais postaux), pèse un kilo pour 932 pages et arbore une tranche de plus de 4 cm d'épaisseur . C'est Robert Varlez artiste dessinateur peintre et collagiste qui m'a obligamment donné l'illustration de couverture. Le tirage est limité à 50 exemplaires. c'est collector (je ris!)

     

    Pour se le procurer, m'écrire sur chiffondart@aol.com

     

     

    Hstoires sans rimes ni oraisons premiere de couverture jacqueline fischer

    Histoire quatrieme red

     

    Histoires livre ouvert 2

  • L'album merveilleux de Gabrielle

    On le sait je suis collectionneuse, et notamment de  cahiers ou exercices de broderie et couture. J'en possède un certain nombre, cahiers d'écolières , mais aussi d'apprentissage professionnel . J'en ai montré , ici ,plusieurs . J'ai trouvé récemment sur un site de vente aux enchères ce trésor .

     

     

    Gabrielle couverture

     

    Page de gade gabrielle 1

     

    C'est un album relié comportant une vingtaine de pages,  chacune présentant un travail de broderie ou couture, quelques pages vierges à la fin qui ne sont pas des manques (rien n'a été décollé)  réalisés par une certaine Gabrielle Gruson en 1888 au pensionnat des dames de Saint Maur d'Armentières. Pourtant on ne dirait pas un cahier scolaire (pas de notes,  pas d'appréciations)  et  c'est présenté comme un album de collection comme si la jeune fille avait voulu  rassembler les  réussites d'un impeccable apprentissage .

    Car la qualité  d'exécution est d'une perfection à couper le souffle surtout sur des formats si petits  (de l'ordre de 10 cm  de haut). Les photos de détails  agrandis trahissent un peu cette impression d'extrême finesse . A l'oeil nu, en grandeur réelle, c'est époustouflant  ! Les toiles utilisées comme support sont extrêment fines (du linon probablement )  et même la broderie d'or qui clôt le travail textile est faite avec des cannetilles minuscules .

    Gg broderie dor detail

    C'est surtout ce don pour la miniaturisation qui ici est remarquable. Qui s'est essayé à coudre une robe de mannequin pour une poupée Barbie sait combien il est difficile d'être précis et minutieux dans du si petit.  De  plus tout est monté avec un soin  extrême les échantillons sont encadrés de dentelle (parfois frebrodée) , collés sur du satin uni lui-même tendu sur un carton . C'est impeccable ! Une majorité d'échantillons est consacrée à la broderie blanche ou au travail sur tissu blanc (plis notamment avec jours et broderies) . J'ai craqué pour ce joli motif de toile d'araignée  ( 1cm et demi en taille  réelle) .

     

    Page 3 detail 2

     

     

    Mais toutes les pages sont intéressantes de ce travail au blanc . J'en montre ci dessous quelques-unes en leur ensemble :

    Gabrielle page 2 blanc

     

    Gg page 3

    Gg page 7

     

    Gg pge 11

    Parfois les  broderies blanches et insertions de dentelles sont rehaussées de broderies de couleur :

    Gg page 8

     

    Il ya plusieurs samplers aux points de croix  tous très harmonieux au niveau du  choix des motifs et des couleurs restées très fraîches pour un ouvrage de cette ancenneté :

    Gg page 4

    Gg page 5

     Quelques détails  (agrandis) :

    Gg page 5 detail 2

     

    Ggpage 5 detail

     

    Page 15 gg detail alphabet 1

    Et v ce merveilleus mini alphabet, 10 cm environ de hauteur totale  les lettres sont minuscules et le tissu très très fin

    Quelques exercices de pose de pièces en couture  dont une sur motifs avec des raccords qui doivent coïncider de manière à rendre la réparation moins visible.

    Gg page 10 detail

     

    Des échantillons de crochet, certains sont restés libres dont le petit bonnet qui fait 3 cm de haut !

    Gabrielle crochet

    Gabriele bonnet

    Des "découpis" ces motifs découpés cans un carton perforé  qui imitent les motifs brodés :

    Decoupis 1 gabrielle detail

     

     

     

    Et merveille des merveilles quatre petits  vêtements (hauteur moyenne 12 cm) faits main avec un soin qui défie toute concurrence , les points sont minuscules les finitions impeccables C'est fait main naturellement avec coutures anglaises et rabattues) on imagine la dextérité nécessaire pour poser une patte de moins de 2 cm sur un si petit vêtement . La broderie anglaise du petit corsage est elle aussi faite main (sur une largeur d'un centimètre et demi j'ai agrandi pour voir !) .

    Gg gabrielle page chemise 1

    Chemise 2 gabrielle

    Culotte gabrielle

    Gabrielle page corsage

     

     

    Quelques détails des finitions :

     

     

     

    Gabrielle chemise page 1 detil 2 patte

    Gabrielle page corsage detail 1

    Gabrielle page cemise 1 detail

    Vous imaginez mon extase et mon émeveillement .  Et je n'ai pas tout montré !

    . J'ai cherché sur es sites de généalogie qui pouvait être cette Gabrielle aux doigts de fée , ce pourrait être celle née en 1872 à Armentières  elle aurait eu 16 ans au moment de la réalisation de ces travaux et décédée hélas l'année de ses noces à Reims en 1905 . Ou une autre du même patronyme née en 1875 ce qui fait 13 ans pour ces travaux et dont la trace s'arrête là.(cela me semble un peu jeune pour une telle maîtrise de la couture,mais tout dépend de l''âge où on a commencé) .

    J'ai voulu partager un peu de  ce trésor (bien plus beau en réalité qu'en photographies) . Toutefois si une amie brodeuse voulait refaire un sampler ou une broderie qu'elle me le dise, je pourrai reprendre des clichés !

     

  • Modèles: une expérience de créatrice

     

     

    Jacqueline fischer modeles 1broderie 

     

     

    Je voudrais évoquer ici une expérience en liaison avec l'article  précédent Modèles.

    Ma première phrase sera pour regretter que dans notre pays,  réaliser des modèles pour des revues de loisirs créatifs soit se déconsidérer, trop souvent, au plan artistique.C'est vrai ça ne fait pas très intellectuel, ni prestigieux , ça !  Les  vrais artistes textiles, souvent plasticiens  de mixed media   ne s'abaissent pas à cette sorte de transmission permettant la reproduction de leurs oeuvres A la rigueur ils  organisent  des stages, ou écrivent des livres.  pour livrer quelques "recettes"censées rendre "créatif" . Quelque chose qui peut se "reproduire" n'est pas à leurs yeux digne du  titre  d'oeuvre d'art (c'est oublier les faussaires ! et tous ceux qui imitent pour s'entraîner ! ) mais chut ne mélangeons pas une fois de plus torchons et toiles de maître , l'ouvrage dit de dames et les Beaux-arts.

    J'aime bien , on le sait, titiller les préjugés ordinaires et universellement admis, lorsqu'ils me semblent non justifiés.

    Ce n'est pas le cas aux USA ou au Royaume-uni où il n'est pas rare dans les revues on voit  passer le nom d'une artiste reconnue (et qui expose parfois en  galerie ou musée ) .Il n'y a pas ce clivage, ou du moins pas autant.  La remarquable revue de broderie britannique Stitch à laquelle je fus longtemps abonnée est un modèle du genre qui allie aussi tradition et modernité . Un autre esprit!  


    J'avais déjà donné à la revue  Les Nouvelles du  patchwork -dès 1992-une petite dizaine de modèles , mais là je fournissais juste les photos et les rédactrices se chargaient du travail explicatif et des schémas.  Et ces modèles étaient fournis gratuitement, tout le monde étant bénévole. Et puis,  on a  mis huit ans pour publier mon quilt Patience dans l'azur et j'ai compris  à  mi-mot ("les temps changent" m'avait-on dit ) qu'on n'en voulait plus, là que j'étais has been, sans doute . La mode ne m'intéressant pas en art ni en littérature, j'ai suivi mon chemin .

    Fin  2007 quand la revue Creation patchwork m'a demandé des modèles , comme pigiste, j'ai un peu hésité .D'autres relations contactées aussi, ont refusé  pas assez prestigieux pas assez remunéré.  On a même parfois sous entendu  qu'on recrutait vraiment n'importe qui.  Sympa pour moi ! On n'évite pas ces rosseries un tantinet mesquines.

    Et puis je me suis rappelée  que j'avais appris à broder et à coudre des robes grâce à des magazines. puis le patchwork non pas en  copiant les modèles des autres mais en y apprenant les techniques  et en m'imprégnant aussi de ce à quoi j'avais alors accès.  

    J'estime que lorsqu'on brode, il vaut mieux savoir maîtriser les points de broderie  et explorer tout ce qu'on peut exprimer avec eux.    Mais pas forcément dans une optique de perfection normée , mais d'expression personnelle. Mais pour explorer un point il faut en connaître l'existence et savoir d'abord le faire ordinairement, si je puis dire, avant de tenter d'en faire autre chose, c'est même à mes yeux ce qui fait la différence entre un(e) artiste qui sait son art  et en joue , et un(e) autre qui fait du salopé ou du maladroit  parce  qu'elle ne sait pas faire autrement.(il est vrai si ça colle à ce qu'il ou elle veut dire, rien à reprocher, je ne  fronce les sourcils que lorsque cela semble donner une plus-value ) , De même quand j'écris, j'aime disposer et d'un vocabulaire précis et riche (même si je n'en use pas toujours!) et maîtriser suffisamment les subtilités syntaxiques de notre langue . Pour écrire si j'ai beaucoup appris de l'imprégnation par la lecture et l'analyse d'oeuvres littéraires, une connaissance pointue de l'étymologie , de la phonétique du français, de la grammaire et de la conjugaison ne m'ont pas semblé inutiles.  Qui peut le plus peut le moins, mais pas souvent  l'inverse . Même s'il faut parfois savoir oublier ce qu'on sait , pour ne pas avoir l'esprit trop encombré. Or les points de broderie,c'est dans les revues et quelques manuels édités par lesdites revues que je les ai appris au fil de ma vie . C'était une transmission hélas féminine et populaire. Hors champ de la culture pour intelligentsias qui plus est . Sauf quand un grand nom de la littérature, je songe à Régine Desforges, vient mettre le phare sur le point compté. Si c'est Madame Lambda evidemment, le regard ne sera pas le même.

    Alors je me suis dit que   je pouvais tenter l'aventure. Mes grands enfants étaient étudiants, ça me faisait aussi un peu de sous pour leurs études.  surtout comme je venais de prendre ma retraite ça me rendait un  rôle "actif" dans la société, même si on peut trouver ce rôle ridicule et dérisoire.   J'avoue que lorsque pénétrant chez mon marchand de journaux, je voyais une de mes créations sur la couverture  (et parfois plusieurs) , j'ai éprouvé comme une naïve fierté .

    En patchwork géométrique, je n'ai pas vraiment créée de modèles exprès pour la revue ,je proposais ce qui était déjà fait vu le temps qu'il me faut j'ai donné le mode d'emploi pour avoir un objet ressemblant. Pas semblable, c'est impossible.  Le but n'était donc pas dans mon esprit d'inciter à une copie sans interprétation personnelle. Ainsi   les rares  fois où j'ai pu voir ce que d'autres en avaient fait,  j'étais heureuse de voir que c'était des adaptations, des interprétations.

    Ces quilts avaient été créés le plus souvent non pas pour la revue, mais comme toute oeuvre d'art unique pour exprimer ce que je voulais dire  avec ces tissus -là dans cette surface-là. En les publiant  comme "Modèles" je leur aurais enlevé, semble-t-il, leur statut d'oeuvre unique, non reproductible etc. En  donnant un  tutoriel, je les dévaluais , selon l'opinion admise.. Je demeure  persuadée que toute oeuvre peut en décomposant chaque étape être l'objet d'un tutoriel (plus ou moins complexe) . Vrai aussi que lorque je créais  ces surfaces, il entrait dans ma composition beaucoup d'instinct et d'improvisation, mais après coup on peut toujours tout decomposer pour expliquer au moins dans les grandes lignes. Le détail appartient à la "patte" de l'artiste ! Et si on songe qu'en cet art c'est le détail qui donne sa vibration, son sens, sa tonalité, son expresion à l'ensemble, mon oeuvre resterait donc "unique".Ainsi ce jardin de l'abeille -un des modèles les plus complexes à expliquer où chaque hexagone ou presque  est différent des autres et signifie, pour moi quelque chose par sa couleur et ses motifs.

     

    Jardin de l abeille jacqueline fischer 1

    Le jardin de l'abeille

     

    Donner la possibilité de reproduire n'était donc pas vraiment permettre de copier ou de démarquer de trop près .

    Le vrai travail, celui qui était rémunéré en droit d'auteur (et non d'artiste!), était un travail de pigiste technique .Ce sont même les droits d'auteur "écrivant" les plus élevés que j'ai jamais  perçus (la littérature ne nourrit que rarement son homme, et on en  est presque à payer pour être édité!) . J'ajouterai perfidement et très immodestement que si tout le monde peut écrire et considérer que c'est original et génial - puisque de soi -moi y compris ! -, rédiger de telles piges exigeait un certain nombre de compétences  spécifiques.  nonobstant celles d'être capable de créer les oeuvres originales (qui ne sont pas le modèle, à elles seules!)

    Il fallait d'abord évaluer le matériel nécessaire, ce qui n'est pas simple quand on use de 2000 tissus différents  ou qu'on mélange les fils ... récupérés un peu partout. Ensuite il y fallait des explications, claires, si possibles  -c'est là où trente ans d'enseignement ne sont pas tout à fait inutiles- et surtout des schémas conçus à l'ordinateur, et  la maîtrise du logiciel quilt- pro, inégalable pour montrer comment monter les morceaux s'est révélée indispensable. Ce qui donnait des pages comme ça dans la revue (après travail de la maquettistepour la mise en page) . Je ne les regarde jamais sans une obscure et vaniteuse satisfaction . (je ris!)  :

     

     

    Jacqueline fischer modele 2

     

    Modele 3 jacqueline fischer

     

     

    S'ajoutaient les photos dites d'ambiance. Celles-ci étaient parfois réalisées par moi parfois par la directrice de la revue ce qui exigeait des envois risqués. J'y ai perdu ainsi  un couvre-livre . Sans proposition d'indemnisation , bien sûr. Et les frais d'envoi à l'aller  étaient aussi à ma charge.  Et même si je garde de cette expérience (qui dura jusqu'en 2012) un excellent souvenir, il y eut forcément les hiatus et les bémols , comme dans tout parcours humain !  Par exemple les titres changés , sans doute pour être plus "accrocheurs", ou bien les photos déformées sur une couverture où  mon quilt Noctambule est passé au miroir déformant .. Les problèmes de résolution (nombre de pixels par centimètre ou de points par pouce. ) La difficulté d'obtenir la mention "création"et non réalisation"  sur ce qui pourtant en était quand on l'attribuant d'office à d'autres , sans doute mieux cotées que moi , même quand je partais d'un dessin original . Mais j'étais toutefois plus chanceuse que les créatrices des années 60 -70 dont le nom n'était même pas cité.  Il y avait eu un progrès.  Plutôt que "réalisation" j'aurais aimé parfois le terme interprétation surtout en broderie où l'essentiel n'est pas, mille fois non, dans le dessin.  Je tiens aussi à la rigueur des mots, et de leur sens. Ce qui me rend très chiante, je le sais.

     

    Les crazys quilts que j'ai créés à cette époque l'ont été à la demande souvent en accord avec un thème : Noël pour cette étoile des neiges :

     

    étoile des neiges photo sup4.jpg

     

     

    ou le thème  Les cérémonies pour Célébration, quilt conçu comme cadeau de mariage.

    Celebration art textile jacqueline fischer red 3

     

     

    Pour les crazys quilts, je n'ai jamais donné de patron de détail , juste le plan d'enemble, car pour moi l'esprit crazy d'origine,  tient aussi à la forme irrégulière de morceaux à sauver et à ennoblir  par la broderie dans leur forme pour en perdre le moins possible. Et trop tenir la main (ou le pied?)  dans ces "pas à pas" c'est bloquer toute initiative personnelle.

    Un peu plus tard la revue Broderie d'art s'est créée et j'ai été aussi  du voyage ! 

     Travail un peu différent, pas de schéma de montage, sauf en la partie couture, mais des  photos décomposant chaque étape d'un point  :

     

    Couvre livres schema 13 point de bouclette explique

    et évidemment l'explication de la répartition des points et des fils par zone  ou détail. C'était très long pour  les créations complexes. Il fallait donner pour chaque détail une photo vierge d'indications et la photo "fléchéé" plus la légende correspondante (trois documents donc pour un détail !)  ,On imagine quand il y avait ue bonne vingtaine de photos (parfois plus) la maquettiste se chargeant de remodeler cela de manière plus esthétique.

     

     

    B schema 3 roderie plumesn flechee

     

     

    Les modèles de broderie, eux , ont tous été  créés -sauf un- selon un cahiér de charges , lequel indiquait souvent une technique , et un  objet dans lequel la broderie devait s'inclure. la France a la passion de l'objet d'art décoratif , tandis que dans les revues du Royaume-Uni on voit beaucoup plus de broderies encadrées. il m'est arrivé de refuser de créer  des maniques en broderie fine . Car si c'est pour servir vraiment de manique on n'use pas d' un ouvrage unique et fragile qui va être abîmé aux premières utlisations, et si c'est pour le  décor fût-ce  celui d'une cuisine autant alors encadrer l'objet et le protéger.

    L'objet était imposé ,  la technique ou le style parfois (précieux, rustique ) mais j'étais libre du reste -ce qui est pour moi l'essentiel; J'ai usé parfois de dessins existant dans les vieilles planches d'ouvrages (toujours en le signalant)  mais le travail de brodeuse était ma création : point couleurs, matières. (et ce n'est pas rien !) .

     

     

    coussin-photo-1jpg.jpg

     

    Coussin rustique, desin emprunté , mais choix personnel de tout le reste.

     

     

     

     

    J'ai aussi usé de dessins personnels  :

     

     

     

     

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    Ou  de photographies personnelles ou données par ma famille :

     

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    Jardin à Madère sur une photo de Michèle Lefebvre

    J'ai ainsi fait un cetain nombre de sacs et de coussins ,écharpes, châles,  quelques tableaux aussi , des pochettes... En simplifiant ce qui relevait de la couture, je ne suis pas une bonne finisseuse d'objets complexes ! Cette expérience m'a appris à broder plus vite, à adapter mes points et leur régulaité à la visée  de ce que je voulais obtenir.  Quand les commandes arrivaient, j'acceptais ou je refusais, et je m'établissais un planning , il fallait tout envoyer à la date fixée (ah !  l'enfer des x fichiers à télécharger ) . la pensée me vient souvent que de tout ce  que j'ai créé il ne restera pour un public large que ces créations dans quelques revues . Beaucoup vivant dans l'instant, trouvent que c'est vaniteux de vouloir une conservation des oeuvres textiles de la sorte,   autre et digne du temps et de l'imagination qu'on y déploie .Mon avis est inverse . C'est un art aussi qui est à revaloriser, dans toutes ses facettes, pas juste celles qui ressemblent aux Beaux arts ou qui sont exercés par des plasticiennes. Pas que mes chers chiffons personnels . J'ai même rêvé d'une étude autour de tous ces créateurs et créatrices de l'ombre,  d'abord anonymes, et aujourd'hui méconnus encore  et ce n'est guère aisé justement . Si j'étais historienne de l'art, je crois que je me pencherais sur cet aspect-là .

    Et puis un jour, on ne m'a plus passé de commandes et j'ai compris que mon "emploi" n'existait plus .J'ai constaté ultérieurement que la même pige (c'était prévu au contrat) était repassée dans d'autres numéros, voire des livres de "synthèse" sur un thème .  C'est ainsi  et c'était aussi bien !

     

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  • Oeuvres à deux voix

    Bien que je sois réputée pour être une fichue indépendante qui "se la joue trop solo", je ne refuse pas de travailler en binôme, si je sens que je peux. Juste qu'il y faut de réelles affinités et aussi .... des manières d'envisager le travail commun qui ne diffèrent pas trop.

     J'ai commencé d'ailleurs, le patchwork s'y prêtant par des oeuvres  à voix multiples collectives donc de celles où on coud un  bloc( carré composé)  qui sera assemblé à d'autres . Je l'ai fait pour des ouvrages modestes , et pour de grandes circonstances comme Pour le quilt offert à l'ambassade des  USA il ya 20 ans   en  réaction aux attentats du 11 septembre  (à l'instigation de Marese Cayet) ou quelque temps après pour les victimes de l'usine AZF .  De même en poésie la participation (ou la sollicitation) pour plusieurs anthologies, ou revues sur un thème . J'aime l'idée d'apporter ma petite pierre à un édifice.

    Le duo c'est un autre type d'échange qui exige  aussi ... une parfaite loyauté des deux partenaires et une sorte de contrat  éthique, au moins tacite, respecté. . Si un tente de blouser l'autre , de le considérer comme un faire-valoir ou un disciple soumis à son maître qui donne toutes les directives,  ou de tirer la couverture à soi ...! . J'ai eu à cet égard un souvenir un peu amer (c'est  un euphémisme !)   celui du Calendrier textile et du textilionnaire (que j'ai rebaptisé en reprenant ..mes billes ).

    Mais ce fut malgré mes réserves, des expériences enrichissantes  en ce qu'elles m'ont appris sur l'âme humaine. Et donc  à choisir les compagnons de route avec plus de discernement.

    J'ai saisi  aussi qu'en textile j'étais trop singulière en mes envies et exigences pour bien m' apparier sans renoncer à ce qui me restait essentiel . J'ai donc préféré le plus souvent travailler. avec des artistes d'autres valences. 

    Mais à la même époque me fut donnée la possibilité d'illustrer des poètes de la Librairie Galerie Racine   et ce fut sans  doute un moment des plus enrichissants dans ma vie d'artiste amateur volontaire. Je m'étais fait la main sur mes propres textes  mais illustrer quelqu'un d'autre surtout en textile (les poètes aiment souvent mieux les grands arts Beaux-arts qui leur paraissent plus dignes de leurs mots!) c'est un rude challenge. Ces poètes étaient Jean-Marc Riquier et Elodia Turki  (qui nous a quittés en 2021 ) et qui ont permis tous deux cette aventure, Yves Ros et Julie Bataille que je salue de loin si d'aventure ils passent ici . qu'évidemment je ne possède plus ces oeuvres  puisque j'ai choisi de les offrir aux poètes qui m'avaient permis de les illustrer.

    Lien vers l'exposition Text-iles

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    Un peu plus tard  il y eut de la part d'une correspondante suédoise la demande de faire deux ouvrages aux couleurs de nos drapeaux, Chacune faisait un tour  et récupérait le quilt de l'autre pays . Malheureusement j'ai perdu de vue la partenaire à ce moment-là.  Le tourbillon de la vie... en reste cette belle surface , matelassée par Simone Struss  Je n'ai pas la photo du quilt aux couleurs d la France.  De celui-ci seule la deuxiàme bordure est de moi le reste deD'inger Hellström .Si elle passe ici qu'elle sache que je ne l'ai pas oubliée.

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    Les ateliers d'écriture de Floreffe en Belgique ont permis une amitié avec l'artiste et écrivaine Josiane Hubert. Deux livres en sont nés Le premier avec des texts de Josiane sur mes images numériques et ce fut Chambre D'échos  Le second Des textes de moi sur des images de Josiane et ce fut Fondus au noir. les deux aux éditions Vincet Rougier sont disponibles à la vente chez les auteurs, l'éditeur et librairies en ligne.

    Lien vers chambre d'échos

    Chambre d echos le liivre

     

    Un peu lus tard mon amie Denise Jardy-Ledoux qui anime le cercle poétique du cénacle du Douayeul me demanda d'illustrer en textile Les simples écritures de Jeanne Maillet 

    Lien vers les simples écritures

    Simples ecritures jeanne maillet ilulstrations jacqueline fischer

     Au début  de la pandémie, l'artiste Nicole Pessin me demanda si  ne voulais pas écrire sur les dessins de licornes (et ce monde fantastique et extrordinaire propre à l'artiste  autour..) et  ce fut Licornes et sortilèges en 2020  en plein confinement (nous appelions cela le licoronavirus !) . Préface de Jean-Paul Gavard Perret.

    Lien vers licornes et sortilèges

    Licornes et sortileges nicole pessin jacqueline fischer c1

    Lien vers le site de Nicole Pessin

    En 2021 j'ai proposé à L'artiste Danielle Berthet de rédiger une Apostille (les notes de bas de page d'un texte qui est à deviner . la source en est une phrase de Fernando Pesoa et ce furent ces livres d'artistes Ode ro(s)se ( en vente chez Danielle Berthet) , une autre collaboration donc très titillante pour l'esprit .

    lien vers le site de Danielle Berthet

     

    Img 5454 1Photo Danielle berthet

    Au delà de ces collaborations si enrichissantes pour moi, , je vous invite à découvrir les univers de ces artistes  et poètes avec qui j'ai eu le bonheur de travailler. Elles sont présentes sur Facebook .Leur oeuvre en vaut  non la peine, mais le plaisir !

  • Le salon des refusés

    Je rappelle ici que l'art textile n'est pas un art classé Beaux-arts, d'office. Donc qui a peu accès aux galeries, murs côté grands arts et surtout pas si on a un point de départ jugé traditionnel .Le mot qui tue . Et encore ùmoins si on fait du "patchwork". le mot qui fait ricaner.

    Ceci posé, pour exposer si on le souhaite via clubs guildes et associations existent un certain nombre de sélection-concours.

    J'admets la sélection (les murs ne sont pas extensibles), j'aimerais parfois plus de clarté sur la compétence à juger et évaluer des jurys à cet égard car si on parle beaucoup d'artistes auto -déclarés il est très malvenu et totalement déconseillé si on ne veut pas se desservir (!) de  s'informer  sur la valeur à juger des  "évaluatueurs !" Surtout en assemblage de tissus vu que les disciplines Beaux arts n'étudient pas chez nous l'histoire de ce   ringard  de  patchwork ! Mais passons !

    Je n'ai pas ressenti tout de suite le désir d'exposer .Je n'ai jamais fait partie d'aucun club même si j'ai adhéré à France patchwork pendant plus de 25 ans. Je suis une indépendante. C'était admis et compris  au début des années 90 beaucoup moins par la suite. J'ai commencé le patchwork  en 1982 j'ai exposé pour la première fois vingt ans plus  tard, poussée par des visiteuses  qui me disaient toutes la même chose : il faut montrer .

    Maheureusement  à peu près tous les lieux d'exposition collectives  obligent à  concours  et de prix avec classement dont on sait  combien; en  matière de création, je les désapprouve  . J'ai expliqué pourquoi mais voilà si on voulait montrer il fallait bien le faire en suivant sans les approuver les règles du jeu  social inhérent à  notre art et aux mentalités actuelles. 

     Donc  en 2001 -2002 j'ai tenté ma chance à une exposition de de crazy quilt  à  La Bourboule. Le thème était "les continents" et j'ai décidé d'illustrer les pôles , et mon  goût pour les jeux de mots m'en a fourni le titre: Pôle position .

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    Je l'ai réalisé en bleu et blanc,  utliisant des morceaux beaucoup plus petits que ceux dont on use généralement en crazy quilt ; cette fragementation pour moi symbolisait celle de la  glace. J'ajoute que  je déteste encoller  durcir et lifter les étoffes ce qui m'a valu bien des déboires, les jugeuses partout dans le monde fuyant   le "bulk" " le gonflement, jugé inesthétique  et moi j'aime que mes soies aient l'air de vivre , de respirer ... A moi toute seule, évidemment, j'ai conscience que je  ne pourrai pas imposer d'autres manières de considérer la chose, mais au moins je l'aurais tenté et j'aurais justifié ma propre  conception d'une esrhétique des étoffes assemblées.

    Donc refusé pour cause de "ça gondole"  même si j'avais expliqué mon dessein artistique (puisque c'était demandé) .Je montre un détail pour qu'on juge à quel point c'était mal fait !

    Pole position detail jacqueline fischer crazy quilt

     Le curieux de la chose c'est que refusée pour cet ouvrage qui correspondait au thème, je vis mon Arleqin fou  (cf index des ouvrages )  que je n'avais pas présenté- sélectionné -parce qu'il était grand" me dit-on ..J'ajoute il  gondole  tout autant par endroits et pour les mêmes raisons mais celles des jurys me restent , à tout jamais impénétrables.

    Mon deuxième refusé ce fut plus tard lors d'une exposition d'ouvrages faits à partir des carrés brodés par des femmes afghanes . Il s'agissait de construire autour une oeuvre associant leur travail et le nôtre.Iil existe d'ailleurs toujours des projets humanitaires en ce sens . L'idée me semblait belle et j'ai participé   (ou voulu partciper) à la première exposition avec un ouvrage intitulé "le nichoir aux oiseauxé et qui associait tissus patchwork et broderies (dont certaines au point compté associant mes initiales à celles des brodeuses aghanes puisqu'il s'agissait d'unir deux formes d'inspiration en une surface unique ).

     Celui-ci aussi contenait un vice de forme  -il n'était pas équerré-  et surtout les tissus à fleufleurs dans une instance plutôt contemporaine ça ne passait pas ! .  Refusé car trop rustique  -sic. certainement les carrés d'origine, eux, ne l'étaient pas ! (on en voit un à droite, celui avec des zig zags grenat et rose)

    Nichoir aux oiseaux

     

     Actuellement il orne les murs de la maison de ma fille qui elle l'aime bien et l'a adopté illico.

    Ensuite il   y eut l'aventure de l'ouvrage Réflexions , un quilt de proestation contre l'intitulé d'u concours à  Saintes Marues aux Mines en 2012 où le thème était en gros de faire du mixed media "pour échapper au carcan de la fibre" . La douceur du tissu comme "carcan" , ça n'a pas paru absurde  à personne . A moi si et j'explique ma démarche en détail ici

    Mon oeuvre était précisément une réflexion sur le statut des arts textiles,intégrant des surfaces réflécissantes (encore un jeu de mot,  les jurys semblent ne pas les aimer) , les textes de réflexion sur l'art textile étaient imprimés à l'envers , les techniques traditionnelles... ou moins étaient rejetées dans les encadrements pour signifier leur relégation hors contemporain.

     Je crains que ce  n 'ait été trop complexe pour être perçu ressenti et compris et je trouve tout de même dommage que cette idée d'une oeuvre changeant selon l'endroit où elle était exposée et reflétant éventuellement  les oeuvres des autres et les spectateurs, idée  qui ne me semble pas si courue, n'ait pas permis une sélection . Sans doute y avait-il encore quelques défauts techniques rhédibitoires, là je n'ai pas su les raisons du refus.

    . L'oeuvre peut être vue en salle des machines  :

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    Cet été j'ai décidé de présenter une oeuvre au concours de mini textiles contemporains d'Angers. Je viens d'apprendre qu'elle est refusée (sans trop de surprise  au vu des sélections précédentes ). Mais le thème  "mesure et demésure" m'amusait  j'ai eu envie de le traiter à ma manière.

    J'avoue que je suis curieuse de voir ce que de plus talentueux (ou plus chanceux) que moi ont réalisé sur le thème.

     L'idée pour moi était encore fondée sur un jeu de mots : le dé mesure (il est vrai intraduisible en anglais et le concours est international ). C'est de plus un text-île puisque le poème écrit au verso fait partie pour moi de ma démarche principale : associer les mots et les textes . Mais bon le concours est anonymé -un bon  point pour ses organisteurs-  et c'est pour cela que je l'ai fait.  Le dé et le mètre ajouts non textiles ont un rapport avec  la couture  le dé est autant une mesure que le mètre ; à dire vrai comme je n'étais nullement certaine que ça agrée (je connais un peu les "exigences" en matière de contemporain) je l'ai fait une fois de plus selon mes critères :

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    .

    NB en juillet 2021 : on peut voir quelques-unes des oeuvres primées sur ce lien .

    Je ne considère pas ces refus comme des échecs. Les oeuvres existent  Je sais beaucoup des coulisses des sélections ayant eu  des membres de jurys dans mes relations ou des personnes qui sans décider ont vu comment ça se déroulait (surtout quand ce n'est pas anonymé !)

     Je ne suis ni aigrie, ni découragée .Je n'en veux pas aux sélectionneurs lorqu'ils sont qualifiés pour ce faire ((ce qui est le cas de ce dernier essai !)  Je sais juste que je ne fais pas de "contemporain" assez contemporain  et de traditionel assez normé bonne faiseuse pour plaire à un des deux courants de l'époque. Je fais du  "comme je l'entends" et j'ai bien l'intention de continuer.Pas la peine de me le dire.

     J'ajoute j'ai eu plus de quilts  et ouvrages retenus que refusés  (mais c'était avant le grand changement de "l'art textile plus contemporain que le contemporain"  des années 2000) , j'ai été créatrice  pour deux revues, j'ai exposé en galerie d'art à Paris en solo et récemment dans ma région avec un groupe d'amies (expositions sans concours) . J'ai pu montrer mes ouvrages ceux d'autres artistes aussi et expliquer la démarche en  salle des machines.Je n'ai pas de raisons d'être aigrie, je ne cherche pas à faire carrière je l'ai dit mille fois, ni à vendre du moins pour le moment et quand je le ferai ce sera au bénéfice d'une ou de plusieurs oeuvres s'occupant de causes qui  me sont chères,  mais je voulais  rédiger cet article car pour moi il ya souvent un manque de questionnnement dans les modes d'exclusions et de rejets. (ou d'acceptation, les critères restent flous, parfois infondés ou injustifiés et surtout très soumis aux modes et courants de pensée du temps, si bien qu'y glisser une démarche qui  propose un tout autre point de vue, hors des clivages acceptés,  est impossible)  .

     

     

     

     

     

  • Un site de brodeuse

    Parmi les blogs visités ces derniers jours , j'ai un faible pour celui de la brodeuse Jill Verbick-0Leary

    dont j'aime la liberté ... il est en anglais mais avec un traducteur même imparfait on arrive à saisir, je présume.

     Regardez d'abord les broderies (les tutoriels sont aussi très motivants en matière d'inspiration de broderie "libre").

    Notez que cette brodeuse admet les noeuds  sur l'envers -et moi aussi ayant horreur des diktats castrateurs imposés aux autres.comme "'indiscutables". Un noeud discret n'apparaît pas sur l'endroit contrairement à ce qu'on lit partout. Je naccepte rien que mon expérience n'ait vérifié .

    Et elle  travaille le plus souvent sans tambour . Elle explique aussi comment la broderie peut être plus qu'un idéal de perfection mesurée au compas et regardée à la loupe pour voir s'il ne reste pas un défaut, un reflet de nos états d'âme.  C'est  sur cette page , et c'est très encourageant pour toutes celles que ces exigences contestables ont fait renoncer à cet art . ça oxygène!

     Je respectz, je l'ai dit nla perfection quand elle ne bride pas l'expression personnelle .Je dirai même que dans des disciplines comme les broderies  blanches elle me semble nécessaire -et c'est pourquoi j'y ai renoncé -  qu'elle est un choix signifiant , collant à la visée de l'artiste pas une pénitence imposée façon abnégation dévolue aux femmes. Ou rite d'intitiation éliminateur et excluant. Même si on pratique la broderie en art et non en loisir . Justement . il n'y a jamais et   de vraie réflexion à ce sujet puisque la scission contemporain (où on a tous les droits et le salopé devient par la magie du discours signifiant !  -traditionnel (où on est tenue à normer ) n'est pas contestée . Ni celle art/ artisanat d'art sur laquelle on pourrait réfléchir autrement . J'invite à la faire depuis 40 ans . Sans grand succès mais j'enfonce le clou àchaque fois. Je me dis qu'à force ... peut-être !

    Je déteste les conformismes et les "on a toujours pensé comme ça"  ou 'fait comme ça". Eh bien moi non . Et je suis heureuse chaque fois que je croise une brodeuse qui  démontre par son art que je n'ai pas forcément tort ! Je me sens un peu moins seule .

    Notre brodeuse pourtant crée des broderies qui sont tout sauf maladroites. Il ya maîtrise totale des gestes mais .. différemment . Donc si vous avez du mal à suivre le normes et diktats des vrais maïtres  maîtresses en "couture" et broderie au derrière propre et au lifté lifté ,mesureuses de tout ... prenez le temps de lire les conseils de Jill et de les tester et méditer .

    Elle n'invite pas au salopé -moi non plus- , mais mais à une expression libre . Eet de plus c'est joyeux, c'est beau !
     

     

  • Keepsake- livre de trésors

     

    Je voulais un livre textile  où conserver quelques souvenirs et trésors de ma collection  : dentelles boutons rubans pas forcément précieux, mais certains fort anciens(celui de la couverture est contemporain du Bonheur des Dames de Zola)  . J'en ai glissé pas mal dans mes crazys quilts mais je voulais une présentation différente où chaque morceau puisse mieux se distinguer que dans une surface où il est parfois un peu noyé dans le reste .

    M'est revenu en mémoire un livrelu dans mon enfance intitulé Keepsake des jeunes filles (éditions Gründ) . Ma soeur l'avait eu en prix et je l'ai lu des dizaines de fois dans mon enfance. Il comportait une cinquantaine de nouvelles ou d'extraits de récits très variés insolites parfois fatastiques (certaines m'effrayaient). J'y découvris aussi des auteurs de moi alors inconnus  :  André Maurois, Katherine Mansfield, Pearl Buck et pas mal d'autres dont certains ne sont pas passés à la postérité . J'ai  racheté ce livre il ya quelques années (et égaré depuis !) textes et ilustrations m'ouvrirent à des domaines moins familiers que les contes que je lisais alors ou les extraits de récits d'aventures des livres scolaires . Et à une grande variété, cette variété que j'aime tant dans mon art d'assemblage d'étoffes.

    Me voilà donc à bâtir chaque page comme on le fait pour ces recueils -souvent richement illustrés-  centrant sur deux, trois couleurs et  après assemblage par technique de l'appliqué ;  pas exactement du crazy où les embellissements font souvent disparaître les étoffes elles-mêmes sous une profusion de broderies , mais ce que  je nommerai "ajouts'  c'est à dire les boutons et les perles sont aussi des éléments à conserver et non mis là pour faire joli seulement .   Avec l'idée refeuilleter pour m'y promener ...exactement comme je  relirai avec plaisir le livrre quand j'aurai remis la main dessus . (c'est fait !)

    Un  plaisir aussi de composer chaque page , à ma façon . 

    Les broderies sont aussi juste   du 'liant" j'ai privilégié les rubans de soie , précieux eux aussi .Le livre comporte 16 pages , on peut en voir quelques-unes ci-dessous et j'espère que chacune saura vous livrer son histoire !

     

  • Figures de style et textiles - Le dorica castra

    Il  y a quelque temps déjà, j'ai eu envie dans mon exploration des innombrables relations qu'il peut y avoir entre le texte et les textiles, -que je ne veux surtout pas borner à écrire ou broder sur du tissu, même si j'aime aussi à le faire - d'illustrer certaines figures de style, tropes ou éléments linguistiques en me posant cette question simple : comme  rendre cela dans le langage des tissus ?

    Pas toujours aisé -et je suis pas sûre d'y parvenir pour tout ce que j'envisage (mais l'idée pourra servir à d'autres !) .Il

    Nous avons tous fredonné au moins une fois la comptine chansonnette trois petits  chats chats chats -chapeau de paille etc ......En termes savants cela s'appelle un dorica castra , qui est une forme d'une figurede style  dite  anadiplose (source Wikipidia) .

     Dorica castra désigne en latin un camp militaire dorique mais le rapport avec notre histoire c'est que le la fin du mot dorica est le début du mot castra ; comme chat -chapeau de paille . L'anadiplose elle reprend le mot entier (ce qui est parfois aussi le cas dans la chanson citée)

     La partie la plus connue est marabout bout de ficelle- selle de cheval -cheval de course etc.

    Avec des à peu-près ,donc,  on le constate (que j'ai respecté dans le choix des tissus, disparates s'il en fut ! )
     

     Dans un de mes innombrables brassages-classement d'étoffes, j'ai mis de côté les petits bouts de  ce que  je nomme "mes plus aimés" , soit parce que  dessins et couleurs me plaisent particulièrement, sans explication rationnelle, comme ça, soit parce que  j'en ai très peu qui me reste (et que je les aime !) soit parce qu'ils me viennent d'un ou d'une amie .

     S'est greffée une deuxième envie, à la lecture de livres sur des objets textiles dits "de mémoire", celle de faire une sorte de déroulement cousu de la manière la plus simple qui soit ; à points avant sur une bande de fond .Recto verso donc réversible .

    Fini ça donne cela :

    Dorica castra derulement 1et de l'autre côté :

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    Le rapport avec la chansonnette ?

    Eh bien, mais là c'était tout simple : chaque zone de tissu comporte  une couleur  qui sera reprise dans la zone suivante . On part avec des tissus vert et orange (ou dont  un au moins   contient un élément orange) et la znoe suivante est orange avec un élément appelant la couleur suivante. Et ainsi de suite . Sur l' image suivante c'est d'autres couleurs, mais le principe, simplissime est le même

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    Ensuite j'ai finalisé par une bande noire et imprimée de multicolore  et j'ai replié sous forme de livret fermé par bride et bouton -un de mes "plus aimés" aussi. la couverrure commence avec un tissu de cravate à motif de petits chats comme il se doit (il y en a plus de trois mais c 'est qu'il y en a au moins trois!) .

     .

    Dorica castra ou anadiplose 1 jacqueline fischer

    Au passage je signale c'est très ludique retativement vite fait et quand on a fini comme dans la chanson on n'a plus qu'une envie : recommencer un autre. On peut aussi si on se veut dans la performance faire le plus long dorica castra textile du monde (c'est pas mon truc , mais pour celles et ceux que ça tenterait ...) ou bien faire un collectif qui reprendrait la bande où la précédente l'a laissée.

    Et si on aime les objets utiles on peut faire une écharpe tout bêtement . Voyez : je ne suis pas qu'une intello qui aime les "grands mots " et le latin et se la pète avec ça (sourire).  Ci -dessous, l'envers de l'objet replié .

    Dorica castra ferme

     

  • Série Triangulations

     Comme l'index de mes oeuvres et ouvrages  montre mon travail  de façon alphabétique , ce qui en accentue le côté on va dire "éclectique" (il faut bien de temps à autre être indulgent envers soi-même !) , j'ai décidé de présenter ici soit des oeuvres qui peuvent se regrouper par thèmes , soit des séries , soit des regroupements par techniques

     

    Triangulations , c'est une idée qui m'est venue à partir d'images numériques personnelles (il y a donc tout un travail préalable de composition de ladite image qui n'est pas une photographie altérée ) à laquelle j'ai appliqué un effet de triangles (qui se règle lui aussi ! rien n'est automatique, ce n'est pas fait en deux clics.) Et précisément, il me fallait obtenir un équilibre entre la géométrie et le dessin  abstrait au centre de la composition .

     Ensuite certaines images m'ont semblé adaptables en art textile et numérique donc , moyen pour moi d'utiliser des échantillons assez épais puisque j'ai travaillé sur un fond. Le plus grand plaisir c'est toujours de choisir les étoffes pour "dire" .

    Le plus difficile fut d'obtenir une impression corecte et à échelle de l'image numérique, j'ai dû passer par le scanner après impression sur papier et "bidouillé" pas mal pour arriver à un résultat qui me satisfasse.

    J'aimais bien cette alliance entre le côté structuré dépouillé des triangles et celui plus évasif des impressions sur soie du centre et l'ide  de maruer eux arts si éloignés dans l'esprit du public : mon cher patchwork rangé côté couvertures, tradition, ouvrages de dame  et les images numériques (qui restent mal connues), deux arts donc sur lesquels au fond  le public non spécialitse   ne sait pas grand chose côté culture générale partageable .

    Le tout a été placé sous un tulle  fixé par un point machine large et serré, j'ai rajouté parfois des détails en tissu plié ou broderies main pour rendre tel ou tel aspect .

    La série comporte 10  tableaux format  A4 la plupart sont dans les tiroirs ou exposés en salle des machines.

    Petits formats donc mais grand plaisir . Il est évident que  je pourrais en faire des centaines d'autres sur ce principe, exploiter le "filon" mais je suis ainsi faite que je préfère découvrir d'autres voies- il en est tant ! .Quand l'envie disparaît, je m'arrête et je passe à autre chose !

    Voir les tableaux sur la page suivante.

     

  • Touches : le livre

    Touches, c'est d'abord un objet textes-textiles qu'on peut voir ici

    et à la salle des machines, si on passe  par là !

     C'est aussi un livre que j'avais d'abord prévu artisanal , mais j'ai dû y renoncer car les photos des tissus n'étaient pas de bonne qualité avec ma petite imprimante domestique.

     Donc j'ai opté pour une impression professionnelle .

     

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    Si on désire se le procurer m'écrire sur chiffondart@aol.com ou via Facebook pour ceux qui sont inscrits sur ma messagerie personnelle..

    On peut lire aussi  cette chronique .

     

     

     

     

     

     

     

  • Mythologie et figures féminines -1

    Parallèlement à l'index en cours j'aimerais regrouper ici certaines de mes oeuvres par thèmes ou unité d'inspiration, c'est comme on veut .

    Dans les contes et les légendes de mon enfance,  parce que  j'étais fille, (même si on le devient, moi j'ai toujours eu le sentiment de l'être "par essence" , pas seulement de le devenir par fabrication sociale ou éducative!)  j'accordais une grande importance aux personnages féminins  et plus tard quand j'ai étudié la mythologie gréco-latine , il m'a frappé que les déesses illustraient des sortes d'archétypes des différentes facettes de la féminité. Dans le théâtre grec aussi bien que dans la poésie latine je les ai retrouvées ; les plaintes d'Ariane dans  Catulle, Didon l'abandonnée  préfigurant Bérénice, Philomèle, ou bien encore Antigone.

    J'ai vécu mon enfance et mes études imbibées par ces légendes et aussi en filigrane les fées et les princesses des contes. C'est pourquoi vers mes vingt ans j'ai commencé à écrire Oléis le premier "volet" de ce qui sera plus tard, bien plus tard, les Mythologies intérieures. Et comme l'a souligné un de mes lecteurs, ces histoires volontairement situées dans un passé indéfini et une géographie inventée  sont à lire en relation avec l'histoire de notre temps (Armine notamment a été rédigé sur fond de guerre en Afghanistan - )

     

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    Au delà beaucoup de mes textes sont centrés sur des figures de femmes  ou de petites filles comme la Chloé de la Demeure Mentale , ou la Rose du Jeu de la Rose sans doute mes oeuvres diverses ne sont elles que le déploiement de psychés féminines sous  des aspects divers  choix délibéré : on a si souvent laissé les hommes parler de nous mes soeurs, jusqu'à nous dire même qui nous sommes !

    Je voudrais en préalable  à la présentation de  mon travail textile renvoyer sur cette oeuvre de l'artiste Judy Chicago The Dinner Party , dont je n'ignore pas qu'elle fut très contestée . Comme référent donc : lien

     Dans mes oeuvres textiles j'ai abordé ces figures  à ma manière qui est celle d'une assembleuse de tissus. Lesquels  sont pour moi liés à la féminité et à sa sensualité. Je dirai sans ambages que c'est cela qui me met en route beaucoup plus que des discours savants sur tel ou tel principe féminin . Mon approche n'est pas  d'une personne cherchant à faire une étude  (que je pourrais fournir cependant) sur le sujet. Pour moi la question était quels tissus pour dire ce mythe  ?  Et comme toujours ceux-là et pas d'autres choisis par moi en accord avec ce que justement le mythe crée de visions à l'intérieur de moi. Rien d'une approche à "caution intellectuelle", donc. J'ajoute que pourtant j'ai vécu souvent "imbibée" des histoires autour des personnages évoqués, de leurs représentations .

    Les tissus pour ...

    A la différence des tableaux textiles centrés sur l'illustration d'un mythe les tissus pour restent  ce qu'ils sont : à mi chemin du tissu utilisable par ses dimensions pour se réchauffer ou se parer et l'évocation d'un mythe par le textile assemblé.

    Tissu pour Aphrodite

     Ces belles soies saumon et bleues m'évoquaient Aphrodite/ Vénus .  Souvenir aussi du tableau si connu de Botticelli et de l'Aphrodite de Cnide découverte dans mon enfance dans un livre sur Athènes et qui pour moi incarna longtemps l'idéal d'un corps féminin tel que j'eusse aimé l'avoir  (qu'on ne rie pas trop de ma sincérité , il y a prescription de toutes façons ). Pour qui connaît le mythe d'Aphrodite tout est dans les tissus mais aussi dans la forme choisie (la colombe est l'oiseau de Vénus, le bleu fait allusion à sa naissance marine), mais chacun des morceaux d'étoffes évoque soit le mythe dans son ensemble (l'impression qui m'en est restée et non quelque chose de cherché après coup dans une encyclopédie) et ses détails la rose, notamment. J'espère qu'au delà du "joli" et du " bien fait" et du  "temps qu'il faut pour "on sentira ce principe de vie saisi en étoffes et dans son élan.

     

    Venus 2

     

    Manteau de Flore

    Là ce sont les tissus récupérés de la Haute-Couture qui m'ont donné l'envie de ce dessin et de cette redondance de fleur en fleur...

    manteau-de-flore-2.jpg

     

    Le tissu pour Ariane

    Dont on peut lire l'histoire ici , ou comment de plusieurs nuanciers de soie on reconstruit un labyrinthe de fils chatoyants où l'oeil se perd

     

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    Tissu pour Iris ou la couverture aux rubans  :

    Qui a aussi son histoire   ... Comment redire l'arc en ciel, écharpe d'Iris,  la fleur et le symbolisme et l'iris de l'oeil  avec des rubans et des bandes de soie  :

     

    Tissu pour iris red 2(à suivre )

  • Anonymous was a woman

    Anonymous was a woman

    Auteur : Mirra Banks

    1979

     en anglais

    éditeur :  St Martin Press , inc.(livre épuisé acheté d'occasion)

      Ce livre est cité dans l'ouvrage Stitching resistance dont j'ai déjà fait le compte rendu

     Lien vers Stiching Resistance

    Bien avant qu'on en prenne conscience en France (et encore de manière clivante, le plus souvent !), l'auteur s'est intéressée  aux travaux artistiques des femmes américaines dans deux domaines : peinture et travaux textiles  (broderies essentiellement tapisserie à l'aiguille et quilts , avec souvent un mélange  textile, broderie et peinture notamment (donc on n'innove pas au XXI siècle, en le faisant). Le livre est constitué de témoignages  relevés dans les journaux intimes de l'époque ou des ouvrages littéraires autobiographiques  et d'illustrations desdites oeuvres . Il est rare bien sûr qu'oeuvre et texte coïncident puisque si les artistes ne sont pas toutes anonymes,  elles sont restées inconnues, pour la plupart .

    De ces femmes  oubliées Mirra Banks écrit en présentation : (je traduis pour la commodité de la lecture )

    " Rarement conscientes d'être des artistes, ces femmes essentiellement occupées à élever des enfants, assurer l'organisation des fermes et des maisons, ces femmes ont cependant embelli chaque phase de leur expérience, depuis l'enfance jusqu'à la  vieillesse et exprimé tout ce qu'elles ont appris de la vie et de l'art  dans un travail  décoratif d'une étonnante beauté " .(à noter que décoratif ne signifie pas ici juste pour faire joli, comme chez nous!)

     Le livre suit effectivement les époques de la vie de ces femmes d'autrefois .

    La première partie évoque l'époque de l'école et l'apprentissage des samplers de broderies, mais également de l'apprentissage du patchwork -qui faisait partie de l'éducation scolaire- si on en juge par cet extrait d'un livre de Lucy Larcom  A NewEngland girlhood  : "Nous avons appris à coudre un  patchwork à l'école dans le même temps que nous apprenions l'alphabet ; et presque chaque fille grande ou petite a un   couvre lit quilté de son cru commencé avec en vue le trousseau de sa future maison . Je ne suis pas vraiment passsionnée par la couture, mais j'ai pensé qu'il valait mieux commencer le mien de bonne heure. Aussi ai-je réuni quelques carrés de calicot, et entrepris de les assembler, à ma manière habituelle qui est indépendante, sans solliciter une direction.J'aime assortir ces petits bouts de cotons imprimés , parce qu'ils sont les restes de robes que j'ai vu  porter et elles m'ont rappelé les personnes qui les portaient ."

    A noter que je pourrais signer aujourd'hui encore les deux dernières phrases et qu'elles me confirment dans l'idée qu'il y avait beaucoup plus de libre  création dans ces surfaces que de nos jours quand on copie ou interprète de très près un modèle avec un pas à pas qui vous mâche tout le travail.

     La deuxième partie concerne le mariage, et la troisième la vie quotidienne . C'est de celle-ci que j'extrais ce témoignage touchant issu d'une lettre d'une certaine Marguerite Ickins à sa grand-mère  :

    " Ce travail m'a pris plus de 20 ans, presque 25 (...)Toute ma vie est dans ce quilt (...)Toutes mes joies et tous mes chagrins sont cousus dans ces petits morceaux; Quand j'étais fière de nos garçons et quand j'étais en colère contre eux. quand les filles m'ennuyaient ou m'inspiraient un chaud sentiment de tendresse. Et John aussi .Il est cousu dans ce quilt et aussi nos trente ans de mariage. Parfois je l'aimais et parfois j'étais assise auprès de lui, le détestant, et j'assemblais les morceaux ensemble. Aussi y a -t-il tout dans ce quilt, l'amour et les craintes,mes joies et chagrins, mes amours et mes haines. Je tremble par fois en pensant à ce que ce quilt sait de moi ".

    Ce quilt nous ne savons pas à quoi il ressemble ... perdu dans la nuit des temps et c'est bien dommage. Et ce dans un pays qui a plus de considération pour cet art que nous (alors en  France, vous pensez bien !) .

    Ce quilt n'est  donc pas de l'auteur de la lettre, mais  illustre la période "wedding quilts" ces ouvrages (ou osons le mot oeuvres )  , c'est un "sampler" aussi montrant différents "blocs" ces carrés qu'on assemble  :

     

     

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    Evidemment l'éducation des filles, à cette époque , est religieuse et domestique, et obéit à  une morale qui ferait se dresser les cheveux sur la tête à beaucoup d'entre nous, mais on constate à lire ces extraits de journaux  et de lettres que ça ne les empêche ni d'imaginer, ni de rêver. Tout au contraire. On ne peut reprocher à quelqu'un d'une époque de se conformer au "bien" et à la morale admise de cette époque-là. Que dira-t-on de la nôtre plus tard si les moeurs changent, ce qui est probable ?  Et il est infiniment dommage qu'on n'ait conservé de ces oeuvres que l'idée qu'elles étaient signe de "servage et d'obédience" alors que précisément c'était la zone d'évasion et d'imaginatioon que la société d'alors permettait . Les images en attestent, à chaque page que je ne peux montrer toutes tableaux superbement composés et dont on peut penser qu'ils ont été dessinés par les brodeuses  (certains  mélangent aquarelle et broderie ) et aussi une maîtrise de ce qu'on nomme "peinture à l'aiguille".  Cette oeuvre de Mary Green, datée de 1804 propose une composition parfaite. Un journal atteste qu'à l'école " l'ouvrage d'aiguille ormental est enseigné " :

     

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    Et justement cet acte créatif a été occulté , ce livre que j'ai eu du mal à trouver est un des rares qui évoquent ces travaux.

    Et  à présent un voeu pieu, à l'égard des millions d'anonymes ou inconnues que nous sommes ... Soyons moins modestes  et si nous créons , faisons en sorte que nos oeuvres soient dignement conservées. On sait qu'on n'aura pas  droit -ou rarement - à une recension côté grands arts, (j'ai eu  ! merci je ne dis pas cela par dépit ou frustration!) mais alors débrouillons-nous nous mêmes : écrivons aussi sur ce qui a suscité nos  créations, ce n'est pas de l'outrecuidance, comme on me le dit, c'est une juste remise en place   d'oeuvres injustement exclues de la culture artistique dite contemporaine. Nous existons dans notre siècle et dans les diversités de nos créations. Faisons savoir que nos oeuvres existent, même si tout est fauit pour nous reléguer dans notre "ghetto culturel".

    Et soyons aussi honnêtes, ce qui est pour moi la seule façon valable d'être réellement humbles et modestes : disons nos sources , si nous en avons,  et cessons de faire croire que nous sommes l'auteur du kit ou du modèle piqué à une revue , ou qu'empruntant le graphisme à un peintre abstrait du XX° siècle nous sommes des "novatrices" sublimes , plus artistes que celle qui part d'un poncif de son art. 

    Et si nous avons pouvoir à le faire, insistons pour que nos oeuvres aient le droit à la conservation  au même titre que les grands arts, elles valent bien les tas de gravats et de bûches dont les musées  d'art contemporain sont parfois  encombrés .   Si  des capsules de yaourt assemblées sont du  plus grand art textile que nos compositions  (personnelles et signifiantes tout autant )    d'étoffes pourvu qu'on les assortisse du discours congruant le prouvant, écrivons les nôtres de "discours",  je peux aider qui n'y parviendrait pas ..... Faisons des index de nos oeuvres sur nos sites , expliquons, témoignons .... Signons nos oeuvres en indiquant qui a fait quoi : designer- réalisatrice- quilteuse  nous aiderons les historiens du textile futur ;  cessons de faire "profil bas", pour ne pas être (sauf si on le souhaite) des anonymous women du XXI siècle .

     

     

    Dscf392red6On peut si on le souhaite et sur ce dernier point m'écrire sur chiffondart@aol.com

     

  • Oeuvre souterraine - les images numériques

    Oeuvre souterraine- 4 Les images numériques

     

    Les images numériques c'est un peu un hasard heureux de ma vie .... J'ai raconté comment , alors que j'étais abonnée à des fiches et CD censés m'initier à l'informatique, ma fille tombant sur une démo du logiciel Paint shop pro  me conseilla de l'acheter, pour elle. Résultat : c'est moi qui ai joué avec  :-)

    Je parle ici d'images et non d'un art numérique avec toute une logistique assurée par des techniciens, des machines et des logiciels coûteux . Comme pour mes autres arts je reste dans le discret et l'intime ....

    Je n'ai jamais été bonne dessinatrice, au sens de reproduire la réalité de manière convaincante ou inspirée, et c'est vrai j'ai souvent eu du mal même dans l'abstraction à représenter exactement par des moyens "classiques" toutes ces visions que j'avais en moi ...

     

    Je sais composer (cela s'apprend ) et je pense aussi savoir le faire non de façon académique (selon des normes esthétiques figées) mais selon une expression qui m'est propre - qu'elle vaille ou non est un autre problème.

    La découverte de ce logiciel, au bout de 15 ans et bien que ce soit un outil ancien , m'a ouvert des possibilités,  je n'ai pas fini d'en explorer les ressources pour la raison simple que les fonctions  se règlent,   d'une image à une autre elles  ne produisent pas le même rendu, qu'elles s'additionnent à ceux d'autres logiciels.

     

    Le point de départ : un écran blanc des outils : de peinture, mais aussi et surtout d'effets, de filtres de paramètres (luminosité, contraste, couleur ) .Chaque outil mérite d'ête étudié  et je n'ai pas fini pas plus que je n'aurai jamais fini d'explorer les possibilités infinies des combinaisons d'étoffes et de fils et de mots . J'ai montré en broderie comment un simple schéma de feuille pouvait être interpété de manières différentes ...

    C'est un travail mi intuitif mi technique (savoir ce qu'on peut faire, avec quoi, comment cela réagit sur tel ou tel point de départ . Travail par étapes reprises ... comme j'aime en tout, moi à qui il faut parfois trente ans pour finir un textile ou un texte .  Là évidemment ça va plus vite. Mais ce n'est jamais terminé ...

     On reproche souvent à cet art son absence de matière , mais justement je ne vois pas cela ainsi mais bien plutôt comme justement une sorte de liberté donnée par l'absence de matière (on peut d'ailleurs matérialiser le résultat par impression et cela m'arrive ) mais pour moi c'est sur écran que ces images rendent le mieux ...c'est pourquoi je les partage quotidiennement sur Facebook . Rappelant souvent que non je ne suis ni peintre, ni graveur, j'use d'autres outils. Je suis déjà écrivain-  et brodeuse et quilteuse et .. et .... je ne peux pas tout être !!

    Justement cet art numérique propose de faire de la peinture sans peinture  :

     

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    ou des matières sans matières :

    Recap 2 1 687

     

     

     

     

    par le jeu d'effet et de filtres seulement pour que le résultat me convienne il faut une base qui soit de moi  et un résultat qui pour moi signifie quelque chose. Donnez le même logiciel à deux personnes c'est comme un crayon en plus complexe : les résultats seront différents du moins si on ne se contente pas d'un effet unique utilisé sur une photo .  En ce domaine comme dans les autres je suis mes exigences, par rapport à ce que moi je voudrais que ce soit . Je dis ça parce qu'un fois, on m'a dit : " ah mais oui mais moi aussi je fais de l'art numérique avec l'effet bidule de Photochose sur la photo de mon cheval . Ben je le dis tout net non ce n'est pas ce que je fais . Du tout . Prenez les logiciels essayez d'obtenir la même image et on en reparle !! A noter que je  ne saurais rien refaire à l'identique, non plus (mais en écriture j'oublie mes textes je ne les sais pas par coeur  ça ne veut pas dire que ce n'est pas de moi , mais que la mémoire  sélectionne  , le rapport au temps de création est dfférent je parle du temps de matérialisation pas celui du travail intérieur préalable vous savez celui qu'on ne voit pas !

     J'ai bien essayé parfois de travailler de manière rationnelle et de  noter au fur et à mesure  le résultat de telle ou telle fonction, mais vite, je me suis  rendu compte que d'une part c'était vain (puisque ça dépendait aussi  ce à quoi on appliquait l'effet ou la fonction, comme dit précédemment) et que surtout ça bloquait l'élan vers l'essai, l'expérimentation quasi instinctive,  le "what if" cher aux anglosaxons.

    Au départ ce que je voulais c'était des  patrons ou dessins plus faciles à reproduire qu'à la main pour des dessins plus complexes, et de tracé plus irréguliers que mes chères géométries (qui pourtant peuvent aussi servir de bases à des "dérives"ou suites  numériques, comme dans la série  "très  traits".)

    Tres traits 2

      Et sans gommer jamais cette fonction pratique que j'utilise encore, j'ai pris conscience que ces images pour  certaines, correspondaient à  ce que j'aurais voulu dire si j'avais été peintre par exemple, graveur ou dessinatrice . Mais tout à fait différemment. Avec un autre medium et surtout une démarche non vraiment comparable. Un peu comme si je créais à l'envers aussi par sélection des  créations où je me reconaissais . Si ce n'est pas le cas, je garde comme matrice car je travaille beaucoup à partir des métamorphoses d'images créées précédemment, par transformations ou combinaisons succcessives (parfois je garde toute la série des "avatars" parfois non . Il faut savoir qu'avec une image on peut en créer des milliers (et plus ....) c'est comme un itinéraire avec un point de départ et un point d'arrivée mais on peut toujours continuer le voyage . On pourrait même faire une oeuvre entière, une vie entière avec un seul point de départ . Certains sont toutefois plus porteurs que d'autres . 

    Au départ  donc j'ai beaucoup testé et je me suis rendu compte qu'en reprenant certains dessins en les repassant d'une fonction à une autre, en les superposant, les mêlant , j'arrivais peu à peu à créer des images qui, si elles n'étaient pas produites par des moyens classiques (crayon, papier , gravure, appareil photo etc)  étaient bien comme une projection de cette imagerie intérieure. Si je  ne reconnais pas dans une image quelque chose dont j'ai envie que ça existe, sous cette forme ou  bien je modifie , ou bien  je ne publie pas .

    Car l'avantage des images numériques c'est justement qu'on peut modifier tant qu'on le souhaite, sans gâcher de la matière. De plus, le résultat ne prend de place que sur le support électronique pas dans une maison déà bien encombrée par mes recherches textiles.

     J'ai travaillé quand même de nombreuses années avant de montre mes imagges en milieu artistique et en 2007 , j'ai eu la joie de voir s'ouvrir sur le site d'arts-up où j'étais inscrite une section art numérique , qu'on peut voir toujours  Modication  2020 : non car le site d'arts-up a été supprimé . Et me articles avec  ipso facto . 

    Il  existe bien des manières d'exercer cet art et en général ce qui est reconnu use  de moyens technologiques bien supérieurs à mes petites expérimentations, avec les moyens du bord et des logiciels peu coûteux et qui ne nécessitent pas une équipe technique au complet pour se produire en public . Dans des performances, installations , toutes choses spectaculaires ... que notre époque prise énormément . C'est sûrement prodigieusement intéressant, mais là encore mon art reste  limité donc par la place dont je dispose pour la matérialisation . Laquelle se fait (pour le moment) sous forme d'impression classique . Ainsi dans les tiroirs de la salle des machines on trouve ceci parfois :

     

    La salle des machines 7

     La seule chose dont je rêve parfois c'est d'une exposition comportant  certains de mes textiles, des images numériques diffusées sur écran et des poémes récités en voix off. Mais l'énergie qu'il faudrait pour convaincre quelqu'un du monde  de l'art de me proposer - des murs  et  une  aide technique, surtout que j'ai expliqué ailleurs que je crée pas pour vendre mes oeuvres, mais pour bâtir quelque chose . N'oublions pas qu'â être volontairement "amateur" c'est hélas se disqualifier. Cela ne prouve que l'a priori des  regards  sur, pas autre chose. Ceeux qui savent voir passent outre et il y en a.

    La salle des machines sera peut-être plus modestement aménagée en ce sens .(après covid ajout 2020)

     

    Ma petite fabrique à images comme je l'appelle correspond mieux à ce que je veux réaliser . J'aime le côté intime, confidentiel j'ai h orreur  des mondanités, du cirque de la comédie humaine et sociale autour. Songez que si je ne fournis pas l'effort de m'y plier, j'en paie aussi le prix. Ou bien j'accorde c'est sans doute aussi mon manque réel de talent, on a le droit de le penser , ça ne me dérange pas, j'ai l'habitude.

     En plus de dix ans, des milliers d'images donc il est impossible que je les mémorise toutes. Je les montre surtout sur Facebook  et quand j'use de la fonction  de rappel des "souvenirs" , il n'est pas rare que je me rappelle plus ce qui apparaît alors.

     C'est un art où je me sens beaucoup moins impliquée que par eemple dans l'art textile et l'écriture, même s'ilest pour moi paradoxalement , aussi important..Je pense que cela vient du fait que j'y ressens une sorte de facilité ..  même si j'y travaille tout de même beaucoup et qu'aucune image ne  naît dans ma productions de trois clics sur une photographie    et  l'abondance des  créations me déborde aussi un peu .

     

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     Ps je signale que quelques-unes de mes  oeuvres numériques ont été éditées  par Vincent Rougier avec des textes de Josiane Hubert  cf Chambre d'échos  (il reste des exemplaires disponibles). 

  • Oeuvre souterraine -3 : L'art textile

    L'oeuvre souterraine- L'art textile. :

     J'en ai très souvent parlé ici  -et ce n'est pas fini !- et je ne vais donc pas refaire mon parcours par le menu. 

     Je parlerai ici plus de broderie que de patchwork (même si les deux se relient dans les crazys quilts et d'autres oeuvres d'inspiration plus récente) , mon parcours en patchwork est détaillé ici :le bonheur en lisière

    Redire juste combien broder et écrire sont deux gestes appris quasi en même temps, mais qu'on ne relie pas si souvent. Sauf dans les alphabets , marquoirs, monogrammes et les plus récentes tendances qui consistent à écrire ou broder sur textile ou mixed media. Pour moi 'c'est lié aussi de l'intérieur (même si j'ai écrit et brodé des textes sur étoffes et que je le ferai probablement encore.) Mes articles textes et textiles illustrent d'autres voies (et ce n'est pas fini !) .

    Déposer des lettres sur un papier . Déposer des fils sur un tissu, et déjà comme une fascination pour les motifs. Dès mes sept ans ...et par les magazines féminins comme expliqué dans l'article Modèles.

    Pour moi ce qu'on juge "décoratif" est signifiant.  Surtout si on crée ce "décor" non pas forcément en inventant le motif (pas plus que la lettre ou le mot) mais en se l'appropriant par l'interprétation qu'on en fait, la manière dont on compose avec tout cela. Et surtout ce qui est propre à la broderie : les motifs, les points, les fils, les matériaux rapportés sur une étoffe de fond. Comme le photographe compose avec son sujet et la lumière (bienheureux photographe à qui on ne demande jamais si c'est lui qui a dessiné ! ).

     Brodant pendant longtemps comme on le faisait toutes pour décorer et orner donc -ce qui semble rédhibitoire vu que c'est dévolu aux femmes et aux artisans (art domestique et servile n'obligent pas qui les pratiquent)-  jugé superficiel inférieur souvent  par  ceux qui pratiquent les grands arts ou on condescend à en reconnaître un sorte d'esthétique qui serait dépourvue de vie de profondeur (la beauté n'est pas aimée non plus !) .. ou le fameux "travail" ; on concède, on ne comprend pas !! on ne ressent pas surtout .

    Mais déjà interprétant les motifs y mettant mes fils, mes couleurs et les points que je choisissais ( ce qui reste l'art du brodeur  ) .Et une création authentique, je le rappelle avec force qui tient à ce qu'on va déposer sur le tissu.  Comme on écrit sur une page très exactement et non comme on calligraphie le texte d'un autre. Composer une broderie c'est très proche de composer un poème .

    Pas en pro , certes, je n'ai as la prétention de posséder  la maîtrise des vraies ouvrières d'art et brodeuses de Haute-Couture,  mais j'ai travaillé de 2007 à 2012 comm créatrice de modèles,en patchwork puis en broderie  parce qu'on me l'a demandé. Et j'aimais bien, même si parfois croulant sous les commandes j'avais peur de ne pas finir dans les délais, même cette création n'était que semi-libre (il y avait un cahier de charges en quelque sorte) , même si on m'a dit qu'évidemment cette revue  "c'était pas le top " 'pardi puisqu'on m'y employait !)  et même si un jour ça a cessé sans qu'on m'en avertisse , ce qui eût été courtois .

    Peu importe c'est une expérience que je ne regrette pas même si aujourd'hui je suis résolument dans "autre chose" .

     

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     J'aimerais dire, parce que j'ai mauvais caractère (!) :

    - Pas plus que je n'assemble  ou écris je ne brode ni ne couds  pour "occuper mon temps'  je n'ai pas besoin de cela j'ai comme beaucoup des obligations domestiques, familiales, amicales,  etc.

    - Ce n'est pas un loisir 'créatif"  , ni un "hobby" mais une recherche  constante dans un art qui me passionne, même si durant tout un temps de ma vie j'ai dû l'oblitérer ...Si c'était un loisir je n'aurais pas décidé de m'arrêter de travailler avant l'heure pour ce faire.  Je reconnais que ma "chance" est de l'avoir pu, mais c'est une  "chance" que j'ai obtenue en travaillant . Pas une rente qui m'est tombée par héritage. J'ai fait un choix de vie et je l'ai tenu. C'est  vrai, je l'ai pu et d'autres ne le peuvent , mais  y renoncer ne les aurait pas aidés et ce choix donc ne nuit à personne.

    - Ce n'est pas une activité pour me détendre . Ni "méditer" avec les doigts occupés en mode automatique . Je construis ce  que je fais ... et souvent les points choisis demandent une concentration extrême pour ressembler un peu   à  ce que je veux, ce n'est pas en mode "je suis le pas à pas" ou je remplis ma surface en regardant la télé - Ce serait impossible ! mais c'est le plaisir de "faire naître" à chaque fois. Des choses comme ci dessous  par exemple :

     

     

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     - Je ne cherche pas à faire de "jolis objets" ,  on peut les trouver "jolis" tant qu'on veut , mais je cherche une harmonie,  un accord par ce moyen comme en tout ce que  je fais .  C'est le lien. L'harmonie je le répète souvent,  est fille de Mars et comporte ses discordances voulues. Et s'il n'y en a pas, c'est voulu aussi . D'autre part je crée des surfaces, comme les peintres, graveurs  ou les photographes ( !)  parce que  la surface est mon mode d'expression choisi . C'est ce que je préfère mais voilà ça force les gens à penser napperons, couverture, centre de table,  vêtements, accessoires, parce  que c'est le rôle dévolu aux arts textiles  .. pluôt que surface où on dit quelque chose .. cela ne va pas de soi(e). C'aussi pour une raison pratique : ma maison ne saurait contenir des suspensions, des sculptures géantes  etc .. et puis l'idée  me séduit de cette ambivalence de certaines de mes surfaces : art et réchauffement des corps ou du décor.. déjà comme ça elle est pleine à craquer, ma maison  et des matériaux et des oeuvrages ... au point que parfois je me dis que je suis folle de continuer à entasser ici toutes ces choses qui  n'intéressent que peu de personnes (des personnes de qualité s'entend :-)  mais comme c 'est le nombre qui compte pôur compter ! Las ... après moi hop disparition. L'admettre et en profiter tant que c'est possible.

     

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    - Je ne suis pas une petite main,  je crée pour m'exprimer, moi et non pour rendre les créations d'autres. Ce n'est pas déshonorant de le faire,  très très loin de là,  tout au contraire mais d'abord c'est un métier pour lequel je n'ai pas de qualification reconnue, justement. Juste mon expérience et mes expérimentations d'indépendante.  Ensuite ce n'est pas du tout cela que je veux faire. Donc quand je crée un sac ou une écharpe, un gilet  il est de moi, de la conception au dernier point cousu. Et je n'ai pas pris le modèle dans une revue . ( c'est l'inverse, j'ai créé des modèles pour des revues et croyez-moi, ce n'est pas du tout pareil !) .

     - Je m'exprime avec fils, points tissus comme un medium dans une optique d'expression personnelle pas de perfection technique, ni de  transmission patrimoniale d'un savoir ancestral. En revanche j'intègre des éléments issus de ce qu'on nomme tradition dans ce que je fais, j'intègre aussi des techniques et matériaux dits "innovateurs" - Je crois que dans le monde de l'art textile c 'est une pratique assez courue -ce qui l'est moins parfois c'est de reconnaître honnêtement ses emprunts .

    Je demande juste cette compréhension qui du reste exige  au moins un peu connaissance de l'art en question (pas de reconnaissance vraie sans connaissance  ).  Je publie x articles qui sont faits pour ça  :-) . et si on n'en a ni le temps ni le goût qu'on pense composition couleur texture et non 'tissu, fil, ouvrage de dame, joli,  heures de travail , habileté, patience .. etc . Que si on est peintre, photographe ou graveur on imagine ce que  ce serait d'entendre tout cela à chaque fois ou presque qu'on montre quelque chose. Et d'être systématiquement oublié(e) des recensions de l'art tout court ... pûisque pas dans la bonne case. Et même dans aucune et les refusant, viscéralement ......

     

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  • oeuvre souterraine - 2 l'écriture (suite)

    L'Oeuvre souterraine- l'écriture -2 (suite)

    Entre 1976 et 1986 , une dizaine d'années donc, j'écrivis peu; un poème par ci par là dont  "la mort entra dans la maison" qui servit de base au textile Textimité , longtemps plus tard.

    Mon inspiration se faisait plus narrative et je rédigeais quelques nouvelles : L'enfant du jardin, Les couteaux  qu'on peut trouver sur ma page Facebook .

    Et puis portée sans aucun doute et encouragée par mes quelques lecteurs d'alors, j'écris deux récits plus longs : regroupés alors sous le titre Les épures : Les Jours de Mauménie qui évoque une expérience de vie "asociale" et le Cygne qui malheureusement a été perdu .

    Peu après et restant toujours dans la narration courte j'écris un recueil de Nouvelles intitulé Mélodrames à l'eau de rêve, tous fondés sur des rêves que je faisais à cette époque-là de ma vie . Voyant dans un magazine une publicité pour une entreprise qui proposait la saisie électronique des ouvrages -moyennant finance évidemment- je décide de m'offrir ce luxe .... Quand je récupère mes exemplaires, l'imprimeur qui était aussi éditeur y avait joint une carte rédigée en ces termes :  " nous tenons à vous dire que certaines de vos nouvelles sont des chefs d'oeuvre en miniature, nous aimerions vous lire en roman (souligné de deux traits) dans le cadre de notre département d'édition " 

    .Alors évidemment mon petit coeur d'auteur amateur  ne fait qu'un tour , ma vanité se pose quelques jours sur un petit nuage ...... Je m'y mets tous les matins sur la table de la cuisine avant que mon fils aîné  ne  se réveille et j'écris La Demeure Mentale -une première version toutefois . A la même époque et quasi en parallèle je rédige Mandalaé un des récits des Mythologies Intérieures

    Rien que la tentative d'édition de ce récit plus poétique que romanesque dans les années 87 à 90 est une longue histoire .... Refus "types" nombreux, mais aussi lettres encourageantes.   : " j'ai lu jusquau bout et ce n'est pas si fréquent m'écrivit  une éditrice" qui me compara à.. MIchel Tournier précisant toutefois que je restais "en deça" . Ce qui me fit sourire. En fait beacoup de personnes me conseillèrent de changer la fin qui selon elles n'était pas bonne;  et je pense que lorsque tout le monde le dit, il faut revoir sa copie; ce que je fis . Je rédigeais donc la version définitive et je la soumis de nouveau aux éditeurs. Le premier, celui qui m' en  avait conseillé l'écriture me dit :  "c'est un beau texte, mais je ne peux prendre le risque de lancer un nouvel auteur en ce moment".

    Il y eut une quasi acceptation dans une collection qui ferma.... au moment où j'attendais de recevoir le contrat. C'est à ce moment-là que mon deuxième enfant  s'est annoncé.
     Je décidais donc de faire mon livre moi-même . A la même époque je correspondis brièvement avec le philosophe Michel Henry qui m'encouragea par ces mots :

     

    Michel henry carte 001

    Carte3 001

    C'est cette idée cependant que construire avec plus d'intrigue et de personnages qui cheminant aboutira au Jeu de la Rose qui eut comme point de départ un fait divers réel (le procès de parents accusés d'avoir séquestré leur fille) . Le jeu de la Rose , a été l'objet d'une expérience amusante de lecture critique : dans les retours que j ai obtenus, l'un me conseillait de supprimer ce que l'autre trouvait "la meilleure partie"et vice versa et les deux lecteurs avaient comme on dit autorité littéraire à cela ... J'ai donc tout gardé !

     

    Je l'ai rangé dans mes tiroirs et je ne l'en ai sorti que très récemment (en vain pour la quête éditoriale refus types etc) .J'ai assez vite compris qu'écrit dans les années 80 il était "démodé", même si les problèmes qu'il évoque ne le sont pas, eux .... Mais il a servi de fondement à l'ouvrage art-roman où la dernière partie imprimée sur de l'organza est celle du roman.

    art-roman-seuil-2.jpg

     

    Ensuite il y eut un long blanc jusqu'en 2001 où je recommençais à écrire d'une part Lettres fermées      deux récits autobiographiques   Révélation et Arrêt sur image non diffusés. pour le moment.

    Parallèlement je reprends les mythologies Intérieures, j'achève Armine,   qui était resté en plan pendant plus de 20 ans ... J'y adjoins le récit où seront enchâssés tous les autres-sur les conseils d'un ami-  La Bienveillante ( Armine et la Bienveillante ont été aussi écrits pour mes enfants adolescents). Je ferai imprimer ce livre en 2015 sans jamais lui  avoir cherché d'éditeur.

     

    En 2003 il y eut la rencontre avec les écrivains et poètes de la Librairie Galerie Racine où j'exposais d'abord des textiles  en 2004 puis la publication de La demeure Mentale en 2005 soit quasiment vingt ans après sa rédaction ( ne jamais se décourager !) . Et puis aussi l'expérience adjacente par le jeu des rencontres des ateliers d'écriture de Floreffe où j'allais d'abord par amitié mais pas convaincue que cela me serait utile pour mon écriture personnelle. Je me trompais.Ils  m'amenèrent à renouer avec l'écritire poétique et les nouvelles. Ces ateliers se poursuivirent en virtuel et il en reste un certain nombre de textes que j'envisage de regrouper sous le titre "l'Etabli"

     C'est après un de ces ateliers que je commençais Le Chant des couleurs ....

    Puis il y a eu la participation au collectif Lèse-art et à la revue Re-mue puis d'autres expériences  dont on peut voir le détail sur ma page d'accueil si on le désire.

     

    Bref un CV qui se remplume un peu (je le dis en riant on sait que ce n'est pas ce que je cherche, je sais bien qu'il est trop tard -au sens de je n'ai plus trop de temps à  gaspiller  dans une quête vaine puisque je suis sans relations ni recommandations.  Mais ça me fait plaisir tout simplement . Je n'ai pas les qualités requises pour me faire une place là où ça compte,  entendre qualités par particularités , sans doute pas le talent non plus , du moins celui qu'il faudrait avoir et pour le peu que j'aie approché les milieux littéraires, j'ai eu l'impression de jouer le mauvais rôle dans un dîner de cons ou de la Bécassine sortant de sa province avec ses gros sabots . 

    Mais au point de ma vie où je suis dans cette période où on ne sait pas du tout combien de temps du moins avec ses moyens intellectuels il vous reste , ce n'est plus l'essentiel pour moi . Je crée et j'écris depuis toujours mue par cette très simple nécessité : faire surgir quelque chose qui sous cette forme exacte n'existe pas déjà même si elle peut ressembler evidemment à des choses existanteset tenter de le partager avec les quelques-uns qui aiment; Après moi tout cela disparaîtra et ce ne sera dommage que pour ceux qui y auraient trouvé quelque chose d'important pour  eux que ce soit plaisir esthétique, évasion, émotion, réflexion ... pour moi ce sera mission acccomplie-mais toujours inachevée cependant -

    J'aurais aimé  écrire (et créer) toute ma vie commeon croit qu' un oiseau chante : pour chanter, sans trop se soucier de ce qu'il puisse charmer (ou déplaire) et moins encore de ce qu'il faudrait chanter pour plaire.

    Merci surtout  aux personnes qui m'ont lue, commentée, publiée en livres ou en revue   et chroniquée , elle se reconnaîtront et la fidélité sans faille  de certains me touche vraiment profondément . Cela m'aide à continuer.

     

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  • Le cahier débrouillé

     Parution : Le Cahier débrouillé- poésies

     

     

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    Le dernier recueil avant le suivant .

    Si vous voulez vous le procurer m'écrire sur chiffondart@aol.com.

    Un extrait :

     

    Je ferme tous les soirs les paupières de la nuit

    là-bas un coeur bat

    est-ce celui du monde ?

    un oreiller est mon amant

    je m'endors le serrant,

    lui contant

     toutes ces choses étranges et folles

    qu’aucun papier jamais

    n’acceptera d’inscrire

    juste les étoffes de vie

    leurs rails croisés

    sans aiguillage

    je fais l'amour

    avec mes draps

    usés

    leur trahison

    sera  ma déchirure.

     

     

    On peut lire aussi  cette chronique

  • OEUVRE SOUTERRAINE

     texte -1  avant propos

    J'appelle oeuvre cet ensemble d'ouvages, d'écrits, d'images dont je suis la conceptrice et la réalisatrice.

    Je dirai bien : la créatrice si ce mot ne servait à tout , créer étant devenu une sorte de synonyme de "faire" .

    L'instigatrice de mystères qui souvent me dépassent . (cf Cocteau)

    Je sais que le mot oeuvre s'agissant d'une personne qui n'expose pas-   et  publie soit chez les petits éditeurs  (petits par la taille de l'entreprise s'entend) ou en auto-édition volontaire, peut amener à sourire ironiquement.

    Je le précise : je n'ai pas fait grand chose pour ma promotion estimant que je ne suis pas une commerciale -il n'y a pas de honte à l'être , mais ce n'est pas ma tasse de thé.. Je comprends les artistes et les écrivains qui sont obligés de se battre,  qui veulent "vivre de leur art". J'ai parfois des discussions tendues  avec eux à ce sujet, parce que si je comprends leur point de vue, je n 'aime pas trop qu'ils me considèrent comme une nantie qui a les moyens de ne pas vendre.  Ces moyens je les ai gagnés par mon travail et ils ont été payés d'une longue attente pour pouvoir consacrer quelques années de ma vie à mes créations.Je n'ai pas hérité d'une rente, pour ce faire.  C'est, d'autre part,  toute une conception de la chose créée qui, en moi, est différente, et j'aimerais donc qu'on la comprenne et la respecte. Je l'ai souvent écrit mais je le redirai tant qu'on ne l'entendra pas : mes ambitions sont autres.

    Je ne cherche pas à "gagner" quoi que ce soit ni argent , ni célébrité,   (qui au vu du  nombre de gens qui créent et écrivent aussi bien sinon mieux que moi serait un gaspillage de temps et d'énergie que je refuse absolument ). J'ai une atrophie de ces vanités-là qui font courir le monde , me dit-on, et je n'y ai aucun mérite : c'est mon tempérament .

    Je n'attends rien d'autre de ce que je fais que de voir réalisées quelques-unes de ce que j'appelle mes "envidées" -envie plus idée. C'est la première  finalité de cette somme de textes, de textiles et d'ouvrages que j'accumule, jour après jour. La deuxième est dans l'espoir qu'une oeuve suscitera un plaisir, une réflexion et la troisième  un échange entre moi et les autres personnes. Les trois ensemble : c'est le paradis !

    J'ai écrit ailleurs qu'une oeuvre pouvait être étendue par le nombre de travaux réalisés et sans importance. Rester "médiocre" voire "insignifiante" selon les critères de valeur et de réussite donnés d'une époque et d'un milieu.  Et je sais bien qu'aux yeux de l'opinion comme on dit, cette oeuvre n'a aucune existence , puisqu'on lit ce qui est déjà connu, cautionné, célèbre. Ce droit à l'existence des oeuvres juste conçues pour l'amour de l'art  n'existe pas. Il est hors jeu social.

    Ic je montre le plus souent du textile et je défends l'art textile tel que je le conçois et pratique, parce qu'il me semble que c'est lui le "parent pauvre". Cela ne veut pas dire que le reste ne compte pas pour moi juste que c e qui est déjà défendu et connu , promu , ce n'est pas la peine que je le fasse.

    Une oeuvre tri -céphale donc : de l'écriture, des textiles et des images  numériques. Et j'aimerais, vu que le temps de ma vie diminue comme peau de chagrin  , vous montrer ce que dans sa totalité cela donne -matériellement s'entend-
    J'appelle cela, parce que j'aime rire de moi mes "éditions de la poilade", qui concourt pour le prix No-belle ...( à chacun selon ses moyens !)

    (à suivre)

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  • La veste rapiécée

    Quand mes enfants étaient petits, je leur avais offert un livre -parmi beaucoup d'autres - intitulé : La veste rapiécée de Adela Turin  (traduit de l'Italien) éditions Hatier.illustré par Anna Curti.

    Un conte, mais un conte pas très classique ... où le textile tient une part prépondérante ; on y retrouve certains poncifs du genre littéraire, mais gauchis dans une optique inhabituelle   : les parents qui n'arrivant pas à avoir un enfant consultent une sorcière, laquelle perchée sur un arbre d'adonne à l'art textile sous diverses formes des plus humbles (la veste rapiécée) aux plus somptueuses un "merveilleux" collet brodé. Les deux pièces d'étoffe étant censées conférer à qui les porte des vertus  magiques.

    On y trouve une jeune fille (l'enfant qui naît!) qui est charpentière douée et joyeuse (grâce à la veste rapiécée) , tandis que c'est un prince ... qui portera lui, le collet ...d'où,  on le devine il tient son don pour la musique. et on le devine aussi ces deux-là s'épouseront   mais ... pour vivre une vie de partage  "créatif" chacun admirant les dons de l'autre  -et on est là très  loin des poncifs ...

     

     Ce livre, mes enfants l'ont vendu un jour sur une petite brocante , à l'adolescence, et voilà que c'est à moi qu'il manquait (ainsi va la vie) . Je l'ai cherché longtemps, je viens de le retrouver.

     Et relisant ce merveilleux passage où la sorcière décrit le collet et ses vertius magiques et que je reproduis ,  ci- dessous (j'espère que l'auteur ne m'en voudra pas !) l'idée m'est venue d'essayer de le rendre en textile :

     "Ce collet dit la sorcière a un grand pouvoir. Regarde ces fils transparents : ce sont les soupirs d'une femme . Je les ai recueillis un soir qu'elle cousait et je les ai filés; Tu vois ces perles : Ce sont les chansons d'une très jeune fille , je les ai trouvées sous sa fenêtre un après-midi d'été. Et ces fils argentés ? Ce sont les rires des jeunes filles lorsqu'elles bavardent le matin autoiur de la fontaine. Par contre, ces brillants sont des larmes de femmes, je les ai recueillis un peu partout! Et ces pierres de toutes les couleurs ce sont des mots, des questions et des réponses. "

    La veste rapiecee collet

    L'idée  m'est venue aussi que si d'autres artistes textiles le faisaient aussi chacun(e) -ne soyons pas sexistes! -  à sa manière selon son tempérament ...ce serait intéressant de juxtaposer les résultats ...pour peu qu'on veuille bien me les montrer ! Sans idée de concours, de compétition ou de rivalité juste pour ilustrer , les variétés d'interprétations et d'inspiration du texte.

    Mais on le sait même si je suis seule -j'en ai tellement l'habitude -  je crois que j'en ai tellement envie que je m'y essaierai, au moins dans les mois qui viennent ...

    Et sinon ce sera pour le plaisir de partager un beau texte , pas si connu que cela ... féministe,  au sens du terme où je m'y reconnais! Car si la jeune héroÎne est charpentière (métier plutôt masculin) et que le prince-artiste hériote grâce au collet  brodé d'une sensibilité  qu'on dit féminine  (à tort tout autant), les activités de tissage couture et briderie n'en sont pas pour autant dévalorisées - bien au contraire ...

    De plus Il se dégage de ce texte très simple et des illustrations qui l'accompagnent une poésie que j'apprécie.

    Pour en savoir plus sur l'auteur .. on peut lire Adela Turin

    à suivre donc peut-être ...

  • Parution : Mots justes et accords parfaits

    Couverture livre ortho

    Ce livre m'a été demandé après passage de l'éditeur sur ma chronique de langage .

    Pour l'acheter, utilisez ce lien.

    Je me suis appuyée pour l'écrire   autant sur la psychologie de l'erreur-si je puis dire- que sur mes connaissances en orthographe et grammaire. Le plus difficile quand on se trompe est de s'en apercevoir et de le reconnaître (tant est grande la force de l'usage, même s'il est personnel et fautif!- ) .

     Dans la mesure du possible j'ai expliqué pourquoi on se trompe et surtout pourquoi on écrit ainsi.

     Si vous ne savez jamais si on doit écrire -é ou -er à la fin d'une forme verbale, si vous confondez censé et sensé, si vous ignorez pourquoi on écrit "il s'est cassé la jambe" et "la jambe qu'il s'est cassée" - ce livre vous l'expliquera d'une manière qui fait appel au sens, plus qu'aux règles. Je n'ai écarté ni les bons vieux trucs qui fonctionnent , ni les explications qui éclairent. J'ai été professeur en  collège, j'ai pu tester ce qui est efficace ou non....

    Pour une idée  du contenu , voici le début de la Préface  :

     

                « Ceci est un livre de bonne foi, lecteur  » disait mon maître Montaigne. « Je rends au public ce qu’il m’a prêté »  ajoutait La Bruyère au début de ses Caractères.

                Ce modeste guide n’a pas l’intention ni l’ambition  de remplacer les excellents ouvrages sur lesquels il est du reste fondé.

                 Il repose sur la constatation que malgré la pléthore de livres, de manuels  et de sites sur le sujet, le français en usage, surtout dans les communications virtuelles, a tendance à être de plus en plus truffé d’erreurs de syntaxe, d’accord ou encore  d’imprécisions de vocabulaire, de confusions de mots ou formes proches, même chez des personnes ayant ce qu’on peut appeler un bagage culturel.

                Alors pourquoi un livre de plus, qui évidemment ne peut rien apporter de nouveau sur le plan des connaissances ?  Pour tenter de proposer un autre regard sur l’erreur que je me  refuse à appeler faute. 

                Il ne s’agit pas d’adopter l’attitude méprisante du pédant « qui sait tout » - j’en suis très loin ! - mais  d’éclairer ici quelques causes d’erreurs fréquentes.

                Il ne s’agit pas  non plus de se complaire dans une attitude laxiste estimant que toute erreur est forcément signe de vie de la langue et d’une merveilleuse spontanéité créative.

                En outre, un certain nombre de personnes de mon entourage, en particulier de jeunes adultes dont la grammaire et le vocabulaire ne sont pas la spécialité et dont les acquis en la matière sont plus que précaires, ont un réel besoin de restaurer un français correct. On me demande depuis des années « pourquoi ça s’écrit comme ça », on peste contre les difficultés de telle ou telle subtilité dans les accords et en fait on ignore quelques règles de base qui pourraient bien simplifier la vie. Un exemple entre autres : on sait qu’accorder un participe passé  dans les temps composés des verbes pronominaux est difficile, mais on ignore ce qu’est un temps composé et un verbe pronominal.  Ce que je propose, pour user d’une métaphore informatique, c’est une restauration du registre.

    (...)

    PS  Malgré le soin apporté à la correction , quelques malencontreuses coquilles se sont glissées...mais si le livre est efficace le jeu sera de les trouver :-)

  • Dentelles décalées

    Je vis dans une région, le Nord de la France, où la dentelle est très présente. Valenciennes bien sûr, mais aussi les dentelles de Calais et de Caudry. Et je n'oublie pas la proximité de la Belgique, si riche dans cet art.

    Et au delà encore l'idée que le mot "dentelle" recouvre de nombreuses techniques : le point commun c'est entrelacer des fils sans support (avec support le même point devient broderie).: dentelles à l'aiguille, au fuseau, au crochet , en tricot  d'art et aujourd'hui faites à la machine à coudre pour ne citer que quelques techniques. Sont souvent rapprochés des dentelles tous les points ajourés sur étoffes (broderie anglaise, Richelieu, Renaissance) et dont certains comportent des inclusions de dentelles existantes (broderie de Touraine) , et tous les points ajourés à fils tirés rebrodés, mais ils ne sont pas au sens strict du mot, de la dentelle.La  "dentelle" sur filet ou sur tulle est à proprement parler plus une broderie sur support ajouré qu'une dentelle véritable, dans laquelle le réseau de fond est créé avec le motif .Sur les sites de ventes les dénominations dentelles et broderies tombent un peu au hasard !

     C'est un accès à un savoir-faire et des métiers d'art dont l'histoire est passionnante qu'elle soit artisanale ou industrielle.  En collectionnant, en lisant mais aussi en  visitant, j'ai beaucoup appris sur cette noble matière, bien que je sois très loin de tout savoir.

    Les premières dentelles que j'ai eues  étaient issues  ce que je nomme l'héritage familial , souvent très abîmées, certaines faites main, me semblent aujourd'hui encore de pures merveilles. Ma toute première utilisation fut dans le crazy quilt. L'Arlequin fou commencé dans les années 90 et fini en 2001, exposé à La Bourboule en 2002. J'avais placé les dentelles blanches au centre d'un plan jouant sur les monochromes et les valeurs, ce qui à l'époque était assez inhabituel pour un crazy quilt.

     

    Arlequin fou art textile dentelles jacqueline fischer

     

    Et puis par les dons surtout de personnes âgées aujourd'hui disparues qui ont si gentiment vidé leurs  trésors chez moi, j'ai eu plus de choix .

    A ce stade, je me préoccupais assez peu de l'origine des étoffes, je me laissais juste porter par leur beauté. J'ajoute qu'on peut tout à fait créer ainsi artistiquement,mais voilà j'ai été poussée par  le désir de savoir, la conscience aussi  d'un travail préalable qui me permettait d'avoir ces merveilles entre les mains et sur lequel je voulais en savoir un peu plus regrettant souvent de n'avoir pas l'intelligence assez technicienne pour tout comprendre..Je n'ai jamais pu en tenir un morceau entre les mains sans penser justement aux personnes qui, par ce travail parfois très dur, qui me permettaient de l'utiliser.

     J'ai créé  Le bal des étoiles pour mettre en valeur dans un motif simple (une étoile variable)  ma collection d'alors .

    Bal des etoiles 2

    Dans les années 2000 l'accès à internet m'a permis d'agrandir mon stock. On le peut aussi sur les brocantes locales, mas j'avoue que pour la casanière que je suis la farfouille électronique m'allait bien  et je la continue !

    Pour utiliser une des premières collections que j'ai ainsi acquise , j'ai crée le quilt Laisse les murs dans ta prison .

    Laisse les murs jacqueline fischer art textile

    Et puis j'ai eu le bonheur de tomber sur plusieurs  collections d'échantillons de dentelles Solstiss et du Noyon , dont on se "débarrassait" . Ce qui est chiffons sans valeur pour les uns peut s'avérer trésor pour les autres et ces dentelles comportaient des morceaux de créations perlées créées pour la Haute-Couture que j'ai beaucoup utilisées et qui font encore mon bonheur.

    Dentelles de calais 001

     

    et même les plus modestes pas encore ennoblies de cette façon ont dans leur plus grande sobriété trouvé ça et là leur place en mes ouvrages.  J'ai construit le quilt Dentelles décalées en associant des soies texturées en relief "boursouflé" avec une bonne partie de mon stock d'alors , dans un remake d'une disposition ancienne appelée le mur de briques ..Sur la page suivante , vous pouvez voir d'autres utlisations dans d'autres surfaces.

     

    Dentelles decalees art textile jacqueline fischer 2

     Je recueille aussi quand l'occasion se présente ce qui vient, hélas, des fermetures d'usines, parfois accompagnées de documents techniques qui sont pour moi à la fois des énigmes, car rédigées dans un jargon codé professionnel, et un accès au mystère de leur élaboration (beaucoup de marhématique et de chimie du côté de ce qu'on nomme les apprêts!) . Ce sera l'objet d'un autre article.

    Pour en avoir plus sur la dentelle il y a ce reportage de mon amie Marie-Claude sur le salon de l'aiguille en fête en 2011

    , je souligne les oeuvres remarquables des artistes présentées !

    Sur ce site de l'entreprise Sophie Hallet vous trouverez des explications sur la confection des dentelles de Calais et  vous découvrirez sûrement des métiers ignorés de vous. Je rappelle que le secteur de la Dentelle de Calais a payé un lourd tribut à la crise économique. En l'intégrant à nos créations , même si elles sont modestes ou estimées telles, nous contribuons à la faire connaître et c'est ce que que je tente, ici,  de faire !

     

  • Motifs

    Motivations et motifs

     

    Motivations est une série de petits formats fondés sur ce que m'inspirent les motifs sur les tissus en eux-mêmes et non en recomposition d'ensemble, comme en patchwork . C'est un autre abord , même s'il est lié.

     Dans ma collection de textiles, il m'arrive d'isoler un fragment , et d'avoir envie d'utiliser son dessin et sa composition  comme point de départ.

    Le plus simple comme dans ce début de série intitulé  "Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre", c'est le tissu métamorphosé. La tendance actuelle est plutôt de le faire avec force peinture et teinture, ce qui certes est intéressant, mais pour moi , l'art du peintre et du teinturier sont connexes à l'art des fils et du tissu qui constitue, lui; ma valence d'élection . Je ne m'interdis pas de le faire, mais j'essaie d'abord de transformer par la broderie et les méthodes  "classiques" de mon art. Je cherche  une réécriture de l'étoffe,  en gardant tout de même les caractéristiques.transformation et non défiguration, donc.

    Tissus transformes art textile jacqueline fischer 2

    Un autre abord consiste à établir un dessin d'ensemble à partir du fragment d'un motif. Le tissu d'origine est alors, en grande partie "oublié " et le travail consiste à trouver un moyen de rendre chaque élément du dessin de départ en textile (application, broderies) etc.

     

    Art textile jacqueline fischer motivation motivation 1rec 2

    D'autres fois, le motif lui même est découpé et réinterprété de diverses manières sur un fond avec présence d'un fragment du tissu d'origine, tel quel, intégré ( le petit rectangle en bas à gauche)

     

    Motivation 2

    D'autre pistes seront développées dans d'autres articles ...à suivre donc.

  • La grande parade 3

    Comme promis, un regard de plus près sur quelques panneaux.

  • les cahiers de la femme-aiguille

    Cahier d elaboration 1 jacqueline fischer

    Le premier cahier

    Couverture image numérique créée par l'auteur d'après un dessin personnel .

     

    A l'été 2015, quand j'ai commencé à recevoir quelques visiteurs à la salle des machines, les questions posées  m'ont donné envie de rédiger, a posteriori, ces cahiers d'élaboration. Depuis que je fais du patchwork, je prends des notes, je compose et modifie mes plans et dessins, je prends aussi parfois des photos des "chantiers". Le but au départ était surtout de me repérer dans les  nombreuses surfaces que je mets en route en même temps.  Et puis lorsque j'ai travaillé pour des revues, de retrouver les cheminements pour rédiger des explications techniques. lesquelles, je le précise font partie de ce que je nomme la genèse, un peu un travail d'architecte, à ce stade. Mais il n'y a pas que ce travail-là,  il ya aussi- et surtout-  celui qui vient des envies, des désirs, des bouffées d'inspiration, des matins où on se lève en se disant "et si je bâtissais avec ..telles ou telles étoffes". Etoffes et pas forcément "couleur". Les motifs, les styles sont aussi essentiels et cela le public l'ignore puisque les analyses en France sont inexistantes   sous ce critère . Forcément : à part quelques spécialistes d'histoires des tissus,  qui ont surtout un regard  scientifique sur la matière , personne ne pose le tissu comme medium en ce qu'il est,toutes caractéristiques comprises,  y compris les motifs qui font "trop patchwork" et  sont considérés comme un écueil à l'expression artistique en vogue surtout en période de minimalisme  dominant. C'est un cahier d'artiste qui étudie son medium, avec  passion et précision;  ..Ici, dans une optique d'assemblage  de mise en juxtaposition. non pas chercher "ce qui va ensemble" surtout si déjà on a acheté du pré-assorti, mais ce qui  s'harmonise dans cette surface-là, osant le trop, la dissonnance. Pas la tarte à la crème des bons goûts convenus, mais pas non plus la transgression pour le plaisir de transgresser . C'est immature, dans les deux-cas, à mes yeux . Non  : des cheminements, des essais des épreuves , des échecs aussi .    Tout ne prétend pas être réussi si tant est qu'en art ce mot ait un sens !   .

    Le cahier tient compte aussi des modifications au fil des mois -et parfois années.  Il indique aussi où le quilt ou le tableau textile  se trouve et dans quel état quand il existe toujours.Cahier d elaboration 3 jacqueline fischer

    Elaboration du quilt Sésame ouvre-toi qui changea de disposition plusieurs fois !

    La source qui n'est pas le modèle -voir cet article pour la différence - est aussi indiquée.  En milieu patchwork , j'ai constaté, encore et encore, que la différence n'est pas bien établie, qu'on laisse toujours croire qu'on a "tout" fait alors que ce n'est pas le cas ,ou que si  c'est le contraire, on ne le dit pas non plus, toujours acceptant de dévaloriser alors son propre travail de création pour ne pas chagriner peut-être ses camùarades de clubs ou d'atelier.    .    De toutes façons, quand la source est du géométrique dit à tort traditionnel; on estime dans les milieux de décideuses ès patchwork et ès art textile ce depuis presque 15 ans,  que c'est surtout de la couture. . La géométrie en "carrés" condamne à cela .Ce serait  du "traditionnel" sans imagination, forcément "américain"  etc.Donc on ne pourrait briller que par une exécution parfaite. Je m'opppose à cette conception du patchwork fondée sur les géométries régulières depuis que j'en  fais !

    C'est donc aussi  pour distinguer ce que je conçois et crée de ce qui est copié et juste fabriqué ou interprété. Ici même si dessin de carré en noir et blanc sont souvent le point de départ (quel artiste n'en a pas ?  )

    Cahier d elboration 4 jacqueline fischer

    Elaboration du quilt Jours de fête qu'on peut voir sur  ce site

     

    Quelques ouvrages sont des interprétations et c'est signalé, comme sur ce site. La majorité -plus d'une centaine- a demandé donc ce travail d'élaboration personnelle  . Et si une inspiration est dominante, elle est signalée, comme je le vois faire à mes amis artistes , sans que cela les empêche d'exposer ou d'être reconnus. Chez eux on parle de "filiation", mais elle est alors reconnue .Sinon on appelle cela tricher.

    Ce travail témoigne de ma création, et l'intention est aussi, à présent et de plus en plus, de montrer au public  les coulisses     d'un art très méconnu et très rarement montré sous cet aspect-là , même si ce mot public peut faire sourire pour mes queqlues visiteurs -ils ne sont pas moins importants qu'un grand nombre anonyme!

    J'incite toutes celes qui créent réellement à faire de même . Il est vital pour notre art que toute la partie élaboration conception quand elle est personnelle ne soit pas occultée par la virtuosité technique qui nous relègue dans le  ghetto soit loisirs , soit artisanat uniquement reproductif . On voit mieux  dans de tels cahiers si la personne est capable de composer par elle-même. après que ce soit jugé original , artistique ou pas est une autre histoire, mais il faut comprendre quje sans travail de conception personnelle point d'art au sens actuel (et non contemporain!) du terme.  Toute création n'est pas art, mais on admet qu'il ne saurait y avoir art sans création.

    Je sais,  je l'ai déjà dit, maintes fois,  mais tant que je ne serai pas davantage entendue , je m'obstinerai ....

    Cahier d elaboration 2 jacqueline fischer

    Elaboration du quilt Y'a de la joie

  • art -textile illustration d'un art obscur

    Quand Boris Eloi Dutilleul de Lèse art m'a demandé d'écrire cette plaquette pour répondre à des artistes de sa connaissance prétendant que l'art textile est un art mineur, vous pensez bien que j'ai sauté sur l'occasion. C'est ainsi que j'entends illustrer  l'art textile, en allant le poser à côté des grands arts, et non en fonctionnant seulement en circuit fermé.

    Pour rappel :

     En 1971 Jonathan Holstein, un collectionneur passsionné de quilts, ces surfaces textiles en étoffes assemblées et matelassées cousues par des femmes, tenta de faire reconnaître certaines pièces de sa collection comme œuvres d’art à part entière et pour ce faire il obtint les murs d’un des musées les plus prestigieux de New York, le Whitney Museum. L’exposition portait le titre suivant: Abstract Design in American quilts.Elle remporta un succès considérable, fit le tour du monde. En 1972 on put la voir à Paris mais ... au musée des Arts Décoratifs, ce qui souligne déjà une différence de considération. Dans un livre relatant l’histoire de cette exposition, Jonathan Holstein note avec humour que la France ignore les patchwork-quilts et n’a aucune culture à cet égard.
    à partir de là il y eut un peu partout un engouement pour les quilts et le patchwork, qui évolua différemment selon les pays.
    En 2015, on ne connaît toujours pas mieux cette partie de l’art textile concernant l’assemblage d’étoffes.  Avec la broderie, c’est celle que depuis 30 ans et en plus de 300 oeuvres, j’ai tenté d’illustrer.
     Or ce qu’on ignore c’est que de telles surfaces existaient aussi en France , on en découvre dans plusieurs collections spécialisées(voit l'article Mosaïques d'étoffes)  mais hélas confidentielles,  chez les antiquaires.  Il y a donc bien eu chez nous des oeuvres, que je me refuse à appeler ouvrages,  créées par des femmes avec des tissus, des surfaces uniques et dont certaines peuvent et devraient, tout comme les abstractions du Whitney être considérées comme des oeuvres d’art, expressif et non seulement décoratif. Rien ne l’empêche sauf le préjugé qui selon Einstein est plus difficile à détruire qu’un atome .
     Tentons donc cet impossible ...

    lien vers la plaquette art textile-illustration d'un art obscur

     

     

  • La salle des machines

    La salle des machines red1bis

    La salle des machines : un lieu d'art-mitié, d'arts mixés

     

    Pourquoi La salle des machines ?

    Je rêvais d'un lieu

    qui soit à la fois privé, intime (comme l'est par essence mon oeuvre) inclus dans le "domestique", le quotidien  et en même temps ouvert sur demande ...

    - qui unisse le travail , l'élaboration qui m'est chère et les créations qui en résultent, au moins en partie.

    - qui contienne aussi une partie des oeuvres de mes amis peintres, collagistes, graveurs

    - qui concilie les Beaux- arts et l'art textile  dans sa partie jugée "artisanale" .

    - où les quilts de création soient considérés et montrés comme autre chose que de la couture d'experte

     - qui réunisse mes trois "valences" : écriture, art textile et art numérique.

    - qui évolue  au fil des créations, des rencontres , des acquisitions.

    -   qui ne lie pas l'exposition à la vente obligatoire des oeuvres .

    - qui soit à l'écart des fonctionnements habituels  de l'exposition et de ses rites mondains ou d'intelligentsias  et codes .

     - un lieu officieux et privé qui ne m'oblige pas à x démarches administratives fastidieuses .

    - un lieu d'affinités électives , loin des mondanités ...

     - un lieu à la fois réel où on peut venit voir en vrai, mais aussi virtuel et dont l'évolution sera présentée ici et sur les réseaux sociaux.

    - un rêve que j'ai fait et que je tente de rendre vrai.

    et bien d'autres choses encore !

     

    Que contient la salle des machines ?

    Sur les murs et les surfaces adéquates :

     des quilts et d'autres ouvrages textiles (les miens , pour le moment !)

     

    Salle des machines 1

    Des oeuvres de mes amis  dons , acquisition, échanges...

     

    La salle des machines 2

     

     

    Sur les meubles

    : les machines evidemment  et le côté atelier work in progress

    mais auss les livres textiles et mixed media que j'ai réalisés et qu'on pourra feuilleter

    La salle des machines 10

     

    Sur le reposoir ; une pile d'ouvrages à étaler et tripoter. J'ai réalisé plus de cent grandes pièces, je ne peux toutes les mettre sur les murs :

    La salle des machines 6

    Dans les tiroirs - et sur les étagères

    Des oeuvres fragiles  craignant lumière ou poussière, ou en attente d'être exposées .

     

    La salle des machines 8

     

    -un stock d'images numériques imprimées appelées "épreuves d'artistes"

    La salle des machines 7

     

    On pourra aussi y feuilleter mes livres ...et bien d'autres choses ....Le lieu est évolutif il y aura donc un turn-over des oeuvres ... On va dire les photographies ne sont pas contractuelles ! Et evidemment ne montrent pas tout !

    Comment y venir ?

    C'est situé dans le nord , près de Douai .   Si vous désirez voir et surtout toucher :  vous prenez contact avec moi , on fixe une date  et le tour est joué.

     Ecrire sur chiffondart@aol.com

     

    C'est ouvert  dès maintenant et selon mes disponibiltés , bien sûr ..et les vôtres .... possibilité d'hébergement ( gratuite et à la bonne franquette )pour les visiteurs venus de loin selon le plan d'occupation des sols !! .